Du 20 octobre 2023 au 25 février 2024, le Musée Carnavelt à Paris présente l’exposition « La Régence à Paris. A l’aube des Lumières ».
Descriptif : « Louis XIV meurt le 1er septembre 1715 à Versailles. Il laisse derrière lui une France endettée et, comme héritier, un enfant de 5 ans trop jeune pour régner, Louis XV. Le 2 septembre, le duc Philippe d’Orléans (1674-1723), neveu du défunt, prend la régence du royaume.
En 1715, la cour, le pouvoir et toutes les administrations se réinstallent à Paris, deuxième ville d’Europe, qui voit alors sa population s’accroître considérablement. La ville, en particulier le Palais-Royal, résidence du Régent, devient ainsi le cœur de la vie politique.
S’ensuit une période d’une intense effervescence culturelle qui donne naissance à un monde d’innovations philosophiques, économiques et artistiques : Voltaire, Marivaux, Montesquieu, Law, Watteau… en sont les héros les mieux connus.
Paris en redevient la scène. La frénésie économique et financière, avec l’invention du papier-monnaie et la banqueroute de 1720, la ponctue de coups de théâtre retentissants. Sous la Régence naît une liberté nouvelle de critiquer, ce que l’on appellera « l’esprit des Lumières ».
Plus de 200 œuvres (peintures, sculptures, œuvres graphiques, éléments de décors et pièces de mobilier), issues de collections publiques et privées, permettent d’explorer cette période de l’histoire et de rendre compte des mutations de la société au moment où Paris s’impose comme la capitale culturelle de la France, et cela de manière durable.
Dans le même temps, une exposition en ligne rendra accessible la totalité de la collection Bouvier, remarquable ensemble parisien constitué de meubles et d’objets d’art du XVIIIe siècle ».
jul
9 octobre 2023 @ 05:00
Une France endettée certes mais pour compléter le rapide tableau : agrandie de provinces ayant un fort potentiel, dotée de frontières sur des fleuves et des montagnes, de places fortes là où cela était necessaire, dotée de puissantes armées et de belles manufactures (mais ayant hélas fait fuir une partie de sa population ayant de grandes forces productives avec la révocation de l’édit de Nantes), attirant une population immigrée suisse et allemande qui deviendra très patriote, ayant atteint dans le domaine des arts de grands achèvements au point de devenir une période de référence, rayonnant culturellement sur l’Europe. Tout cela avait un coût (dont nous profitons aujourd’hui) et aucun homme n’étant immunisé contre la tendance à se laisser aller plus avant quand tout va bien et à risquer l’excès, c’était aussi le cas du grand monarque.
Catherine
10 octobre 2023 @ 01:20
Eh oui concernant les obsédés de la dette il faut jamais oublier que face à chaque endettement on a un investissement.
Passiflore
9 octobre 2023 @ 09:30
C’est chez son second maître, Claude III Audran, peintre de décoration murales, que Watteau se découvre un talent pour un nouveau décor d’agrément et d’intimité avec des dames à la toilette, des conversations dans un paysage et les personnages de la Commedia del Arte. Son célèbre « Pierrot », anciennement « Gilles », date de 1718-1719. Par ailleurs, il avait achevé son « Pèlerinage à l’île de Cythère » en 1717. « L’Enseigne de Gersaint », peinte fin 1720, est son dernier chef-d’œuvre. Elle était destinée à servir de panneau publicitaire pour le nouvel établissement de son ami le marchand de tableaux Gersaint, au 35, rue du pont Notre-Dame. Watteau remerciait, ainsi, le marchand de l’avoir hébergé. C’est, d’ailleurs, dans ses bras qu’il est mort, en 1721, à l’âge de 36 ans.
Caroline
10 octobre 2023 @ 00:17
Passiflore,
Merci pour votre article explicatif !
Passiflore
10 octobre 2023 @ 09:33
Merci, Caroline.
Catherine
10 octobre 2023 @ 01:22
À l’enseigne de Gersaint…
Danielle
9 octobre 2023 @ 11:05
A voir lors d’une visite du musée.
Marnie
10 octobre 2023 @ 09:03
Un grand merci pour cette information ! Je n’étais pas au courant et je suis très intéressée par cette exposition.
Hervé J. VOLTO
14 octobre 2023 @ 10:51
D’accordissime avec Jul !
Philippe de Villiers: «Le règne de Louis XIV est un chef-d’œuvre de l’art politique»
https://www.lefigaro.fr/livres/philippe-de-villiers-le-regne-de-louis-xiv-est-un-chef-d-oeuvre-de-l-art-politique-20231013
Sous Louis XIV, parfois appelé le Roi-Soleil (appellation tardive qui remonte à la monarchie de Juillet, même si le roi prend cet emblème lors de la fête du Grand Carrousel, le 5 juin 1662), la monarchie devient absolue de droit divin. La légende raconte qu’il aurait alors dit aux parlementaires réticents le célèbre mot « L’État, c’est moi ! », mais le fait est erroné. En réalité, Louis XIV se dissocie de l’État, dont il se définit lui-même comme étant seulement le premier serviteur. D’ailleurs, sur son lit de mort, il déclare en 1715 : « Je m’en vais, mais l’État demeurera toujours ». Pourtant, la phrase « l’État, c’est moi » résume l’idée que ses contemporains se sont fait du roi et de ses réformes centralisatrices. D’un point de vue plus philosophique, pour les théoriciens de l’absolutisme du XVIIe siècle Français, imprégnés de néoplatonisme, cette formule signifie que l’intérêt du roi n’est pas seulement le sien propre, mais aussi celui du pays qu’il sert et qu’il représente. Bossuet note à ce propos : « le Roi n’est pas né pour lui-même, mais pour le public ».
La Régence, dans l’histoire du Royaume de France, est la période de régence instaurée à la mort de Louis XIV (1er septembre 1715) à cause du trop jeune âge de son héritier désigné, Louis XV, qui n’a que 5 ans et 9 mois. Cette période est remarquable par son progressisme, mais la crédibilité de l’État est affaiblie. La Régence se termine officiellement à la majorité de Louis XV (13 ans et 1 jour) le 16 février 1723, mais une « régence politique » se poursuit.
Cette période est marquée par la prise du pouvoir par Philippe, Duc d’Orléans, Prince du sang, au détriment de Louis-Auguste, Duc du Maine, fils légitimé du feu Roi Soleil, ce qui entraîne une certaine agitation de Cour :
-par l’entente et le partage du pouvoir absolu entre régent, haute noblesse et parlementaires ;
-par le système innovant, mais finalement décevant de la polysynodie ;
-et enfin par le « système de Law », sa réussite à assainir les finances de l’État, mais son effondrement final.
On peut aussi noter l’audace maritime mais trop peu soutenue, l’action du Cardinal Dubois, ainsi que les débuts du futur Cardinal de Fleury.
Hervé J. VOLTO
14 octobre 2023 @ 11:02
La période de la Régence a laissè un sytle de meuble
https://www.anticstore-blog.com/reconnaitre-le-mobilier-regence