Le monastère de Batchkovo est le second plus grand monastère orthodoxe en Bulgarie après le monastère de Rila.
Le monastère de Batchkovo fut fondé par le Géorgien Grégoire Pakourianos, commandant des armées occidentales de l’empereur byzantin Alexis Ier Comnène.
Au départ le monastère n’accueillait que des moines venus de la Géorgie. Vers le XI siècle il développa une forte activité épistolaire et mérita même le nom de l’école Pétritzon ( nom associé à la forteresse voisine d’Assen).
Le monastère fut l’un des points tournants dans les relations entre la Géorgie et Byzance. Il exerçait de ce fait une forte influence sur les monastères proches.
Le monastère de Batchkovo devint bulgare en 1344, année de la session de la région de Stanimachka par l’impératrice byzantine Anne de Savoy au roi Ivan Alexandre. Protégé au XIVe siècle par le tsar Ivan Alexandre, il est détruit par les Turcs à deux reprises aux XVe et XVIe siècles puis reconstruis entre 1572 et 1604.
Le monastère de Batchkovo est situé au cœur d’une vaste vallée boisée. L’entrée du monastère se fait par un joli porche décoré de peintures murales et une fois celui-ci franchi, on arrive dans une cour au milieu de laquelle se trouve le monastère.
Il se compose ainsi d’une grande cour intérieure, d’un réfectoire, d’une bibliothèque et de plusieurs églises dont celle de la Dormition de la Vierge et ses superbes fresques.
L’ancien réfectoire du monastère, situé à gauche des églises des Saints Archanges et de l’Assomption, est l’un des monuments les plus importants du site. Construit au début du 17e siècle, il est surmonté par les chambres des moines et se distingue par la beauté et la taille de sa pièce principale.
Contrairement aux dépendances généralement rustiques du monastère, le réfectoire, lui, est une vaste pièce voûtée dans laquelle les moines se regroupaient autour d’une table centrale.
Sur le plafond du réfectoire, on peut contempler la formidable composition de l’arbre de Jessé. Sur son côté extérieur se trouve une fantastique fresque panoramique présentant le monastère et ses environs, des scènes bibliques et des représentations de saints. Cette peinture, bien qu’exposée à toutes les intempéries, a su traverser le temps.
La bibliothèque contribua fortement à la renommée du monastère du 11e au 15e siècle. Elle abritait d’anciens livres bulgares, géorgiens et byzantins dont un superbe homéliaire du 14 ou 15e siècle. On y trouva également, il y a moins d’un siècle près de 102 manuscrits et 252 livres Aujourd’hui, la bibliothèque de Batchkovo est en cours de numérisation.
Enfin, impossible de se rendre au monastère de Batchkovo sans visiter les superbes églises du site. On en compte quatre au total :
L’église de l’Assomption est l’église principale du monastère bâtie sur d’anciennes ruines au tout début du 17e siècle. Cette très belle enceinte religieuse se distingue surtout par sa luxueuse décoration. Sa partie en bois sculpté comprend des icônes dites royales, une architrave ainsi qu’un autre registre de petites icônes. L’ensemble forme une frise architecturale couronnée par une croix en bois flanquée par deux médaillons de séraphins. Ses fresques du Naos sont très belles et représentent des scènes de l’Ancien Testament, du calendrier chrétien et autres.
L’église de l’Assomption l’image miraculeuse de Sainte-Marie située à droite de la grande entrée. Ornée de parures en or et en argent, elle est le bien le plus précieux du monastère. Elle fait d’ailleurs l’objet d’une passionnante légende ! En effet, deux bergers interpellés par une flamme incessante virent une icône de la vierge. Elle leur promit de rester si les bergers lui accordèrent une place spéciale. Rapportant cela aux moines, ils l’installèrent à l’entrée de l’église, là où la vierge verrait le cœur de tous ceux qui entrent. La légende raconte aussi que là où l’icône toucha le sol pour la première fois a jailli une eau miraculeuse. La « Sainte Mère de Dieu » aurait été peinte au XIe siècle, puis protégée au XIVe par une couverture d’or et d’argent, laissant apparaître les visages de la Vierge et de l’Enfant Jésus.
Cachée par les moines au début de la domination ottomane dans une grotte appelée Kluviyata située dans la montagne à 3 kilomètres du monastère, puis oubliée, elle a été retrouvée et a « voyagé » à deux reprises entre la grotte et le monastère, jusqu’à ce qu’elle soit placée à droite de l’entrée de l’église, selon « sa volonté ».
L’église des Saints Archanges date du 13e siècle et jouxte celle de l’Assomption. Son entrée voûtée par des arcades est tapissées de belles fresques. L’icône principale du temple représentant les Archanges est l’un des meilleurs exemples de l’art iconographique du 14e siècle
L’église Saint Nicolas, la plus récente, est recouverte de superbes fresques réalisées par Zakhari Zograf en 1840.
L’église Funéraire est légèrement excentrée et connue sous le nom d’Ossuaire.
Le musée du monastère expose une vaste collection comportant des livres liturgiques anciens, des objets rituels (notamment de nombreuses icônes), des monnaies anciennes et divers objets précieux. On y voit également un firman du sultan Mehmed II, datant de 1452, ainsi qu’une épée qui, selon la légende, aurait été laissée sur place par l’empereur romain germanique Frédéric Barberousse lors de la troisième croisade (1189-1190).
Des moines vivent encore aujourd’hui dans le complexe monastique. Les pèlerins et touristes ont également la possibilité d’être hébergés.
Le monastère a été inscrit sur la liste indicative au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1984. (Merci à Guizmo)
Jay
29 février 2024 @ 00:32
Très étrange de constater que les communistes n’ont rien détruit ??
Passiflore
29 février 2024 @ 12:11
Jay, je pense qu’ils considèrent que ces bâtiments appartiennent au peuple. C’est ce qu’on m’avait dit quand j’avais découvert les plus belles églises de Moscou, Saint-Petersbourg et autres dont je m’étonnais qu’elles n’aient pas été détruites.
Esquiline
29 février 2024 @ 12:58
Les barbares ne sont pas toujours ceux que l’on croit.
Pascal Hervé
29 février 2024 @ 07:26
Très bel article.
Merci Guizmo.
😀Pistounette
29 février 2024 @ 07:48
Magnifique reportage, dans la veine de tous ceux que vous avez en Bulgarie. Vous me donnez vraiment l’envie d’aller visiter ce pays que je ne connais pas.
Merci beaucoup Guizmo
Alvise Badoer
29 février 2024 @ 07:52
S’il vous plait:
Anne de Savoie et non pas » Anne de Savoy »…
Sauf erreur, elle n’était pas propriétaire du fameux Savoy de Londres…
Kerlo
29 février 2024 @ 08:31
Magnifique monastère que j’ai visité lors de mes vacances en Bulgarie
Calou
29 février 2024 @ 08:35
Trés bel endroit!
Merci Guizmo pour ce trés bel article et les photos l’accompagnant.
Perlaine
29 février 2024 @ 09:35
Superbe Guizmo ! Merci
Vittoria
29 février 2024 @ 10:38
Très beau ! Merci d’attirer l’attention sur la Bulgarie, un beau et intéressant pays.
(Une erreur : Anne de Savoie, non Savoy)
Passiflore
29 février 2024 @ 12:12
Oui, magnifique reportage !
Danielle
29 février 2024 @ 14:20
Très beau reportage, dont des superbes fresques ; merci Guizmo.
J’aime beaucoup les monastères, de toutes sortes qu’ils soient.
Aldona
29 février 2024 @ 17:28
Très beau reportage avec de belle photos
beji
29 février 2024 @ 23:30
Magnifique!
Muscate-Valeska de Lisabé
2 mars 2024 @ 02:41
Un enchantement.