Ce n’était pas un rêve que Marie-Louise réalisait en prenant possession de son duché de Parme. C’était l’accomplissement d’un destin dont elle n’avait pas la maîtrise.
Ce n’était pas un pis-aller non plus car ses duchés situés au cœur de la Péninsule italienne n’étaient pas des plus obscurs, ni des plus pauvres. Et ils avaient été un des fleurons des couronnes bourboniennes.
Ci-dessus : proclamation de la titulature de Marie-Louise en italien
Si le fils du roi d’Espagne et la fille du roi de France avaient su s’en contenter, une Habsbourg-Lorraine n’y déchoirait pas. Les duchés de Parme, Plaisance et Guastalla avaient une population de 437 000 habitants.
Marie-Louise en 1816
La population s’était massée le long des rues de la ville attendant, curieuse de découvrir le visage de celle qui allait être leur maîtresse. Elle était loin d’être une inconnue.
Du temps où elle était impératrice des Français, n’avait-elle pas été aussi reine d’Italie ? Elle leur apparut parée de ses plus beaux atours et de ses plus beaux bijoux.
A ses côtés était le chef de son gouvernement, le général comte Neipperg. La souveraine de son côté découvrait ses sujets. Ils étaient pauvres, voire misérables, et d’une grande tristesse. Elle en fut désolée et s’attacha à mettre à profit les conseils de son père, envoyés le 16 avril : “Sois heureuse et fais tout ce qui est en ton pouvoir pour rendre heureux tes nouveaux sujets, cherche de toutes tes forces à les convaincre, et Dieu t’aidera.”
Les Parmesans, dont le pays avait été dévasté par les guerres napoléoniennes puis les occupations autrichiennes, n’étaient pas heureux de voir arriver une Autrichienne pour les gouverner. Napoléon leur avait donné, malgré tout, le sentiment d’appartenir à une unité plus grande, l’Italie.
Le palais ducal tel que le trouva Marie-Louise
Après le Te Deum et les volées de cloche d’usage, accompagnés de mille bénédictions, Marie-Louise put enfin prendre possession de sa nouvelle demeure, le palais ducal.
Le bâtiment avait été construit à partir de 1583, puis modifié au XVIIIème siècle par Ferdinand Ier. Marie-Louise arrivait dans un ensemble qui n’avait pas été terminé, faute de moyens. Il était habitable mais manquait la grandeur qu’une belle façade pouvait conférer.
Marie-Louise s’attachera à lui donner cette grandeur mais, faute d’argent en 1816, elle ne put pas faire commencer les travaux avant 1833.
Toutefois, elle trouva des salons bien meublés, des tableaux qui avaient retrouvé leur place, Boucher, Greuze, Nattier, Chardin et surtout un très beau jardin avec bosquet, vasques et statues.
Mais le tout était en mauvais état et le train de maison bien pauvre, pas de linge, pas de voitures, pas de chevaux.
Heureusement que cent-vingt-deux caisses, contenant tout le nécessaire, avaient été livrées de France.
Elle aura tout de même une Maison, le prince Soragna, gouverneur du palais, le comte Stefano Sanvitale, grand chambellan, la comtesse Scarampi, sa dame d’honneur, la comtesse Cavriani, sa dame de cour.
Pour son service privé, il y a des dames françaises, Mmes Edouard, Barbier, Geoffroy etc..en tout sept personnes qui l’ont suivie.
Mais ce n’était pas sa seule demeure. Elle avait à sa disposition pour se retirer quand elle était lassée des obligations officielles, la Villa Ferraro, ou des Ferlaro, et la Villa Sala.
La Villa Ferraro à l’époque
La Villa Ferraro de nos jours
La Villa Ferraro fut construite sur ordre de l’épouse de Ferdinand Ier, dans le style classique des villas italiennes, puis fut confisquée par le gouvernement, et enfin vendue à Marie-Louise en 1819. Elle était entourée d’un superbe parc à l’anglaise La Villa Sala avait appartenu à la famille Sanvitale, que l’on retrouvera plus tard dans la vie de Marie-Louise.
Villa Sala
La résidence dans laquelle Marie-Louise accueillait ses hôtes de marque n’était pas le palais ducal en ville mais le palais ducal de Colorno à quelques kilomètres. Construit à l’origine par Ranucio Farnèse, le palais fut agrandi et aménagé par Philippe Ier de Bourbon-Parme, voulant offrir à sa femme un petit air de Versailles.
Palais de Colorno
Elle fut la résidence préférée de Marie-Louise. Peu après son arrivée à Parme, elle y reçut son oncle l’archiduc Rainier et le 8 juillet 1825 l’empereur et l’impératrice. Dans son journal, l’archiduchesse Sophie qui accompagne le couple impérial dans leur voyage italien décrit ainsi la vie à Colorno : “… elle passe deux mois, à la belle saison… le château est beau mais dans un grand aspect d’antiquité, avec quatre bâtiments, il y a des tours ; en dedans il est meublé dans le goût du dernier siècle… Nous allâmes voir les serres, l’orangerie… et les appartements du château où nous trouvâmes les portraits de la famille du dernier duc de Parme. Vers le soir, nous allâmes à Parme où Louise nous avait devancés…Nous allâmes dans l’appartement de Louise qui est rempli de portraits de son fils et de jolies miniatures de famille… Il faisait une chaleur étouffante et pourtant j’étais heureuse à Parme, il y avait ce je ne sais quoi qui m’y attirait. Louise était charmante, elle faisait les honneurs à merveille. On était si bien chez elle et elle nous comblait de tant d’attentions surtout avec son père…”
Dans sa famille, Marie-Louise est appelée tout simplement Louise.
Sa vie quotidienne était simple. La matinée était réservée à sa correspondance, Neipperg vaquant aux affaires de l’état.
Le déjeuner servi à midi comprend du bœuf, des volailles aux recettes françaises sophistiquées. L’après-midi est consacrée à ses ouvrages de dame, peinture, broderie, tapisserie, entrecoupée de promenades à cheval.
Avant le dîner, Neipperg l’entretient des affaires du jour. Et après le dîner, musique et jeux de société.
En 1816, l’archiduc Rainier (1783-1853) prit soin des affaires de Marie-Louise. Il était un des plus jeunes frères de l’empereur François, avec quinze ans de différence. En 1818, il fut nommé vice-roi de Lombardie-Vénétie.
Il resta en poste jusqu’en 1848. A son arrivée à Parme, il constata que sa nièce commençait à être appréciée par ses sujets. “Tandis que dans tous les autres petits états environnants d’Italie, on déteste les souverains, elle a réussi à se faire apprécier de tout le monde.” écrivit-il à son frère. Il estimait également beaucoup Neipperg.
L’archiduc Rainier
Quand Marie-Louise avait quitté Vienne, elle était partie en y laissant son fils. Mais elle n’imaginait pas ce qu’elle allait apprendre en octobre 1816.
Metternich et les puissances alliées avaient décidé que son fils ne lui succèderait pas à Parme. Le 24 novembre, elle écrivit à son père : “Je ne puis vous cacher, cher Père, qu’il me brise le cœur de devoir consentir aux modifications intervenues concernant l’avenir de mon fils, et auxquelles je ne pensais plus devoir m’attendre, après m’être sacrifiée pour la cause commune de l’Europe. Mais afin de vous donner un nouveau témoignage de mon amour filial, et pour prouver à quel point je m’efface devant les nécessités de l’équilibre général, je donne mon accord, sous certaines conditions, aux propositions qui me sont faites de créer pour mon fils, privé de la succession à Parme, l’établissement le plus adéquat et le plus avantageux possible sous l’autorité de l’Autriche.”
Le duc de Reichstadt par Lawrence
Il fallait donc trouver un établissement à celui qui n’était plus roi de Rome ni prince de Parme.
Après avoir disputé âprement le titre qui devait lui être donné, Marie-Louise accepta celui de duc de Reichstadt qui accompagnait d’immenses domaines.
Il serait “Altesse Sérénissime ” et dans la préséance de la Maison d’Autriche prendrait rang immédiatement après les archiducs. Marie-Louise en voulut à son père et surtout à Metternich de l’avoir obligée à accepter leur décision. Mais malgré tout, elle était rassurée sur son sort. Il ne serait pas un paria, il le serait pas abandonné et jouirait d’une belle fortune. Elle était fière de lui.
Le jeune duc
“ Mon fils me donne bien de la consolation. Il est beau fort et surtout aimable et bon. Neipperg, que j’ai envoyé passer un mois à Vienne, en est revenu tout-à-fait enchanté et comme il dînait journellement avec lui, sa santé ne lui permettant pas de fréquenter le monde, il a eu l’occasion de le juger. Il parle parfaitement le français, l’allemand et l’anglais et commence à lire couramment; il est l’idole de toute ma famille qui le gâte même trop, parce qu’on le mène au spectacle et à toutes les parties de plaisir et que son pauvre gouverneur ne sait comment le refuser.”
Elle recommande aussi qu’il soit parlé de son père à son fils. “ Je crois qu’il faut lui parler de son père avec vérité, tout en ne lui disant jamais qu’il a été un mauvais homme et en ne lui parlant que de ses brillantes qualités, lui prouver que c’est une ambition démesurée qui l’a conduit du plus beau trône à la prison où il se trouve maintenant, afin que son fils ne conçoive jamais l’idée de l’imiter.”
Marie-Louise, une jeune duchesse, par Johann Ender
Marie-Louise entra, alors, dans la partie la plus difficile de sa vie privée. Le 1er mai 1817, elle donnait naissance à une fille prénommée Albertine et le 8 août 1819, à un garçon prénommé Guillaume. Les enfants furent confiés à la tutelle d’un certain docteur Rossi.
Docteur Rossi
Ils ont été déclarés nés de parents inconnus. Elle leur rendait visite en cachette. La naissance des enfants n’était pas vraiment un secret à Vienne mais nul n’en parlait ouvertement.
Albertine de Montenuovo
Albertine de Montenuovo (1817-1867) épousa en 1833 Luigi Sanvitale (1799-1876) , comte de Fontanellato, un homme de culture, aux idées sociales engagées, en faveur de l’unité italienne.
Le mariage étonna, à la fois par la différence d’âge entre les époux et surtout par le fait que Sanvitale avait été un des amants de Marie-Louise après la mort de Neipperg.
Toutefois, le mariage fut heureux avec trois enfants, que leur grand-mère adorait. Elle ne connut que ceux-là car son fils se maria après sa mort.
Guillaume de Montenuovo (1819-1895) épousa en 1851 Juliana Batthyány-Strattmann, de grande noblesse hongroise. Il fit carrière dans l’armée austro-hongroise et en 1864, il fut fait prince de l’empire d’Autriche par son cousin germain, l’empereur François-Joseph.
Son fils, Alfred, 2ème prince de Montenuovo, fut Premier Grand-Maître de la Cour. Il détestait l’archiduc François-Ferdinand et son épouse, la duchesse de Hohenberg.
Lors de leurs funérailles à Vienne, il argua du fait que leur mariage avait été morganatique, ils ne pouvaient avoir droit au cérémonial impérial. Son fils n’eut pas de descendance mâle et ainsi s’éteignit le nom et le titre de Montenuovo.
Guillaume de Montenuovo
Le 5 mai 1821, Napoléon, par sa mort, lui offrit enfin la liberté. Marie-Louise écrivit à son amie Victoria de Crenneville : “Bien que je n’ai eu pour lui beaucoup de sentiments, jamais je ne pourrai oublier qu’il fut le père de mon fils et que, loin d’être mauvais avec moi et de me maltraiter, il m’a respectée avec beaucoup d’attentions, la seule chose qu’on puisse espérer d’un mariage politique.”
Marie-Léopoldine et ses enfants
Elle parlait en connaissance de cause car sa sœur, Marie-Léopoldine, avait épousé en 1817, Pierre de Bragance, héritier du trône du Portugal, d’une grande violence à son égard, impulsif et colérique, sans aucune culture et lui imposant ses maîtresses. Elle mourut des suites de son neuvième accouchement le 11 décembre 1826.
La mort de Napoléon fut un véritable chagrin pour son fils. Marie-Louise lui écrivit : “J’ai appris, mon cher fils, que tu as été très ému du malheur qui nous frappe tous les deux, et c’est pour mon cœur, je le sens, la meilleure consolation que de t’écrire à ce sujet et en parler avec toi…Tu t’efforceras d’imiter ses vertus, tout en évitant les écueils auxquels il s’est heurté.”
Il lui répond : “ Chère Mère, je vous rends grâce de votre lettre où se montre si bien votre maternelle affection, tâchant à me consoler de la mort de mon père, qui vous jette, vous aussi, dans un deuil si profond.”
La mort de Napoléon
Après un mois de deuil, elle épousa secrètement Neipperg, le 8 août 1821. Son fils, Alfred Neipperg n’apprit leur mariage que trois ans plus tard par l’aveu que lui fit son père.
Il décrivit leur vie à Parme : “Lors de mon séjour à Parme, je passais tout le temps que je pouvais avec ces gentils enfants. Nous y vivions une sorte d’idylle familiale, en toute simplicité.”
Et parlant de son père et de belle-mère : “Un couple plus heureux, un lien plus intense de part et d’autre, un amour aussi profond pour les enfants, en un mot, c’était un ménage exemplaire, comme je ne pourrais en imaginer d’autres.”
Leur bonheur n’était assombri que par le secret de la naissance des enfants, qui, malgré tout, partageaient alors la vie quotidienne de leurs parents.
Neipperg
Si cela leur avait été permis, il est probablement certain que le couple aurait su donner le même amour au duc de Reichstadt. Elle suivait de près ses études, en contact constant avec Dietrichstein.
Leurs rares retrouvailles étaient des moments de bonheur pour tous les deux. “Quel bel et bon enfant et quels moments heureux j’ai passé avec lui !” écrivait-elle à la duchesse de Montebello.
Selon le décompte fait par Dietrichstein, Marie-Louise ne serait venue que six fois à Vienne pour des séjours de quelques semaines à quelques mois.
Le jeune duc s’entendait très bien avec Gustav Neipperg, l’avant dernier fils du général, qui avait son âge. Il s’entendait bien également avec le mari de sa mère, ne sachant pas encore tout.
Les duchés de Marie-Louise
Le duché était bien administré. Neipperg, avec courage et intelligence assumait sa fonction et ses responsabilités. Lors des émeutes qui surgissent parfois, il évite de faire couler le sang.
De grands travaux, donnent du travail aux nécessiteux. La tranquillité et la prospérité reviennent à Parme. Il respecte sa femme et lui apprend la gouvernance de son état. Il gouverne, elle règne, tous deux en harmonie. Cette prospérité, et son sens de la justice, est le souvenir que les Parmesans gardent d’elle, encore aujourd’hui.
Marie-Louise connut toutefois, trois épisodes dramatiques dans sa vie. Le premier fut la mort de Neipperg le 22 février 1829
Au cours de l’année 1828, sa santé se détériora. “Comme je plains la pauvre Marie-Louise, qu’il est affreux de perdre un homme aussi essentiel, qu’elle chérit si tendrement. Que fera-t-elle, que d’embarras à côté de la douleur du cœur ! C’est une bien triste destinée que celle de cette pauvre femme et comme elle va se trouver seule en Italie car même ses enfants qu’elle n’ose pas avouer ne peuvent lui être de quelque secours.”
Cette lettre de la reine Caroline de Bavière à sa fille l’archiduchesse Sophie, et d’autres qui suivent en décembre 1828 et janvier 1829 marquent la même inquiétude. “Neipperg est pour le moment beaucoup mieux et il a fait la surprise à Louise de venir dans sa chambre, appuyé sur sa canne. Mais je ne crois pas que les médecins aient l’espoir de le guérir…” répond Sophie.
L’empereur François, qui connaissait le mariage morganatique de sa fille, apprit, alors, la naissance des deux enfants sans en connaître la date.
L’exécution du testament de Neipperg auquel il devait donner son approbation la lui révéla. “Je ne puis te cacher le profond chagrin que me cause cette situation contre laquelle il n’y a plus rien à faire aujourd’hui et qui, cependant, n’aurait jamais exister devant Dieu et devant le monde.”
Il interdira à Marie-Marie-Louise de porter le deuil de son second mari. Il semble avoir été le seul à ignorer l’adultère de sa fille et il est surprenant que personne pendant 14 ans ne le lui ait révélé. L’empereur, à la demande de Metternich, leur donna un nom et les titra comte et comtesse de Montenuovo.
Armes du futur prince de Montenuovo
Le plus difficile fut de révéler la vérité au duc de Reichstadt, qui vénérait sa mère. Il avait accepté son mariage morganatique, sans difficultés, car il avait une amitié profonde pour Neipperg qui le traitait en homme.
L’empereur François lui révéla l’existence des enfants. “ Ton fils ne m’a posé aucune question au sujet des enfants. S’il le fait, je lui parlerai encore d’eux, sans jamais faire mention de leur âge. Malheureusement, ce détail ne lui restera pas longtemps caché, et là, tu cours naturellement le danger que ses sentiments les plus sacrés pour toi n’y gagnent rien,” écrit l’empereur le 5 avril 1829.
Le duc de Reichstadt se doutait de quelque chose et, pour en avoir le cœur net, il tendit un piège à son ami Gustav Neipperg. Il lui dit que l’empereur et Dietriechstein lui avaient tout dit.
Gustave lui révéla alors tout le secret. Il en fut profondément abattu mais il lui conserva son amour.
Plus tard il confia à son ami Prokesch “…si Joséphine avait été ma mère, mon père ne serait pas enterré à Sainte-Hélène, et moi, je ne languirais pas à Vienne. Ah ! elle est bonne, mais faible ; elle n’était pas l’épouse que mon père méritait.” On ne pouvait mieux la juger, bonne mais faible.
Il eut l’occasion peu de temps après cette découverte de tenter de lui prouver son attachement
En 1830, la révolution ayant éclaté à Paris et chassé les Bourbons, l’Europe fut saisie de fièvre. Et Parme n’est pas épargnée. Marie-Louise, contrairement à son père et son voisin et cousin, François IV de Modène, n’est pas réactionnaire. Les idées nouvelles ne lui font pas peur.
Les troubles ont débuté à Modène le 3 février 1831. François IV de Habsbourg-Lorraine, duc souverain de Modène, cousin germain de l’empereur François, était l’archétype du souverain absolutiste. Il était le seul à ne pas avoir reconnu le régime de Louis-Philippe, quasiment anarchiste à ses yeux.
Le 10 février c’était au tour de Parme. “Une députation se rendit auprès de la duchesse, pour l’informer, en termes respectueux, qu’il était nécessaire qu’elle se retirât, leur dessein étant d’entrer dans la grande fédération italienne et de repousser tout autre gouvernement. Déjà les voitures de S. A. et son escorte étaient prêtes, et comme elle n’avait pas la liberté de choix, elle se décida à partir pour Plaisance”
A Modène et à Parme, les libéraux recevaient des consignes du Comitato italiano di Parigi (Comité italien de Paris). Marie-Louise avait toujours eu une attitude indulgente à l’égard des Carbonari. Cependant, c’est Vienne qui commande à Parme, par l’intermédiaire de Werklein, et non la duchesse régnante.
Le 4 février 1831, Bologne qui appartient aux États pontificaux, se soulève et quelques jours plus tard, les Parmesans manifestent devant le palais ducal aux cris de : « Constitution et mort à Werklein ».
Baron Josef von Werklein
À la mort de Neipperg, le gouvernement autrichien avait nomme nommé le baron Josef von Werklein (1777-1849) premier ministre du duché. Il instaure alors une politique bien plus réactionnaire que son prédécesseur ce qui le rend impopulaire auprès d’une grande partie de la population.
L’objet des protestations n’est donc pas la duchesse et, le 12 février, Marie-Louise écrit à son père : “Entre 6 heures et 7 heures du soir, un bruit terrible a commencé sur la place principale, qui s’est étendu à toutes les rues venant au Palais où aux côtés des cris d’acclamation à mon adresse, nous avons entendu des paroles scélérates contre Werklein et les autorités”.
Les canons sont déployés, mais une délégation de notables demande à la duchesse de ne pas tirer sur le peuple. Marie-Louise, qui ne veut pas recourir à la violence mais ne sait pas comment agir, décide de quitter la ville. Elle en est cependant empêchée par les Parmesans qui voient en elle la garante de l’acceptation de leurs revendications.
Il faut dire que le baron Werklein s’était aliéné la population et la bourgeoisie de Parme.
Le duc de Reichstadt est le plus inquiet car il craignait pour sa mère. Seules les obligations de la politique de Metternich les avaient séparés, lui à Vienne, elle à Parme.
“ Le 19 février, on apprit que la duchesse de Parme avait été faite prisonnière par le peuple. A peine le duc de Reichstadt en fut-il informé qu’il se rendit auprès de l’Empereur pour le prier de lui permettre de voler au secours de sa mère. L’Empereur refusa cette autorisation en des termes bienveillants et flatteurs, pour ne pas provoquer, ainsi qu’il le dit lui-même de nouveaux bouleversements en France ou amener la guerre. Mais le lendemain dans la matinée arriva la nouvelle que la duchesse avait réussi à s’enfuir à Casal-Maggiore.” raconte le comte de Prokesch-Osten dans “ Mes relations avec le duc de Reichstadt”.
Devant le refus de son grand-père, en réalité de Metternich, le prince dit à Prokesch-Osten : “Que je suis malheureux de perdre la première occasion qui se présentait à moi de montrer à ma mère tout mon dévouement pour elle ! Il m’eût été si doux de la secourir, si honorable de tirer la première fois mon épée dans l’intérêt de sa cause.”
Le duc de Reichstadt en 1831
Le 20 février il écrivit à sa mère : “Vous pouvez vous rendre compte, ma très chère Mère, de l’angoisse avec laquelle j’ai attendu des nouvelles de Parme. Combien ai-je désiré, combien ai-je imploré l’Empereur, et tout de suite après les nouvelles des premiers désordres, pour qu’il me fût permis de voler vers vous, pour vous assister avec les troupes autrichiennes ! Hélas ma triste position me l’interdit… La joie que m’a causée votre délivrance, votre voyage à Piacenza, et la fidélité de vos troupes ne peut être comparée qu’à la fierté que m’a inspirée la manière ferme et virile dont vous vous êtes comportée. Elle resplendit d’une façon magnifique et unique à notre époque agitée par les orages.”
Marie-Louise a été touchée du dévouement de son fils qui ne lui en voulait plus des dates de la naissance de son demi-frère et de sa demi-sœur, confirmant son adultère.
Le 21 février, Reichstadt renouvela sa demande, en vain. Mais entre le 14 et le 15 février, elle réussit à quitter Parme, escortée par les grenadiers ducaux et la Garde nationale nouvellement constituée.
À Parme, au même moment, un gouvernement provisoire, confié au comte Linati, est instauré. Depuis Plaisance où se trouve une importante garnison autrichienne, Marie-Louise écrit à son père pour trouver une autre fonction à Werklein “qui ne peut servir à rien, mais peut être assez nocif”. L’empereur d’Autriche envoie alors des troupes et le 2 mars la rébellion échoue.
Le 8 août, la duchesse revient dans la capitale. Les Parmesans sont mécontents non pas tant du retour de Marie-Louise que de la présence de troupes autrichiennes dans la ville. Afin d’éviter d’autres troubles, Marie-Louise décide de ne pas condamner les dirigeants des rebelles et, le 29 septembre 1831, elle proclame l’amnistie.
À Parme, après le départ de Werklein, Metternich envoie Wenzel von Mareschall, un militaire, pour le remplacer. Le nouveau ministre ne tarde pas à critiquer la duchesse quadragénaire, qui protège ses sujets et se refuse à adopter un régime répressif.
Il prétend que la duchesse agirait aussi trop librement dans sa vie privée. Marie-Louise avait vraiment aimé et avait été aimée en retour par Neipperg. Mareschall, jugeant le duché ingouvernable, demande son remplacement, qui interviendra fin 1832 au grand soulagement des Parmesans. Son poste sera confié à un gentilhomme lorrain, le comte Charles-René de Bombelles, un homme droit, austère et pieux.
Le comte de Bombelles par Gaetano Signorini
Le nom de Bombelles n’était pas inconnu à la cour, car son frère le comte Henri de Bombelles sera le gouverneur de François-Joseph. Les Bombelles sont une vieille famille de la noblesse de Lorraine, au service du roi de France.
Tous ces événements étaient suivis avec la plus grande attention par la famille impériale, car au-delà de la politique, il y avait le sentiment d’appartenance à un clan, qui gouvernait une grande partie de l’Europe depuis près de huit siècles, la Maison d’Autriche.
Mais cette révolution heureusement terminée à Parme n’est pas la seule inquiétude que peut avoir Marie-Louise.
Dans l’ordre des évènements familiaux, l’année 1831 est remplie de Reichstadt.
“C’est aujourd’hui le jour de naissance de Reichstadt auquel je vous prie de faire mes bien tendres félicitations et de lui offrir mes vœux sincères que je forme bien de tout cœur pour son bonheur.” écrit la reine Caroline à l’archiduchesse Sophie le 19 mars 1831. Le jeune prince vient d’avoir vingt ans.
Le 13 octobre : “La manœuvre dont vous me parlez doit avoir été bien belle mais je suis fâchée que Reichstadt souffre encore du gosier, c’est un mal que je connais bien étant aussi une des parties les plus faibles de mon corps…”
Mélanie de Zichy-Ferraris, princesse de Metternich depuis février 1831, raconte dans son Journal à propos de Reichstadt : “Clément m’a raconté sur le duc de Reichstadt quelques détails très curieux.
L’Empereur l’a toujours aimé. Il le trouvait spirituel et enjoué, et se plaisait en sa compagnie. Lorsque le petit prince avait 8 ans, il dit un jour à l’Empereur : “Je me rappelle que dans ma petite enfance, j’avais des pages. On m’appelait le Roi de Rome ; pourquoi donc, grand-papa ? ”
L’Empereur lui répondit : “Mon enfant, c’est un titre qu’on t’a donné comme on en donne parfois. Tu entendras aussi parler de mes titres, vois-tu ; tu es Roi de Rome, comme moi je suis Roi de Jérusalem ; l’un est aussi peu vrai que l’autre.”
La vie du duc s’en va tout doucement. Prokesch-Osten, son ami de la dernière année de sa vie et peut-être le plus fidèle, quand il rapporte ses derniers mois : “Pendant les mois de décembre et de janvier (1831-1832) il se montra singulièrement abattu. Les soirs, je le trouvai plus d’une fois gardant presque un morne silence ; il avait pris en dégoût ses travaux les plus chers. L’espérance, désormais, ne semblait le stimuler que peu ou point… Comme par le passé, le duc épanchait sans réserve son cœur dans de fréquents entretiens avec l’Empereur. Il l’aimait à cause de ses sentiments affectueux, de sa douceur, de la justice qu’il montrait de situation et de ses espérances… Ce monarque sembla regretter plus d’un fait accompli dans le passé.
L
e 16 janvier 1832, Reichstadt parut pour la dernière fois à la tête de son bataillon à l’occasion d’un enterrement militaire. Lorsqu’il voulut donner le commandement pour la salve, la voix lui manqua et on dut le reconduire chez lui, grelottant d’une fièvre, qu’il avait selon son habitude, cachée à son entourage. Il était fatigué de corps et d’esprit et il renonça sans peine aux plaisirs de la société, aux réunions du grand monde où jadis, il aimait d’ordinaire à se montrer…La Famille Impériale l’avait entouré de soins affectueux… Il n’avait pas comme un simple bourgeois un père et une mère des parents fidèles et attentifs. Il était abandonné…”
Le 28 avril 1832, la reine Caroline de Bavière manifeste son inquiétude: « Mon Dieu, que votre nouvelle sur Reichstadt m’afflige. Je ne peux plus penser à rien d’autre depuis hier. Les nouvelles alarmantes ne m’avaient pas paru dignes de la moindre attention, les attribuant à la malveillance, mais comme depuis longtemps vous ne le nommiez plus dans vos lettres, je m’étais proposée (justement hier) de vous demander pourquoi. N’y aurait-il pas moyen de l’envoyer dans un climat chaud ?…
Si l’Empereur veut conserver son petit-fils qu’on agisse franchement avec la France, qu’on dise l’état dans lequel il est et qu’on ne veut pas le sacrifier à de misérables considérations mondaines et qu’on demande qu’il puisse séjourner dans le voisinage de la France en garantissant la tranquillité du pays par l’entourage qu’il plaira à l’Empereur de donner et qui sera même, je crois, nécessaire pour la propre sûreté du jeune homme. Enfin, qu’on donne les sûretés raisonnables mais qu’on agisse pour bien du malade car Ischl n’est rien pour un état pareil, un palliatif tout au plus dont le résultat ne mène pas loin. Prenez bien à cœur ce que je vous dis là, chère Sophie…. Que dit donc sa pauvre mère ? Connait-elle son état ? Malheureuse femme… Elle s’était tant attachée à lui dans ce dernier séjour et m’en parlait avec une satisfaction et un sentiment de bonheur qui faisait plaisir à entendre.”
Le 17 mars 1832, le duc de Reichstadt écrit à sa mère : “ Cette mélancolie qui ne m’abandonnait pas depuis trois mois, qui me rendait peu dispos pour le travail et insouciant pour les agréments de la vie, provenant d’engorgement du foie. Malfatti vient de m’en guérir par des mixtures si acides et dont le goût est si amer qu’en comparaison, la rhubarbe est du sucre.
Ma santé a souffert, les forces me manquent… ma maladie principale est une forte croissance… Un repos complet, un climat doux, une cure soutenue de petit lait et d’eau de Seltz peuvent, au contraire, lui rendre toute sa force naturelle. Si je pense à l’avenir qui peut s’ouvrir devant moi, je trouve que j’ai vis-à-vis de l’humanité le devoir sacré de me guérir, et ce n’est que sous ce point de vue que je vous importune avec les détails de ma santé.”
Mais l’état du prince ne laissait aucun espoir. Il était condamné.
La chambre du duc de Reichstadt à Schönbrunn
Le 20 juin, on lui administrait l’extrême-onction. Prokesch-Osten, raconte : “À 10 heures, Reichstadt se confessa ; avant 11 heures, les employés et la domesticité de la Cour se réunirent dans la chapelle du château. Le curé de la chapelle de la Hofburg, Wagner, donna la bénédiction à l’assemblée avec le ciboire.
Chaque assistant ayant reçu un cierge, le cortège quitta la chapelle ; à sa tête marchaient les laquais en livrée suivis des officiers civils de la maison du duc, les autres domestiques et employés de la Cour, ainsi que le clergé qui n’entrait pas en fonction pendant cette cérémonie. Les membres de la Famille impériale étaient précédés des chambellans n’étant pas de service et des conseillers intimes.
Le roi de Hongrie, prince impérial d’Autriche, était accompagné du prince de Salerne et des archiducs, François-Charles, Louis et Antoine précédant le Saint-Sacrement porté sous un dais ; derrière celui-ci marchaient la reine de Hongrie et les archiduchesses Sophie et Clémentine. La fin du cortège était fermé par les femmes de service du château qui avaient demandé, comme le procès-verbal le mentionne, à pouvoir assister à la cérémonie.
Le cortège en quittant la chapelle traversa une haie de grenadiers et, en passant par l’escalier bleu et la galerie arriva aux appartements du duc, où le général comte Hartmann et la capitaine baron de Moll l’attendaient pour accompagner le Saint-Sacrement dans la chambre du malade. Selon le cérémonial, le dais aurait dû être porté jusqu’auprès du lit. Comme le duc ne devait pas savoir qu’il recevait en réalité les derniers sacrements, les porteurs restèrent dans le cabinet attenant à la chambre ; pour la même raison les prières ne furent pas dites à haute voix. On prit aussi les mesures nécessaires pour que la Wiener Zeitung ne mentionnât pas cette cérémonie.”
Marie-Louise arriva à Schönbrünn le 24 juin pour constater : “Mon malade est toujours de même, un jour mieux, un jour moins bien mais la fièvre lente continue, sa maigreur augmente et ses forces se consument. Aujourd’hui que l’air est pur et bon, je l’ai trouvé assis sur son balcon, respirant pour la première fois, après treize jours, l’air ; cela a paru lui faire plaisir.”
Elle passe ses après-midi avec son fils, puis dîne chez Sophie, à peine remise de ses couches, avec l’archiduc François-Charles, la reine Caroline et la princesse Marie de Bavière. Il semble qu’il y ait un mieux le 11 juillet, Marie-Louise écrit : “Il est assez calme et gai ; nous tâchons de faire tout pour le distraire, et mon frère François surtout est un ange de bonté pour lui, ce qui me touche tant.”
Napoléon François-Charles Joseph Bonaparte, prince impérial français, roi de Rome, espoir d’une dynastie, s’éteignit le 22 juillet 1832, un peu avant cinq heures du matin, dans le même lieu et le même jour de l’année où il avait appris la mort de son père.
Il était alors Son Altesse Sérénissime, François duc de Reichstadt. Se trouvaient à ses côtés, sa mère, l’ex-impératrice des Français, duchesse de Parme, son oncle l’archiduc François-Charles, les généraux Hartmann et Mareschall, les docteurs Malfatti et Nickert, ainsi que d’autres personnes à son service. On dut emporter Marie-Louise qui s’était évanouie. Les dernières paroles de son fils ont été : “ Appelez ma mère, je me noie.”
L’Empereur et l’Impératrice étaient à Persenbeug, leur résidence d’été sur les bords du Danube. Il semble que François ait été volontairement éloigné de Schönbrunn car l’impératrice craignait pour sa santé de le voir assister à la fin de son petit-fils préféré.
La princesse Mélanie Metternich écrivit quelques jours après ce que lui avait rapporté son mari : “L’Empereur est très affecté de la perte du duc de Reichstadt. Lorsque je lui ai annoncé son décès, il m’a répondu simplement : “Je regarde la mort du duc comme un bonheur pour lui. Je ne sais si l’événement est heureux ou malheureux pour la chose publique ; quant à moi, je regretterai toujours la mort de mon petit-fils.”
La baronne Sturmfeder, gouvernante du petit-François-Joseph, raconte que Marie-Louise ne pleura pas mais qu’elle était anéantie. L’empereur François parlait de son petit-fils en pleurant.
Sur son lit de mort par Franz Xavier Stöber
Le 24 juillet, eurent lieu les funérailles auxquelles le protocole ne permettait pas à Marie-Louise d’assister. Il avait été revêtu de son uniforme de colonel, il avait été exposé dans son cercueil à l’extérieur de velours rouge, brodé d’or.
Ses insignes militaires reposaient sur un coussin, des officiers des gardes hongroise et allemande le veillaient.
Le peuple de Vienne, canalisé par les huissiers du palais, défila pour lui rendre hommage. Sur le passage du cortège, la foule vêtue de noir était compacte. Le fils de Napoléon était pleuré par une ville qui, si elle n’avait pas aimé le père, avait adoré le fils.
Il a beaucoup été reproché à Marie-Louise de ne pas avoir été présente les mois précédents la mort de son fils. C’est un mauvais procès qui lui est fait. Son état de santé lui était dissimulé.
Le 18 février, elle arrivait : “Je considère mon fils, à présent, comme guéri, et je remercie Dieu que, malgré ses imprudences, il s’en soit tiré à aussi bon compte.” Les rapports du médecin sont trompeurs.
Le 5 mai, elle écrit : “ Grâce au Ciel ! Que sa poitrine se soit enfin dégagée.” Parme est menacée d’une épidémie de choléra.
A Dietrichstein : “Si vous saviez, mon cher comte, à quel point je désirerais faire le voyage à Vienne, vous me plaindriez….je ne le puis que sous l’empire d’une nécessité absolue et cela parce que l’esprit est encore tellement mauvais ici…En Italie la situation est tellement incertaine et critique…D’ailleurs, nous avons le choléra à la porte et, si je partais en ce moment-ci, cela ferait un détestable effet.”
Miniature de Marie-Louise en 1832 par Giuseppe Naudin
Elle allait devenir à son retour à Parme, la “buona duchessa”, la bonne duchesse. Son premier ministre Mareschall avait aidé à la transformation du duché, en assainissant ses finances à la suite de Neipperg, mettant un frein aux libéralités de la souveraine. “J’ai renoncé, mon cher Papa, à un cinquième de ma liste civile.”
Mareschall n’aimait pas Marie-Louise et ne tarde pas à la critiquer la duchesse protégeant ses sujets et se refusant à adopter un régime répressif.
Il répandit à Vienne la vie dissolue qu’elle aurait menée. Ainsi naquit la légende noire de Marie-Louise, la nymphomane. Il est probable qu’elle ait eu des amants après la mort de Neipperg. Beaucoup de noms ont été cités, beaucoup de faits rapportés.
Mareschall, jugeant le duché ingouvernable et la duchesse incontrôlable, demanda son remplacement, qui intervint fin 1832 au grand soulagement de Marie-Louise et des Parmesans.
Quand arriva Bombelles, en 1833, elle écrivit à Vienne qu’elle ne pouvait que “se louer de cet excellent homme, qui a un talent inné pour gagner le cœur du peuple.”
Six mois après son arrivée, le 17 février 1834, Marie-Louise et Bombelles contracteront un mariage morganatique secret. Ce remariage de deux personnes abordant l’âge mûr n’est pas dicté par l’amour mais par la commodité d’avoir un mari qui soit le premier homme de l’État.
Il est veuf depuis 1819. Le couple mena une vie harmonieuse faite d’attentions mutuelles. Bombelles fut un excellent administrateur des finances publiques de Parme et privées de la duchesse.
La duchesse de Parme par Borghesi en 1839
Le comte de Bombelles par Daffinger en 1838
Marie-Louise eût la douleur de perdre son père adoré le 2 mars 1835. “J’ai perdu celui qui fut pour moi un père, un ami et un conseiller dans les circonstances les plus difficiles de ma vie…”
« Pour moi, le bonheur dans ce monde consiste, à présent, dans la consolation que mes chers enfants peuvent me procurer, et dans l’aspiration à remplir le mieux possible mes devoirs avec mes faibles forces…”
Et elle sut s’y employer. Lors de l’épidémie de choléra en 1836, elle ne ménagea ni sa peine ni sa bourse pour secourir les malades et les miséreux. Elle sut faire de Parme une autre ville.
Le Pont sur le Taro
En 1819 elle fit construire le ont sur le Taro, à l’époque le pont le plus long d’Europe.
Toujours en 1819, Marie-Louise établit une véritable école de musique. Les élèves commencent à servir dans la chapelle San Lodovico.
En 1825, l’école est agrandie. Cette année-là, Marie-Louise offre, à tous les élèves qui accomplissent le cycle de formation, l’instrument étudié et 50 lires à ceux qui suivent les cours de chant.
En 1840, elle décide d’introduire l’obligation d’étudier un instrument parmi le violon, le hautbois, la contrebasse, le basson, la flûte et la clarinette auxquels s’ajoutent par la suite le piano, le violon, le cor, la trompette, l’orgue (ce dernier exclusivement dans la chapelle de San Paolo) et une étude particulière sur la composition musicale.
En novembre 1835, elle appelle Paganini (1782-1840) à Parme, et le nomme conseiller pour réorganiser l’orchestre ducal, fort de ses expériences avec les meilleurs orchestres européens.
Pour répondre aux nécessités d’hygiène, elle fait construire les beccherie, un bâtiment qui rassemble les boucheries, entre 1836 et 1838. Elles étaient constituées d’un bâtiment de couleur jaune qui comprenait une façade composée d’une cinquantaine de colonnes de couleur brique. À l’étage supérieur se trouvait une école maternelle.
Le Beccehrie
En 1829, elle fit reconstruire le théâtre royal de Parme, qu’elle mit sous la direction de Paganini. Il reste encore une des grandes scènes musicales d’Italie. Il est impossible de citer tous ceux qui s’y produisirent.
Le Teatro Regio
Affiche de la Première
En 1833, elle fit faire la façade classique du palais ducal, et les les aménagements intérieurs.
Palais ducal
La salle du trône en 1832
On lui doit le parfum de la violette de Parme.En 1816, Marie Louise, aimant les fleurs et en particulier des violettes, encouragea la culture des violettes à Parme – non la violette sauvage, mais la Viola Odorata, espèce plus parfumée encore.
Elle recevait régulièrement en son hommage des bouquets de violettes de la part des pauvres gens, qu’elle gratifiait systématiquement de larges pourboires. Elle incita même les moines chartreux, du monastère de l’Annunziata, à créer pour elle une eau de toilette “Violetta di Parma”, qui restera réservée à son usage exclusif pendant de nombreuses années.
Marie-Louise vécut les dernières années de sa vie en goûtant la tranquillité, entourée de l’amour de ses enfants et petit-enfants. Ces quelques objets donnent une idée de son goût
Mouchoir de Marie-Louise
Ses pantoufles
A la table de Marie-Louise
Bracelet ayant appartenu à Marie-Louise avec des mèches de cheveux d’Albertine
Un de ses chiens par Edward Gurk
Bombelles et elles administraient le duché en le dotant d’institutions, comme une chambre de commerce, les prémisse d’une caisse d’épargne, une école militaire, un lazaret, un enseignement gratuit.
Soldats parmesans
Le 9 décembre 1847, on décèle une pleurésie. Marie-Louise sait qu’elle ne s’en relèvera pas. “ J’espère que les Parmesans ne m’oublieront pas parce que je les ai toujours aimés et que j’ai toujours cherché à leur faire du bien.”
Marie-Louise en 1847
Le 21 décembre 1847 “ La nouvelle de la mort de la pauvre Louise le 17 décembre à 5 heures de l’après-dîner. C’est un immense malheur pour son pauvre pays pour lequel elle faisait tant de bien, surtout dans des moments de troubles et de confusions dans toute l’Italie.” écrivit l’archiduchesse Sophie dans son journal. Elle s’entendait bien avec elle. Sa mort lui causa un vrai chagrin.
Dans son testament en date du 22 mai 1844, Marie-Louise avait institué pour légataire universel son neveu l’archiduc Léopold, fils de l’archiduc Rainier, vice-roi de Lombardo-Vénétie. Il était et restera célibataire.
Marie-Louise ne pouvait pas instituer ses enfants Montenuovo comme légataires universels, car ils étaient nés hors mariage. Mais elle leur légua à chacun un capital de 300 000 lires déposé dans une banque à Vienne, produisant 30 000 livres de revenus. Ils touchèrent aussi les millions que Marie-Louise avait emprunté aux Rothschild avant la mort de son fils aîné. Mais cela fut tenu secret.
Le comte de Bomballes, son mari, reçut également 300 000 lires. Il y eut aussi des des legs faits aux fils de Neipperg et à ses chambellans et dames du palais. Ses serviteurs furent pensionnés.
La mort de Marie-Louise ne semble pas toutefois avoir engendré un grand deuil pour la famille impériale. Le 23 janvier, la veille des funérailles à Vienne, François-Charles assiste à une représentation de Nabucco de Verdi en allemand.
Le corps de Marie-Louise arrivé en train de Parme fut déposé dans la Crypte des Capucins. Sophie affirme dans son journal à la date du 3 février que l’empereur a assisté à l’enterrement. Le 30 janvier, il y a soirée dansante chez les Metternich à laquelle assistent François-Charles et Sophie. On n’y pleura sans doute pas Marie-Louise, qui pourtant avait été une bonne Habsbourg-Lorraine.
Dans la Crypte des Capucins
Le comte de Bombelles, après avoir remis le duché aux Bourbons, prit les fonctions de chambellan de l’empereur Ferdinand, puis rentra en France. Il mourut à Versailles, le lieu de sa jeunesse, en 1856.
Marie-Louise a écrit : “ Le premier bonheur d’une femme, c‘est d’avoir épousé un homme qu’elle respecte autant qu’elle l’aime, qui lui est supérieur par l’esprit et son caractère, et qui décide pour elle, non pour opprimer sa volonté, mais parce qu’il éclaire sa raison et souvent sa faiblesse.”
Marie-Louise connut trois fois ce bonheur, avec trois maris qui lui apportèrent, le premier, la gloire, le second, l’amour et le troisième la tranquillité.
Chiffre de Marie-Louise duchesse de Parme
Cette série d’articles est dédiée à Robespierre qui a su me communiquer son intérêt pour Marie-Louise qui fut bien meilleure que les Français ne l’imaginent. Elle sut traverser la vie, avec toutes ses difficultés et ses joies, dans la plus grande dignité, l’affection et le respect de tous les autres.
Noblesse et Royautés remercie Patrick Germain pour cette série dédiée en 8 épisodes à Marie Louise d’Autriche.
Régine ⋅ Actualité 2024, Autriche, Italie, Portraits 32 Comments
Bastide
11 novembre 2024 @ 06:55
Félicitations à Cosmo pour l’ensemble de ses textes, vraiment.
Pascal Hervé
11 novembre 2024 @ 07:36
Magistrale conclusion !
Viola odorata est bien une espèce sauvage mais ce sont en effet (en partie) ses cultivars (sélections horticoles) que l’on cultive pour la parfumerie, la confiserie, la bouquetterie et aussi sans doute des hybrides.
Il y a un détail qui m’échappe, qui était ce ”roi de Hongrie, prince impérial d’Autriche ”, n’était-ce pas François 1er le roi de Hongrie ?
Enfin si on permet je pose une devinette : il y a entre les archiduchesses Marie-Antoinette et Marie-Louise un lien autre que familial, un ”objet” que l’une a apporté en France et que l’autre a rapporté en Autriche où il joua tardivement un petit rôle dans la vie de Charles et Zita…
Severina
11 novembre 2024 @ 08:13
Je partage les remerciements de Noblesse et Royauté. Tout très intéressant et passionnant, et Parme, dont je fréquente le Teatro Regio, doit tant à Maria Luisa.
Agnese
11 novembre 2024 @ 08:20
Merci Patrick Germain pour cette série passionnante.
Grâce à vous j’ai découvert une Marie-Louise sous un autre jour.
Baboula
11 novembre 2024 @ 08:40
Cosmo a réhabilité avec talent Marie Louise à nos yeux, il a fait un immense travail mais qui l’eût crû nous le devons à Robespierre encore plus iconoclaste qu’on le croit .Je vous unis dans mes remerciements.
Agnese
11 novembre 2024 @ 10:28
Merci également à Robespierre, en effet.
Olivier Kell
11 novembre 2024 @ 08:55
Marie-Louise aurait eu 4 enfants avec Neipperg dont 2 morts à la naissance
Roxane
11 novembre 2024 @ 08:57
MERCI !
Passionnant !
Robespierre
11 novembre 2024 @ 09:24
Oui comme je le disais précédemment ML a été flouée. Elle apprit donc à Parme que son fils ne lui succederait pas à Parme. Metternich avait bien finalisé une sorte d’incarcération dorée pour le fils de l’Usurpateur. Et je me suis toujours demande’ si l’erreur de diagnostic ( le foie…) du pauvre jeune homme n’avait pas été orchestrée en coulisses. Il gênait. Et les bonapartistes ne s’avouaient pas vaincus.
Robespierre
11 novembre 2024 @ 09:28
Cosmo a réussi à réhabiliter Marie Louise dans son magnifique expose’.
Mais la preuve qu’il a raison c’est que Parme pense encore avec affection à sa duchesse Maria Luigia. Renan dit que le bilan de la vie d’une personne est ce que l’on dit d’elle longtemps après sa mort. Mission réussie pour Marie-Louise.
Agnese
11 novembre 2024 @ 10:31
Oui Robespierre, la Regina Maria Luigia a laissé un bon souvenir à Parme.
Cette série de Cosmo m’a donné envie d’y retourner pour visiter les palais d’été de Marie-Louise.
Thibaut le Chartrain
11 novembre 2024 @ 09:28
Bravo pour cette biographie de Marie-Louise, passionnante à lire (et remarquablement illustrée) et surtout qui donne une image plus positive que celle qui est habituellement présentée.
Je me permets de relever une (très) petite erreur : dans la 2ème partie, Louis Alexandre Berthier est nommé « duc de Wagram » ce qu’il ne fut jamais. Napoléon le nomma prince de Wagram en 1809 et c’est Louis XVIII qui en 1817 nomma le fils duc de Wagram.
Encore merci pour ce texte vraiment superbe.
Robespierre
11 novembre 2024 @ 09:39
Les deux enfants que ML eut avec Neipperg.
Je ne crois pas une seconde que l’empereur François ignorait leur existence. Tous les souverains d’un grand empire ont leurs « correspondants » ou espions. Des échanges épistolaires secrets ont toujours lieu entre le pouvoir central et ceux qui racontent comment sont gérés les territoires. Les rumeurs, voire les ragots, ne sont pas oubliés .
A mon avis le père de la nouvelle duchesse de Parle ne voulait pas de conflits. Ou d’un affrontement qui aurait pu faire ressortir des rancœurs enfouies. En feignant l’ignorance il ménageait sa paix . Et celle de ML.
Ce n’est pas un hasard si celle-ci maria sa fille très tôt . A 16 ans. Ce fut une sage décision, dans le contexte délicat ambiant.
Mayg
13 novembre 2024 @ 13:25
Je me suis faite la même réflexion que vous Robespierre. Ça m’étonnerait qu’avec tous les espions, tous les courtisans prêts à balancer à la moindre occasion, que l’empereur n’était pas au courant de l’existence des enfants de Marie Louise et de Neipperg.
Je crois plutôt que quand il a su qu’il était amants, puis mariés et parents de deux enfants, il a fermé les yeux pour éviter le scandale. Et en disant qu’il n’était pas au courant, ça lui permet de se dédouaner de n’avoir rien fait.
Mayg
14 novembre 2024 @ 23:07
* ils étaient
Passiflore
11 novembre 2024 @ 09:40
Passionnant, Cosmo, et si magnifiquement illustré, j’espère que vous nous réservez d’autres surprises.
La nouvelle de la mort de Napoléon n’est parvenue à Vienne que le 13 juillet par un courrier de la maison Rothschild mais Marie-Louise n’en sera informée que par la Gazetta Piemontese du 19 juillet qui reprenait les journaux de Vienne et de Paris. Elle écrit à la comtesse de Colloredo : « Je ne puis oublier qu’il est le père de mon enfant et que, loin de me maltraiter, comme tout le monde le croit, il m’a toujours témoigné des égards, seule chose que l’on puisse désirer dans un mariage politique » De son côté, Neipperg écrit à Metternich : « L’émotion de Sa Majesté a été très forte et bien naturelle. Elle a ordonné de faire célébrer mille messes ici et mille autres à Vienne ».
marie. françois
11 novembre 2024 @ 10:09
Passionnant , Cosmo,et quelle iconographie !
Merci beaucoup,
Perlaine de Bretagne
11 novembre 2024 @ 10:59
Fin , dommage ! Merci Cosmo / Une pensée spéciale pour ce pauvre jeune homme qui quittera la vie dans ce palais grandiose certes mais tellement froid ; j’ai été accompagnée par son souvenir pendant ma visite . Il y a des destinée terrible même si grandioses.
Kalistéa
11 novembre 2024 @ 10:59
Il est temps que les Français sortent de leurs fausses idées sur Marie Louise , idées que leur a soufflé Edmond Rostand dans sa pièce à succès « l’aiglon » .
Marie Louis eût ce destin agité que nous conte si joliment Patrick Germain , elle était très bien élevée , soucieuse de plaire , d’un caractère docile qui peut paraître versatile parfois , mais elle était franche et pas frivole. ces qualités furent très appréciées par Napoléon qui ne cessa de se réjouir de son mariage.
Il faut considérer également que cette princesse , bien que jeune n’avait pas une forte santé: elle était souvent fatiguée , souffrante, pour cette raison elle n’aimait pas la parade , les grandes et longues cérémonies , pas plus que les bals et fêtes en grand toilette. Elle préférait une vie calme de petite bourgeoise . Quant à l’amour , il semble en effet qu’elle ait eu le fort tempérament des Habsbourg . Napoléon toujours en campagne , ne la satisfit pas sur ce point .Lorsqu’il partait , elle l’accompagnait jusqu’à ce qu’il monte à cheval en pleurant abondamment … on a calculé que sur les cinq ans qu’a duré leur mariage , ils n’en passèrent que deux véritablement ensemble. Marie Louise avait besoin d’un homme auprès d’elle . Patrick Germain nous montre bien combien elle apprécia d’avoir en Neiperg le mari protecteur et aimant , aussi de l’amant régulier dont elle avait besoin.
mousseline
11 novembre 2024 @ 11:14
merci pour ces pages d’ histoire, bien documentées et écrites. J’ ai pu voir dans la crypte des capucins à Vienne, le tombeau de Marie Louise, toujours fleuri de bouquets de violettes. J’ ai lu il y a bien longtemps le livre d’ André Castelot, « l’ Aiglon », qui est un peu moins gentil que vous à propos de Marie Louise. Il faut reconnaitre cependant qu’ elle a bien géré son duché. Elle aimait son fils, c’ est certain, mais sa vie « secrète » l’ a souvent empêchée de le venir visiter.
Carolibri
11 novembre 2024 @ 11:16
Merci beaucoup pour cette série passionnante et extrêmement bien illustrée. Je connaissais le sujet mais grâce à vous j’ai pu compléter mes connaissances et voir que beaucoup comprenaient et appréciaient cette réhabilitation d’un personnage tant décrié à tort.
Charlotte (de Brie)
12 novembre 2024 @ 06:59
Cher Cosmo, la richesse iconographique et la qualité des textes nécessitent lecture et relecture attentives. Ayant famille et profession, s’il m’est possible le matin tôt comme aujourd’hui de « survoler » les articles, je me réservais les soirées au calme pour lire et commenter; ne ouvant dans la journée prendre le temps de consulter sérieusement, dirais-je .
C’est donc avec tristesse que je ne peux que vous féliciter de façon générale, ne pouvant plus accéder au site le soir à partir d’un couvre feu aux alentours de 22 heures.
Dommage ! je suis déçue me faisant une joie de découvrir sous votre plume les secrets de cette impératrice éphémère, souvent méconnue, voire inconnue et que vos recherches permettaient de comprendre et peut être de réhabiliter notamment dans son rôle de mère.
Vous évoquez l’archiduchesse Sophie, sachant que vous lui avez consacré un ouvrage, pensez vous le publier prochainement ?
Encore toutes mes félicitations malgré la frustration de n’avoir pu profiter pleinement de votre remarquable chronique;
Bonne journée, cher Cosmo.
Cosmo
13 novembre 2024 @ 09:25
Chère Charlotte,
Mon ouvrage sur l’archiduchesse Sophie est chez mon éditeur en attente de publication.
Amicalement
Cosmo
Framboiz 08
12 novembre 2024 @ 07:42
Comme MAntoinette,une femme méconnue,merci à PGermain de lui avoir redonné des traits plus conformes à la réalité !Passionnante lecture !A quand la prochaine ?!
arnaud
12 novembre 2024 @ 09:19
Sans doute est ce l’une des plus anciennes photographie …d’une ex-impréatrice, ainsi que la photo de Louis Phiippe. Extraordinaire
Marie-Caroline de Bretagne
12 novembre 2024 @ 09:34
Merci à Cosmo pour ce passionnant récit de la vie de Marie-Louise. J’ai particulièrement apprécié le récit de ses années à Parme où elle semble avoir laissé un souvenir plutôt positif.
Et bravo pour la richesse de l’illustration !
Jean Pierre
12 novembre 2024 @ 09:47
Fin de l’histoire. Merci Cosmo.
Elle aura toujours fait ce qu’on attendait d’elle, et c’est pour cette raison que je ne la trouve pas attachante.
aubert
12 novembre 2024 @ 10:40
Comme il est bon de trouver une telle communication sur ce site. Merci Cosmo.
Voilà qui nous change des bavardages et peut satisfaire ceux qui récemment se plaignaient des dérives du site.
Lunaforever
12 novembre 2024 @ 11:27
Merci Cosmo ! C’était triste mais vraiment très intéressant.
Baboula
12 novembre 2024 @ 12:26
Ce rendez-vous quotidien va me manquer.
Je relirai soigneusement ces 8 pages d’Histoire et de petites histoires .
Un très grand merci,cher Cosmo .
Pierre-Yves
12 novembre 2024 @ 17:40
Merci infiniment, Cher Cosmo, de ce passionnant récit de la vie de Marie-Louise. Je ne savais presque rien de l’impératrice, l’image que j’avais d’elle était très brouillée, je ne la tenais pas pour une figure intéressante de notre Histoire. Votre travail a mis de la nuance dans ce préjugé. Il ne la transforme pas en personnalité remarquable, mais pouvait-elle faire beaucoup mieux que ce qu’elle a fait, obéissante en toute chose et ballotée au gré d’un destin qu’elle ne maitrisait pas et de décisions qui se prenaient sans elle ( le rôle que joue Metternich dans cette affaire est particulièrement frappant) ?
Malgré tout, on peut prendre comme un acte d’indépendance son histoire d’amour (puisque c’est fut une) avec Neipperg, commencée alors qu’elle était toujours l’épouse de Napoléon. Elle a, pour une fois, envoyé promener les convenances. Et apprendre qu’elle administra de façon plutôt avisée son duché de Parme a augmenté la considération que je lui porte.
Je vous sais gré d’avoir éclairé et fait vivre pour nous ce personnage peu connu et a priori assez falot. Mais pourtant moins inintéressant que je l’aurais cru.
Bien à vous.
Mayg
12 novembre 2024 @ 21:32
Difficile de laisser des commentaires ces derniers jours. Donc je recommence.
J’ai eu le plaisir de lire les 8 épisodes de cette série. Merci à Cosmo pour ce récit.