Très intéressant ouvrage fouillé avec une belle iconographie que ce livre intitulé « Mon coeur dit oui mais ma tête dit non. La Grande-Duchesse Charlotte et le gouvernement luxembourgeois sur le chemin de l’exil en 1940″, sous la plume du diplomate luxembourgeois Paul Schmit.
Il y est question du départ en exil en mai 1940 de la grande-duchesse Charlotte de Luxembourg. La famille quitte le pays suite à l’invasion allemande et trouve refuge en France au château de La Celle, propriété du prince François-Xavier de Bourbon-Parme, son beau-frère.
Mais la France ne peut garantir la sécurité de la grande-duchesse et des siens, qui traversent alors l’Espagne pour se rendre au Portugal où ils retrouvent l’impératrice Zita (soeur du prince Félix, époux de la grande-duchesse).
Charlotte de Luxembourg est rappelée par les Allemands (d’où sa phrase : « Mon coeur dit oui mais ma tête dit non ».)mais elle fait le choix de former la résistance luxembourgeoise à Londres. Elle part ensuite en exil aux Etats-Unis et au Canada puis revient à Londres en 1943.
Au sortir de la Première Guerre Mondiale, sa soeur la grande-duchesse Adelaide avait abdiqué car suspectée de germanophilie. Il s’en était suivi un référendum qui avait vu la montée sur le trône de Charlotte, passée à la postérité comme une grande résistante.
L’ouvrage revient sur les moments d’exil au Portugal et mentionne de la correspondance familiale et des échanges avec le monde politique. Pour les passionnés de l’Histoire et de la Seconde Guerre mondiale.
« Mon coeur dit oui mais ma tête dit non. La Grande-Duchesse Charlotte et le gouvernement luxembourgeois sur le chemin de l’exil en 1940″, Paul Schmit, Guy Binsfeld, 2024, 464 p.
9 avril 2025 @ 06:04
On peut faire confiance à Paul Schmit. Il a écrit une biographie ( seulement disponible en ligne ) d’un diplomate luxembourgeois un peu, beaucoup, trop oublié : Hugues Le Gallais. En poste à Washington de 1940 à 1958, c’est lui qui a oeuvré pour faire venir en Amérique, la Grande-Duchesse et ses ministres et a inlassablement plaidé la cause du Luxembourg pendant toutes ces années.
Parmi les citations figurant dans le livre en ligne, retrouvées dans les papiers de Hugues Le Gallais : » Les bonnes ambassades sont celles qui ne font pas de bruit et dont l’activité se poursuit sans éclat. Comme les peuples heureux, elles n’ont pas d’histoire »
A méditer par certains « diplomates » non ?
9 avril 2025 @ 15:44
Tout dépend de ce que vous entendez par « éclat ».
S’il s’agit du synonyme de « fracas » ou de « tapage », je ne peux qu’être d’accord.
En revanche, une ambassade doit avoir un certain éclat au sens d’apparat.
10 avril 2025 @ 13:17
D’après le contexte je pense qu « ‘éclat « est à prendre ici dans le sens » fracas ».
Je partage votre avis quant au prestige que se doit d’avoir une ambassade mêlant l’efficacité à l’ élégance
9 avril 2025 @ 07:09
Apparemment ce n’etait pas seulement la tete de la grande-duchesse, mais aussi et peut-etre surtout son mari qui disait non. Cet ouvrage est tout certes interessant, mais j’aimerais pour une fois connaître l’avis d’un historien non-luxembourgeois.
9 avril 2025 @ 08:39
Cet ouvrage doit être intéressant. Plus généralement, existe-t-il une biographie assez poussée et non hagiographique de la grande-duchesse Charlotte ? Merci …
9 avril 2025 @ 08:55
ce livre me plaira , merci pour l’info
amitiés
patricio
9 avril 2025 @ 09:50
Le passage de la frontière à Dudelange fait aujourd’hui partie de la légende de Charlotte quand pour ne pas donner l’impression de fuir elle demanda à prendre le café avec le douanier avant de franchir la barrière.
Vrai ? Faux ? Ça se raconte en Moselle.
11 avril 2025 @ 12:51
La grande-duchesse a franchi la frontière à Rodange. Elle n’est pas passée à Dudelange.
9 avril 2025 @ 17:47
Je lirai avec intérêt cet ouvrage. Il ne faut pas oublier que le mari de la Grande-duchesse, le prince Felix, et leur fils, le jeune futur grand-duc Jean, se sont battus aux côtés des alliés. Le Grand-duc Jean, avec les Irish guards, est le seul souverain et chef d’Etat, à avoir participé au débarquement de Normandie puis à la Libération de Paris.
12 avril 2025 @ 05:15
Je ne peux que recommander cette lecture passionnante. Félicitations!