Le 16 janvier 1979, le Shah et la Shabanou quittaient définitivement l’Iran en proie à la révolution. Dans ses mémoires, l’Impératrice Farah raconte « Le chagrin me broie le coeur, intense, intact, quand je me remémore ce matin de janvier 1979. Un silence angoissant s’était abattu sur Téhéran, comme si notre capitale, à feu et à sang depuis des mois, retenait soudain son souffle. »
Officiellement, le couple partait pour quelques jours de vacances en Egypte. Dans ses mémoires, l’Impératrice Farah raconte cet instant que l’on imagine si douloureux et les jours qui ont précédé ce départ à ce jour sans retour. Les 4 enfants du couple impérial avaient quant à eux déjà quitté le pays. Farah relate avec une immense nostalgie tous ces souvenirs qu’elle n’a pas pu emporter (certains albums de photos, des affaires personnelles des enfants,…), à la fois parce que le temps pressait que par superstition de se dire qu’elle reviendrait bientôt.
Lors de leur départ en exil, le Shah d’Iran était déjà rongé par la maladie. Il s’éteindra après bien des errances de l’Egypte, aux Bahamas en passant par le Mexique et les Etats-Unis, au Caire en juillet 1980. (Copyright photo : Life)
Danielle
16 janvier 2009 @ 09:09
J’ai vu son mausolée au musée du Caire et beaucoup pensé à cette famille.
meli
16 janvier 2009 @ 09:55
Suite à ces evenements tous les pays musulmans se sont déstabilisés avec l’arrivée en puissance des extrémistes. C’était il y a 30 ans une génération !
Cécile
16 janvier 2009 @ 12:11
Le Shah d’Iran a très certainement commis des erreurs politiques mais je compatis très sincèrement avec l’impératrice Farah et sa famille car être privés de pouvoir séjourner dans son pays doit être une très douloureuse épreuve.
cisca
16 janvier 2009 @ 20:54
Hélas et la suite des evenements devaient lui donner raison. Nous l’avons abandonné et nous l’avons payé très cher.
peter irving
16 janvier 2009 @ 23:32
Farah diba est une femme remarquable.
Digne surtout
Laurent
17 janvier 2009 @ 01:36
Il n’y a pas beaucoup de pays occidentaux qui ont soutenu le Shah – toujours pour des raisons économiques et le pétrole – comme en Irak de nos jours. On en voit le résultat !
Lisez le livre de la Shabanou, il est très intéressant.
Caroline
17 janvier 2009 @ 10:06
A ce propos voici la traduction de quelques passages de l’interview récemment accordé par l’impératrice à l’occasion de son 70e anniversaire à un magazine allemand :
« Quand je me sens angoissée dans ma vie , quand je suis tourmentée , alors je pense à lui .
Il me parle , il me donne du courage » , dit l’ancienne impératrice dans son interview , en évoquant son défunt mari le Shah, et poursuit :
« Les 30 dernières années eurent leurs heures difficiles voire pénibles. Quand vous pensez à votre pays natal , ce qui vous manque ce sont la nature , les paysages , les gens que l’on connaît , pas votre rang d’Impératrice de Perse .La vie de palais ne me manque pas : c’est une époque de ma vie , mais je ne le regrette pas. »
A propos de la première épouse de son mari , qui jusqu’à sa mort en 2001 vivait en exil à Paris , Farah affirme n’avoir jamais eu de contact direct avec l’ex impératrice Soraya :
« Je l’ai aperçue une fois par hasard dans la rue. Cependant , je ne me suis pas risquée à aller au devant d’elle .Je ne savais pas quelle serait sa réaction.
Plus tard , elle avoue l’avoir regretté : « Quand elle mourut , j’ai eu beaucoup de chagrin »
Le shah avait divorcé en 1955 puisqu’elle ne pouvait pas avoir d’enfant.
Plus loin elle évoque la disparition de sa fille Leïla , à l’âge de 31 ans , d’une overdose de somnifères :
« Chaque mère qui perd un enfant , a une blessure qui ne guérira jamais.
Je pense chaque jour à elle . Leïla était une fille très intelligente .Elle aimait la vie , avait beaucoup d’amis .Elle partait volontiers . Mais elle a commencé à souffrir de fatigue chronique .Elle a interrompu ses études .Des troubles alimentaires s’y sont ajoutés et elle a commencé à prendre des somnifères.
Une nuit , alors qu’elle avait pris beaucoup trop de divers médicaments , elle perdit la vie. »
A propos de ses activités , elle précise avoir des contacts avec des groupes divers et soutient le travail de son fils Reza. Chaque matin , sa première occupation est de lire ses mails en langue perse .
De la politique du président iranien actuel , l’impératrice parle peu si ce n’est pour dire que « ce qu’il prône est le contraire de ce que souhaitent les iraniens .Il se moque de la culture de l’identité et de la civilisation iraniennes. »
Cependant , malgré toutes ces divergences , Farah ne serait pas fermée à toute idée de rencontrer celui-ci « S’il était prêt à un dialogue , je ne le refuserais pas .Je le rencontrerais.
Il exprimerait ses arguments et moi les miens. » conclut-elle.
VeroniqueYéghiazarian
21 janvier 2009 @ 18:34
Merci pour la traduction.
isabellesegret
9 août 2009 @ 21:17
Une époque malheureusement révolue. La shabanou nous a fait rêver comme les contes des mille et une nuits. Vivre loin de son pays a dû être une épreuve tellement difficile. Elle avait des idées trop en avance sur son temps. Les Iraniens vivent à l’époque actuelle un véritable enfer, un retour en arrière. La censure n’a jamais été aussi présente que maintenant.