Le saviez-vous ? Rue Lafayette (où se situent aujourd’hui les céléèbres galeries) dans le 9ème arrondissement de Paris. Le 1er juillet 1810, le prince Schwartzenberg, ambassadeur d’Autriche en France donne un grand bal en l’honneur du mariage de l’empereur Napoléon et de l’archiduchesse Marie Louise d’Autriche. Au cours de la soirée, un violent incendie éclate. C’est suite à cela que l’empereur Napoléon I décida de réorganiser le corps des pompiers en un bataillon militaire. La brigade des sapeurs pompiers de Paris en est l’héritière.
visder
31 décembre 2012 @ 11:41
merci pour cette évocation d’un Vrai lieu d’Histoire, c’est un dire un endroit où s’est produit un évènement , accident, drame ,ou tout autre…..qui a eu des conséquences et des effets pour la ville, le Pays ou le peuple tout entier sans qu’il soit besoin d’un cours d’histoire pour le comprendre
LPJ
31 décembre 2012 @ 12:16
Une nouvelle preuve, si cela était nécessaire, de l’héritage napoléonien jusqu’à notre société moderne…
Dominique Charenton
31 décembre 2012 @ 12:40
Au sujet du bal du dimanche 01 juillet 1810, voici ce qu’écrit Constant, valet de
chambre de l’empereur, dans ses Mémoires
» …Une fête offerte à Leurs Majestés par le prince de Schwarzenberg, ambassadeur d’Autriche se termina par des malheurs affreux.
Le prince occupait l’ ancien hôtel de Montesson
[ appartenant à la marquise de
Montesson, veuve de Louis Philippe Ier duc d’Orléans, jusqu’à son décés en 1806. Depuis l’ambassade d’Autriche s’y était installée ]
dans la rue de la Chaussée d’Antin. Pour donner son bal, il avait fait ajouter aux appartements déjà existants une vaste salle et une galerie en bois, décorées avec une profusion de fleurs, de draperies, de candélabres,etc..Au moment où, après avoir assisté pendant deux ou trois heures à la fête, l’empereur se retirait, un des rideaux, agité par un courant d’air, prit feu aux bougies qui se trouvaient trop près des fenêtres, et s’enflamma en un instant . Quelques jeunes gens firent de vains efforts pour éteindre le feu, en arrachant les draperies et en étouffant la flamme dans leurs mains. En un clin d’oeil les rideaux, les papiers, les guirlandes furent consumés, et la charpente commença à brûler.
L’empereur fut un des premiers qui s’aperçurent des progrès de l’incendie et en prévinrent les suites. Il s’approcha de l’impératrice, qui s’était déjà levée pour venir vers lui, et sortit avec elle, non sans quelque difficulté, à cause de la foule qui se
pécipitait vers les portes. Les reines de Hollande, de Naples, de Westphalie, la princesse Borghèse, etc, suivirent Leurs Majestés. La vice-reine d’Italie, qui était grosse de plusieurs mois, était restée dans la salle, sur l’estrade où s’était placée la famille impériale. Le vice-roi craigant autant pour sa femme la presse que l’incendie , la sauva par une petite porte que l’on avait ménagée sur l’estrade pour apporter des rafraîchissements à Leurs Majestés. On n’avait point songer à cette issue avant le prince Eugène; quelques personnes en profitèrent pour sortir avec lui. Sa Majesté la reine de Westphalie, parvenue sur la terrasse, ne se crut point encore en sûreté,et, dans son effroi, elle s’élança dans la rue Taitbout, où elle fut relevée par un passant.
L’empereur accompagna l’impératrice jusqu’à l’entrée des Champs Elysées; là il la quitta pour retourner au lieu de l’incendie, et ne rentra à St Cloud que sur les 4 heures du matin…….Sa Majesté était d’une tristesse profonde. Pendant que je la déshabillais, elle me damanda si j’avais été à la fête du prince : je répondis que non; alors elle daigna me donner quelques détails sur le déplorable événement.
L’empereur parlait avec une émotion que je ne lui ai vue que deux ou trois fois en
sa vie, et qu’il n’éprouva pas pour ses propres infortunes. » L’incendie de cette nuit,
dit Sa Majesté, a dévoré une femme héroïque. La belle soeur du prince de Schwarzenberg, entendant sortir de la salle embrasée des cris qu’elle a crus poussés par sa fille aînée * ,s’est jetée au milieu des flammes. Le plancher, déjà réduit en charbon, s’est enfoncé sous ses pieds ; elle a disparu. La pauvre mère s’était trompée ! tous ses enfants étaient hors de dangers de danger. On a fait des efforts inouïs pour la retirer des flammes, mais on ne l’a eue que morte, et tous les secours de la médecine ont été vainement prodigués pour la rappeler à la vie. La malheureuse princesse était grosse et tres avancée dans sa grossesse; j’ai moi-même conseillé au prince d’essayer de sauver au moins l’enfant. On l’a retiré vivant du cadavre de sa mère; mais il n’a vécu que quelques minutes. »
L’émotion de l’empereur redoubla à la fin du récit….. »
» ….Vers le matin [ 02 07 1810 ], l’empereur envoya des pages chez toutes les personnes qui avaient soufferts de la catastrophe, pour les complimenter de sa part
et demander de leurs nouvelles. On apporta à Sa Majesté de tristes réponses.
Madame la princesse de La Leyen, nièce du prince primat , avait succombé à ses blessures »
* La fille aînée de la Pauline d’Arenberg (1774-1810), princesse Joseph de Schwarzenberg , était la princesse Marie Eleonore de Schwarzenberg née en 1796 qui décéda, lors des fêtes de la Pentecöte, dans les bras de son mari , le prince Alfred de Windisch Graetz, le 12 06 1848 à Praha, après avoir reçu une balle d’un insurgé .
Le prince Alfred et la prince Marie Eleonore, née Schwarzenberg sont les quartiers 56 et 57 de la princesse Michel de Kent : Marie Christine von Reibnitz.
NB : La princesse Pauline, était la cousine germaine d’Amélie d’Arenberg, grand mère paternelle, d’une autre brûlée : Sophie duchesse d’Alençon
Lisa L.
31 décembre 2012 @ 19:43
Très intéressant comme toujours, merci beaucoup ! Vous vous faites trop rare…
Danielle
31 décembre 2012 @ 13:30
Près de cette rue, il y a aussi la rue de Hanovre, et chaque fois que je l’empruntais, je pensais à la princesse Caroline.
l' Alsacienne
31 décembre 2012 @ 14:37
Intéressant l’article sur la rue Lafayette.
Je ne connaissais que l’incendie tragique du Bazar de la Charité.
COLETTE C.
31 décembre 2012 @ 19:23
Oui, beaucoup de choses faites par Napoléon sont venues juqu’à nous !