Parution d’un livre intitulé “Eddy & Helene : an impossible match” par le prince Michel de Grèce, fils du prince Christophe de Grèce et de la princesse Françoise d’Orléans. Cet ouvrage revient sur l’histoire d’amour entre le prince Albert dit “Eddy”, duc de Clarence, fils aîné du roi Edward VII et de la reine Alexandra d’Angleterre, née princesse de Danemark avec la princesse Hélène d’Orléans, fille de Philippe VII, comte de Paris et de l’Infante Maria Isabella d’Espagne. Hélène est la soeur de la princesse Isabelle qui épousa le duc de Guise.
Le duc de Clarence et d’Avondale né à Frogmore House en 1864 était destine à devenir roi. Sa romance avec la princesse Hélène se heurta au refus du comte de Paris de voir sa fille abjurer la foi catholique. L’ouvrage reprend une partie de la correspondance entre les amoureux (une grande partie a été détruite). Elle a été confiée au prince Michel de Grèce par la princesse Maria Cristina de Savoie, princesse Casimir de Bourbon-Deux-Siciles, petite-fille de la princesse Hélène. On y découvre que le duc de Clarence n’était pas ce personnage sulfureux que l’on a souvent décrit, lui qui fut même soupçonné d’être Jack l’Eventreur !
Le duc de Clarence est décédé le 14 janvier 1892 des suites d’une pneumonie. Il était à ce moment-là fiancé à la princesse Mary de Teck qui épousa finalement le frère du défunt, le futur roi George V.
Le 25 juin 1895, la princesse Hélène épousa à Kingston-on-Thames le prince Emanuele Filiberto de Savoie, duc d’Aoste, fils du prince Amedeo de Savoie, duc d’Aoste et de la princesse Maria Vittoria della Cisterna. De cette union sont nés le prince Amedeo en 1898 (qui épousa la princesse Anne d’Orléans, grand-père de l’archiduc Lorenz d’Autriche-Este, prince de Belgique) et le prince Aimone (qui épousa la princesse Irène de Grèce et de Danemark, père de l’actuel duc d’Aoste). Le duc d’Aoste est décédé à Turin en 1931. La princesse Hélène s’est remariée en 1936 avec le colonel Otto Campini. Elle est décédée en 1951. (Merci à Alberto)
« Eddy and Hélène : an impossible match », Prince Michel de Grèce, Rosvall Royal Books 2013, 128 pages, 38 illustrations – Plus de renseignements et possibilité de commande : http://www.royalbooks.se/
Philippe
12 juillet 2013 @ 07:31
Très intéressant sujet, et rarement abordé.
Je ne doute pas une seconde que le prince Michel réussira avec élégance à faire disparaitre magiquement les nombreuses casseroles
attachées à la réputation de ce prince ! Je suis curieux d’assister
à ce tour de passe-passe.
La pauvre Hélène d’Orléans fut victime de l’intransigeance religieuse
de son père (appuyé par le Pape lui même !) et à son refus de voir
sa fille se convertir à l’anglicanisme. Tout cela était parfaitement ridicule, mais bon, on connait la bigoterie pathologique des
capétiens !
En tout état de cause, cela ne l’a pas privée d’un mariage heureux, puisque, si mariage il y avait eu, elle aurait été veuve très vite,
Clarence étant mort d’une pneumonie trois tout au plus après la fin de leur « idylle ».
En revanche, veuve d’un prince anglais, elle ne se serait probablement pas remariée au duc d’Aoste, et aurait ainsi évité de céder aux sirènes du fascisme italien, dont elle fut, hélas, une ardente
supportrice.
Un livre à lire, donc, avec un bon dictionnaire d’anglais à portée, je l’avoue. Mais où le trouver ? Chez Galignani probablement …
Philibert
12 juillet 2013 @ 12:48
À l’heure actuelle, une telle attitude serait incompréhensible. Mais il faut se replacer dans les idées de cette époque !
Vers 1890, un catholique ne considérait pas un anglican ou un protestant beaucoup mieux qu’un suppôt de Satan. On peut donc comprendre que le comte de Paris de cette époque se soit opposé à l’union de sa fille avec le petit-fils de la reine d’Angleterre. On peut rajouter à cela que l’entente cordiale entre la Grande-Bretagne et la France n’existait pas encore et que les derniers témoins de la victoire de Wellington sur Napoléon n’étaient pas encore morts…
Gérard
12 juillet 2013 @ 22:20
C’est très juste Philibert et puis Clarence avait-t-il si bonne réputation ?
aubert
12 juillet 2013 @ 12:55
Si le pape appuyait voila qui explique tout !!
N’oubliez pas que l’empêchement de régner en GB par mariage avec un catholique n’a été supprimé que l’année dernière.
Alors, cher Philippe, comme vous nous le répétez si souvent » au diable les religions ».
Harmony
12 juillet 2013 @ 14:29
De toute façon même si la princesse Hélène d’Orléans s’était convertie à la religion anglicane, elle n’aurait pas pu être être reine consort car l’acte de succession de la couronne britannique dit que « il ou elle n’a jamais été catholique et n’a jamais épousé un ou une catholique. ». Si ce mariage s’était réalisé, le prince Eddy et sa descendance auraient été exclu de la succession au trône de Grande-Bretagne.
Gérard
12 juillet 2013 @ 22:23
Donc pas flatteur et sans doute inadmissible pour la Maison de France.
Rose
12 juillet 2013 @ 23:49
Et si, plus pragmatiquement, le prince Eddy n’avait pas donné suite..épouser une catholique l’écartait automatiquement du trône…
Il était plus élégant de laisser penser que le comte de Paris s’y opposait. Ce qui peut sembler surprenant car il était lui-même le fils de Hélène de Macklembourg-Schwerin, princesse bien protestante !
Je lirai cependant avec beaucoup de plaisir le livre du prince Michel, qui, par sa plume et son érudition, fait honneur à la famille d’Orléans.
jul
12 juillet 2013 @ 08:48
Oh voilà encore un livre intéressant en plus écrit par un auteur très sympathique.
Mais la conclusion de cette histoire est triste.
Comme d’habitude, les princesses catholiques avaient rarement le droit de se convertir et de voir leurs enfants élever dans la confession protestante, contrairement aux princesses protestantes.
Je pense également que Philippe d’Orléans ne voulait pas crisper les Orléanistes qui ne juraient que par le catholicisme. Le bonheur de sa fille passant après ses intérêts politiques.
Mais il y a un contre exemple avec la Princesse Marie d’Orléans épouse du Prince Valdemar de Danemark.
Gérard
12 juillet 2013 @ 22:46
Vous savez Jul je ne connais pas les motivations du comte de Paris mais à l’époque on se préoccupait des royalistes pas des orléanistes car il n’y avait plus de légitimistes,
J’observe que la fille de Valdemar fut catholique.
jul
13 juillet 2013 @ 18:49
Bonsoir Gérard
Ah mais ça c’était avant ;)
Harmony
12 juillet 2013 @ 09:18
« Sa romance avec la princesse Hélène se heurta au refus du comte de Paris de voir sa fille abjurer la foi catholique. »
Je trouve ça très égoïste de la part du Comte de Paris. Aurait-il oublié que sa mère était luthérienne ? Vous imaginez si son grand-père maternel, le Prince Frédéric de Mecklembourg-Schwerin avait réagi comme lui et aurait refusé que sa fille épouse « un hérétique papiste ». Et puis à 19 ans, ça fait longtemps que je n’étais plus soumise à l’autorité de mon cher papa, si j’étais la princesse je n’aurais pas hésité à lui dire m****.
jul
12 juillet 2013 @ 13:13
Votre message me plait :)
Vous avez raison de parler d’Hélène de Mecklembourg !
Vous savez il était très rare que les princesses à l’époque osent tenir tête à leur famille. Les exemples sont peu nombreux même s’ils existent. On les a alors fait passer pour des femmes sans vertu.
Cosmo
12 juillet 2013 @ 15:50
Mais, Harmony, le mot de Cambronne n’était pas à l’époque dans la bouche des princesses, ni des autres femmes d’ailleurs…
A 19 ans, la princesse était mineure et soumise à l’autorité absolue de son père. Elle ne pouvait donc rien faire.
L’attitude du comte de Paris est plus incompréhensible car une alliance avec la famille royale anglaise était loin d’être négligeable mais il est vrai que les préjugés religieux, dans un sens comme dans l’autre, étaient forts. Alors une papiste épouser un hérétique, et vice et versa, no way !
Cordialement
Cosmo
Cosmo
12 juillet 2013 @ 15:52
Pardon ! J’oubliais la duchesse d’Orléans, exception qui confirma la règle. Comme quoi Louis-Philippe et Marie-Amélie étaient moins « coincés » que certains le laissent supposer. ;)
padraig
12 juillet 2013 @ 10:03
Une traduction en français de ce livre du prince Michel de Grèce est elle prévue ?
Jean Pierre
12 juillet 2013 @ 10:12
Un mariage qui ne s’est pas fait pour des raisons religieuses alors qu’ils étaient amoureux. Dont acte.
La duchesse d’Aoste ne s’embarrassa guère de religion par la suite.
Michael
12 juillet 2013 @ 10:47
J’ignorais le remariage de la Princesse Hélène d’Aoste avec un militaire italien.
Caroline
12 juillet 2013 @ 11:35
Pas croyable que ‘Eddy’soit le sosie de son parent,Lord Frederick Windsor,fils du prince Michael de Kent!
Est-ce un livre pour ‘nettoyer’ la mauvaise réputation du duc de Clarence?
A quand les révélations finales sur l’identité de Jack l’Eventreur?
flabemont8
12 juillet 2013 @ 23:11
Pour la ressemblance, je suis de votre avis , Caroline !
Philibert
14 juillet 2013 @ 13:00
« A quand les révélations finales sur l’identité de Jack l’Eventreur? » , demandez-vous, Caroline.
Les meurtres de Jack l’Eventreur ont eu lieu en 1888. Cela fait donc 125 ans qu’on cherche et personne n’est sûr de connaître l’assassin.
Et au bout de tant de temps, la probabilité de découvrir la preuve indiscutable est infinitésimale…
HRC
12 juillet 2013 @ 12:05
après une première réaction ironique, je reconnais que la pratique religieuse catholique de l’époque avait des lois strictes qui ne favorisaient pas la conversion d’une jeune femme, que le parlement anglais aurait exigé aussi, d’ailleurs.
je ne connaissais pas cette romance.
Alberto
12 juillet 2013 @ 12:45
Galignani certainement offrira le livre. Mais avant cela on peut le commander sur http://www.royalbooks.se/produkt/71/eddy-heacutelene.html
Lionel
12 juillet 2013 @ 17:54
Malheureusement, je n’ai jamais vu Galignani offrir un livre, il m’a toujours fallu l’acheter, et assez cher, qui plus est !
Alberto
12 juillet 2013 @ 20:23
Lol. Vous avez raison. Je vous conseille d´acheter ce livre dans le lien au dessus, même avec la poste ça reviendra moins cher….
Gérard
12 juillet 2013 @ 22:48
Mais ce qui est rare est cher…
GWENDY
12 juillet 2013 @ 12:53
Tous les livres du prince Michel de Grèce sont admirablement bien écrits, je les possède tous, j’espère que celui-ci sera édité en français.
Mayg
12 juillet 2013 @ 13:42
Dommage qu’a l’époque l’amour passait après les intérêts politiques et religieux…
corentine
12 juillet 2013 @ 16:49
voilà un livre intéressant, merci Régine
COLETTE C.
12 juillet 2013 @ 19:48
Un livre que je lirai, (en français de préférence), sur des personnages que l’on connaît peu.
Valérie
13 juillet 2013 @ 09:52
Ahahah, rien n’a changé chez les Orléans… je me souviens des fiançailles rompues de ce pauvre Jean de France avec Tatjana d’Oldenbourg… c’était d’un ridicule achevé !
Gérard
13 juillet 2013 @ 17:30
Les fiançailles du prince avaient été rompues pour des raisons strictement et exclusivement personnelles.
VERSAILLAISE
14 juillet 2013 @ 14:36
connait-on ces raisons??
Valeska
13 juillet 2013 @ 11:20
Sur la couverture,l’homme est parfaitement BEAU.On n’en fait plus,des visages comme ça.
Marquise
13 juillet 2013 @ 17:42
Mais si, chère Valeska!
Lisez le post de Caroline ci-dessus et faites une recherche Google Images au nom de Lord Frederick Windsor… Vous serez surprise! :-)
Actarus
13 juillet 2013 @ 14:20
Décidément, on m’en veut. Qu’est-ce qui vous gêne ? L’expression « c. de P. » ? ;)
Je reformule ! Cent fois sur l’actaruse, je remets mon ouvrage !
Cette triste histoire n’est que le résultat d’une querelle culinaire : cuisine française vs cuisine anglaise.
Pourtant, la reine Victoria, fan du Christmas pudding à Noël et du thé des Indes au milieu de l’après-dîner, avait donné son accord à l’union des deux traditions gastronomiques. Le prince Albert Victor n’aurait pas été privé de dessert à perpétuité ni du droit de présider la table royale après sa grand-mère et son père s’il avait mangé de la poire Belle Hélène.
Malheureusement, du côté français, le champignon de Paris et la laitue romaine refusèrent que les plus beaux fleurons de la gastronomie gallicane se retrouvâssent au menu du château de Windsor.
Et voici pourquoi cette alliance, qui aurait sans doute porté de beaux fruits et donné lieu à la création de nouvelles recettes de cuisine et, pourquoi pas, à une renaissance de la gastronomie française, ne s’est malheureusement pas réalisée. :D
C’est bon, cette fois, ça vous plaît ? :)
Régine
13 juillet 2013 @ 16:18
oui ;-)
Actarus
13 juillet 2013 @ 20:24
À la bonne heure. :)
J’ai oublié de mentionner, mais chacun le sait ici, que la Poire Belle Hélène s’est finalement retrouvée à la même tablée que le Jambon d’Aoste. ;)
Tout ça pour ça… Y a-t-il de quoi en faire fromage ?
Marquise
13 juillet 2013 @ 17:45
Moi, cela me plait beaucoup, cher Actarus! ;-)
Je m’en vais de ce pas m’offrir ce livre (j’adore les ouvrages de Michel de Grèce…) car vous m’avez mis l’eau à la bouche!
Très bon week-end! :-) :-)
Marquise
14 juillet 2013 @ 01:04
Ci-dessous, si Régine le permet, un lien vers un documentaire très intéressant sur le Prince Albert, Duc de Clarence.
Excellent dimanche à tous et toutes ! :-) http://www.youtube.com/watch?v=jUOnX2IDBk8
Francine du Canada
14 juillet 2013 @ 14:51
Merci Marquise pour ce lien; très intéressant! FdC
JAusten
13 juillet 2013 @ 20:41
ll’union de deux légumes donne des fruits :)
merci Actarus pour ce sourire !
COLETTE C.
13 juillet 2013 @ 22:10
Peut-on me dire pourquoi jean de France s’est fiancé avec Tatjana d’Oldenburg, pour rompre ses fiançailles ensuite, si c’était une question de religions ?
N’y aurait-il pas une autre raison?
A propos, où vit Tatjana, mariée avec un comte français ? A-t’elle eu un enfant ? Merci.
Actarus
17 juillet 2013 @ 23:20
Non, on ne peut pas. Le sujet est tabou. ;)