Le musée de la Marine à Paris accueillera du 12 février au 6 juillet 2014 l’exposition « Le Voyage de l’Obélisque ».
L’obélisque qui trône au milieu de la place de la Concorde à Paris est un cadeau du vice Roi d’Egypte à Louis-Philippe, roi des Français en 1830.
Le Musée de la Marine dévoile ainsi des documents d’origine – esquisses, plans, tableaux, manuscrits – qui décrivent le trajet de l’Obélisque vers la France, de son abattage à Louxor à son érection Place de la Concorde à Paris ; on découvre alors que le projet mis plus de six ans à se réaliser, et que les opérations furent titanesques de par la taille et l’importante symbolique du monument historique !
L’Obélisque est l’un des chefs d’œuvre de l’époque Ramsès II, qui fit construire deux monolithiques à l’entrée du temple de Louxor faits d’un granite rose de Syène. (Copyright photo : DR – Source : musée de la marine de Paris)
Yannick
24 novembre 2013 @ 07:16
Je crois que les deux obélisques ont été offerts en cadeau à la France mais un seul a été ramené à Paris en raison des difficultés du voyage, l’autre est toujours à Louxor.
Zeugma
24 novembre 2013 @ 12:04
Oui,
Bonaparte ayant libéré l’Egypte du joug Ottoman (en réalité des Mamelouks) , le vice-roi Mehmet Ali (qui était Albanais d’origine) offrit deux obélisques à la France.
Le gouvernement français a officiellement renoncé au deuxième – resté sur place – il y a quelques années seulement.
On explique aux touristes qui visitent le Caire (peu nombreux en ce moment) que la France offrit une horloge en échange. Placée sur une mosquée, elle n’a jamais marché. Chaque fois qu’un président Français est devant cette horloge, il promet de la faire réparer, ce qui ne se produit jamais et procure ainsi un aimable sujet de plaisanterie aux Cairotes.
L’obélisque fut installé place de la Concorde sous Louis-Philippe et constitua la touche finale de l’aménagement de la place par le talentueux architecte Hittorf. La place d’origine avait été conçue par Gabriel sur le mode néoclassique. (A l’époque de Gabriel, il y avait encore des fermes où les Parisiens allaient chercher du lait dans ce qui est aujourd’hui le rue Royale.)
Hittorf installa les deux grandes (et superbes) fontaines – sur une idée dont Louis XVIII était à l’origine, me semble-t-il – pour que l’eau coule là où avait coulé le sang du roi.
Nous serons nombreux, j’imagine, à aller voir l’exposition sur le transport et l’installation de ce monument – allégorie d’un rayon de soleil – que Paris a installé au milieu de sa plus belle place.
Marquise
26 novembre 2013 @ 00:40
Très intéressant, merci Zeugma!
Palatine
24 novembre 2013 @ 15:01
En fait, c’est le monument le plus ancien de Paris,puisque datant du XIIIe S avant J.C.. Donné en 1831, par Mehmet Ali au roi Louis-Philippe, et érigé en 1836 place de la Concorde, on imagine l’odyssée que fut le transport d’un obélisque.
qui pesait 220 tonnes.
Ceux qui voudraient connaître toutes les péripéties de ce voyage dantesque, je leur conseille la lecture de « Champollion » par Jean Lacouture. Il existe aussi en livre de poche. Je le conseille d’autant plus que c’est là que j’ai appris que le décryptage des hiéroglyphes s’est perdu quand un empereur romain défendit l’étude de ces derniers. Au bout d’une génération ou deux, personne ne pouvait plus déchiffrer cette écriture… jusque Champollion qui connaissait le copte (et d’autres langues mortes par dessus le marché) comprennent que les hiéroglyphes c’était du copte écrit.. Je ne retrouve plus ce livre et ne peux donc vous dire de quel empereur il s’agissait. Peut etre un empereur du 3e ou 4e S apres JC.
Six cynocéphales accompagnaient ce don. L’administration de Louis-Philippe, pudibonde comme on l’était devenu à l’époque, relégua 4 de ces sculptures (sans doute à faire rougir un singe – et justement les cynocéphales sont des singes avec une tête en forme de chien) dans je ne sais plus quel musée.
J’ai la mémoire qui flanche, mais peut-êre qu’un distingué confrère internaute comblera-t-il mes lacunes.
Et si un autre confrere facétieux me disait ce que montrait exactement les 4 cynocéphales censurés, cela m’intéressera bcp..
Palatine
24 novembre 2013 @ 15:02
… pardon, « jusqu’à ce que Champollion comprennE que… »
tatal
24 novembre 2013 @ 17:48
les cynocéphales de Louxor sont au musée du Louvre
dans la galerie des antiquités égyptiennes.
Palatine
24 novembre 2013 @ 23:04
merci, tatal.
Kalistéa
25 novembre 2013 @ 11:40
Chers Palatine et Zeugma j’ai été très intéressée par toutes vos précisions.Merci d’avoir pris la peine de nous dire tout cela.
J’avais toujours pensé que les obélisques avaient été offertes à Bonaparte et non à Louis-Philippe. Le transport c’est autre chose.
Gustave de Montréal
24 novembre 2013 @ 17:12
Vous parlez des 16 babouins, écrit Wikipedia: « »dressés sur leurs pattes arrières dont le sexe en érection…..choque la société française….pas installé……….visible aux antiquités égyptiennes au Loudre…… » »
Gustave de Montréal
24 novembre 2013 @ 17:12
…* Louvre
Palatine
24 novembre 2013 @ 23:05
je viens de voir sur internet les 4 cynocéphales; Eh bien, il n’y a pas de quoi fouetter un chat.
flabemont8
25 novembre 2013 @ 18:02
Qu’est-ce que je viens faire là ?
Philippe gain d'enquin
25 novembre 2013 @ 19:11
Le Khédive offrit les DEUX obélisques à la France mais seul l’un prit la route de Paris. La France demeura propriétaire du second jusqu’au siècle dernier, voire au début du présent siècle. La « rétrocession » s’effectua dans le plus grand secrêt médiatique… Sans doute l’exposition, que j’irai visiter, mentionnera t’elle le fait. Cordialement à vous, PGE
Marquise
26 novembre 2013 @ 00:54
Et merci Palatine pour ce complément d’information!
Peut-être suis-je dans l’erreur mais il me semble qu’il s’agit de démotique et non de copte?
Il s’agit de l’empereur Théodose Ier au 4ème siècle.
Bien à vous!
Palatine
26 novembre 2013 @ 08:54
non c’était du copte. Je suis furieuse de ne pas retoruver mon livre, car c’était tres bien expliqué. Déjà adolescent, Champollion connaissait des langues mortes dont le copte. C’était un surdoué. Vers la fin de sa vie, il parvint à faire le voyage en Egypte de ses rêves mais l’eau qu’il but là-bas abima sa santé. Il avait aussi le diabete, je crois.
Si je ne retrouve pas ce livre broché, je le rachèterai en livre de poche. Pour l’empereur je vous fais confiance.
Corsica
26 novembre 2013 @ 17:34
J’ai lu ce livre il y a de nombreuses années et Palatine a raison : il est passionnant . Un incontournable pour les amoureux de l’égyptologie .
Danielle
24 novembre 2013 @ 15:47
L’autre est en effet à Louxor, lorsque je l’ai vue, j’ai eu une pointe d’émotion.
flabemont8
24 novembre 2013 @ 17:57
J’ai effectué il y a quelques années un voyage en Egypte, le plus beau et le plus émouvant de mes voyages…A l’entrée du temple de Louxor, un obélisque majestueux se dresse à gauche, et, à droite, plus rien, il ne resre que le socle…Je crois que c’est J.M. deHérédia qui a imaginé le dialodue et les réflexions que pourraient se faire les deux monuments, celui qui est à Paris et celui qui est resté là-bas.
Pour Palatine, c’esr à partir de la pierrede Rosette , qui comportait des inscriptions en grec, en copte et en hiéroglyphes, que Champollion a reconstitué la signification de ceux-ci, comprenant qu’ils associaient un son, une image et une notion .L’excellent ouvrage de Jean Lacouture m’a appris beaucoup, sur l’Egypte et surtout sur Champollion , qui mourut jeune, épuisé par ses recherches .
Merci, Régine, de nous donner l’occasion de parler de l’Egypte et de sa brillante civilisation .
Palatine
24 novembre 2013 @ 22:56
je connais la pierre de Rosette, elle est à Londres au British Museum. Je lai vue au moins deux fois.
Et j’ai lu le livre de Lacouture, sauf que je ne le retrouve pas.
Philippe gain d'enquin
25 novembre 2013 @ 19:14
Avez-vous vu, parallèlement, sur l’un des quais bordant la Tamise la fameuse « Aiguille de Cléopatre » ?
flabemont8
28 novembre 2013 @ 21:36
Non, PGE, je ne suis pas allée à Londres depuis très longtemps…voulez-vous me raconter ?
Francine du Canada
25 novembre 2013 @ 03:56
Et merci à vous amie Flabemont de nous raconter cet épisode de votre voyage en Égypte et… de nous communiquer vos références. Bonne journée, FdC
Danielle
25 novembre 2013 @ 15:39
Pour mon mari et moi, ce voyage en Egypte a également été le plus beau jusqu’à maintenant, mais nous attendons Pétra…
Juliette D
24 novembre 2013 @ 17:06
Ce monument n’est pas que beau et impressionant il a une très belle histoire.
Ceux qui auront la chance d’aller à l’exposition au Musée de la Martine seront sûrement ravis.
Kalistéa
25 novembre 2013 @ 19:54
Le musée de Lamartine est en Bourgogne, non loin de Mâcon.
Francine du Canada
26 novembre 2013 @ 19:55
;-)
Kalistéa
27 novembre 2013 @ 18:26
C’est une plaisanterie idiote je le reconnais à cause de la faute de frappe de Juliette, Francine….
J’avais oublié qu’il faut toujours tout expliquer.
guizmo
24 novembre 2013 @ 18:16
Merci Régine pour l’information et aux autres pour leurs commentaires intéressants.
Actarus
24 novembre 2013 @ 19:29
(*)
L’astérisque part en voyage. Aussi longtemps que le prince Philippe des Deux-Siciles n’aura pas retrouvé son vrai prénom, je ferai la grève du commentaire.
Certain(e)s vont hurler de joie. Les autres, je ne sais pas si je vais leur manquer, mais tant pis. Il en va de la crédibilité des publications et je ne puis admettre que l’on veuille faire passer pour Italien un prince Français, né en France, déclaré à la mairie de Cannes sous des prénoms orthographiés en français, mort au Canada anglophone sous son identité française, acte transcrit dans les registres de l’état civil consulaire par le consulat général de France à Halifax. Registres que j’ai tenus entre mes mains, tout comme les registres de l’état civil du consulat général de France à Bruxelles où j’ai vu les actes de naissance d’Isabelle, Henri, Hélène, François et Anne d’Orléans.
Voilà pour mon coming-out.
Palatine
24 novembre 2013 @ 22:57
je n’ai rien compris.
Pierre-Yves
25 novembre 2013 @ 18:24
Moi non plus Palatine
Actaus n’a plus l’air de supporter qu’on étrangérise des prénoms français. Mais si on vous appelait Palatina, en perdiez-vous la parole, le boire et le manger ?
Esquiline
24 novembre 2013 @ 23:20
Actarus vous avez un allié, un pauvre chat exilé dans un patelin toscan
que tous s’acharnent à appeler Filippo!
Scherzo, cara P!
flabemont8
25 novembre 2013 @ 18:06
Et le chat s’appelle en réalité Philippe ? Amitiés félines !!!
Palatine
26 novembre 2013 @ 08:59
oui,effectivement il s’appelle Philippe, et il devient de plus en plus glouton.
flabemont8
28 novembre 2013 @ 21:39
Comme je le comprends ! Bisous bisous museau museau !
Francine du Canada
25 novembre 2013 @ 03:57
R.I.P.
Actarus
25 novembre 2013 @ 13:22
Ne m’enterrez pas trop vite, chère Francine, encore qu’il est possible que je me fasse tuer aujourd’hui à Kouchibouguac.
Si vous suivez quelque peu la crise du gaz de schiste au NB, vous saurez pourquoi…
Philippe gain d'enquin
25 novembre 2013 @ 19:16
R.I.P, pour : « Rien d’intéressant, Passez » ??? Lol d’un Geek MDR, PGE
Francine du Canada
26 novembre 2013 @ 19:58
Hihihihihi! MDR. FdC
flabemont8
28 novembre 2013 @ 21:41
Non, non, pour Restez Intéressant Personnage !!!
Roch
25 novembre 2013 @ 14:34
Bon vent !
Actarus
26 novembre 2013 @ 14:23
Le vent par chez moi est frais. Il vous remettrait les idées en place, Roch, comme dirait ma voisine.
flabemont8
28 novembre 2013 @ 21:45
N’écoutez pas tous ces méchants, Actarus, je suis la voix de la Raison, de la Bonté et de la Modestie et je vous invite à rester ou à revenir vite…Vous me manquez déjà !
Esquiline
25 novembre 2013 @ 00:19
L’entreprise de transporter un obélisque de l’Egypte en Europe n’est pas récente.
A Rome il y a encore actuellement 9 obélisques d’origine égytienne qui trônent sur les plus belles place de la Ville.
Celui de la place St Pierre a été importé d’Alexandrie par Caligula en 37 apJC.
Il ornait le cirque de Néron au Vatican. Il était surmonté d’une sphère de bronze qui contenait, croyait-on, les cendres de Jules César.
C’est le seul obélisques de Rome à avoir toujours été sur pied.
Quand il fut décidé de construire une nouvelle basilique, plusieurs papes envisagèrent de le déplacer de quelques centaines de mètres pour qu’il se trouve mieux centré par rapport à la nouvelle façade.
Ce fut finalement Sixte V qui chargea Domenico Fontana de la délicate opération qui prit six mois. Le 10 septembre 1586, l’obélisque fut érigé sur son nouvel emplacement.
Une foule immense assistait à l’événement, foule à laquelle on imposa, sous peine de mort, le silence le plus absolu. Quand l’obélisque fut en position quasi verticale, un cri surgit de la foule ”Acqua alle funi!”, »mouillez les cordes ».
Sous l’effet de la traction, du frottement et de la chaleur celles-ci étaient prêtes à se rompre, un marin s’en aperçut et ne put retenir son cri qui sauva ce monolithe de trois cents tonnes d’un effondrement certain …
Le marin ne fut pas pendu, au contraire il obtint du pape, pour lui et pour ses descendants, le privilège, toujours en vigueur, de fournir les palmes portées par les cardinaux à la procession du dimanche des rameaux.
June
25 novembre 2013 @ 11:39
Merci Esquiline de rafraîchir ma mémoire, j’avais lu cette histoire il y a longtemps mais ne me rappelais plus de quel monument il s’agissait !
Corsica
26 novembre 2013 @ 17:37
Merci Esquiline pour cette délicieuse anecdote que j’ignorais .
Zeugma
26 novembre 2013 @ 19:44
Esquiline,
Merci pour ces explications. Les obélisques de Rome m’ont toujours intrigués.
(Faut-il mettre un « s » à intrigués ? Je me pose la question. Plus je vieillis, plus je trouve la langue française compliquée.)
Palatine
26 novembre 2013 @ 22:03
cher ami, moi j’écrirais « intrigué », parce que c’est un participe passé avec « avoir’ et il s’accorde en genre et en nombre avec son complément d’objet direct « me » ou plutôt « m' » placé AVANT l’auxiliaire « avoir ». « me » est masculin singulier donc c’est « m’ont intrigué ». Régine pourrait dire « m’ont intriguéE »
Mais on pourrait écrire : « tous les amis de Zeugma, ont été intrigués par l’obélisque » Ici intrigué utilisé avec l’auxiliaire « être » ‘ (oui quand l’auxiliaire avoir et l’auxiliaire être sont ensemble, c ‘est ce dernier qui l’emporte) s’accorde avec le SUJET, en genre et en nombre. Et le sujet c’est « les amis », masculin pluriel.
Moi aussi j’ai des trous de mémoire, mais pour d’autre choses, j’ai tellement aidé mes enfants en grammaire, que cela je ne l’oublie pas.
Kalistéa
27 novembre 2013 @ 18:30
Tout cela va énormément plaire à notre magister Audouin….
flabemont8
28 novembre 2013 @ 21:48
Palatine, toutes mes félicitations émues…vous touchez là mon coeur et ma raison , et mes plus chers souvenirs !
Caroline
25 novembre 2013 @ 00:31
Merci pour les commentaires intéressants des internautes qui m’ont devancé!
Lool,cette photo est un de mes souvenirs d’enfance.Je passais très souvent le soir devant l’Obélisque illuminé dans la voiture de mes parents après notre visite chez feu mes grand-parents!