Le 2 décembre prochain figurera aussi lors de la vente aux enchères d’objets et bijoux de la famille de France, cet œil en médaillon du prince Philippe de Belgique, comte de Flandre.
Xavier Dufestel, spécialiste de l’Histoire des Orléans, a été étroitement associé à la préparation de cette vente. Il nous livre des détails de cette pièce unique.
« L’identification de ce médaillon est fondée sur une analyse approfondie de la miniature peinte de l’œil, le prénom Philippe est gravé à l’intérieur et on retrouve ses initiales sur l’acrostiche formé par les pierres serties sur la face extérieure, détail amusant que les joailliers Marie-Etienne Nitot et François Regnault-Nitot ont remis à la mode, dès le Ier empire, avec l’impératrice Marie-Louise, mais qui n’apporte rien à l’élément essentiel qui fonde l’intérêt de ce bijou, à savoir : l’identification du modèle, puisque son prénom et la date 1843 sont gravés à l’intérieur.
Dans la famille d’Orléans, seuls deux petits-fils du roi Louis-Philippe avaient le prénom de Philippe : le comte de Paris (1838-1894) et le comte de Flandre (1837-1905), le prince Gregory de Bourbon est un descendant du comte de Flandre et non du comte de Paris, de plus les sourcils blonds et la mèche blonde figurés sur la miniature de l’œil, sont deux détails physiques communs au visage du comte de Flandre qui avait les cheveux longs et blonds, ce qui n’était pas le cas du comte de Paris. Par conséquent, ces trois éléments fondent avec certitude l’identification de l’œil comme étant celui du comte de Flandre.
Le catalogue internet de la vente peut être consulté sur www.estimart.fr/actu.
Damien B.
26 novembre 2013 @ 08:48
On reconnait parfaitement le comte de Flandre alors âgé de 6 ans à l’époque où il était surnommé Lipchen.
Laub28
26 novembre 2013 @ 12:40
Intéressant, ah oui c’est vrai en 1843, ils ne sont que deux à s’appeler Philippe parmi les petits-fils de Louis-Philippe, car ce n’est qu’en 1844 que naquit Philippe de Saxe-Cobourg, fils de Clémentine d’Orléans…donc ils ne sont bien que deux à cette date de 1843 !
Damien B.
26 novembre 2013 @ 13:25
Il y avait un troisième petit-fils prénommé Philippe fils unique de la princesse Marie de Wurtemberg né en 1838. Ce médaillon est bien celui du comte de Flandre.
Arnold
26 novembre 2013 @ 12:41
passionnant !
du coup, l’acrostiche gemmologique se lirait ainsi :
Perle
Hydrophane (opale)
Impériale topaze ?
Lapis-lazuli
Impériale topaze
Perle
Perle
Emeraude
d’autre lecteurs arriveraient-ils à identifier autrement la pierre en i et un autre nom de l’opale commençant par un h ?
Caroline
26 novembre 2013 @ 13:29
Arnold,vous etes génial!Je n’ai pas pensé à cette acrostiche gemmologique!!!!!!!!!
Marquise
26 novembre 2013 @ 14:44
Votre acrostiche est parfait !
On reconnait bien l’œil bleu Orléans du Comte de Flandres qui ressemblait beaucoup à sa mère, la Reine Louise.
Les ressemblances sont tenaces et perdurent au travers des générations.
Ainsi Joachim, fils d’Astrid de Belgique, possède le fameux regard bleu des Orléans.
Récemment, en regardant une série documentaire, j’ai observé, non sans amusement, une ressemblance frappante entre le Roi Christian VIII de Danemark (jeune) et son arrière-arrière-petit-fils le Prince Haakon de Norvège ainsi qu’une forte similitude de traits et d’allure entre la Reine Alexandra de Grande-Bretagne et sa lointaine petite-nièce la Reine Margrethe.
Francine du Canada
26 novembre 2013 @ 15:41
Bravo Arnold; je cherchais le « H » et j’avais abandonné mais je crois que vous avez trouvé. FdC
Bellebride
26 novembre 2013 @ 17:49
Oh ! merci pour cette explication que je trouve passionnante.
Quel raffinement. Et qu’elle connaissance fallait-il avoir de la gemmologie pour comprendre le message.
Mélusine.
26 novembre 2013 @ 18:31
Arnold, la pierre se trouvant entre le lapis lazuli et l’une des perles pourrait être une iolite.
Arnold
26 novembre 2013 @ 23:20
oui, sauf que la iolite est violette, ce qui ne peut correspondre à ces pierres jaune/orangé…
Mélusine.
27 novembre 2013 @ 14:42
Arnold, sont considérées comme étant les plus belles les iolites bleues ou violettes, mais il en existe également au joli ton brun clair ou moyen.
Gibbs
26 novembre 2013 @ 18:46
Arnold,
Pour les « p », vous aviez le choix entre : paesine, périclase, péridot, perle, phénacite, pierre de lune, pierre de soleil, proustite, psilomélane, pyrite.
La topaze impériale va du jaune vif à orange rosé soutenu.
Arnold
26 novembre 2013 @ 23:21
merci, mais les pierres en P du médaillon sont bel et bien des perles fines, comme indiqué d’ailleurs dans le post de présentation…
Francine du Canada
28 novembre 2013 @ 00:46
Tout à fait Arnold; j’avais moi aussi grossi le post de présentation pour résoudre une partie de l’énigme et il parle de 3 demie perles. Pour les 2 pierres jaunes, j’ai googlee « topaze » et vu l’impérial topaze. Mais pour le « h », je savais qu’il s’agissait d’une opale mais… je n’avais jamais vu ou entendu parler des opales hydrophanes. Vous êtes très fort; je vous félicite!
Ça m’a donné l’idée de me faire faire un bracelet mais… j’ai quelques hésitations; pouvez-vous m’aider?
F = ? R = rubis A = améthyste
N = ? C = citrine I = imperial topaze
N = ? E = émeraude
Finalement, il me manque un F et 2 N.
FdC
Caroline
26 novembre 2013 @ 12:46
Merci pour le beau catalogue!
L’oeil en médaillon du prince de Philippe de Belgique m’évoque l’oeil bleu de Turquie et ses superstitions!
caroline3
26 novembre 2013 @ 18:50
Formidable ce bijou !
et moi aussi il me fait penser à l oeil protecteur
flabemont8
26 novembre 2013 @ 13:58
Merci, Arnold, pour votre lecture gemmologique .
Palatine
26 novembre 2013 @ 15:00
Curieux qu’on parle de Marie-Louise et d’un seuil oeil.
Je suis allée il y a qq années à Parme voir le musée consacré à Marie Louise, seconde femme de Napoléon.. Et j’en avais parlé, notamment de toute la correspondance de l’ancienne impératrice en français, meme quand elle écrivait à sa fille née de ses amours avec Neipperg. Et dans les objets légués par les descendants de cette fille au musée, j’avais été étonnée de voir un bracelet avec en miniature, au milieu, l’oeil unique de Neipperg qui, on le sait était borgne; Sachant l’amour fou de la duchesse de Parme pour son second mari, j’ai pris cela pour une preuve d’attachement passionné : l’unique oeil d’un mari borgne
Mais l’oeil de Philippe, qui n’était ni borgne ni mari représenté en miniature me fait penser que je me suis peut-être trompée et qu’il s’agissait probablement d’une coutume aujourd hui disparue. Après tout, il y avait bien à l’époque des bracelets de cheveux avec comme fermoir un bijou.
Mélusine.
27 novembre 2013 @ 14:47
Peut-être une coutume, Palatine car je me souviens avoir vu des médaillons contenant un portrait en miniature et une mèche de cheveux. Très en vogue au 19ème siècle, notamment.
Palatine
28 novembre 2013 @ 17:42
je connais les cheveux dans les bijoux. Ma belle-mère m’a refilé une broche avec les cheveux d’un enfant mort au 19e S que n’a pas voulu ma belle-soeur et aussi une bague. Bien sûr, je m’en suis débarrassée. Cela a bcp de signification pour la generation contemporaine , mais apres pluusieus generations, c ‘est vraiment morbide.
Marcel de Namur
26 novembre 2013 @ 17:53
Amusant : la première lettre des 8 pierres préciseuses/semi-préciseuses du médaillon forment le nom: PHILIPPE (acrostiche)
P = Perle
H = ?
I = ?
L = Lapis-lazulli
I = ?
P = Perle
P = Perle
E = Emeraude
Gibbs
27 novembre 2013 @ 10:47
Marcel de Namur,
Pour I : Idocrase, Imperial Topaz et Iolite.
Pour H, il y en a plusieurs dont Hématite.
Pour P : j’ai déjà répondu.
Mon défunt frère se prénommait Philippe.
Cordialement
Gibbs
COLETTE C.
26 novembre 2013 @ 18:19
Insolite !
Mimich le Belge
26 novembre 2013 @ 21:47
Bel mais étrange objet !!
Charles-Antoine de Malbrézé
29 novembre 2013 @ 16:28
Cette vente est pathétique… une fois de plus les Orléans dilapident…
Ma grand-mère avait coutume de dire « on n’épouse pas un Orléans »… elle avait bien raison!
d’autre part, je trouve incompréhensible que le commissaire-priseur, maître Collin (du Bocage depuis peu…) et son expert aient accepté de vendre les services de table de Christofle, que ce soit celui en métal doré ou celui en métal argenté, en en séparant toutes les pieces par petits lots: six cuillères par là, six autre par-ci, six autres encore ailleurs, etc… mais leur but n’est que de faire de l’argent, et là, ils réussiront peut-être…
Enfin, qu’on ne s’y trompe pas, plusieurs lots ne viennent pas de collections royales ou princière malgré ce qu’annonce le catalogue: pour exemple le lot n°2 de cette vente, ce tableau de Rigaud a déjà été présenté dans une vente il y a quelques temps, et n’avait pas trouvé preneur…
enfin, on présente une belle série de « napperons » aux armes ou chiffres princiers… Est-il déshonorant de parler de mouchoirs? car ce sont des mouchoirs!!! rien de moins, ni rien de plus!