Voici un très intéressant livre paru en 2011 aux éditions Lacurne, « Un monde qui s’écroule » est le récit autobiographique du prince Alexandre de Dohna-Schlobitten (1899-1997), filleul de l’empereur Guillaume II.
En voici le descriptif : « Après une enfance dans une Prusse-Orientale encore féodale, il reprend la gestion des immenses territoires agricoles et forestiers familiaux. Il assiste à la montée du nazisme puis participe à la seconde guerre mondiale en tant qu’officier de la Wehrmacht, en Pologne, dans les Balkans et en Ukraine. Il est l’un des derniers à pouvoir quitter la poche de Stalingrad. Puis, fuyant le rouleau compresseur russe du début de 1945, qui devait détruire son château de famille et ruiner ses propriétés, il organise le convoi d’exode de tous ses « gens » (le trek, composé de plusieurs centaines de personnes) et gagne la région de Brême après avoir cheminé pendant deux mois, de janvier à mars 1945, sur les routes de Prusse, de Poméranie, du Brandebourg, du Mecklembourg et de Basse-Saxe, faisant étape dans des propriétés de familles apparentées, alliées, amies, ou tout simplement, chez des particuliers hospitaliers et solidaires.
C’est ensuite en Allemagne du sud puis à Bâle qu’il redémarre une nouvelle vie, plus modeste, en exploitant jusqu’à sa retraite une petite entreprise de nettoyage à sec. A la fin de la guerre, la propriété familiale est morcelée, le château détruit et les archives et les oeuvres d’art dispersées dans les musées d’Allemagne de l’Est et de Pologne.
Ayant renoncé à reprendre possession de ses terres, même après la chute du mur de Berlin, le prince de Dohna tentera néanmoins de récupérer quelques vestiges de ce monde en ruines. Un chapitre porte sur la chasse au grand gibier dans l’immense domaine princier. »
Cet ouvrage traduit de l’allemand, comporte de nombreuses photos en noir et blanc.
« Un monde s’écroule. Souvenirs de Prusse-Orientale 1899-1980″, Prince Alexandre de Dohna, Editions Lacurne, 2011, 372 p.
jul
17 janvier 2014 @ 06:38
Passionnant. Il faut que je me décide enfin à acheter ce livre.
Lorenz
17 janvier 2014 @ 10:19
Un livre qui semble être très intéressant!
Mais pourquoi ne pas reprendre possession de ses terres, si possible?
Ce n’est pas une trahison envers les ancêtres le refuser?
Anne Souris
17 janvier 2014 @ 12:44
C’est un travail énorme. Des amis de mes parents ont fait ce choix et ont récupéré leur domaine à une centaine de km de Berlin, mais ils triment depuis 20 ans pour le remettre en état (le château avait été transformé en colonie de vacances, les boiseries arrachées, le grand escalier extérieur détruit et replacé par un escalier de béton, les pièces divisées et les stucs martelés) et relancer l’exploitation agricole des terres (qui représente plusieurs centaines d’ha), en conservant en parallèle un travail qui leur permet tout simplement de faire bouillir la marmite. Leur retour a été extrêmement difficile, la population locale leur étant très hostile (retour des seigneurs après tant d’années de communisme) mais tout va mieux maintenant. Je peux donc comprendre la réticence d’autres Junker à faire ce choix.
Philibert
18 janvier 2014 @ 14:57
En plus de ce que dit Anne Souris, il est à noter d’une part que le prince Alexandre de Dohna-Schlobitten avait 90 ans à la chute du mur de Berlin, d’autre part qu’il semble célibataire (l’article ne fait nulle mention de son éventuelle famille) et enfin que son château avait été détruit en 1945.
À sa place, je n’aurais pas non plus eu le coeur et l’énergie de me lancer dans un tel travail de reprise…
josé starck
1 février 2015 @ 19:37
Ce sujet m’intéresse beaucoup, Anne, car je travaille depuis plusieurs années sur un récit qui concerne un grand domaine agricole à l’est de l’Oder (maintenant polonais depuis 1945) dans lequel avait travaillé mon père en tant que prisonnier de guerre (1941-1945) et dans lequel aussi il a rencontré une femme (ma mère) avec laquelle il se mariera en France après la guerre. J’ai reconstitué toute cette histoire en interrogeant des témoins et des ex-villageois. Par extension je m’intéresse grandement à l’histoire de ces propriétaires nobles qui avaient d’immense propriétés (des maisons de maître dans presque tous les villages, etc…). Mon histoire est située à Görbitsch (maintenant Garbicz) dans l’Ost-Brandenburg à 35 km à l’est de Francfort/Oder. C’était dans l’ex-Kreis Weststernberg. Et vous, les amis de vos parents, savez-vous la région et la localité dans lesquelles sont situés leur domaine et serait-il possible d’en savoir plus sur ce sujet ? J’avais eu un contact il y a quelques années avec le fils d’un tel propriétaire qui aurait voulu racheter son ancien domaine (à Radach/Radachow) un peu dans le même secteur que Görbitsch – l’écrivain Hans Fallada y avait séjourné en 1923 – mais il m’avait expliqué que pour que cette opération soit acceptée par la population locale il aurait fallu créer une société commune avec un Polonais, trop compliqué.
Jean Pierre
17 janvier 2014 @ 13:41
La Prusse Orientale n’est plus allemande.
Christian
19 janvier 2014 @ 13:29
Cette province a effectivement été partagée entre la Pologne (actuelle voïvodie de Varmie-Masurie) et la Russie (actuel oblast de Kaliningrad) et les habitants de culture allemande en ont été expulsés. Dohna n’aurait jamais pu récupérer ses propriétés en ex-Prusse orientale. Néanmoins, Dohna à proprement parler est toujours située en Allemagne, dans le district de Dresde, en Saxe. Bien loin de l’ex-Prusse orientale.
Caroline
17 janvier 2014 @ 12:46
C’est certainement très intéressant à lire,spécialement pour les français d’origine germano-alsacienne!!
marianne
18 janvier 2014 @ 19:28
Que vient faire ici l’ Alsace , Caroline ?
Christian
19 janvier 2014 @ 13:29
Pourquoi pour eux seulement ? :)
COLETTE C.
17 janvier 2014 @ 12:56
J’adore ces livres sur les princes allemands. Bien sûr, je vais me le procurer. Merci.
Arturo Beeche
19 janvier 2014 @ 20:15
This is an excellent memoir…highly recommended!