En 1889, le prince Albert I de Monaco (arrière-grand-père du prince Rainier) épouse en secondes noces à Paris la duchesse de Richelieu. Née en 1858 à la Nouvelle-Orléans, Alice Heine est la fille d’un riche banquier parisien. En 1875, elle épouse Armand Chapelle de Jumilhac, 7ème duc de Richelieu avec qui elle a deux enfants : Armand et Odile qui décèderont sans postérité. Veuve en 1880, elle se remaria avec le prince souverain de Monaco mais le couple finit par se séparer en 1902.
La princesse Alice résidait au château de Haut-Buisson à Cherré dans la Sarthe où elle recevait avec goût des personnalités comme Pierre Loti, lady Londesborough ou encore Gabriel Louis Pringué qui dans ses mémoires relatant « 30 ans de dîners en ville« , narre la description des lieux : « Haut-Buisson était un petit château du XVIIIe siècle, aménagé avec le dernier confort anglais. Dans les boiseries du grand salon se trouvaient encastrés les portraits en pied du cardinal de Richelieu par Van Loo, et du duc de Richelieu, ministre de la restauration par Lawrence. Dans la bibliothèque, on pouvait admirer aussi un très beau portrait de femme dû à Clouet, qui me captivait. Les serres de Haut-Buisson étaient magnifiques et la princesse Alice y cultivait des orchidées roses dont la reine Alexandra (d’Angleterre) lui avait fait parvenir de Sandringham. »
Et Gabriel Louis Pringué de se remémorer un déjeuner de juillet 1913 auquel assistaient lady de Grey, la princesse Amédée de Broglie, Pierre Loti et la duchesse de Camastra. Au menu : melon glacé au porto, oeufs à l’aurore, langoustes à l’armagnac, chartreuses de pintade, pommes de terre soufflées, chevreaux rôtis ornés de barquettes de mirabelles, salade, boeuf mode à la gelée, chicorée à la crème et compote de fruits.
La princesse qui repose au Père Lachaise, est décédée en 1925. A sa mort, le château fut légué aux Universités de Paris pour y créer un département de biologie végétale. Laissé à l’abandon, il fut finalement racheté par la mairie.
Il ne reste aujourd’hui plus grand-chose des décors somptueux des salons, salles de bain et pièces de cette imposante demeure entourée par un domaine de 100 hectares.
La ville de Cherré envisage d’y développer un grand parc basé sur le thème du Moyen-Âge mais rien de concret ne s’est actuellement finalisé. Une partie du parc du château de Haut-Buisson est accessible au public pour des promenades.
Citations : 30 ans de dîners en ville », Gabriel-Louis Pringué, Editions Lacurne, 2012 (réédition de 1948), pp.200-201
sylviane
10 février 2014 @ 05:16
Quel gâchis de laisser ce si beau château a l’abandon
noelie bourbon
10 février 2014 @ 05:29
apres un repas comme celui la,on doit difficilement s en remettre ,,il faut plusieurs jours pour digerer ,,,en ce qui me concerne ,rien que de voir le menu, je n ai plus faim,,,
Charlanges
10 février 2014 @ 10:43
Pour assurer la survie d’une demeure, mieux vaut ne pas la léguer aux universités de Paris ! Le duc de Richelieu doit se retourner dans sa tombe en constatant ce qu’une gestion catastrophique a fait du château construit par les Jumilhac.
Après avoir donné lui-même de son vivant son beau domaine de Ferrières aux mêmes universités de Paris, le baron Guy de Rothschild a indiqué avoir regretté son choix …
aubert
10 février 2014 @ 13:22
Donc, pour gérer un patrimoine mieux vaut ne pas faire confiance à un universitaire.
Ils conseillent pourtant beaucoup dans les débats télévisés et radiodiffusés !!
Marnie
10 février 2014 @ 17:04
Ne pas confondre les universitaires et les universités en tant qu’administration ! ce ne sont pas des universitaires qui tiennent les cordons de la bourse…
Marnie
10 février 2014 @ 17:05
Les universitaires enseignent et font de la recherche, ce ne sont pas eux qui gèrent les universités d’un point de vue administratif, patrimonial…
qiou
10 février 2014 @ 19:45
C’est pour cela que tout va si bien cher Aubert…
Caroline
10 février 2014 @ 11:24
Merci pour votre reportage-photos sur ce chateau méconnu!
Il existe la rue Henri-Heine dans le seizième arrondissement de Paris,je crois qu’il s’agit du père de Alice Heine!
Dame Tartine
10 février 2014 @ 14:28
Ca m’étonnerait. Henri Heine était un poète allemand et les poètes sont rarement riches.
Jean Pierre
10 février 2014 @ 15:25
Il s’agit plutôt d’une rue en hommage à Heinrich Heine l’auteur de la Loreleï.
HRC
10 février 2014 @ 21:21
issu de la même famille, mais pas l’ancêtre direct d’Alice.
Caroline
10 février 2014 @ 23:52
Jean-Pierre,en effet!
Aliénor
10 février 2014 @ 18:49
Le père d’Alice Heine se prénommait Michel, famille de banquiers originaire de Hanovre.
COLETTE C.
10 février 2014 @ 14:03
Merci pour ce plaisant reportage.
Milbrea
10 février 2014 @ 15:21
Comme c’est triste de laisser ce château ainsi. Ils pourraient tout de même changer les carreaux, l’intérieur doit être dans un triste état.
Marie-Josépha
10 février 2014 @ 17:07
Bien dommage qu’un tel bijou immobilier devienne une ruine :(
flabemont8
10 février 2014 @ 19:17
Je trouve aussi bien regrettable de laisser un si beau château à l’abandon !
Danielle
10 février 2014 @ 20:02
Encore un château laissé à l’abandon, après le faste connu c’est bien triste.
Titiparisien
10 février 2014 @ 21:12
Odile de Richelieu est la mère d’Anne de Amodio. Cette dernière, fondatrice en 1958 de l’association « Vieilles maisons françaises », à laissé l’association son bel hôtel du 93 rue de l’Université à Paris, venant de son grand-père Aimery de la Rochefoucauld, figure de la Belle Epoque.
Michèle
11 février 2014 @ 06:47
La princesse Alice est la petite cousine de Heinrich Heine, son grand-père Isaac Heine est le frère de Samson Heine, père du poète Heinrich Heine.
Il y a non seulement une rue à Paris mais aussi la Maison Heinrich Heine au coeur de la Cité internationale universitaire, boulevard de Jourdan.
Vers le milieu du XVIIIe siècle Heymann Hayin HEINE et son épouse Marthe Eva POPERT faisaient souche dans la ville d´Altona en Allemagne,
de leurs six fils et deux filles, le troisième, Salomon, fonda la riche banque de Hambourg, maison-mère de la banque Armand-Michel Heine de Paris; c’est cet oncle-là qui, par lui-même et par ses filles, joua le rôle capital dans la destinée du poète.
Mais entre Isaac et Salomon, un Samson était né, qui ne fut ni pauvre ni riche ; médiocre bonhomme, qui vit le jour à Hanovre en 1764; c’est là le père d’Heinrich Heine. galant et raffiné dans ses manières mais marchand pauvre et fournisseur de vêtements,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,, Heinrich Heine est pauvre, tandis que la branche cadette de la famille à laquelle l’attachent de puissants liens d’amour, possède une des plus grosses fortunes d’Allemagne.
Heymann Hayin HEINE épouse Marthe Eva POPER , 8 enfants dont
I – Isaac Heine 1763-1828, banquier et négociant, épouse Mérian Michel, deux enfants
I.1 Armand
I-2 Michel 1819-1904 épouse Marie-Amélie Miltenberg 1832-1915
1.2.1 Marie Alice 1858 -1925
II – Samson Heine, épouse à Dusseldorf, Peira ou Peierche van Geldern, Elizabeth dite Betty, 4 enfants dont
II.1 – Henri (Heinrich) HEINE né le 13.12.1797 à Düsseldorf, décédé le 17 février 1856 à Paris, épouse Mathilde MIRAT. Il est inhumé, avec son épouse, au cimetière Montmartre.
III- Salomom Heine 1767-1844, riche banquier et philanthrope
3 enfants
III.1 Amélie Heine 1800-1838 épouse, en 1824, John Friedländer, propriétaire terrien de Koenisbourg
III.2 Charles 1810.1865
III.3 Thèrèse.
(Marie) Alice Heine, née le 10 février 1858 à la Nouvelle-Orléans et morte le 22 décembre 1925 à Paris, fut duchesse de Richelieu puis princesse de Monaco. fille de Michel Heine (1819-1904), richissime banquier parisien, régent de la Banque de France de 1890 à sa mort, et de sa femme née Amélie Miltenberger, originaire d’une riche famille de Louisiane.
Par son mariage en 1889 avec le prince Albert, elle est devenue la première princesse d´origine américaine de Monaco. En 1902 Albert et Alice se séparèrent judiciairement, mais restèrent encore marié. A la mort du prince Albert vingt ans plus tard, elle est devenue Son altesse Sérénissime la princesse douairière de Monaco. Elle ne s´est jamais remariée.
Archives,org.
sources diverses
Michèle
Caroline
11 février 2014 @ 21:15
Michèle,vous etes douée avec votre recherche sur la généalogie des Heine!
Y avait-il au moins un mariage contracté entre les Heine et les Rothshild?Merci d’avance!
Michèle
12 février 2014 @ 11:15
Merci Caroline, douée, je ne sais mais je suis tout simplement intéressée par la littérature allemande et la généalogie.
La généalogie c´est une passion qui remonte à mon enfance passée près d´un cousin, Généalogiste suisse, qui m´a initiée à l´Héraldique et ensuite à la généalogie. Encore aujourd´hui je fais toujours des recherches,
Non pas de mariage contracté entre les Heine et les Rothschild, je n´ai rien trouvé.
Heinrich Heine, fils d’un banquier allemand, fait partie du premier cercle des Rothschild et partage la vie de leur famille, Il est un ami intime de James.
«L’argent est le dieu de notre temps, et Rothschild est son prophète», commente Heinrich Heine à propos de son ami qui n’est pas qu’un capitaine d’industrie, c’est aussi un mécène. Premier collectionneur de la famille, l’homme d’affaires est proche des artistes. Ces derniers sont reçus aux réceptions fastueuses de l’hôtel particulier du 19, rue Laffitte, dont la table, grâce au célèbre cuisinier Antonin Carême, est la plus célèbre de Paris. Bals, dîners et concerts animés par Chopin et Rossini, un proche, défraient la chronique.
La fortune des Rothschild
Très bonne journée
Michèle
Aldérick
12 février 2014 @ 16:02
je connais bien ce lieu, c’est un désastre ! Quelle honte de laisser un château dans cet état
Piller par je ne sais qui, il appartient à la commune de Cherré depuis la vente par les universités de Paris.
De nombreux projets sont à l’étude. Le dernier en date, un Parc à thèmes (voir su lemainelibre.fr)
Si vous souhaitez voir quelques photos de l’intérieur, il existe une page Facebook « Domaine du Haut Buisson »
Bonne journée à vous
Michèle
13 février 2014 @ 03:36
Merci Aldérick,
en effet c´est lamentable de voir ce château aussi délabré et victime du vandalisme. Triste de voir dans les boiseries du salon les portraits lacérés et la tête du cardinal de Richelieu découpée. Quel gâchis que deviendra-til ?
La serre a été restaurée à quoi sert-elle ?
Michèle
M. C-D'Autrecourt...
9 décembre 2014 @ 12:08
il ait si beau ! Hélas …
Enzo
15 novembre 2016 @ 07:08
Pourquoi le quartier biologique a été abandonner?
De Ligny Chantal
22 juillet 2017 @ 18:59
Il semblerait que le château de La Ferrière, en Indre et Loire, près de Château-Renault, soit également un bien de la famille Du Pouget de Nadaillac et de Jumilhac. On retrouve leurs sépultures dans le cimetière de La Ferrière. Le château de la Ferrière, bien que beaucoup plus important, est « étrangement » identique à celui du Haut-Buisson !
Est-ce qu’un passionné d’histoire des Du Pouget de Nadaillac, pourrait me donner des informations concernant la relation entre ces deux châteaux ?
Mado Frécon
25 juillet 2017 @ 18:06
Dommage que la famille de Monaco ne se « penche » pas sur ce château de plus prêt… Ils doivent avoir les moyens, soit de acheter ou d,’aider à redonner vie à cette splandide bâtisse.. !
Avec des mécènes aussi ?
QUENTIN
24 avril 2018 @ 17:39
bonsoir
mon espoir ,y aurait quelqu un qui pourrait me dire ou sont les tableaux ,au chateau vers 1930, qui représentaient le maréchal duc et la duchesse de richelieu,la comtesse d egmont leur fille
suis vivement interessé par cette génération de la famille
merci
Elisabeth HENIN
10 août 2019 @ 15:57
Une énigme en ce qui concerne ma mère ,qui se prénommait Antoinette Alice, née en 1913, à Bellême dans l’Orne, où elle a été placée à sa naissance par sa mère, dans une famille qui recueillait les enfants de l’assistance publique, ma mère dit ne jamais avoir été reconnue par sa mère ,mais se souvenait avoir été emmenée au Château de Haut- Buisson, « domaine près de Bellême », vers l’âge de 5 ans, pour être habillée par une très belle dame, et prise en photo avec elle, elle n’a revue cette belle dame que deux fois, et puis plus rien. Elle a été très marquée par cette personne, comme si elle avait été sa mère, et qui se prénommait, Alice Heine. Puis vers l’âge de 13 ans, ma mère a été présentée au Roi Carol de Roumanie, et a sa compagne Héléne Lupescu,ils séjournaient tous deux régulièrement au château de Couasme,61130,Dame Marie Orne, qui se trouvait près du Château de Haut-Buisson. Ma mère est partie avec le Roi Carol et Magda Lupescu,en Roumanie,tous deux l’ont traitée comme leur fille. Lors de la révolution de Roumanie, ma mère est rentée en France, elle est restée très peu de temps chez la Comtesse de Paris,et a repris sa liberté. Souvent ma mère me disait, mes parents se sont revus, mais ils ne se sont remis ensembles.Je n’ai jamais su qui était ma grand-mère maternelle ,ni qui était mon grand -père. Ma mère se prénommait, Antoinette Alice. Moi même, Elisabeth Alice, et mon frère , Francis Albert. Ma mère est décédée en 2008,à l’âge de 95 ans ,elle est partie avec ses mystères.