Madame Adélaide a fait ériger un obélisque en l’honneur de son frère bien aimé le roi Louis-Philippe dans le parc de son château de Randan situé en Auvergne.
Après avoir agrandi et reconstruit le château de Randan entre 1821 et 1825, la princesse Adélaide a souhaité rendre hommage à son frère en érigeant ce monument très à la mode à l’époque depuis l’érection de l’obélisque de Louxor place de la Concorde à Paris le 25 octobre 1836 en présence de 200.000 parisiens.
En 1845, Louis-Philippe fit également ériger un obélisque en forêt d’Eu baptisée forêt Adélaide en souvenir de son amitié fraternelle pour Madame Adélaide, sa principale conseillère tout au long de son règne. Noblesse et Royautés a déjà publié un article à ce sujet.
Sur ce document, on aperçoit à l’arrière de l’obélisque les ruines du château de Randan qui brûla mystérieusement dans la nuit du 25 au 26 juillet 1925. (photo DR – Merci à Charles)
D E B
21 février 2014 @ 09:14
Les obélisques symboliseraient la représentation d’un rayon de soleil figé et ce serait la raison pour laquelle le haut (pyramidion) serait recouvert d’or.
Je trouve cette explication très belle .
Patricia C
21 février 2014 @ 09:52
Je suis étonnée que ce château n’ait jamais fait l’objet de restauration depuis 1925. Il me semble pourtant très important, il ressemble t, à ce qu’il en reste, un petit Chambord.
couperier
21 février 2014 @ 16:38
Le domaine royal de Randan a été racheté il y a quelques années. D ‘énormes travaux de rénovation sont effectués. cette année, la maison d’accueil a été entièrement restaurée comme à son origine. Les cuisines du château ont été restaurées et sont devenues un musée. Le duc de Montpensier propriétaire du château était un grand chasseur et a ramené de ces périples des trophées qui ont été empaillés et exposés. Le parc est magnifique et très bien entretenu. En ce qui concerne le château, il ne reste plus que la facade qui menace de s’écrouler. Il ne faut pas rêver ; le château ne sera jamais reconstruit. Le projet est de consolider ce qui reste. D’autres tranches de travaux sont prévues et financées par le CR Auvergne.
candy
21 février 2014 @ 09:58
Très intéressant cet article mais pourquoi ce château est-il parti en fumée ??? je pense à un acte malveillant sinon criminel
Charles
21 février 2014 @ 16:38
La nuit de l’incendie la Duchesse de Montpensier était présente au château de Randan en compagnie d’invités.
L’origine de l’incendie n’a jamais été éclaircie, il semblerait que se soit plutôt une négligence d’un fumeur. Un court circuit est aussi une possibilité.
Certaines mauvaises langues ont insinué que l’incendie pouvait être criminelle du fait de la princesse Ferdinand, elle même. Cette thèse fut vite balayée car la princesse n’avait pas renouvelée l’assurance de son château.
candy
22 février 2014 @ 11:37
Charles,
Merci pour votre réponse ; et j’en profite pour vous dire que vos interventions sont toujours très courtoises ; j’aime beaucoup vous lire.
Gérard
25 février 2014 @ 16:50
La duchesse de Montpensier n’était pas très aimée, ni semble-t-il à Randan, où on lui voulait énormément de cet incendie désastreux pour la commune et où l’on était très attaché au souvenir de sa belle-mère la comtesse de Paris, ni dans la famille royale qui l’accusait d’avoir favorisé jusqu’à ce qu’il en meure les tendances toxicomaniaques de son mari. Sur le tard le comte de Paris essaya de se réconcilier avec elle et l’invita au mariage du dauphin.
Bernard-Frédéric
21 février 2014 @ 10:25
Ah Randan ! ma ville de cœur, mon havre de paix !
Zeugma
21 février 2014 @ 11:11
« La fantastique odyssée de l’Obélisque » titre d’un excellent article du « Monde » d’hier (page 11) consacré à l’exposition du musée de la marine, à Paris, sur l’installation de l' »obélisque de Louxor place de la Concorde, cadeau du vice-roi d’Egypte à la France.
Le périple dura de 1830 à 1836.
Le monolithe de 230 tonnes qui représente un rayon de soleil qui fut érigé à Louxor sous Ramsès II, fut installé sur la plus belle place du monde le mardi 25 octobre 1836 devant 200.000 Parisiens et le roi Louis-Philippe au cours d’une opération qui constitua une incroyable prouesse technique.
Cela coûta un million trois mille francs or. (Un employé très qualifié gagnait environ deux mille francs or par an.).
Philibert
21 février 2014 @ 11:20
« le château de Randan qui brûla mystérieusement dans la nuit du 25 au 26 juillet 1925 » : et il n’a toujours pas été reconstruit ?
Mais que font donc les pouvoirs publics ?
Denis
22 février 2014 @ 15:58
Mais lespouvoirs publics n’ont pas vocation à réparer les dommages subis par des propriétés privées! Ils ne restaurent qu’au compte-gouttes les bâtiments piblics alors ne leur demandez pas de s’occuper des biens de propriétaires défaillants ! La duchesse de Montpensier n’avait qu’à reconduire son assurance !
Gérard
25 février 2014 @ 16:39
Le domaine maintenant appartient au Conseil régional d’Auvergne selon le vœu du président Giscard d’Estaing et du comte de Paris et VGE était allé à l’époque chez le comte de Paris pour l’aviser, peu avant le décès de Monseigneur, de la réussite de ce projet.
En effet après le décès de l’ancien secrétaire de la duchesse de Montpensier, Tante Bélina, qui en fait était son veuf, on espérait sauver de la dispersion ce qui restait du domaine royal, les bâtiments, les meubles et les trophées de chasse, que les neveux de Monsieur de Huarte vendraient.
Beaucoup de travaux ont été faits depuis pour restaurer certaines parties du domaine et en particulier les grands communs, la maison de l’inspecteur, l’orangerie, la chapelle et l’aile des cuisines et pour réhabiliter les jardins et la terrasse.
Les collections ont été rachetées dans leur totalité par l’État, qui a donc déjà consenti de grands sacrifices non sans mal, pour être restaurées, présentées sur place et cédées à la région.
Le château est pour l’instant conservé tel qu’il est et ne peut être ouvert à la visite mais ceux qui l’ont vu de l’intérieur ont été frappés par la majesté et le mystère des lieux.
Des éléments du décor intérieur ont été restaurés. On peut espérer…
L’église de la commune conserve les traces des nombreuses largesses de Madame Adélaïde.
Charles
21 février 2014 @ 12:13
Il est très rare dans l’histoire de France de constater une telle amitié entre un frère et une sœur.
Chaque soir Madame Adélaïde retrouvait son frère dans son bureau afin d’évoquer l’actualité du jour. Madame Adelaide était une conseillère très écoutée particulièrement dans le domaine des relations extérieures et diplomatiques.
La reine Marie-Amélie était souvent agacée par la proximité de Louis-Philippe et de sa sœur tout au long de sa vie. C’est pourquoi lors de ses voyages le roi écrivait la même lettre à son épouse et à sa sœur pour ne pas éveiller la jalousie de l’une ou de l’autre. Le roi savait que les deux femmes se montraient les courriers, il était donc important de demeurer diplomate avec les deux femmes de sa vie.
Jean Pierre
21 février 2014 @ 15:25
Merci Charles pour cet article.
Lire dans les Mémoires de la comtesse de Boigne, le chapitre consacrée à la mort de Madame Adélaïde (que soit dit en passant Talleyrand appelait Mademoiselle dans sa correspondance diplomatique).
Si elle était très proche de son frère, elle n’était pas connue au delà du milieu de la cour. Son décès eut lieu dans l’indifférence.
Livia
21 février 2014 @ 18:29
@Charles: et donc les mêmes formules d’affection pour toutes les deux je suppose?
Quelle courtoisie de la part de son épouse tout de même!
Palatine
21 février 2014 @ 20:12
nous avons déjà abordé vous et moi la connivence intellectuelle de Louis-Philippe et de sa soeur. Ce n’était pas simplement par affection qu’il la consultait sur tout, mais tout simplement parce qu’elle était le seul interlocuteur valable dans son cercle familial. Comme lui, elle avait bénéficié de l’éducation originale et très poussée de leur gouvernante, Madame de Genlis, et ils avaient tous deux un bagage de connaissances impressionnant. Marie-Amelie venait de Naples… Ses parents n’avaient pas insisté sur sa formation intellectuelle. Elle était bonne et pieuse, mère aimante, mais ce n’était pas ce qu’on peut appeler « une tête ». Louis-Philippe n’avait que sa soeur pour discuter intelligemment de tout en toute confiance et il avait besoin de son avis.
Damien B.
21 février 2014 @ 21:21
Merci Charles pour ce commentaire intéressant et drôle à la fois !
C’est souvent à Randan que le comtesse de Paris recevait la comtesse de Flandre dans les années 1880.
Caroline
21 février 2014 @ 12:23
C’est trop triste de voir les ruines du chateau de Randan!Espérons que l’association de la restauration de ce chateau porte ses fruits!
On peut visiter le beau parc de Randan classé comme monument historique depuis le 21 Février 2001!
Charles,merci pour votre article historique!
COLETTE C.
21 février 2014 @ 13:52
Merci, Charles.
Laurent F
21 février 2014 @ 16:31
Y’a peut-être des choses plus urgentes à faire que de relever des ruines vous ne pensez pas ? Nous ne sommes plus dans une époque où l’on peut se permettre de dépenser à tout va bien que certains semblent l’oublier !
Gérard
25 février 2014 @ 16:44
Bien entendu mais ces restaurations, voire quasiment ces reconstructions comme à Lunéville, font travailler entre autres beaucoup d’ouvriers qualifiés, et lorsqu’elles sont achevées attirent énormément de touristes. En sorte que du seul point de vue économique elles sont un investissement d’autant que malgré la crise certaines grandes entreprises peuvent jouer un rôle de mécène.
Sébastien
21 février 2014 @ 18:04
Il n’a pas été reconstruit car la propiétaire d’alors (une princesse d’Orléans) n’avait pas renouvelé la police d’assurance par mesure d’économie (!!!!).
flore
21 février 2014 @ 20:48
Information pour Régine
On ne parle pas du château de Randan, mais l’appellation officielle est domaine royal de Randan
Cordialement
Danielle
21 février 2014 @ 20:52
Dommage que ce château n’est pas été reconstruit.
Charles, merci pour cet article.
patricio
22 février 2014 @ 00:09
Merci Charles pour cet article, toujours aussi intéressant, comme d’habitude. Je suis d’accord avec Caroline, quelle tristesse que ce château en ruine.
amitiés
patricio
HRC
22 février 2014 @ 03:18
le budget de reconstruction serait très lourd….
à Berlin, le palais n’a eu que sa façade de reconstruite, cette solution intermédiaire ne conviendrait pas, je crois.
Gérard
25 février 2014 @ 16:45
Trois façades du château de Berlin seront en effet refaites à l’identique et la quatrième sera une création.
Christian
22 février 2014 @ 11:50
Techniquement, et donc contrairement à ce qui semble avoir été sous entendu dans certains messages, ce château pourrait être reconstruit dans son ensemble, du fait que les fondations ne semblent pas avoir souffert. Je pense que si ça ne l’a pas été, c’est par souci financier, car ça coûterait effectivement très cher. Toutefois, dans la mesure où certaines dépendances ont été restaurées, il est permis de songer qu’un jour, des budgets seront alloués à une restauration, au moins partielle du château. Ça ne semble pas non plus être hors de tous projets du CR Auvergne. Certes il y a plus urgent et important mais, la conservation de notre patrimoine devrait passer avant l’engraissage (oups, pardon : « l’aide ») de certains pays étrangers.