Voici une photo d’archives du roi Carol II de Roumanie en compagnie de son fils le roi Michel, né de son union avec la princesse Hélène de Grèce. (Merci à Corentine)
Un roman d’aventures. Tout ce qu’il a accompli dans sa vie tumultueuse et indigne de son rang est d’avoir quitté la planète à 59 ans, en exil, en 1953. Son fils, Mihai, n’aura pas versé de larmes.
Hélas, une photo n’est qu’une photo…
Le Roi Michel n’a guère reçu de tendresse de son père qui abandonna femme et fils pour mener une vie mondaine aux côtés d’une actrice.
Bien à vous!
Triste certes mais il ne faut oublier que le roi Charles II fut obligé de répudier sa première femme, Zizi Lambrino (son mariage morganatique ayant été déclaré nul par le parlement roumain).
@ Marquise : de nombreuses personnes quittent leur conjoint et leurs enfants par le fait en aimant toujours leurs enfants.Ce n’est pas sans conséquences mais c’est très fréquent…Bonne soirée marquise.
Je suis d’accord avec vous, Livia, mais dans le cas qui nous occupe, Carol n’a pas seulement quitté sa femme, il a aussi abandonné son fils, c’est un fait avéré.
Bien à vous!
Livia
30 mai 2014 @
21:14
@Marquise je vous ai lue ainsi que Gérard ; je ne savais pas que ce départ du foyer s’était soldé par un abandon aussi radical de l’enfant. Quel gâchis quand on voit cette image!
Elle aurait été en chanson avec le ZiziTop, la barbe en moins probablement…
Gérard
29 mai 2014 @
13:32
C’est vrai et il était amoureux mais il l’oublia vite dans divers autres bras et ne fit jamais rien pour elle ni pour son fils ni sentimentalement ni financièrement.
Quant on connait la qualité de la relation réelle entre père et fils, il y a de quoi rester pantois!
Vraiment bravo à ceux qui ont eu l’idée lumineuse et le délire de penser que cela passerait entre le Roi Carol II et son épouse Hélène!
D’autant plus que cela signifiait casser un mariage religieux parfaitement conforme au canon de l’Eglise catholique orthodoxe !
Je suis tout à fait d’accord. Le problème de l’époque était que l’ancienne Constitution roumaine interdisait au roi et aux princes d’épouser des Roumaines. A ma connaissance, c’était la seule Constitution qui interdisait à ses propres membres de la famille royale de se marier avec des citoyens de leur propre pays.
Depuis le Shisme, coexistent l’Eglise catholique romaine et l’Eglise catholique orthodoxe.
Chacune s’estime Eglise universelle, l’autre partie ayant cessé de faire partie de la Communion catholique.
Au moment où nous mettons sous presse, nous apprenons la mort du roi Ferdinand Ier, trop tard pour qu’il nous soit possible de consacrer à cette haute figure de souverain, ami de la France, les commentaires illustrés qui paraîtront dans notre prochain numéro.
Le roi Ferdinand de Roumanie a succombé, dans la nuit du 19 au 20 juillet, au mal implacable qui le minait depuis tant de mois. Il s’est éteint sans souffrance au palais de Pelesh, à Sinia. La reine le veillait depuis plusieurs nuits avec ses filles, les reines de Grèce et de Yougoslavie, et son fils, le prince Nicolas.
Toutes les dispositions politiques sont déjà prises par les organismes constitutionnels pour la transmission normale des prérogatives royales qui passent sans délai à la régence. Conformément à l’acte du 4 janvier 1926, c’est en effet le prince Mihai (Michel), fils du prince Carol, qui hérite de la couronne. Le nouveau roi, âgé de cinq ans sera assisté d’un conseil de trois régents : son oncle le prince Nicolas, le patriarche et le premier président de la Cour de cassation.
En même temps qu’a été affiché à Bucarest la nouvelle du décès du souverain, l’armée a occupé tous les édifices publics. Et le gouvernement, en annonçant la mort du roi Ferdinand au prince Carol, qui perdit ses droits à la couronne pour s’être éloigné de son foyer et de son pays, a fait savoir à l’ancien prince héritier que l’ Etat était fermement décidé à faire respecter l’acte du 4 janvier 1926 instituant la régence.
Un jeune enfant tendrement protégé par l’amour maternel ou jouant dans un jardin avec un camarade de son âge; des régents, que la faiblesse momentanée du trône a investis des prérogatives royales, passant en revue les troupes chargées de la défense de la Constitution; des masses populaires tumultueusement réunies en congrès pour exiger un ordre politique nouveau et la démission du ministère : il semble que toute l’histoire actuelle de la Roumanie tienne en cette image où l’on voit le petit roi planter un arbre avec son cousin le prince Pierre de Serbie.
Depuis la double mort, survenant à quelques semaines d’intervalle, du roi Ferdinand et de son premier ministre Jean Bratiano, la Roumanie souffre d’un malaise qui n’a fait que s’aggraver et qui vient d’entrer dans une phase plus alarmante. Il tient à deux causes : d’une part l’agitation d’une opposition qui a refusé de participer à un ministère d’union nationale et prétend obtenir pour elle-même le pouvoir; d’autre part, l’étrange attitude du prince Carol qui, après avoir mis tant d’acharnement à se décharger de la couronne, entend revenir sur sa renonciation et se mettre à nouveau à la tête de son peuple. Il s’agit là toutefois de deux ordres de faits concomitants mais non solidaires et qu’on aurait tort de confondre.
L’opposition est représentée en Roumanie par le parti national-paysan, formé par la fusion de l’ancien parti national transylvain dont M.Maniu était le chef, et du parti paysan ou tzaraniste (terrien).
Après avoir accueilli avec enthousiasme leur réunion à la grande patrie, les Transylvains dont le développement intellectuel et économique était plus avancé que celui de la Vieille Roumanie, se sont montrés assez vite mécontent des mœurs politiques et administratives dont le gouvernement des Bratiano était le symbole. D’autre part, les paysans, encouragés par la réforme agraire, ont prétendu obtenir dans le pays une importance qu’ils n’avaient pas encore. Ces déceptions et ces ambitions coalisées s’étaient fait jour alors que Jean Bratiano était au pouvoir
Suite :
Mais celui-ci possédait une autorité naturelle et un prestige qui le mettaient à l’abris des attaques. La situation changera à sa mort, car son frère, M.Vintila Bratiano, même soutenu par le parti libéral n’a pas la même envergure. Les nationaux-paysans ont donné comme prétexte à leur agitation l’absence de sincérité qui a été le caractère des élections roumaines depuis 1919. De fait, il est certain que les diverses consultations populaires, sévèrement contrôlées par le gouvernement n’ont pas eu une liberté complète : encore faut-il tenir compte des conditions particulières de la Roumanie dont l’ancien territoire contient encore près de 80% d’illettrés. Les nationaux-paysans réclament donc la dissolution du parlement et des élections nouvelles, cette fois sans contraintes. Mais sans les attendre, ils demandent aussi la démission du ministère libéral et la formation d’un cabinet qui serait présidé par M. Maniu.
Pour faire aboutir ces revendications, ils ont entamé, depuis le début de 1928, une campagne d’opinion extra-parlementaire qui s’est traduite par une série de réunions : à Jassy le 29 janvier, à Fagaras le 5 février, à Craiova le 12, à Ploesti et à Brasov le 19 et à Bucarest le 18 mars. A ce dernier meeting, plusieurs milliers de manifestants prirent part. porteur de l’ordre du jour voté, M. Maniu se rendit chez les régents qui refusèrent de se séparer du ministère Bratiano. c’est pour leur forcer la main qu’un congrès monstre du parti national-libéral fut décidé. Il devait avoir lieu primitivement le 22 avril, anniversaire du jour uù, près de Blay, en 1848, les Roumains de transylvanie se levèrent contre l’oppression magyare, mais il fut tenu finalement à Alba-Julia le 6 mai. La ville avait été choisie pour les souvenirs historiques qui s’y rattachent : cette citadelle transylvaine fut le bastion de l’indépendance roumaine quand les plaines basses de l’est étaient à la merci des Ottomans, au temps héroique de Michel le Brave, et c’est là que Ferdinand se couronna de sa propre main, en 1918,
roi des Roumains enfin unis. Des réunions locales eurent en même temps lieu dans six autres villes.
Au congrès d’Alba-Julia, cinquante mille paysans pour le moins avaient répondu à l’appel de leurs chefs. M.Maniu et d’autres y prirent la parole. A aucun moment l’ordre ne fut troublé. Une motion fut votée d’enthousiasme, qui proclamait d’abord l’attachement inébranlable du parti à l’unité roumaine, saluait les Alliés et la Société des Nations et exigeait la retraite du gouvernement libéral. Autour des tribune fleuries, jurant sur un crucifix que tenait un prêtre, hommes et femmes, bourgeois, paysans et ouvriers psalmodièrent comme une prière la formule du serment :
» Nous jurons par Dieu que nous ne cesseront point la lutte pour chasser le gouvernement issu du décret royal lâchement extorqué au roi Ferdinand sur son lit de mort et que la haute régence a maintenu au pouvoir comme un fléau de Dieu sur le peuple roumain. Nous jurons de lutter sans répit en nous imposant les plus lourds sacrifices. Dans toutes nos églises nous prierons Dieu pour qu’il écarte le danger qui menace la patrie et pour qu’il punisse ceux qui détruisent la Roumanie. Nous jurons de créer une Roumanie nouvelle, libre et mère protectrice de tous ses enfants! ».
A Alba-Julia, l’opposition a donc fait appel à la régence contre le gouvernement, mais elle n’a à aucun moment pris un caractère anticonstitutionnel. On n’en peut dire autant du manifeste du prince Carol. On se souvient à la suite de quels avatars de sa vie privée le fils aîné du roi Ferdinand renonça à la succession paternelle et comment le parlement roumain par l’acte du 4 janvier 1920 consacra définitivement le nouvel ordre dynastique. mais depuis la mort de Ferdinand Ier, le prince Carol est peu à peu revenu sur son attitude antérieure, affirmant que sa renonciation au trône lui a été imposée, et il fait aujourd’hui figure de prétendant. L’occasion lui a paru favorable pour frapper un grand coup, et à l’heure même où se tenait la réunion d’Alba-Julia, dans le dessein évident de créer une confusion dont il bénéficierait, il a adressé d’Angleterre où il était à Glodstone (dans le Surrey), l’hôte de M.Jonesco, une proclamation à son peuple. Des avions devaient en porter en Roumanie des milliers d’exemplaires mais les autorités britanniques empêchèrent leur départ. Estimant en outre que le Prince Carol avait de ce fait failli aux obligations de l’hospitalité qui lui étaient accordée, le gouvernement de M. Baldwin l’a mis en demeure de quitter la Grande-Bretagne. Tels sont les évènements qui viennent d’agiter la vie politique de la Roumanie. Dans un sens ou dans l’autre, ils ne seront pas sans lendemain. Pendant ce temps, la reine Marie, qui fut si souvent, autrefois la conseillère de Ferdinand et de ses ministres et à laquelle Jean Bratiano eût souhaité de confier la régence, voyage hors de son pays, elle était, ces jours derniers à Chypre.
Un coup d’Etat, qui est en même temps un coup de théâtre , vient de se produire en Roumanie : le prince Carol (Charles) est rentré brusquement à Bucarest, en avion, et il a été proclamé roi par l’Assemblée nationale roumaine le 7 juin.
On se souvient des circonstances mouvementées-à la fois dynastiques et politiques-à la suite desquelles l’héritier de la couronne avait, du vivant même de son père le roi Ferdinand Ier, renoncé à ses droits et accepté un exil de dix ans. L’Illustration a d’ailleurs, dans son numéro du 31 décembre 1927 longuement relaté toutes les phases de cette tragédie, qui avait trouvé son aboutissement dans l’acte solennel du 4 janvier 1926 par lequel l’Assemblée nationale avait réglé la succession dynastique.
De fait, lorsque Ferdinand mourut en juillet 1927, ce fut son petit-fils qui fut proclamé roi sous le nom de Michel Ier et sous la tutelle d’un conseil de régence.
Depuis cette date, le prince retiré en France où il habitait, à Bellême-Saint-Martin, près de Nogent-le Rotrou, n’avait cessé de dire que sa renonciation lui avait été arrachée par la force et laissé entendre qu’il attendait son heure. Cette heure est venue. Mais il est manifeste qu’elle n’aurait pas sonné aussi vite, ni surtout avec un tel succès, sans l’assentiment tacite du gouvernement au pouvoir. D’ailleurs, depuis quelques temps, des tractations secrètes étaient menées. Le prince Carol s’était rendu à Vienne où il avait rencontré son ex-femme, la princesse Hélène de Grèce, et s’était réconcilié avec elle. Une condition formelle à son retour, à laquelle il s’était plié, était qu’il abandonnerait Mme Lupescu, avec laquelle il vivait.
Bref, le 4 juin, en grand mystère, le prince Carol, quittait son château de Bellême. Le lendemain il prenait un avion français qui le menait à Bucarest, après avoir fait escale à Cluj. Dès son arrivée dans la capitale roumaine, le 6 au soir il entrait en contact avec M.Maniu et avec les leaders de tous les partis, sauf le parti libéral. Le 7, M. Maniu démissionnait, un ministère provisoire était constitué, pour vingt-quatre heures par M. Mironesco, ministre des affaires étrangères, l’Assemblée nationale se réunissait et à l’unanimité des présents-seuls les libéraux s’étaient abstenus d’y paraître-elle abolissait l’acte du 4 janvier 1926 avec toutes ses conséquences et proclamait le fils aîné de Ferdinand de Roumanie sous le nom de Charles II avec effet rétroactif à partir de juillet 1927. Les régents ont démissionné. Le roi Michel, considéré comme n’ayant jamais régné devient simple prince héritier. Le cabinet Mironesco, ayant accompli sa tâche, s’est retiré et le nouveau roi s’est rendu au palais législatif où il a prêté serment à la Constitution et prononcé un discours vibrant qui a été acclamé. Il y a fait allusion aux intrigues de ceux qui avaient efforcé de rompre les liens l’unissant au peuple roumain, mais il avait donné en même temps l’assurance qu’il revenait dans son pays sans la moindre trace de ressentiment et sans chercher à se venger de personne. Le roi a aussitôt commencé les consultations d’usage et chargé M.Maniu de former le nouveau cabinet, qui ne sera sans doute que la préface d’un gouvernement de concentration plus large, englobant des représentants de presque tous les partis. Les libéraux eux-mêmes se montrent fort divisés et si quelques-uns d’entre-eux, dans une réunion de comité, ont protesté avec violence contre le retour de Carol, d’autres, parmi lesquels le propre fils de Jean Bratiano, seraient enclins à se rallier à un régime qui semble satisfaire les vœux de la population.
Cette restauration s’est faite dans un grand mouvement d’enthousiasme populaire. Elle reste d’ailleurs une affaire purement roumaine, qui ne saurait affectet=r la politique extérieure du pays. La reine Marie était à Vienne lorsqu’elle a été avisée de l’évènement
Jean Pierre
27 mai 2014 @ 10:46
Photo rare….on ne peut pas dire que le fils ait beaucoup vu son père au cours de sa vie.
Le roi Carol était un personnage de roman.
Gustave de Montréal
27 mai 2014 @ 15:46
Un roman d’aventures. Tout ce qu’il a accompli dans sa vie tumultueuse et indigne de son rang est d’avoir quitté la planète à 59 ans, en exil, en 1953. Son fils, Mihai, n’aura pas versé de larmes.
Livia
27 mai 2014 @ 10:53
Le charme suranné du noir et blanc et la tendresse en plus !
Marquise
27 mai 2014 @ 20:21
Hélas, une photo n’est qu’une photo…
Le Roi Michel n’a guère reçu de tendresse de son père qui abandonna femme et fils pour mener une vie mondaine aux côtés d’une actrice.
Bien à vous!
Vincent
28 mai 2014 @ 07:18
Triste certes mais il ne faut oublier que le roi Charles II fut obligé de répudier sa première femme, Zizi Lambrino (son mariage morganatique ayant été déclaré nul par le parlement roumain).
Livia
28 mai 2014 @ 16:24
@ Marquise : de nombreuses personnes quittent leur conjoint et leurs enfants par le fait en aimant toujours leurs enfants.Ce n’est pas sans conséquences mais c’est très fréquent…Bonne soirée marquise.
Marquise
29 mai 2014 @ 20:26
Je suis d’accord avec vous, Livia, mais dans le cas qui nous occupe, Carol n’a pas seulement quitté sa femme, il a aussi abandonné son fils, c’est un fait avéré.
Bien à vous!
Livia
30 mai 2014 @ 21:14
@Marquise je vous ai lue ainsi que Gérard ; je ne savais pas que ce départ du foyer s’était soldé par un abandon aussi radical de l’enfant. Quel gâchis quand on voit cette image!
Gustave de Montréal
28 mai 2014 @ 20:27
On imagine mal une Reine Zizi.
Philippe gain d'enquin
29 mai 2014 @ 18:15
Elle aurait été en chanson avec le ZiziTop, la barbe en moins probablement…
Gérard
29 mai 2014 @ 13:32
C’est vrai et il était amoureux mais il l’oublia vite dans divers autres bras et ne fit jamais rien pour elle ni pour son fils ni sentimentalement ni financièrement.
Gérard
29 mai 2014 @ 13:26
C’est sans doute pourquoi un court moment, de ces moments où l’on voudrait que le temps s’arrête, le jeune roi est si heureux.
Mayg
27 mai 2014 @ 11:18
C’est une jolie photo de souvenir.
Caroline
27 mai 2014 @ 11:43
Corentine,merci pour cette photo délicieusement rétro!
Auriez-vous une photo de Michel de Roumanie avec sa mère?
Un grand merci d’avance!
Francine du Canada
27 mai 2014 @ 13:44
Effectivement Caroline, jolie photo! Bonne journée à vous, FdC
Marquise
27 mai 2014 @ 20:18
Vous trouverez ce portrait (avant-dernière photo) dans cet article au sujet des diadèmes portés lors du mariage de Victoria de Suède:
http://www.noblesseetroyautes.com/2010/06/diademes-dhier-et-daujourdhui/
Le site de Régine est inépuisable! :-)
Bien à vous!
Caroline
28 mai 2014 @ 07:40
Marquise,bien merci pour votre lien!
Corentine,bien merci pour votre réponse!
Bonne journée!
Corentine
27 mai 2014 @ 12:44
Oui Caroline, j’ai deux photos très connus du roi Michel avec sa maman, je les ai transmise à Régine
Anne-Cécile
27 mai 2014 @ 15:50
Quant on connait la qualité de la relation réelle entre père et fils, il y a de quoi rester pantois!
Vraiment bravo à ceux qui ont eu l’idée lumineuse et le délire de penser que cela passerait entre le Roi Carol II et son épouse Hélène!
D’autant plus que cela signifiait casser un mariage religieux parfaitement conforme au canon de l’Eglise catholique orthodoxe !
Vincent
28 mai 2014 @ 07:25
Je suis tout à fait d’accord. Le problème de l’époque était que l’ancienne Constitution roumaine interdisait au roi et aux princes d’épouser des Roumaines. A ma connaissance, c’était la seule Constitution qui interdisait à ses propres membres de la famille royale de se marier avec des citoyens de leur propre pays.
Laurent F
28 mai 2014 @ 09:04
L’Eglise catholique orthodoxe c’est quoi ?
Anne-Cécile
29 mai 2014 @ 12:29
Depuis le Shisme, coexistent l’Eglise catholique romaine et l’Eglise catholique orthodoxe.
Chacune s’estime Eglise universelle, l’autre partie ayant cessé de faire partie de la Communion catholique.
Gérard
27 mai 2014 @ 17:41
Voir le présent site au 25 octobre 2011 avec deux très belles photos dont une au moins assez connue.
COLETTE C.
27 mai 2014 @ 18:29
Je trouve que le roi Michel ressemble davantage à son père maintenant.
Vincent
28 mai 2014 @ 19:03
Vraiment , Moi je trouve au contrairement qu’il est le sosie de Georges VI comme l’étaient Nicolas II et Georges V en leur temps.
Claude Patricia
28 mai 2014 @ 12:15
La mort du roi de Roumanie (23 juillet 1927)
Au moment où nous mettons sous presse, nous apprenons la mort du roi Ferdinand Ier, trop tard pour qu’il nous soit possible de consacrer à cette haute figure de souverain, ami de la France, les commentaires illustrés qui paraîtront dans notre prochain numéro.
Le roi Ferdinand de Roumanie a succombé, dans la nuit du 19 au 20 juillet, au mal implacable qui le minait depuis tant de mois. Il s’est éteint sans souffrance au palais de Pelesh, à Sinia. La reine le veillait depuis plusieurs nuits avec ses filles, les reines de Grèce et de Yougoslavie, et son fils, le prince Nicolas.
Toutes les dispositions politiques sont déjà prises par les organismes constitutionnels pour la transmission normale des prérogatives royales qui passent sans délai à la régence. Conformément à l’acte du 4 janvier 1926, c’est en effet le prince Mihai (Michel), fils du prince Carol, qui hérite de la couronne. Le nouveau roi, âgé de cinq ans sera assisté d’un conseil de trois régents : son oncle le prince Nicolas, le patriarche et le premier président de la Cour de cassation.
En même temps qu’a été affiché à Bucarest la nouvelle du décès du souverain, l’armée a occupé tous les édifices publics. Et le gouvernement, en annonçant la mort du roi Ferdinand au prince Carol, qui perdit ses droits à la couronne pour s’être éloigné de son foyer et de son pays, a fait savoir à l’ancien prince héritier que l’ Etat était fermement décidé à faire respecter l’acte du 4 janvier 1926 instituant la régence.
Francine du Canada
29 mai 2014 @ 16:50
Merci de ce commentaire Claude Patricia; très intéressant! FdC
Claude-Patricia
1 juin 2014 @ 13:33
Coucou Francine!!
Toutes mes amitiés!
Et j’envoie un grand rayon de soleil à tous! (princes ou pas).
Bon dimanche!
Kalistéa
28 mai 2014 @ 22:28
Voici un père qui devait succéder à son fils!
Claude Patricia
12 juin 2014 @ 17:47
L’agitation politique en Roumanie (19 mai 1928)
Un jeune enfant tendrement protégé par l’amour maternel ou jouant dans un jardin avec un camarade de son âge; des régents, que la faiblesse momentanée du trône a investis des prérogatives royales, passant en revue les troupes chargées de la défense de la Constitution; des masses populaires tumultueusement réunies en congrès pour exiger un ordre politique nouveau et la démission du ministère : il semble que toute l’histoire actuelle de la Roumanie tienne en cette image où l’on voit le petit roi planter un arbre avec son cousin le prince Pierre de Serbie.
Depuis la double mort, survenant à quelques semaines d’intervalle, du roi Ferdinand et de son premier ministre Jean Bratiano, la Roumanie souffre d’un malaise qui n’a fait que s’aggraver et qui vient d’entrer dans une phase plus alarmante. Il tient à deux causes : d’une part l’agitation d’une opposition qui a refusé de participer à un ministère d’union nationale et prétend obtenir pour elle-même le pouvoir; d’autre part, l’étrange attitude du prince Carol qui, après avoir mis tant d’acharnement à se décharger de la couronne, entend revenir sur sa renonciation et se mettre à nouveau à la tête de son peuple. Il s’agit là toutefois de deux ordres de faits concomitants mais non solidaires et qu’on aurait tort de confondre.
L’opposition est représentée en Roumanie par le parti national-paysan, formé par la fusion de l’ancien parti national transylvain dont M.Maniu était le chef, et du parti paysan ou tzaraniste (terrien).
Après avoir accueilli avec enthousiasme leur réunion à la grande patrie, les Transylvains dont le développement intellectuel et économique était plus avancé que celui de la Vieille Roumanie, se sont montrés assez vite mécontent des mœurs politiques et administratives dont le gouvernement des Bratiano était le symbole. D’autre part, les paysans, encouragés par la réforme agraire, ont prétendu obtenir dans le pays une importance qu’ils n’avaient pas encore. Ces déceptions et ces ambitions coalisées s’étaient fait jour alors que Jean Bratiano était au pouvoir
A suivre.
Claude Patricia
13 juin 2014 @ 15:25
Suite :
Mais celui-ci possédait une autorité naturelle et un prestige qui le mettaient à l’abris des attaques. La situation changera à sa mort, car son frère, M.Vintila Bratiano, même soutenu par le parti libéral n’a pas la même envergure. Les nationaux-paysans ont donné comme prétexte à leur agitation l’absence de sincérité qui a été le caractère des élections roumaines depuis 1919. De fait, il est certain que les diverses consultations populaires, sévèrement contrôlées par le gouvernement n’ont pas eu une liberté complète : encore faut-il tenir compte des conditions particulières de la Roumanie dont l’ancien territoire contient encore près de 80% d’illettrés. Les nationaux-paysans réclament donc la dissolution du parlement et des élections nouvelles, cette fois sans contraintes. Mais sans les attendre, ils demandent aussi la démission du ministère libéral et la formation d’un cabinet qui serait présidé par M. Maniu.
Pour faire aboutir ces revendications, ils ont entamé, depuis le début de 1928, une campagne d’opinion extra-parlementaire qui s’est traduite par une série de réunions : à Jassy le 29 janvier, à Fagaras le 5 février, à Craiova le 12, à Ploesti et à Brasov le 19 et à Bucarest le 18 mars. A ce dernier meeting, plusieurs milliers de manifestants prirent part. porteur de l’ordre du jour voté, M. Maniu se rendit chez les régents qui refusèrent de se séparer du ministère Bratiano. c’est pour leur forcer la main qu’un congrès monstre du parti national-libéral fut décidé. Il devait avoir lieu primitivement le 22 avril, anniversaire du jour uù, près de Blay, en 1848, les Roumains de transylvanie se levèrent contre l’oppression magyare, mais il fut tenu finalement à Alba-Julia le 6 mai. La ville avait été choisie pour les souvenirs historiques qui s’y rattachent : cette citadelle transylvaine fut le bastion de l’indépendance roumaine quand les plaines basses de l’est étaient à la merci des Ottomans, au temps héroique de Michel le Brave, et c’est là que Ferdinand se couronna de sa propre main, en 1918,
roi des Roumains enfin unis. Des réunions locales eurent en même temps lieu dans six autres villes.
Au congrès d’Alba-Julia, cinquante mille paysans pour le moins avaient répondu à l’appel de leurs chefs. M.Maniu et d’autres y prirent la parole. A aucun moment l’ordre ne fut troublé. Une motion fut votée d’enthousiasme, qui proclamait d’abord l’attachement inébranlable du parti à l’unité roumaine, saluait les Alliés et la Société des Nations et exigeait la retraite du gouvernement libéral. Autour des tribune fleuries, jurant sur un crucifix que tenait un prêtre, hommes et femmes, bourgeois, paysans et ouvriers psalmodièrent comme une prière la formule du serment :
» Nous jurons par Dieu que nous ne cesseront point la lutte pour chasser le gouvernement issu du décret royal lâchement extorqué au roi Ferdinand sur son lit de mort et que la haute régence a maintenu au pouvoir comme un fléau de Dieu sur le peuple roumain. Nous jurons de lutter sans répit en nous imposant les plus lourds sacrifices. Dans toutes nos églises nous prierons Dieu pour qu’il écarte le danger qui menace la patrie et pour qu’il punisse ceux qui détruisent la Roumanie. Nous jurons de créer une Roumanie nouvelle, libre et mère protectrice de tous ses enfants! ».
A Alba-Julia, l’opposition a donc fait appel à la régence contre le gouvernement, mais elle n’a à aucun moment pris un caractère anticonstitutionnel. On n’en peut dire autant du manifeste du prince Carol. On se souvient à la suite de quels avatars de sa vie privée le fils aîné du roi Ferdinand renonça à la succession paternelle et comment le parlement roumain par l’acte du 4 janvier 1920 consacra définitivement le nouvel ordre dynastique. mais depuis la mort de Ferdinand Ier, le prince Carol est peu à peu revenu sur son attitude antérieure, affirmant que sa renonciation au trône lui a été imposée, et il fait aujourd’hui figure de prétendant. L’occasion lui a paru favorable pour frapper un grand coup, et à l’heure même où se tenait la réunion d’Alba-Julia, dans le dessein évident de créer une confusion dont il bénéficierait, il a adressé d’Angleterre où il était à Glodstone (dans le Surrey), l’hôte de M.Jonesco, une proclamation à son peuple. Des avions devaient en porter en Roumanie des milliers d’exemplaires mais les autorités britanniques empêchèrent leur départ. Estimant en outre que le Prince Carol avait de ce fait failli aux obligations de l’hospitalité qui lui étaient accordée, le gouvernement de M. Baldwin l’a mis en demeure de quitter la Grande-Bretagne. Tels sont les évènements qui viennent d’agiter la vie politique de la Roumanie. Dans un sens ou dans l’autre, ils ne seront pas sans lendemain. Pendant ce temps, la reine Marie, qui fut si souvent, autrefois la conseillère de Ferdinand et de ses ministres et à laquelle Jean Bratiano eût souhaité de confier la régence, voyage hors de son pays, elle était, ces jours derniers à Chypre.
Article signé Robert Lambel.
A suivre.
Claude Patricia
14 juin 2014 @ 17:32
Suite
Le nouveau roi de Roumanie (14 juin 1930)
Un coup d’Etat, qui est en même temps un coup de théâtre , vient de se produire en Roumanie : le prince Carol (Charles) est rentré brusquement à Bucarest, en avion, et il a été proclamé roi par l’Assemblée nationale roumaine le 7 juin.
On se souvient des circonstances mouvementées-à la fois dynastiques et politiques-à la suite desquelles l’héritier de la couronne avait, du vivant même de son père le roi Ferdinand Ier, renoncé à ses droits et accepté un exil de dix ans. L’Illustration a d’ailleurs, dans son numéro du 31 décembre 1927 longuement relaté toutes les phases de cette tragédie, qui avait trouvé son aboutissement dans l’acte solennel du 4 janvier 1926 par lequel l’Assemblée nationale avait réglé la succession dynastique.
De fait, lorsque Ferdinand mourut en juillet 1927, ce fut son petit-fils qui fut proclamé roi sous le nom de Michel Ier et sous la tutelle d’un conseil de régence.
Depuis cette date, le prince retiré en France où il habitait, à Bellême-Saint-Martin, près de Nogent-le Rotrou, n’avait cessé de dire que sa renonciation lui avait été arrachée par la force et laissé entendre qu’il attendait son heure. Cette heure est venue. Mais il est manifeste qu’elle n’aurait pas sonné aussi vite, ni surtout avec un tel succès, sans l’assentiment tacite du gouvernement au pouvoir. D’ailleurs, depuis quelques temps, des tractations secrètes étaient menées. Le prince Carol s’était rendu à Vienne où il avait rencontré son ex-femme, la princesse Hélène de Grèce, et s’était réconcilié avec elle. Une condition formelle à son retour, à laquelle il s’était plié, était qu’il abandonnerait Mme Lupescu, avec laquelle il vivait.
Bref, le 4 juin, en grand mystère, le prince Carol, quittait son château de Bellême. Le lendemain il prenait un avion français qui le menait à Bucarest, après avoir fait escale à Cluj. Dès son arrivée dans la capitale roumaine, le 6 au soir il entrait en contact avec M.Maniu et avec les leaders de tous les partis, sauf le parti libéral. Le 7, M. Maniu démissionnait, un ministère provisoire était constitué, pour vingt-quatre heures par M. Mironesco, ministre des affaires étrangères, l’Assemblée nationale se réunissait et à l’unanimité des présents-seuls les libéraux s’étaient abstenus d’y paraître-elle abolissait l’acte du 4 janvier 1926 avec toutes ses conséquences et proclamait le fils aîné de Ferdinand de Roumanie sous le nom de Charles II avec effet rétroactif à partir de juillet 1927. Les régents ont démissionné. Le roi Michel, considéré comme n’ayant jamais régné devient simple prince héritier. Le cabinet Mironesco, ayant accompli sa tâche, s’est retiré et le nouveau roi s’est rendu au palais législatif où il a prêté serment à la Constitution et prononcé un discours vibrant qui a été acclamé. Il y a fait allusion aux intrigues de ceux qui avaient efforcé de rompre les liens l’unissant au peuple roumain, mais il avait donné en même temps l’assurance qu’il revenait dans son pays sans la moindre trace de ressentiment et sans chercher à se venger de personne. Le roi a aussitôt commencé les consultations d’usage et chargé M.Maniu de former le nouveau cabinet, qui ne sera sans doute que la préface d’un gouvernement de concentration plus large, englobant des représentants de presque tous les partis. Les libéraux eux-mêmes se montrent fort divisés et si quelques-uns d’entre-eux, dans une réunion de comité, ont protesté avec violence contre le retour de Carol, d’autres, parmi lesquels le propre fils de Jean Bratiano, seraient enclins à se rallier à un régime qui semble satisfaire les vœux de la population.
Cette restauration s’est faite dans un grand mouvement d’enthousiasme populaire. Elle reste d’ailleurs une affaire purement roumaine, qui ne saurait affectet=r la politique extérieure du pays. La reine Marie était à Vienne lorsqu’elle a été avisée de l’évènement