Les noces d’or du roi et de la reine de Suède (Ier juin 1907).
Le roi et la reine vont célébrer leurs noces d’or jeudi 6 juin. A cette date, en effet, il y aura juste un demi-siècle que le fils d’Oscar I épousait la princesse Sophie de Nassau, quinze ans avant de succéder à son frère Charles XV sur le trône qu’il occupe depuis près de trente-cinq ans. Oscar II est entré dans sa soixante dix-neuvième année le 21 janvier dernier; la reine verra son soixante et onzième anniversaire le 9 juillet prochain. En raison du grand âge des augustes époux, et particulièrement afin de ménager la santé du roi, fort éprouvée il y a quelques mois, les fêtes jubilaires conserveront le plus possible un caractère d’intimité familiale ; le programme officiel en est très restreint et les nations étrangères n’y seront représentées que par le corps diplomatique, mais les vénérables souverains suédois n’en recevront pas moins du dehors de nombreux hommages de respectueuses sympathies, notamment ceux que la France amie n’a jamais manqué l’occasion d’adresser au descendant de Bernadotte.
Zeugma, je pense qu’il s’agit de militaires ayant servi la paix pour l’ONU (casques bleus ?) car effectivement l’attitude de la Suède pendant la deuxième guerre fut loin d’être glorieuse.
Le nouveau roi de Suède, âgé de quarante neuf ans, est né au château de Drottningholm le 16 juin 1858. De son mariage avec la princesse Victoria de bade (fille du grand-duc), il a eu trois fils. D’un caractère sérieux et réservé, d’un esprit pondéré Gustave V est doué de qualités solides. Au physique, il est, comme son père, de taille élevée et de tempérament robuste. Une extrême myopie ne l’empêche pas de pratiquer tous les sports, y compris la chasse, et d’y exceller. Son adresse aux jeux, au tennis notamment, en ont fait un champion presque sans rival, et ses nombreuses victoires remportées dans ses matches sont attestées par une quantité prodigieuse de coupes d’argent qui constituent un musée privé unique dans son genre.
La reine-colonel (26 juin 1909)
Il faut convenir que les politesses protocolaires que se font, les uns les autres, les souverains d’Europe, aboutissent parfois à de bien amusantes conséquences. A la vue d’une photographie où tient le premier rôle, une femme casquée, la poitrine bardée de chamarrures, le premier mouvement du Français qui, « né malin, forma le vaudeville », est de sourire, songeant à la grande-duchesse, à Scheider en uniforme de dompteuse, avec la veste à brandebourgs, et de chercher à la ceinture de cette héroique guerrière » le sabre de mon père ».
Mais non, soyons plus respectueux : c’est la reine Victoria de Suède qui, le 18 juin dernier, accompagnée comme chevalier servant du prince Adalbert de Prusse, troisième fils du Kaiser, rendait visite, à Stettin, au bon régiment dont elle fut l’an dernier, nommée colonel et qui porte son nom. Et sans doute, la reine Victoria, née princesse de bade, trouve tout naturel ce qui nous semble à nous un peu plaisant. Elle songe au « roi Marie-Thérèse ».
Un mariage princier à Cobourg (le 29 octobre 1932)
Le prince Gustave-Adolphe de Suède, âgé de 26 ans vient d’épouser à Cobourg la princesse Sybille de Saxe-Cobourg-Gotha, âgée de 24 ans, seconde fille de l’ex-duc. La petite ville d’aspect moyenâgeux n’avait pas, depuis bien longtemps accueilli autant d’hôtes illustres. La liste officielle des invités comportait en effet plus de cent vingt noms appartenant aux maisons royales ou princières de Suède, de Norvège, de Danemark, d’Allemagne, de bulgarie de Russie et d’Angleterre. En tête des invités allemands figurait l’ex-kronprinz Ruppecht de Bavière. L’ex kronprinz impérial Guillaume de Hohenzollern s’était fait représenter par son fils aîné, le prince Guillaume de Prusse que les milieux monarchistes considèrent déjà comme le futur emperur d’Allemagne. D’Angleterre étaient venus le prince Arthur de Connaught et sa femme, oncle et tante du prince Gustave-Adolphe, la princesse Alice d’Angleterre, soeur de l’ex-grande-duchesse de Cobourg et son mari Lord Athlone, frère de la reine d’Angleterre. L’ex-tsar Ferdinand de Bulgarie représentait la maison de cobourg. La grande-duchesse Cyrille de Russie, accompagnée de sa fille, avait fait tout exprès le voyage de Dinard, où elle réside.
Comme c’était le premier mariage royal qui eût lieu en Allemagne depuis la proclamation de la république, des questions de protocole assez délicates se posaient, et pour les résoudre on avait décidé que les cérémonies auraient un caractère de famille strictement privé, ce qui évitait que la Suède, l’Angleterre ou l’Allemagne y fussent représentées officiellement par des personnalités politiques. Le mariage civil a été célébré par le bourgmestre de Cobourg, qui est un hitlérien des plus ardents. Toutefois ce ne sont pas les troupes d’assaut hitlériennes qui ont assuré le service d’honneur et défilé dans les rues de la ville, mais les formations du casque d’acier. La Reichswerhr n’y a pas participé, à l’exception d’une compagnie d’une quarantaine d’hommes qui a pris la garde au château de Cobourg.
La cérémonie religieuse s’est déroulée le 20 octobre dans la vieille église Saint-Maurice, tout entière occupée par les familles des époux, les témoins et invités de marque. Le cortège s’est ensuite rendu au château de Cobourg, longuement acclamé par la population.
Zeugma
1 juin 2014 @ 11:17
Vétérans de quoi ?
La Suède, qui resta neutre pendant les deux guerres mondiales, se déclara favorable à l’Allemagne nazie pendant la seconde.
Claude-Patricia
2 juin 2014 @ 10:08
Un petit tour en Suède
Les noces d’or du roi et de la reine de Suède (Ier juin 1907).
Le roi et la reine vont célébrer leurs noces d’or jeudi 6 juin. A cette date, en effet, il y aura juste un demi-siècle que le fils d’Oscar I épousait la princesse Sophie de Nassau, quinze ans avant de succéder à son frère Charles XV sur le trône qu’il occupe depuis près de trente-cinq ans. Oscar II est entré dans sa soixante dix-neuvième année le 21 janvier dernier; la reine verra son soixante et onzième anniversaire le 9 juillet prochain. En raison du grand âge des augustes époux, et particulièrement afin de ménager la santé du roi, fort éprouvée il y a quelques mois, les fêtes jubilaires conserveront le plus possible un caractère d’intimité familiale ; le programme officiel en est très restreint et les nations étrangères n’y seront représentées que par le corps diplomatique, mais les vénérables souverains suédois n’en recevront pas moins du dehors de nombreux hommages de respectueuses sympathies, notamment ceux que la France amie n’a jamais manqué l’occasion d’adresser au descendant de Bernadotte.
Gustave de Montréal
2 juin 2014 @ 12:03
Je me posais la même question. Disons que la Suède était un pays « presque neutre »
Marie du Béarn
1 juin 2014 @ 15:29
D’autres photos
http://royauxsuedois.centerblog.net/1393-la-journee-nationale-des-veterans
Bonne soirée à Régine et à tous!
Caroline
1 juin 2014 @ 20:28
Avec son expression réjouie,le roi de Suède n’a pas l’air de s’ennuyer pendant cet évènement militaire!
AMJ du Val de Marne
2 juin 2014 @ 08:08
Zeugma, je pense qu’il s’agit de militaires ayant servi la paix pour l’ONU (casques bleus ?) car effectivement l’attitude de la Suède pendant la deuxième guerre fut loin d’être glorieuse.
Claude-Patricia
2 juin 2014 @ 10:30
Après la mort de ce roi le 14 décembre 1907 :
Le nouveau roi de Suède, âgé de quarante neuf ans, est né au château de Drottningholm le 16 juin 1858. De son mariage avec la princesse Victoria de bade (fille du grand-duc), il a eu trois fils. D’un caractère sérieux et réservé, d’un esprit pondéré Gustave V est doué de qualités solides. Au physique, il est, comme son père, de taille élevée et de tempérament robuste. Une extrême myopie ne l’empêche pas de pratiquer tous les sports, y compris la chasse, et d’y exceller. Son adresse aux jeux, au tennis notamment, en ont fait un champion presque sans rival, et ses nombreuses victoires remportées dans ses matches sont attestées par une quantité prodigieuse de coupes d’argent qui constituent un musée privé unique dans son genre.
La reine-colonel (26 juin 1909)
Il faut convenir que les politesses protocolaires que se font, les uns les autres, les souverains d’Europe, aboutissent parfois à de bien amusantes conséquences. A la vue d’une photographie où tient le premier rôle, une femme casquée, la poitrine bardée de chamarrures, le premier mouvement du Français qui, « né malin, forma le vaudeville », est de sourire, songeant à la grande-duchesse, à Scheider en uniforme de dompteuse, avec la veste à brandebourgs, et de chercher à la ceinture de cette héroique guerrière » le sabre de mon père ».
Mais non, soyons plus respectueux : c’est la reine Victoria de Suède qui, le 18 juin dernier, accompagnée comme chevalier servant du prince Adalbert de Prusse, troisième fils du Kaiser, rendait visite, à Stettin, au bon régiment dont elle fut l’an dernier, nommée colonel et qui porte son nom. Et sans doute, la reine Victoria, née princesse de bade, trouve tout naturel ce qui nous semble à nous un peu plaisant. Elle songe au « roi Marie-Thérèse ».
Claude-Patricia
2 juin 2014 @ 11:04
Un mariage princier à Cobourg (le 29 octobre 1932)
Le prince Gustave-Adolphe de Suède, âgé de 26 ans vient d’épouser à Cobourg la princesse Sybille de Saxe-Cobourg-Gotha, âgée de 24 ans, seconde fille de l’ex-duc. La petite ville d’aspect moyenâgeux n’avait pas, depuis bien longtemps accueilli autant d’hôtes illustres. La liste officielle des invités comportait en effet plus de cent vingt noms appartenant aux maisons royales ou princières de Suède, de Norvège, de Danemark, d’Allemagne, de bulgarie de Russie et d’Angleterre. En tête des invités allemands figurait l’ex-kronprinz Ruppecht de Bavière. L’ex kronprinz impérial Guillaume de Hohenzollern s’était fait représenter par son fils aîné, le prince Guillaume de Prusse que les milieux monarchistes considèrent déjà comme le futur emperur d’Allemagne. D’Angleterre étaient venus le prince Arthur de Connaught et sa femme, oncle et tante du prince Gustave-Adolphe, la princesse Alice d’Angleterre, soeur de l’ex-grande-duchesse de Cobourg et son mari Lord Athlone, frère de la reine d’Angleterre. L’ex-tsar Ferdinand de Bulgarie représentait la maison de cobourg. La grande-duchesse Cyrille de Russie, accompagnée de sa fille, avait fait tout exprès le voyage de Dinard, où elle réside.
Comme c’était le premier mariage royal qui eût lieu en Allemagne depuis la proclamation de la république, des questions de protocole assez délicates se posaient, et pour les résoudre on avait décidé que les cérémonies auraient un caractère de famille strictement privé, ce qui évitait que la Suède, l’Angleterre ou l’Allemagne y fussent représentées officiellement par des personnalités politiques. Le mariage civil a été célébré par le bourgmestre de Cobourg, qui est un hitlérien des plus ardents. Toutefois ce ne sont pas les troupes d’assaut hitlériennes qui ont assuré le service d’honneur et défilé dans les rues de la ville, mais les formations du casque d’acier. La Reichswerhr n’y a pas participé, à l’exception d’une compagnie d’une quarantaine d’hommes qui a pris la garde au château de Cobourg.
La cérémonie religieuse s’est déroulée le 20 octobre dans la vieille église Saint-Maurice, tout entière occupée par les familles des époux, les témoins et invités de marque. Le cortège s’est ensuite rendu au château de Cobourg, longuement acclamé par la population.