Le Palais royal de Bruxelles ouvrira comme chaque été ses portes au public. Une visite gratuite (à l’inverse des autres cours royales européennes) qui pourra s’effectuer du 22 juillet au 7 septembre 2014.
En cette année de commémoration de la Première Guerre Mondiale, l’exposition sera centrée sur le roi Albert I et la reine Elisabeth avec une sélection de documents filmés dont certains inédits montrant un couple royal totalement investi sur le terrain, auprès des soldats et des blessés, proches de difficultés de la population. (Merci à Roland)
Palais Royal, Place des Palais, Bruxelles, du 22 juillet au 7 septembre 2014, de 10h30 à 16h30 – Fermé le lundi
clementine1
8 juin 2014 @ 10:33
j’envie tous ceux qui pourront voir cette expo.
COLETTE C.
8 juin 2014 @ 13:52
A voir, car exceptionnel !
Claude Patricia
8 juin 2014 @ 15:43
Du côté de la Belgique
Article sur le roi Albert I datant du jour de son décès le 24 février 1934
Un grand roi moderne
Le roi Albert I était le troisième souverain de la Belgique. Le premier, Léopold Ier » le père de la patrie » avait été l’organisateur et l’animateur du jeune Etat, né à l’indépendance en 1830. Après lui Léopold II devait doter son pays d’un vaste empire colonial. Albert Ier, son neveu semblait promis à recueillir paisiblement les fruits de ces deux grands règnes. Le destin en décida autrement. Il était sur le trône depuis seulement cinq ans quand s’abattit sur la Belgique la plus formidable tourmente des temps modernes.
Second fils de Philippe, comte de Flandre (1837-1905), le frère cadet de Léopold II et de la princesse Marie de Hohenzollern-Sigmaringen, décédée à Bruxelles en 1912, il fallut, pour qu’il fût appelé à régner, la double disparition du prince héritier, fils unique de Léopold II, mort très jeune et de son propre frère aîné, le prince Baudouin, mort en 1891. Le prince Albert était né à Bruxelles le 8 avril 1875. Il fit de brillantes études à l’Ecole Militaire-dont il sorti quatrième-se préparant ainsi, sans s’en douter alors, à sa mission future et glorieuse de » roi-soldat ». Il attestait aussi son goût très vif pour les sports et particulièrement pour l’alpinisme, qui devait lui coûter la vie. Dès qu’il prenait un congé, c’était pour venir faire quelque ascension audacieuse dans les Alpes française, Suisse ou Italienne. Le 2 octobre 1900, il épousait à Munich la duchesse Elisabeth de Bavière, seconde fille du duc Charles-Théodore, qui allait être pendant plus de trente années son admirable compagne. De ce mariage, trois enfants naquirent : en 1901, Léopold duc de brabant, le nouveau souverain, qui a épousé en 1920 la princesse Astrid de Suède; en 1903, Charles, comte de Flandre, et en 1906, la princesse Marie-Josée mariée en 1930 au prince de Piémont, héritier de la couronne d’Italie.
Passionné de voyages, le prince Albert s’était rendu aux Etats-Unis en 1898, et il avait fait en 1905, une grande randonnée en Afrique. Trois mois après son retour la mort de son oncle, en décembre faisait de lui le roi Albert Ier. Il avait 34 ans. Une certaine timidité naturelle, contrastant avec l’aisance et l’autorité de Léopold II, sa simplicité extrême- il n’y eut jamais de roi plus « bourgeois »- son aversion des pompes ostentatoires et même de l’étiquette protocolaire laissèrent d’abord penser qu’il aurait un règne effacé. C’est dans la société des artistes-écrivains, peintres, musiciens- qu’il se plaisait le plus. Cependant, ceux qui le connaissaient mieux affirmaient que sa haute culture et ses qualités de cœur se doublaient d’intelligence politique et d’énergie.
Il devait bientôt en fournir la preuve. Au cours d’une visite officielle à Berlin en 1913, il avait reçu les confidences de Guillaume II. Il avait percé à jour les intentions belliqueuses du Kaiser, et son espoir de mettre la Belgique dans son jeu. Avec cette loyauté qui a toujours été la marque de son caractère, il faisait prévenir par son ambassadeur le gouvernement français et mettait toute son insistance pour le renforcement de la défense nationale. Car la Belgique, neutre, devait être à même de faire respecter sa neutralité, fût-ce par les armes.
Les évènements qui suivirent sont trop connus pour avoir besoin d’être rappelés longuement : l’insolent ultimatum de l’Allemagne à la Belgique, la fière réponse du roi qui refuse de laisser passer sur son territoire les armées impériales, la violation de la frontière, l’appel aux puissances garantes, la résistance héroique, l’invasion, le siège et la capitulation de Liège, le repli sur Anvers, la bataille de l’Yser, l’installation du gouvernement belge au Havre, la guerre menée sans faiblir, aux côtée des alliés jusqu’à la victoire finale. pendant toutes les hostilités, le roi Albert et la Reine Elisabeth demeurèrent à La panne, sur le front. Lui commandant sa vaillante armée, s’exposant dans les tranchées, survolant en avion les lignes ennemies; elle, apportant aux blessées des hôpitaux et des ambulances, sous les plus dangereux bombardements, le réconfort de son inépuisable bonté. Enfin, la récompense de tant d’efforts, de sacrifices et de souffrances, la patrie libérée, le traité de paix, la Belgique prenant une place de premier plan dans le concert des nations et la politique européenne.
Certes, ces lendemains de victoire eurent aussi leurs heures critiques : les ruines à réparer, l’union nationale à maintenir, la crise financière et économique à surmonter, les querelles intestines à apaiser entre catholiques et socialistes, Wallons et flamands. Serviteur scrupuleux de la constitution démocratique par ses tendances personnelles, patriote avant tout, le roi Albert, arbitre des partis, joua un rôle que l’histoire retiendra. Il a considérablement débordé son pays pour faire sentir ses effets dans les relations internationales. Ce souverain moderne profitait de toutes les occasions pour élargir son horizon. Avec la reine, il fit en 1920 un voyage aux Etats-Unis, qui fut triomphal, puis en 1923 au Brésil en 1927 aux Indes anglaises, en 1929 au Congo belge. L’avion était devenu son mode préféré et presque unique de déplacement. C’est en avion qu’il se rendit au Congo pour la troisième fois. Non moins fervent de l’automobile, il aimait à conduire lui-même sa voiture, avec une témérité qui lui valut, plus d’une fois les remontrances inquiètes de ses ministres. Il avait fait partager à la reine son goût pour l’alpinisme et des sports d’hiver-et maintes gravures de l’Illustration les ont représenté tous les deux à Chamonix ou dans d’autres stations. En 1930, il avait fait l’ascension de la Jungfrau.
Le roi Albert était aussi populaire en France qu’en Belgique. On l’y aimait et on l’y vénérait avec toute la reconnaissance à laquelle il avait droit. Chez nous il se sentait chez lui. Il était venu à paris pour la dernière fois il y a quelques semaines et il avait présidé le dîner annuel de la Revue des Deux Mondes. Il avait prononcé ce soir-là, devant l’élite de la pensée française, un discours qui était allé au cœur de tous les assistants et avait retenti bien au delà de cette étroite enceinte. Qui pouvait soupçonner que l’on entendrait plus sa voix mâle et franche, qu’on ne verrai plus sa haute et sympathique stature!
Francine du Canada
9 juin 2014 @ 19:17
Délicieuse cette page d’histoire; merci Claude Patricia. FdC
Caroline
8 juin 2014 @ 21:35
Claude Patricia,un grand merci pour votre article ‘historique’!
Claude Patricia
9 juin 2014 @ 10:32
Bonjour à tous,
De rien, Caroline, c’est un plaisir que de faire partager ce merveilleux livre! J’ai terminé la tragédie de Nicolas II et la fin du royaume du Portugal. J’ai conservé les rubriques précédentes, pour ceux qui cherchent les suite de mes récits.
J’interviendrai certainement encore!
Claude Patricia
9 juin 2014 @ 10:38
En fait, positionnez-vous sur un article du jour, sélectionnez un pays à droite et vous aurez un article de mon livre relatif à une ancienne actualité, si tant est que ces dernières ne rafraîchissent le site au jour le jour grâce aux autres intervenants.. Je vais continuer le récit sur la Roumanie prochainement, et balayerai ainsi les différentes cours. J’espère que vous avez plaisir à retrouver ces articles au charme « sépia »!!
J’aimerai voyager beaucoup plus pour faire part des actualités « récentes » comme notre chère Agnès qui nous régale avec le Danemark. J’avoue une prédilection pour l’Angleterre et l’Espagne.
Livia
9 juin 2014 @ 23:55
@ Claude-Patricia : je suppose que vous vous référez à un site ou un blog ? Où doit on se positionner pour suivre vos explications? Merci.
PS : votre article nous repose du bashing effréné de Nanou 1 sur le roi actuel…
Claude Patricia
11 juin 2014 @ 08:41
Bonjour à tous,
Chère Livia,
Je parlais de ce site, en essayant de guider les internautes qui ne retrouveraient pas le fil conducteur de mes récits, mais je me suis rendu-compte qu’en bas de page il pouvait aussi y avoir des rappels de commentaires.
Bien à vous, chère amie!!
Livia
11 juin 2014 @ 19:02
Ah merci chère Claude-Patricia je n’avais pas compris…
Au plaisir de vous lire ainsi que vos extraits…
A bientôt de vous :-)
Emilie
22 août 2014 @ 21:30
Nous avons apprécié l’expo, mais…. nous avons remarqué une erreur dans les commentaires d’une photo dans le panneau des différents régiments: en effet
la photo mentionnant les » lanciers » réprésente en fait des « chasseurs à cheval ».