Le saviez-vous ? La National Art Gallery de Sofia en Bulgarie fut autrefois le palais royal. Après le départ en exil de la famille royale, il fut transformé en musée et abrite aujourd’hui plus de 50.000 pièces de l’art bulgare.
Le roi Ferdinand de Bulgarie fit appel à un architecte autrichien Friedrich Grunander pour apporter quelques adaptations au palais qui déjà à l’époque comptait un ascenseur. (Copyright photos : National Art Gallery Sofia et Office du tourisme bulgare)
DEB
20 août 2014 @ 07:12
Construit en 1882 donc l’ascenseur n’est pas étonnant.
Peut être un Otis ?
Lorenz
20 août 2014 @ 14:34
L’aile droite du palais gâche l’équilibre et les proportions de l’ensemble, dommage!
Francine du Canada
20 août 2014 @ 14:37
Merci Régine; un ascenseur pour un palais qui ne compte que deux étages… c’est tout de même surprenant? Pour le reste, j’attends les commentaires de Marnie hihihi! Ses commentaires sur l’architecture (et la décoration) sont toujours passionnants. Amitiés, FdC
Gérard
20 août 2014 @ 17:06
Il faut préciser qu’à l’emplacement du palais actuel se trouvait le palais construit pour le gouverneur ottoman et qui avait été restauré après un incendie de 1873 0 1875.
C’est semble-t-il dans ce palais qu’avait été jugé Vassil Levski (1837-1873), le héros national bulgare que l’on appelle « l’apôtre de la liberté » et qui fut pendu à proximité, là où se trouve aujourd’hui semble-t-il le monument commémoratif, le 6 février 1873 (vieux style) c’est-à-dire le 18 février 1873 (nouveau style).
Le palais actuel a été édifié de 1880 à 1882 c’est-à-dire très peu de temps après la proclamation de l’indépendance en 1878 et pour le prince Alexandre Ier de Battenberg qui régna de 1879 à 1886. Il en confia la construction à l’architecte austro-hongrois Viktor Rumpelmayer qui établit un bâtiment de style Second Empire en conservant les fondations et des parties de façade du palais préexistant mais en les mettant au goût du jour. On a également édifié à ce moment-là l’aile nord-ouest qui comprenait au deuxième étage la salle du trône, les salles de bal, des bureaux, la salle à manger et un jardin d’hiver, tandis que les chambres de l’officier de service et de fonctionnaires étaient au rez-de-chaussée et que, sous les toits, se trouvaient un certain nombre de pièces d’utilisations diverses. En fait Rumpelmayer était à la tête d’architectes d’origines diverses, autrichien, tchèque, allemands, et bulgare. Le prince avait suivi toutes les étapes de la construction et le palais a été inauguré et bénit le 26 décembre 1882. Plus tard le prince Ferdinand Ier de Saxe-Cobourg et Gotha fit modifier le palais par l’architecte viennois Friedrich Grünanger qui construisit l’aile nord-ouest sur trois étages entre 1894 et 1896, aile qui était destinée à la famille royale et qui comprenait également la bibliothèque, les salles de classe, des salles de jeux, la salle à manger, des bureaux et deux jardins d’hiver. Au-dessus étaient des appartements et des chambres et au dernier étage des chambres pour les domestiques et différents bureaux, ainsi que dans les combles, et c’est pour cette partie du palais que fut installé un ascenseur. L’ensemble porte la marque du néo-baroque viennois.
Le palais fut sérieusement endommagé par les bombardements de 1943 et 1944 mais la collection royale put être sauvegardée et elle est présentée dans la Galerie nationale d’art. Le palais comprend également le Musée ethnographique.
L’intérieur du palais avait été décoré notamment par le viennois Andreas Greiss et le français Antoine Barbier et son équipe ainsi que par l’architecte allemand Frantz Eisler. Antoine Barbier, né à Saint-Symphorien de Lay (Loire) en 1859, mort en 1948, était un peintre, aquarelliste et décorateur lyonnais qui travailla également pour le palais d’Euxinograd près Varna, sur la mer Noire, ainsi que dans divers hôtels particuliers ou grands hôtels pour voyageurs.
Deux chapelles furent bâties au nord-est de l’ancienne aile du palais de Sofia, une orthodoxe et une catholique.
Le palais eut beaucoup de succès et a inspiré de nombreux bâtiments bulgares dans les années 20. L’intérieur a été modifié après le mariage du roi Boris III avec la princesse Jeanne de Savoie et malheureusement encore transformé lorsqu’il a servi comme siège du conseil des ministres et résidence des membres du gouvernement en 1944, puis et surtout lorsque la partie aujourd’hui occupée par la Galerie nationale a été utilisée comme centre de formation pour les membres du Parti communiste.
aubert
21 août 2014 @ 19:26
Antoine Barbier doit être le père d’un autre peintre lyonnais Luc Barbier, né en 1903 doué d’un assez joli talent.
Nemausus
20 août 2014 @ 17:50
J’ai visité Sofia l’année dernière lors d’un voyage en Bulgarie. c’est une ville triste aux bâtiments la plupart du temps défraichis et très mal entretenus pendant l’ère communiste (c’est un euphémisme de le dire !)…. seuls quelques bâtiments officiels comme le palais présidentiel, le parlement et l’ancien palais royal montrent encore assez belle figure mais à part ça. Il faudra du temps et de l’argent pour que Sofia donne envie aux touristes de passer la voir…..
Gérard
21 août 2014 @ 15:51
Quelques photos du palais du temps de Ferdinand et de Boris : http://forum.alexanderpalace.org/index.php?topic=2256.90,
et quelques photos ou gravures du palais du temps d’Alexandre ainsi que des photos prises dans le musée du Vieux Sofia qui est actuellement fermé dans l’attente de trouver de nouveaux locaux (en 2013 on espérait sa réouverture si l’Union européenne fournissait quelques fonds) et où l’on voit des éléments venus des collections royales dont le carrosse de Marie-Antoinette donné à Ferdinand Ier et celui de Ferdinand cadeau de Bismarck : http://forum.alexanderpalace.org/index.php?action=profile;u=2886;sa=showPosts
Ce qui donne un peu l’impression qu’a dû éprouver Ferdinand lorsqu’il est arrivé au vieux palais des beylerbeys de Sofia, qui n’était pas encore bien rafistolé et où les plâtres tombaient sur le lit de celui que la reine Victoria appelait le « poor brave Sandro », et qui n’avait alors que 22 ans. Après les règnes d’Alexandre et de Ferdinand Sofia était une magnifique capitale. Il semble qu’aujourd’hui elle ne corresponde plus tout à fait à sa devise qui signifie : elle grandit mais ne prend pas de l’âge.
yves
19 septembre 2014 @ 09:00
Très intéressé par les informations de Gérard, je souhaite connaître les références concernant le carrosse de Marie-Antoinette conservé dans le Musée du vieux-Sofia fermé au public.
Je me rends à Sofia le mercredi 24 septembre 2014 avec un groupe de confrères architectes et historiens et je cherche tous renseignements sur l’histoire de Sofia.
Merci.
Yves