Parution le 24 septembre prochain d’une biographie consacrée au roi François I par Franck Ferrand. Dans cet ouvrage, l’auteur met en exergue les traits les plus sombres de la vie du roi François Ier à savoir la trahison de son cousin, toutes les fois où il frôla la mort, ses nombreuses conquêtes amoureuses et la manipulation des femmes de son entourage ainsi que sa lutte contre l’imprimerie et l’instauration de la censure.
« François I, roi de chimères », Franck Ferrand, Flammarion, 2014
Zeugma
15 septembre 2014 @ 15:29
Sur le plan politique, François Ier n’est-il pas le premier roi moderne, un roi qui va administrer le royaume indépendamment de la religion ?
Ses successeurs – et surtout les Bourbon – vont accentuer cette mutation du roi-juge en roi-administrateur.
Gouverner, c’est souvent « mettre les mains dans le cambouis » (si je peux me permettre cet anachronisme).
L’alternative consiste à ne rien faire : « Il a les mains pures mais il n’a pas de mains ….. »
Tout monarque a nécessairement une face sombre mais il faut remercier François Ier de nous avoir laissé un héritage architectural et artistique inestimable et une image de la France et de lui extrêmement séduisante car il ne faut pas l’oublier, le roi était le plus bel homme de France.
Marnie
16 septembre 2014 @ 09:05
Pardon de vous démentir, Zeugma, mais non, il y a eu, au Moyen Age, des « rois modernes » qui ont su administrer le royaume indépendamment de la religion, qui ont mis en place les débuts de l’Etat administratif. Je pense essentiellement à Philippe le Bel (qui a même, pour résumer à l’extrême, mis la Papauté à ses pieds), à Charles V, Louis XI… et ce ne sont pas les seuls. Le roi-administrateur existait déjà bien avant François Ier…
En tant que médiéviste, je suis toujours agacée quand on fait commencer la « modernité » à la Renaissance.
Esquiline
16 septembre 2014 @ 17:27
Sans oublier Frédérique II de Souabe (1194-1250), Empereur Romain Germanique, Roi de Sicile et de Jérusalem, Stupor Mundi pour les uns, l’Antéchrist pour les autres, deux fois excommunié, qui créa à Palerme une cour d’érudits qui réunissait des musulmans, des juifs et des chrétiens, lui-même parlant six langues.
On lui doit la création d’universités, la construction de châteaux, une école littéraire, la constitution de Melfi, un traité de chasse, la seule croisade pacifique …
Un des protagonistes les plus fascinants de l’histoire médiévale, auquel l’Italie du sud voue encore un véritable culte.
Zeugma
16 septembre 2014 @ 18:10
Chère Marnie,
C’est un vieux débat qui ne sera pas tranché ici ! certains spécialistes doutent même qu’il y ait eu une « Renaissance », concept tardif créé par Michelet.
Je ne méprise pas du tout le « Moyen-âge », au contraire.
Son apport dans le domaine de l’architecture – pour ne prendre que cet exemple – est magnifique mais surtout très novateur.
Je comprends votre position mais il me semble que n’est pas le site convenable pour lancer un débat qui risque d’être ennuyeux pour les internautes de « Noblesse et royautés » sur la mise en place de la monarchie administrative par la monarchie française.
(Je vous précise que je ne suis pas historien. Je m’intéresse depuis un certain temps au rôle du parlement (essentiellement du parlement de Paris) sous l’ancien régime et j’ai donc un prisme qui me fait voir les rois surtout sous l’angle du roi-juge.)
Shandila
18 septembre 2014 @ 18:56
Merci Marnie de rappeler, même brièvement car ce n’est pas le lieu pour le faire, le rôle de Philippe le Bel, Charles V, Louis XI, qui furent de grands administrateurs (selon les historiens, je ne suis pas spécialiste) alors que pour le premier et le dernier on ne retient que leur côté sombre.
Caroline
15 septembre 2014 @ 21:31
Zeugma,bien dit!
Merci pour vos explications personnelles!
flabemont8
16 septembre 2014 @ 09:08
Que l’on ne touche pas à François 1er, mon roi préféré !
Francine du Canada
16 septembre 2014 @ 14:22
Alors ma mie, qu’est-ce qu’on fait pour Franck Ferrand? Des critiques assassines? Hihihihihi! Bonne journée, FdC
val
17 septembre 2014 @ 14:27
flabemont8,
Moi aussi je l’aime beaucoup ce François là :) toutes ces merveilles des rives de la loire , et chaque soir devant les grilles de Fontainebleau je ne me lasse pas du spectacle que m’offre cette façade. flabemont , derriere près du grand canal la vue est magique .
flabemont8
18 septembre 2014 @ 18:33
Bonjour , Val, très heureuse de vous lire à nouveau .Je sais que vous avez la chance de passer quotidiennement devant ce beau château ! Cordialement !
Fargeix
25 octobre 2014 @ 08:34
Une des plus belles trahisons – à rebours – n’est-elle pas celle de François Premier vis à vis du Connétable de Bourbon qui lui sauva la mise et la vie à Marignan ? Le roi François le dépouilla de tous ses biens avec la complicité de sa mère Louise de Savoie qui lorgnait autant sur le beau connétable que sur le duché du Bourbonnais. La vie de ce « traitre Charles de Montpensier » est autrement exemplaire que celle de son « cousin » roi.
Relisez à cet effet « Le trésor du Connétable » de Robert Ménardeau éditions Edilivre, vous serez étonné !
Extrait :
» À Chantelle Charles fit cadeau à Suzanne d’un recueil de chants populaires qu’ils aimaient tous les deux entendre. L’enlumineur Bourdichon y avait décoré les lettrines de chacune des seize premières chansons qui formaient le nom « Charles de Bourbon ». Un soir il lui fredonna doucement celle qu’ils préféraient :
« Hélas, mon coeur n’est pas à moi. Il est à vous, ma douce amie. Mais d’une chose je vous prie : C’est votre amour, gardez le moi. C’est votre amour, gardez le moi. »
En bas, dans le val profond de la Bouble, la rivière roulait son flot sinistre et noir. »