Le palais Fortuny à Venise consacre jusqu’au 4 mars 2015 une exposition à la marquise Luisa Casati sous le titre « La divina marchesa ». Qui est Luisa Casati, grande figure de la haute société au ébut u 20ème siècle, généreuse mécène et muse de nombreux artistes ?
Luisa von Amman voit le jour en 1881 à Milan. Elle est la deuxième fille du comte Alberto von Amann (titré par le roi Umberto I d’Italie) et de Luisa Bressi. Elle n’a que 15 ans lorsqu’elle est orpheline de mère et de père, se retrouvant avec sa sœur Francesca à la tête de l’une des plus importantes fortunes d’Italie.
En 1900, elle épouse le marquis Camillo Casati Stampa di Soncino avec qui elle aura un seul enfant Cristina en 1901. Les époux vivent séparément puis se séparent légalement en 1914 sans pour autant divorcer.
La marquise Casati donne de somptueux dîners dans son palais de Venise (aujourd’hui résidence de la collection Peggy Guggenheim) ou encore dans sa résidence du Vésinet. Elle est alors connue pour son extravagance vestimentaire mais aussi dans son art de recevoir. Elle est la mécène notamment du couturier Poiret, héberge les célèbres Ballets russes chez elle et aime la compagnie de félins et de reptiles.
Elle vécut une romance passionnée avec D’Annunzio. Van Dongen, Cocteau, Fortuny, tous furent fascinés par la marquise, considérée comme l’une des premières muses du vingtième siècle marqua son temps par ses extravagances, ses grands bals masqués et ses amours compliquées.
Mais le vent tourne. En 1930, elle est au bord de la ruine et s’ « exile »é à Londres où elle vit dans un grand dénuement. Ses affaires personnelles furent vendues aux enchères pour payer ses nombreux créanciers. On estime qu’elle avait contracté des dettes pour un montant de plus de 25 millions $ à l’époque !
La marquise Luisa Casati est décédée en 1957. Elle repose au cimetière de Brompton à Londres. Personnalité fascinante, elle continue à inspirer notamment les créateurs comme John Galliano qui lui dédia une collection dans les années 90 et Karl Lagerfeld qui s’inspira de son style pour sa collection « croisières ».
Au Palazzo Fortuny, le visiteur pourra découvrir des tableaux, photographies, meubles, bijoux, et somptueuses robes…tout l’univers de la ténébreuse mondaine y est réuni. (Merci à Bertrand Meyer)
Dame Tartine
7 janvier 2015 @ 10:26
Comme quoi, quand on a les mains percées, on finit toujours dans la gêne. Il a des précédents. Les fêtes somptueuses, ça pompe un compte en banque et après, les amis de la fête on ne les voit plus. D’autres, c’est le démon du jeu.
Cosmo
7 janvier 2015 @ 21:49
La marquise Quat’zyeux !
Caroline
7 janvier 2015 @ 22:51
Cosmo,la marquise à la toison rousse!
Bertrand Meyer,merci pour votre article surprenant et intéressant à la fois!
Cosmo
8 janvier 2015 @ 10:30
Caroline,
Je fais allusion à la célèbre photo de la marquise Casati par Manray.
Cordialement
Cosmo
Claude-Patricia
8 janvier 2015 @ 13:38
Re-bonjour à tous,
Comme nous sommes dans les années 20, je vais vous conter ici :
Le mariage de la fille aînée du roi et de la reine d’Italie (14 avril 1923)
Au palais du Quirinal, le mariage de la princesse Yolande, fille aînée du roi et de la reine d’Italie, avec le comte Calvi di Bergolo a été célébré le 9 avril.
Rome avait pris son aspect de fête. Des drapeaux flottaient et une foule immense se pressait aux abords de la demeure royale, faisant retentir le cri de ralliement des facistes : « Eia! Eia! Alala! »
Avant dix heures du matin, les invités commencèrent à arriver pour la cérémonie civile. La salle du Trône, qui communique directement avec les appartements royaux, avait été spécialement aménagée. Selon la coutume, c’était le président du Conseil, qui remplissait les fonctions de notaire de la Couronne, et le président du Sénat, M. Tittoni, celles d’officier de l’état civil. M. Mussolini était en redingote, sans décoration.
La fiancée fit son entrée au bras du roi Victor-Emmanuel. Deux pages portaient la traîne somptueuse de sa robe. Derrière venait la reine-mère, au bras du prince Conrad de Bavière, la reine Hélène au bras de son fils, puis le comte de Turin, le duc des Abbruzzes, le duc et la duchesse d’Aoste, les princesses, les dames de la Cour avec le voile prescrit par le cérémonial, enfin le fiancé et sa famille.
Après que M. Tittoni eut donné lecture des articles du code et qu’eurent été échangés les deux « si » traditionnels, le greffier lu l’acte de mariage, les signatures furent apposées et le cortège se reforma pour gagner la chapelle Pauline, chapelle du palais. Elle avait été interdite en 1870, à la suite de l’occupation de Rome par les troupes de Victor-Emmanuel et l’on n’y célébrait plus la messe. Pour la première fois, elle se trouvait de nouveau ouverte au culte, par une autorisation spéciale du Souverain Pontife.
Mitre en tête, Mgr Beccaria, grand chapelain du roi assisté de quatre aumôniers militaires, reçu le cortège. Il célébra l’office dans les rites prescrits pour les mariages de souverains. Avant de bénir l’union des jeunes époux, le grand chapelain prononça une brève allocution où il parla avec émotion de la guerre, de la victoire et salua en M. Mussolini « l’homme épique de la nouvelle heure italienne », aasociant ainsi le président du Conseil fasciste à l’éloge qu’il fît de la Famille Royale et des Calvi di Bergolo.
Le jour même, les nouveaux mariés partaient pour la propriété royale de San Rossore, près de Pise, non pas, toutefois avant d’avoir été déposer une gerbe de fleurs sur la tombe du Soldat inconnu. Reconnus par le foule, ils furent l’objet d’une chaleureuse manifestation qui les émut vivement.