Samedi 14 mars 2015, la bibliothèque Paul Marmottan à Boulangne-Billancourt accueillera la conférence « Berthier, le maréchal de l’ombre » par Franck Favier, Docteur en Histoire.
« Dans l’épopée napoléonienne, Louis-Alexandre Berthier occupe une place à part. Major général de l’armée, il supporte sans défaillance la tâche obscure de l’organisation et de la logistique des forces françaises. Il se rend indispensable à l’Empereur, qui le comble d’honneurs, faisant de Berthier l’un des hommes les plus riches d’Europe. Cependant, la fin de l’aventure est compliquée pour le maréchal : “trahison” de Fontainebleau, ralliement difficile à Louis XVIII et fin tragique à Bamberg… » (Merci à Anne P.)
Caroline
2 février 2015 @ 23:13
Anne P.,merci pour votre information conseillée aux passionnés de l’histoire ‘napoléonienne’!
Zeugma
3 février 2015 @ 10:11
Je trouve quelques Berthier sur mon vieux Bottin.
J’ai lu sur « internet » que le père du maréchal fut anobli par une lettre patente de Louis XV (en1763) et le maréchal lui même surchargé de titres princiers par Bonaparte.
Une lettre patente de Louis XVIII (1821) leur confère le titre de vicomte.
Il sont membres de l’ANF depuis 1964.
Je n’en sais pas plus.
Gérard
4 février 2015 @ 18:05
Le père du maréchal, Jean-Baptiste Berthier, chevalier de Saint-Louis, lieutenant-colonel, ingénieur géographe en chef des camps et marches des armées du roi, fut anobli par Louis XV en juillet 1763. Alexandre Berthier son fils, le maréchal, fut fait prince souverain de Neuchâtel et Valengin le 30 mars 1806 et altesse sérénissime (le titre de duc de Valengin était le titre de l’héritier du prince de Neuchâtel). Il fut créé vice-connétable en 1807 ce qui était la charge de l’un des grands officiers de l’Empire et donnait droit à l’altesse sérénissime et à un duché transmissible au fils aîné. Il fut fait prince de Wagram le 31 décembre 1809, pair de France le 4 juin 1814. Comme maréchal de France il était Monseigneur. Il était aussi grand veneur de l’Empire.
Son fils Napoléon Alexandre, deuxième prince de Wagram, fut le premier duc (et pair) de Wagram le 31 août 1817 et selon lettres patentes du 14 avril 1818. Il avait la pairie depuis le 17 août 1815 et il fut confirmé prince de Wagram par lettres patentes du 8 février 1817.
Parmi les frères de Berthier, César (1765-1819), général de division, fut le premier comte Berthier de Berluy le 13 février 1813 ; Berluy était son surnom et le prénom du premier de ses frères Berlouis (1751-1776), mort au combat au début de la guerre d’indépendance américaine.
Victor Léopold Berthier (1770-1807), général de division, fut le père d’Alméric (ou Albéric) Berthier de Lasalle (1797-1863), 1er comte Berthier de La Salle et de l’Empire (par lettres patentes du 29 septembre 1807, avec obligation d’ajouter au nom de Berthier celui de La Salle), il était chef d’escadron. Antoine Charles Louis, baron de Lasalle et du Saint-Empire, puis général comte Lasalle et de l’Empire, mort héroïquement à Wagram dans une charge de cavalerie le 6 juillet 1809 avait épousé en deuxièmes noces sa mère.
Le cadet des frères Berthier, leur demi-frère, Joseph-Alexandre (1792-1849), qui fut maréchal de camp, fut créé vicomte héréditaire le 29 novembre 1821.
Si la postérité féminine du maréchal se poursuit en particulier dans les La Tour d’Auvergne-Lauraguais, le capitaine Louis Marie Philippe Alexandre Berthier mourut pour la France le 30 mai 1918 à l’ambulance allemande de Barenton-sur-Serre (Aisne), il appartenait au 66e bataillon de chasseurs à pied, il était chevalier de la Légion d’honneur, croix de guerre avec palme, deux étoiles d’argent et deux étoiles de bronze. Il était le quatrième et dernier prince de Wagram, et le troisième et dernier duc de Wagram.
Gérard
5 février 2015 @ 11:12
La famille Berthier a été reçue à l’ANF en 1964 pour la branche des vicomtes.
Notons qu’en ce qui concerne les Berthier de La Salle il avait été conféré le titre de comte par lettres patentes du 22 décembre 1809 à Alméric-Alexandre Berthier et les titres de baron à ses frères cadets Oscar Berthier (1798-1848), par lettres patentes du 24 septembre 1809, et (Alexandre) Joseph Berthier (1799-1845), par lettres patentes du 19 décembre 1809, dans les trois cas au titre de La Salle par substitution et adoption par leur beau-père.
Zeugma
5 février 2015 @ 20:26
Merci, Gérard, pour vos explication toujours complètes et intéressantes et je comprends maintenant pourquoi personne ne porte plus le titre de prince – ou de duc – de Wagram.
J’avoue, au passage, ne pas avoir bien compris comment les Wagram étaient prince et duc. Ils avaient les deux titres ? Dans certaines familles (les Broglie, les Polignac par exemple) le chef de famille est duc et les cadets portent un titre princier de courtoisie. Là, je ne sais pas. Mais ça n’a pas d’importance.
J’observe que la Restauration fut généreuse avec cette famille.
Gérard
6 février 2015 @ 16:16
La principauté de Wagram devint bien pratique pour remplacer celle de Neuchâtel quand le canton fut perdu. Alexandre, prince de Neuchâtel abdiqua le 3 juin 1814 mais les Autrichiens avaient atteint la ville à la Noël précédente.
Cependant Louis XVIII accorda un duché du même nom de Wagram parce qu’en France prince c’est bien mais duc c’est mieux et aussi parce qu’un titre français en France vaut mieux qu’un titre étranger.
Les Broglie sont princes du Saint-Empire par diplôme à Vienne du 28 mai 1759, mais en France bien sûr ce titre passe après le titre ducal. Jules de Polignac, futur président du conseil des ministres de Charles X, et futur duc, fut créé prince romain en 1820 et Louis XVIII le confirma dans ce titre en France par ordonnance royale du 30 juillet 1822.
Dans ces familles l’héritier présomptif du titre porte le titre de prince sans indication de son prénom.
Le maréchal Berthier s’était rallié à Louis XVIII et ne changea plus de position notamment pendant les Cent-Jours. Il suivit le roi à Gand. Par ailleurs sous la Révolution, comme major général de la garde nationale à Versailles, il facilita l’émigration notamment du comte d’Artois, de Mesdames Tantes et des Polignac. Il était aussi prestigieux et le plus important des maréchaux de l’Empire. Il était presque né gentilhomme. Il était chevalier de l’Ordre de Saint-Lazare et de Notre-Dame du Mont-Carmel dont le dernier grand-maître fut Monsieur, comte de Provence. Sa mère née Marie-Françoise Lhuillier de la Serre (1731-1783), était femme de chambre de Monsieur, futur Louis XVIII. Il était le gendre de Guillaume en Bavière, comte palatin de Birkenfeld-Gelnhausen, duc en Bavière et duc de Berg. Le roi cependant ne pouvait pas savoir que le deuxième prince de Wagram deviendrait le neveu de la reine Désirée de Suède laquelle fut passionnément éprise d’Armand, duc de Richelieu, président du conseil des ministres du roi…
Tous les membres de la famille Berthier s’étaient ralliés à Louis XVIII.
Zeugma
8 février 2015 @ 10:45
Merci pour ce passionnant complément d’information, notamment sur le titre de « prince » en France.
Laurent F
10 février 2015 @ 12:22
Dans la descendance du maréchal Berthier, on retrouve le prince Murat, la duchesse d’Albuféra et le 7e duc de Montebello, descendants de deux autres maréchaux d’Empire (Suchet et Lannes), le duc de Noailles et l’ancienne duchesse de Praslin.