Partout en Thaïlande, vous trouverez des portraits (parfois très grands) du roi Bhumibol. Ecoles, hôpitaux, administrations publiques, hôtels, restaurants, complexes sportifs,…l’effigie royale est vraiment partout. En juin prochain, le souverain fêtera ses 69 ans de règne, plus que la reine Elizabeth II. Cette longévité et son âge amènent inévitablement la question de sa succession.
Et pourtant, voilà une question qui ne se pose pas en Thaïlande. Le roi véritable dieu vivant pour ses sujets, semble immortel. Bien qu’il soit hospitalisé en quasi permanence à Bangkok depuis 4 ans et que ses apparitions limitées en public sont très rares, les Thaïlandais n’abordent pas cette question qui est un vrai tabou.
Si vous interrogez un guide touristique, dès que vous aborderez cette épineuse question, le dialogue cessera aussitôt. En amenant les choses diplomatiquement, on vous lâche malgré tout à l’abri des oreilles indiscrètes que le sujet est grave. La population ne porte pas dans son coeur le prince héritier Vajiralongkorn âgé de 62 ans et qui vient de divorcer pour la troisième fois.
Les Thaïlandais ont en revanche beaucoup d’affection pour la princesse Sirindhorn, fille célibataire du couple royal, qui s’est beaucoup investie pour le développement social et rural du pays mais à ce jour, elle n’aurait que peu de chance de « prendre la place » de son frère.
La grande majorité des habitants n’a connu que le roi Bhumibol. Envisager un jour sans le monarque à la tête du pays est donc tout simplement inimaginable. Une perspective qu’ils repoussent tous, surtout en ayant conscience de la probable succession.
Francine du Canada
12 février 2015 @ 07:16
Les problèmes de succession dans les monarchies étant souvent un problème; il faut reconnaître que ça s’est assez bien passé aux Pays-Bas, en Belgique et en Espagne. Ce sera autre chose en Thaïlande. Dommage! FdC
Corsica
12 février 2015 @ 08:40
À un moment où les tensions sont encore fortes en Thaïlande, la succession risque d’être difficile . Le prince, plutôt avide de fêtes et d’excès en tou genre, n’a pas vraiment l’envergure nécessaire et risque d’être le pantin de ceux qui ont intérêt à le voir remplacer son père . Pour avoir une idée de la futilité des préoccupations de ce prince, il suffit de savoir qu’il a nommé son caniche « maréchal en chef de l’armée de l’air » et qu’il l’a emmené a des rèceptions chez l’ambassadeur des États Unis, où il montait sur la table pour manger dans les asiettes … Ce chien, lors de sa mort, a eu droit à 4 jours de rituels bouddhistes . À la diffèrence, sa sœur représente souvent le pays à l’étranger et travaille inlassablement pour le peuple, malheureusement le poids des traditions sera probablement le plus fort et le nouveau roi aura le titre mais peu d’autoritè morale . C’est triste pour le peuple thaïlandais et risqué pour le pays .
Corsica
12 février 2015 @ 08:41
Désolée, il fallait lire en touT.
Esquiline
12 février 2015 @ 22:00
Un caniche, l’Incitatus des temps modernes?
Corsica
13 février 2015 @ 19:49
Esquiline, excellent . J’en hennis de plaisir .
JAY
12 février 2015 @ 09:05
Le problème de succession a lieu dans toutes les familles, entreprises etc et surtout quand le « règne » fut d autant plus long….
Pourquoi pas une régence avec le fils du Prince et la princesse Sirindhorn ?
Laurent F
12 février 2015 @ 09:09
Je préfère de loin l’exemple digne des monarques du Benelux ou d’Espagne qui ont su se retirer au bon moment. Le cas de Bhumidol devient pathétique, on l’exhibe de temps à autre quelques instants pour bien montrer qu’il est encore en vie mais quelle triste image.
Pierre-Yves
12 février 2015 @ 09:52
Même si le sujet de la succession n’est pas abordé publiquement, il n’est pas possible qu’il ne soit pas déjà prévu et organisé. Aucune institution ne peut vivre dans cette forme de déni. Car s’obstiner à faire comme si le roi actuel était immortel n’est pas autre chose qu’un déni de réalité.
Jean Pierre
12 février 2015 @ 11:10
Il n’y a pas que la succession du roi qui est un sujet tabou en Thaïlande. Tout ce qui concerne la famille royale est tabou et le crime de lèse majesté existe, un australien en a fait récemment les frais.
Qui plus est le roi ou la famille royale ne sont plus le ciment de la nation dans le contexte de guerre civile latente entre les chemises (rouge ou jaune) et d’aller-retour des militaires. La reine Sirikit et son fils ainé le prince héritier ne restent pas neutres et ont bien compris qui choisir pour essayer de sauver leurs meubles et surtout leur avenir.
La seule qui sort du lot dans cette famille est bien Sirindhorn dont pas mal s’amuse à moquer le physique, ici en occident.
Sur ce sujet je voudrais dire que devant récemment conduire un ami thaïlandais à l’hôpital de Pa tong sur l’ile de Phuket. je lui disais « je sais où il est, c’est là qu’il y a la très grande photo de la princesse royale ». Et il répondit « Right ! Such a beauty ». Comme quoi !
Laurent F
12 février 2015 @ 15:04
Sirindhorn a beauty ?? allons donc votre chauffeur s’est moqué de vous
Gérard
14 février 2015 @ 11:19
La princesse a une physionomie rassurante, un doux sourire. Plus jeune, plus mince, elle était rayonnante, toujours discrète et bienveillante, il émanait comme il émane encore d’elle une profonde bonté et une élégance discrète.
Actarus
12 février 2015 @ 14:54
Je ne souhaite la mort de personne, mais notre orgueil national en prendrait un coup s’il battait le record de Louis XIV. ^^
Francine du Canada
14 février 2015 @ 00:58
Ouf Actarus, l’orgueil des « français »… je ne vous dirai pas ce qu’on en pense, ici. Et puis, « Bonne St-Valentin » à tous, FdC
Claudia
12 février 2015 @ 16:15
J’ai fait un voyage organisé en Thailande il y a à peu près quatre ans, effectivement les portraits du roi Bhumibol sont partout, et ils représentent pour la plupart des portraits du roi jeune ; à la question pourquoi c’était toujours des portraits du roi dans sa jeunesse et non le représentant actuellement, notre guide avait répondu qu’effectivement l’idée de voir le roi vieillir (et mourir…) était taboue ; les Thailandais aimeraient que ce soit la fille ainée qui lui succède, elle est très populaire mais elle est célibataire et en plus c’est une femme (donc …..) .Le prince héritier, lui avec sa vie dissolue et ses nombreux divorces n’a pas la cote auprès de son peuple, mais qui sait, il devriendra peut-être un grand roi…
Gérard
14 février 2015 @ 14:22
La princesse Maha Chakri Sirindhorn n’est pas l’aînée mais la deuxième fille du roi. L’aînée est la princesse Ubol Ratana qui est née altesse royale et princesse Chao Fa (Chao Fa Ubolratana Rajakanya), ce qui désigne les enfants des souverains. Elle se maria avec un américain, Peter Ladd Jensen. Elle perdit donc son titre de Chao Fa à cause de ce mariage avec un roturier; elle fut alors titrée Tunkramom Ying, ce qui est un titre élevé cependant, désignant une fille de roi et de l’épouse du roi ayant rang de reine, mais un titre inférieur au précédent qui montre que son mariage l’écartait de la famille royale.
Depuis cependant la princesse a divorcé et elle est revenue des États-Unis en Thaïlande et on l’a vue dans des cérémonies cependant moins que ses sœurs.
La princesse est retournée des États-Unis avec ses enfants : une fille d’abord, Khun Ploypailin Jensen (née en 1981), pianiste de talent qui se produit en concert (notamment à l’Opéra royal de Sydney pour les 50 ans de mariage de ses grands-parents) et qui a épousé en 2009 dans les îles Hawaï David Wheeler dont elle a un fils Max ;
ensuite un fils Khun Bhumi Jensen (dit Khun Poom), né en 1983 ; il souffrait d’autisme et mourut le 26 décembre 2004 dans le terrible tsunami alors qu’il séjournait en famille au La Flora Resort à Khao Lak. Son corps fut retrouvé sur la plage le lendemain et son oncle le prince héritier vint le reconnaître et le ramener avec la princesse dans la capitale Ses obsèques furent célébrées le 30 avril 2005, en présence du roi, de la reine et de la famille royale et de son père, avec la crémation bouddhiste au palais royal.
La princesse sa mère a créé une fondation qui porte son nom et qui vient en aide aux enfants autistes notamment.
Le jeune homme qui vivait alors avec son père avait pu néanmoins terminer ses études secondaires avec son diplôme de Torrey Pines High School dans le comté de San Diego, Californie, puis il intégra l’Université de Californie à Riverside. Il était capable d’un certain nombre de prouesses mathématiques comme celle de vous dire à l’instant, si vous lui donniez votre date de naissance, le nombre de jours que vous aviez vécus. Il était très gentil et aidait volontiers les autres autistes. C’était un excellent sportif adepte du jet ski notamment et il était lieutenant de police.
La deuxième fille Khun Sirikitiya Jensen (née en 1985) est diplômée de l’Université de New York en études extrême orientales et en particulier sur l’histoire du Japon et la Chine.
Du fait de son mariage la princesse ne figure plus dans la liste de succession au trône et ses enfants n’y figurent pas. Cependant aujourd’hui après son divorce elle a retrouvé un rang de préséance à la Cour mais après ses deux sœurs et avant la fille aînée du prince héritier. On ne lui donne plus le prédicat d’altesse royale.
Peter Ladd Jensen (né en 1951) est diplômé du Massachusetts Institute of Technology à Cambridge, Massachusetts, où il avait rencontré la princesse Ubol Rattana Rajakanya. Ils ont divorcé en 1998 et il s’est remarié peu après.
Peter s’investit énormément dans la lutte contre l’autisme, il s’était battu devant les tribunaux en vain pour obtenir de veiller sur son fils et il est très attaché également à ses filles. C’est un important homme d’affaires aujourd’hui.
Gérard
14 février 2015 @ 16:34
Le titre actuel (Than Phuying) de la princesse Ubolratana vient de son statut de membre de la famille royale dame de grand-croix du très illustre Ordre de Chula Chom Klao qui compte 20 membres féminins au maximum.
Ralph Leo Boyce, alors ambassadeur américain à Bangkok, rapportait que le 17 janvier 2005 le roi, à l’occasion de la remise annuelle des prix de recherche médicale du prince Mahidol, médecin et père de la médecine moderne au Siam, prince de Songkla, son père, le roi lui parlait notamment de sa sœur aînée la princesse Galyani qui était un pilier pour lui mais pour laquelle il s’inquiétait alors (elle est morte en 2008). Le roi vit alors sa fille Sirindhorn qui conversait avec l’ambassadrice d’Allemagne et il dit à propos de la princesse : »J’ai quatre enfants mais elle est la seule qui s’assoit par terre avec le peuple. Elle ne s’est jamais mariée mais elle a des millions d’enfants. »
Quelques temps après l’ambassadeur évoqua cette conversation avec le docteur Chirayu Isarangkul na Ayuthaya, directeur général des propriétés de la Couronne, qui lui dit que si tous les enfants du roi accomplissaient leurs devoirs aucun n’avait les capacités et la passion de la princesse Sirindhorn.
flabemont8
12 février 2015 @ 19:45
Le prince héritier est surtout le favori de sa mère, qui a toujours essayé de minimiser ses frasques ( ah ! Les reines et leur fils préféré ! )