Le château de Bionne, anciennement château de Mont-Louis, est une folie montpelliéraine de la fin du XVIIe siècle, modifiée au XIXe siècle. Le nom du château de Mont-Louis apparaît pour la première fois en 1685, quand il est la propriété du puissant Nicolas de Lamoignon de Basville, « intendant de justice, police et finances, commissaire départi pour l’exécution des ordres du roi dans la province de Languedoc ». Celui-ci y abrite sa liaison adultère avec une amie de sa femme, Gabrielle Pavée de Villevieille, par ailleurs épouse de son logeur à Montpellier.
Tout Montpellier est au courant de ce vaudeville. Un pamphlet à clefs de l’époque, intitulé Le conte des fées du mont des Pucelles, décrit madame d’Audessan sous le nom de « Minaudette » et l’intendant sous celui de « Sage Druide ». En tout état de cause, ce dernier conserve le château jusqu’à son retour à la Cour, en 1718.
L’édifice passe ensuite en différentes mains dont celle des Bonnier, qui possèdent également le château de la Mosson et le château d’Alco. C’est à cette période qu’il prend le nom actuel de château de Bionne. Une légende locale raconte que Bonnier de la Mosson utilisait des souterrains — introuvés jusqu’à aujourd’hui — pour venir de chez lui visiter une demoiselle de Bionne. Les deux château ne sont distants, en effet, que de quelques centaines de mètres.
Au cours du siècle suivant, il échoit aux familles de Pourtalès, de Montpezat, Thibault et enfin, Leenhardt dont sont issus l’historien Albert Leenhardt et le journaliste Étienne Leenhardt.
Il devient ensuite un centre de colonie de vacances géré par l’association des Amis de l’école laïque, puis le premier centre d’IVG de Montpellier. C’est aujourd’hui un château-hôtel.
Le château de Bionne diffère des autres folies montpelliéraines en ce qu’il présente un toit à la Mansard. Il a subi certaines modifications à la fin du XIXe siècle – début du XXe siècle qui altèrent son aspect initial. Notamment, des ardoises et chéneaux de zinc ont remplacé la couverture traditionnelle de tuiles creuses. Avec le château Bon, ils sont les seules folies à bénéficier d’un toit d’ardoises.
Le principe architectural — un corps de bâtiment entouré de deux courtes ailes — est à rapprocher de celui du château de Flaugergues, également de la fin du XVIIe siècle.
Sous la terrasse, une grotte-fontaine, vraisemblablement de l’époque de Nicolas de Basville, fin XVIIe siècle début XVIIIe siècle, a été conservée. Elle annonce les prestigieux buffets d’eau encore visibles dans les domaines de la région et la délicate grotte du château Bocaud. Alors que partout ailleurs, la décoration est réalisée avec d’authentiques coquillages, ici, un arc de triomphe encadre la source, agrémenté de stucs décoratifs.
Le tympan central est orné d’une coquille saint-Jacques entourée d’algues et de roseaux. Au-dessus, formant une sorte de fronton, un mascaron féminin au sourire gracieux surmonte des instruments de navigation (rames et gouvernails), de pêche (tridents) et des aiguières servant à puiser l’eau.
La partie supérieure formant attique est surmontée de pots à feu dégoulinant d’eau. Au centre, des guirlandes et des volutes de coquillages, de coraux et de perles encadrent une coquille, rappel de la précédente. (Merci à Francky pour ce reportage – sources : wikipedia et Francky)
Demain : le parc de la Guirlande
Francine du Canada
13 mars 2015 @ 08:16
Merci Francky; voilà un autre château montpelliérain à visiter. Superbes les photos de la fontaine. Bonne journée à tous, FdC
Pierre-Yves
13 mars 2015 @ 09:31
On se rend compte, avec les reportages montpéllierains de Francky, que toutes les régions françaises sont couvertes de demeures seigneuriales, manoirs, folies, gentilhommières et châteaux.
Mais beaucoup d’entre eux sont mal entretenus. Je viens de lire un reportage sur le chateau de Lantheuil, dans le Calvados, appartenant aux Naurois-Turgot. Très bel édifice mais très endommagé. Les archives de Turgot étaient entreposées dans une dépendance qui commençait à prendre l’eau. Elles viennent in extremis d’être sauvées par un rachat par l’Etat pour 8 millions d’euros, de quoi permettre à la famille de financer quelques travaux.
Claude-Patricia
13 mars 2015 @ 18:10
Ah oui, certaines régions sont « truffées » de petits manoirs, châteaux ou autre, comme aussi le département du Cher qu’un parent m’a fait découvrir, par exemple.
flabemont8
13 mars 2015 @ 10:54
Ah ! Merci , Francky , j’ai tout de suite pensé à vous en voyant ce château !
Je le trouve très élégant , et je vois qu’à diverses époques il a abrité des amours clandestines …Tout pour faire rêver !
Il ne semble pas abriter de parc ?
Francky
13 mars 2015 @ 15:48
flabemont8
Le château de Bionne a un tout petit parc qui a été réaménagé au XXe siècle.
Il est aujourd’hui bordé par une rocade, sorte de périphérique montpelliérain.
Mais se trouvant dans l’axe du domaine de la Mosson, on peut imaginer qu’au XVIIIe siècle, les deux étaient réunis par une belle allée ombragée et un parc à l’anglaise…
Claude-Patricia
13 mars 2015 @ 18:10
Merci encore à Francky!!
patricio
14 mars 2015 @ 10:06
Merci Francky, très intéressant reportage !
amitiés
patricio
Marc
15 mars 2015 @ 21:57
Installer un centre d’IVG là où il y avait avant un centre de colonies de vacances ! J’imagine que ce fut considéré comme un grand progrès !C’est sûr que les foetus avortés ne risquaient pas d’abîmer le château comme des enfants en colonie …
Martine
15 mars 2018 @ 23:57
Entre la colonie de vacances et…le centre d’IVG, ce château a été une maison maternelle à des jeunes mères célibataires étaient encore hébergées vers la fin des années 60.J’ai connu une étudiante qui y était logée avec son bébé. Destinées paradoxales de cet édifice…Dans les années 60, il avait l’air d’être au bout du monde.
Martine
16 mars 2018 @ 00:00
Lire dans le commentaire précédent » a été une maison maternelle réservée à de jeunes mères célibataires. » L’heure tardive de la rédaction de mon commentaire m’a laissé passer une phrase mal bâtie!
Corinne
26 juillet 2018 @ 21:23
Oui les IVG dans les années 1984 je connais
Isa
18 janvier 2024 @ 21:30
Moi aussi 86
Florence
6 septembre 2023 @ 05:28
Bonjour Corinne, moi aussi je connais et j’aurai besoin de vous contacter à ce sujet svp. Bonne journée.
Isa
18 janvier 2024 @ 21:30
J’ai vécu un jour horrible en 86