Les restes du roi Richard III d’Angleterre ont quitté dimanche l’Université de Leicester pour un voyage qui le conduira jusqu’à la cathédrale de Leicester où il sera inhumé au cours d’une grande cérémonie jeudi prochain officiée par l’archevêque de Canterbury et en présence de la comtesse de Wessex, du duc et de la duchesse de Gloucester.
Les restes du souverain décédé lors de la bataille de Bosworth en 1485, avaient été retrouvés en 2012 sous un parking à Leicester au moment de commencer un chantier. Le cortège funèbre s’est arrêté à Fenn Lane Farm où le roi aurait été tué au combat puis sur le champ de bataille de Bosworth. (Merci à Anne P. – Copyright photo : Radio Canada)
Marnie
23 mars 2015 @ 13:16
Je trouve que la reine aurait pu se déplacer pour la cérémonie de jeudi pour un tel événement.
Trianon
24 mars 2015 @ 09:01
même réflexion que vous
HélèneA
23 mars 2015 @ 13:52
J’ai lu dernièrement sur un journal, suite à la découverte du roi richard III, que la reine Elizabeth , était une descendante directe de ce roi.
Sachant que le seul fils de Richard III, le prince de Galles qu’il a eu avec Anne Neville, est mort vers les 12 ans, il ser.
Philippe gain d'enquin
23 mars 2015 @ 13:53
Et même « à l’heure de la mort », le pauvre prince n’a pas eu de cheval…
Gérard
24 mars 2015 @ 22:33
Mais si Philippe ce n’est pas les chevaux qui manquaient et notamment les quatre qui l’ont mené parmi les vertes prairies.
pit59
23 mars 2015 @ 14:16
Pour identifier le squelette il y a eu des tests ADN pratiqués sur deux descendants (Michael Ibsen et Wendy Duldig) de la sœur aînée de Richard III, Anne d’York.
Mais la probabilité qu’il s’agisse de Richard III était très forte : la datation au carbone 14 du squelette indiquait qu’il était mort entre 1455 et 1540, sans parler de la colonne vertébrale incurvée correspondant à la sévère scoliose dont il était atteint, et de huit blessures à la tête correspondant à l’histoire de ce roi.
Le cercueil a été réalisé par un charpentier également descendant du roi.
Francine du Canada
23 mars 2015 @ 14:46
Merci Régine et Anne P. pour cet article; qu’il rejoigne enfin sa dernière demeure. Il ne reste qu’à trouver le lieu d’inhumation de son seul fils légitime : Édouard de Middleham. FdC
Gérard
23 mars 2015 @ 15:23
Magnifique cérémonie dans sa simplicité, sa rigueur et son recueillement comme seuls les Anglais savent les organiser.
Un cercueil ans fioriture sur lequel la foule nombreuse réunie ici jette des fleurs. Une messe catholique du cardinal de Westminster, puisque nous étions avant la Réforme, mais avec la participation de l’Église d’Angleterre, le duc de Gloucester représentant la reine, l’armée, les descendants de sa sœur et de ses compagnons d’armes, une salve d’honneur devant le cercueil de ce roi dans la campagne, et une foule émue malgré la distance, malgré le temps qui s’est écoulé. Comme le dit l’un des prêtres présents en substance : c’était un roi controversé, mais c’était notre roi. Et comme aussi l’exprime un vieil habitant de la cité : c’est le moment le plus émouvant de ma vie.
Lorenz
23 mars 2015 @ 19:25
Je n’y avais pas pensé: Richard III mourut catholique! Par conséquent, je trouve regrettable qu’il soit maintenaint enterré dans une cathédrale anglicane!
Trianon
24 mars 2015 @ 09:01
exact!
Gérard
24 mars 2015 @ 15:31
Certains catholiques anglais ont fait la même réflexion.
J’espère que, malgré les enfants d’Édouard, il lui a été pardonné, mais quoiqu’il en soit sa dépouille sera tout de même mieux dans une cathédrale que sous un parking.
On songe d’ailleurs à ceux qui ont été enterrés en terre chrétienne et se retrouvent sous une mosquée ou à ceux qui ont été enterrés en terre islamisée et sont maintenant sous une église comme en Espagne parfois…
Les âmes errantes, s’il y en a, errent-elles sur les lieux où les corps ont été enterrées ?
Ceci me fait penser à une réplique dans un film, je ne sais plus lequel, où un personnage dit : « je veux être enterré dans ce coin du cimetière où je serai face à la Sainte Vierge qui domine l’église ». Son interlocuteur lui dit : « tu ne la verras pas » et il répond : « non, mais elle, elle me verra ».
Trianon
24 mars 2015 @ 22:16
joli échange et bonne répartie…je ne sais pas non plus de quel film il s’agit, mais c’est bien répondu
guewagram
23 mars 2015 @ 21:44
Oui cérémonie oecuménique digne et sobre pour un roi catholique…pré HenriVIII!
flabemont8
23 mars 2015 @ 15:26
Je trouve très émouvants les hommages rendus aux restes d’un souverain, même décédé depuis très longtemps .
Il y a une quarantaine d’années , la momie de Ramsès II est venue en France pour examens , et elle a été accueillie à sa descente de l’avion avec tous les honneurs .
Philippe gain d'enquin
23 mars 2015 @ 18:34
Honneurs dus et rendus à un chef d’Etat, en effet!
Margot
24 mars 2015 @ 08:14
About 2005 the remains of Empress Marie Feodorovna of Russia (Dagmar of Denmark) were taken to St Petersburg to be buried with her husband Emperor Alexander III. When the Danish ship with the empress’s remains sailed past Finland, several ships of Finnish Navy were along the Finnish territorial waters and fired an honorary salute to the empress. Before the Finnish independence Marie Feodorovna was also empress of Finland, and a very loved one.
Gérard
24 mars 2015 @ 15:32
Les honneurs lui furent donc rendus au Danemark, en Finlande et en Russie.
Gérard
24 mars 2015 @ 15:37
She was Empress of all the Russias and Grand Duchess of Finland,
HélèneA
23 mars 2015 @ 16:44
Je suis en ce moment très intéressée par la guerre des Deux Roses.Un DVD magnifique, qui permet de bien comprendre cette période, The White Queen qui est le condensé de 3 romans de Philippa Grégory. Nous y retrouvons Richard III jusqu’à sa mort, face à Henry Tudor.L’histoire est romancée, certes,mais les personnages des femmes comme Elizabeth Woodville , Margaret Beaufort, mère d’Henry VII et Anne Neville épouse de Richard III sont très attachants.
Pauline
24 mars 2015 @ 06:49
HeleneA
merci pour cette information qui m’intéresse vraiment, c’est noté.
Tonton Soupic
23 mars 2015 @ 20:25
Moi aussi j’ai doré la Guerre des Rosses. Michael Douglas et Catherine Tudor sont excellents. Mais je n’ai jamais su vraiment quel roi jouait Danny de Vito.
Gérard St-Louis
23 mars 2015 @ 20:47
Sachez que les dernier des Plantagenets est un canadien qui vit depuis peu à Londres. C’est grâce à son bagage génétique qu’ils ont pu faire le lien avec Richard III. Ce messieur, un humble menuisier a construit de ces mains le modeste cercueil dans lesquels les reste du roi ont été déposés. Il me semble toutefois qu’il aurait dû être enterré dans une cathédrale catholique plutôt qu’anglicane.
Gérard
25 mars 2015 @ 11:43
Ah voilà une excellente idée d’avoir demandé à ce descendant de construire le cercueil !
Maguelone
23 mars 2015 @ 20:47
Anne Neville a-t-elle été empoisonnée par son époux Richard III et quelle fut la cause de la mort de leur fils Edouard de Middleham ? Merci à qui voudra bien me répondre.
Marquise
24 mars 2015 @ 13:55
Il y eut des rumeurs à ce sujet, disant que Richard avait fait empoisonné sa femme pour épouser sa nièce Elisabeth d’York, future épouse de Henri VII et mère du fameux Henri VIII. Cependant, Anne Neville est probablement morte de tuberculose.
A propos de leur fils, on ne sait rien d’autre à part le fait qu’il est mort « subitement » à l’âge de 10 ans, plongeant ses parents dans un immense chagrin.
Après la mort de leur fils, ils adoptèrent leur neveu Edouard Plantagenêt et Richard en fit son héritier. A la mort de son épouse et à cause de la « faiblesse d’esprit » du jeune Edouard, le roi nomma un nouvel héritier, John de la Pole qui était un autre de ses neveux.
La suite de l’histoire est connue, Richard fut tué à la bataille de Bosworth et c’est Henri Tudor qui s’installa sur le trône d’Angleterre, créant une nouvelle dynastie et mettant ainsi un point final à la Guerre des Deux Roses.
Marquise
24 mars 2015 @ 13:57
« fait empoisonneR » … désolée!
Gérard
24 mars 2015 @ 17:53
Enfant de petite santé Edward, né au château de Middleham, prince de Galles, est mort le 31 mars ou le 9 avril 1484, à l’âge de dix ans, l’année précédant celle de la mort de son père au combat, peut-être de la tuberculose ; on a pensé qu’il aurait pu être enterré dans l’église de Sheriff Hutton, dans le Yorkshire, mais le gisant qui aurait pu lui correspondre et qui lui a été longtemps attribué n’est sans doute pas le sien.
Il n’a pas assisté au couronnement de ses parents à l’abbaye de Westminster le 6 juillet 1483, peut-être en raison de sa faible composition et il resta dans le Yorkshire.
Edward mourut peut-être de la tuberculose et beaucoup pensèrent que c’était une punition du ciel pour l’usurpation de son père et la disparition l’année précédente des deux jeunes fils d’Édouard IV, le frère de Richard III. Mais The Croyland Chronicle rapporte ainsi l’événement :
« Toutefois, peu après il a été vraiment vu combien vaines sont les pensées d’un homme qui veut assurer son succès sans l’aide de Dieu. Ainsi le mois d’avril suivant, en un jour pas trop éloigné de l’anniversaire du roi Édouard [le 28 avril], ce fils unique, dans lequel tous les espoirs de la succession royale, fortifiée par tant de serments, étaient placés, fut saisi par une maladie qui fut de courte durée mais dont il mourut au château de Middleham, dans l’année de notre Seigneur 1484, et le premier du règne dudit roi Richard. En entendant cette nouvelle à Nottingham, où ils résidaient alors, vous auriez pu voir son père et sa mère dans un état proche de la folie du fait de leur douleur soudaine. »
Cette chronique a été écrite en latin à l’abbaye bénédictine de Croyland à la fin du XVe siècle par un auteur que l’on appelle Ingulph ou Ingulf de Croyland ou aujourd’hui le Pseudo-Ingulf, qui aurait été un docteur en droit canon membre du Conseil d’Édouard IV et familier de la Cour de Richard III, dont certains pensent qu’il était John Russell, évêque de Lincoln, qui fut chancelier de Richard, à moins que l’auteur n’ait été un moine de l’abbaye effectivement, qui aurait connu un certain nombre de secrets.
Le monument au nord-est de l’église de Sainte-Hélène et de la Sainte-Croix à Sheriff Hutton, où subsistent les ruines d’un château des Neville, présente l’effigie en albâtre usée par le temps, l’humidité, le gel, d’un enfant d’une dizaine d’années portant une longue robe avec une ceinture et une couronne ou un chapeau. C’est un cénotaphe. On a pensé à Édouard à cause d’une petite pièce de vitrail du XVe siècle au-dessus de la tombe qui représente le soleil en splendeur, un emblème de la maison d’York. Cependant s’il a pu être enterré dans cette église ce fut plus vraisemblablement à l’opposé, du côté sud, dans la chapelle ancestrale des Neville, la famille de sa mère.
Récemment on a émis l’hypothèse que ce gisant serait celui d’un membre de la famille Neville mais d’une date antérieure. Le style rappelle des tombeaux des années 1420 et le style d’un atelier qui avait fermé à l’époque de la mort du jeune prince depuis longtemps. On a pensé que le tombeau était celui de Ralph Neville mort vers 1436. Cependant un blason qui figure sur un cénotaphe porte une croix héraldique en relief qui n’est pas la croix de Saint-André des Neville, et qui ne devrait pas non plus figurer sur les armes des princes de Galles.
La première mention de ce tombeau est tardive et date de 1623 et à cette époque-là les armoiries Neuville y avaient été lues mais les blasons sont aujourd’hui illisibles. La tradition orale rapportait que le roi et la reine seraient allés de Nottingham à Sheriff Hutton dès l’annonce de la mort et qu’on aurait porté le corps de leur fils au-devant d’eux, mais d’après les chroniques ils sont allés à York puis à Middleham. Observation étant faite que Sheriff Hutton et Middleham sont toutes les deux un peu au nord d’York mais sur deux routes différentes.
D’autre part la Croyland Chronicle et le Rôle Rouss contemporain disent que le prince est mort et a été enterré à Middleham. Le château de Middleham était également aux Neville mais il servait de quartier général au roi Richard.
Maguelone
25 mars 2015 @ 00:03
Merci beaucoup à Marquise et vous Gérard d’avoir pris le temps d’apporter des réponses à mes questions et quelles réponses ! Un bonheur de vous lire.
Gérard
25 mars 2015 @ 11:44
Vous êtes trop gentille.
Gérard
26 mars 2015 @ 18:46
On a évoqué dans le passé effectivement diverses maladies et spécialement la tuberculose, le cancer ou un influenza, dont aurait souffert la reine Anne Neville et on y a pu voir une des raisons de sa relative infertilité puisqu’elle eut un seul enfant. Mais la thèse du poison fut également évoquée notamment par les détracteurs de son époux. La tuberculose selon la dernière étude publiée serait la maladie la plus vraisemblable bien qu’on ait été surpris par la soudaineté du décès. La Croyland Chronicle rapporte que la reine ne présentait pas de signes de maladie en 1484 mais qu’elle tomba malade juste après Noël et qu’elle déclina en 12 semaines ce qui pourrait correspondre à une tuberculose pulmonaire qui est la plus commune. Peut-être l’affection a-t-elle pu atteindre plus facilement l’organisme affaibli de la reine du fait de la mort de son fils. Il a également été fait observer qu’en Hongrie au XIIe siècle on traitait parfois la tuberculose avec des médicaments à base de mercure ou d’arsenic qui pouvaient accélérer la mort. Après le déclenchement de la maladie de sa femme Richard se tint relativement éloigné d’elle, ce qui pouvait correspondre à la demande de ses médecins, mais il avait aussi beaucoup d’autres préoccupations. Le jour de la mort d’Anne le 16 mars 1485 il y aurait eu une éclipse de soleil qui fut interprétée comme la chute future du roi. Il y eut effectivement une éclipse ce jour-là, totale surtout sur le centre de la France, la Suisse, le sud de l’Allemagne, l’Autriche, la Slovaquie, l’Ukraine, ainsi que sur le nord de l’Amérique du Sud.
Après la mort d’Anne pour faire taire les soupçons que certains avaient d’un remariage du roi avec sa nièce la princesse Elizabeth d’York, qui était d’ailleurs très proche d’Anne, et dont on pouvait penser qu’elle pourrait lui donner plusieurs enfants car sa mère en eut douze, le roi fit se retirer la princesse au château de Sheriff Hutton. Mais il avait solennellement déclaré un peu après qu’il n’avait aucune intention de l’épouser ni d’épouser qui que ce soit d’autre (il avait été sollicité pour une alliance avec Johanna, princesse de Portugal, laquelle repoussa d’ailleurs tous les partis, notamment le roi des Romains Maximilien Ier du Saint-Empire puis Charles VIII de France et se consacra à Dieu ; elle a été béatifiée). Richard dit en effet qu’il avait encore beaucoup trop de chagrin de la mort de la reine. Le peuple aussi était très attaché à cette reine qui était la dernière fille vivante de Warwick, le faiseur de rois (Kingmaker). La reine fut inhumée à Westminster à la droite du maître-autel sans monument mais à cet emplacement-là il aurait été difficile d’en mettre un. Il est vrai aussi que le roi eut peu de temps et de loisir pour s’en occuper.
Il semblerait cependant qu’il y avait autrefois là une plaque de bronze au sol. Une inscription commémorative a été placée en 1960.
Elizabeth d’York épousa l’année suivante le nouveau roi Henri VII Tudor et devait être la mère d’Henri VIII.
Maguelone
27 mars 2015 @ 20:32
Merci Gérard de ces nouvelles précisions concernant Anne Neville. Il plaît à mon romantisme de croire qu’elle est décédée de tuberculose (si jeune !) et que Richard III en éprouva beaucoup de chagrin …
Gérard
29 mars 2015 @ 15:57
Oui Maguelone un personnage complexe !
COLETTE C.
23 mars 2015 @ 21:04
Tout cela est très émouvant, si l’on considère le nombre de siècles qui nous séparent du décès de ce Roi.
Jean Pierre
23 mars 2015 @ 21:16
Je trouve cela un peu fort de café quand même ! Qui pense aux enfants d’Edward ? C’est comme si Harry zigouillait le petit George, lui rendrait-on les honneurs en l’an 2500 ?
Lorenz
24 mars 2015 @ 14:00
Mais oui, évidemment! Il aurait sauvé le Royaume-Uni et tous les autres royaumes du Commonwealth des pefides Middleton :)
Marnie
25 mars 2015 @ 00:38
Excellent Lorenz :-D !
candy
24 mars 2015 @ 08:49
Incroyable cette histoire mais émouvante ; j’ai vu la « tombe avec les restes de ce roi » ; il fait partie de l’histoire d’Angleterre et c’est fascinant de savoir qu’il va enfin reposer en paix
bernadette
24 mars 2015 @ 09:09
N’est ce pas lui qui avait fait assassiner ses deux neveux ? Il y a un tableau à ce sujet… ou peut être je confonds avec un autre souverain ?
Claudia
24 mars 2015 @ 17:43
On pourrait presque assimiler le temps passé sous un parking à sa période de purgatoire, avant de regagner le paradis, tellement ce roi a commis de crimes. ! Le temps a bien passé aujourd’hui on lui rend les hommages dus à un personnage resté dans l’histoire.
Cosmo
25 mars 2015 @ 10:24
Richard III ne fut sans doute pas le monstre décrit par Shakespeare mais il ne fut pas non plus un grand roi et la disparition de ses neveux, « Les enfants d’Edouard », reste un mystère. N’ayant régné que deux ans, il ne doit sa gloire qu’au dramaturge à l’absence d’un cheval au moment fatal.
Cet enterrement en grande pompe est en réalité le couronnement de la science car quels qu’aient été les mérites de Richard III, c’est la fantastique recherche et son résultat qui sont ici honorés.
kalistéa
25 mars 2015 @ 10:48
Voilà un monarque qui aura attendu bien longtemps ses obsèques!
Gérard
25 mars 2015 @ 12:07
Il y a quelques années on rechercha, et on retrouva, les restes de César Borgia sur le pas d’une église, l’église Santa Maria de Viane en Navarre. C’est dans cette église qu’il avait été inhumé mais devant l’ampleur de ses crimes il fut plus tard décidé de déplacer sa dépouille, afin que chacun puisse lui marcher dessus, juste à l’extérieur de l’église. Certains demandèrent pendant longtemps qu’on lui réservât un meilleur sort. Alors qu’approchait le 500e anniversaire de sa mort brutale l’archevêque autorisa la recherche de son corps, on le retrouva, on analysa les restes, on fut convaincu que c’était les siens et on le plaça à nouveau à l’intérieur de l’église, c’était le 11 mars 2007, la veille de ce 500e anniversaire. Certains s’étonnèrent encore et ils objectèrent notamment que César ayant renoncé au cardinalat n’avait pas vocation à reposer dans une église mais l’archevêque de Pampelune Mgr Fernando Sebastian Aguilar déclara: « quoiqu’il ait fait, il mérite d’être pardonné maintenant ».
aubert
25 mars 2015 @ 17:33
Revoilà ce bon cardinal Aguilar qui soigne aussi bien l’homosexualité que son hypertension.
Gérard
26 mars 2015 @ 18:56
Oui c’est vrai il n’est plus l’archevêque de Pampelune mais archevêque titulaire depuis la même année 2007 et il est cardinal depuis 2014. Il avait effectivement comparé l’homosexualité à son hypertension.…
bernadette
26 mars 2015 @ 09:48
Je suis de l’avis de Jean Pierre : s’il a vraiment fait tuer ses neveux, pourquoi rendre les honneurs à un criminel ? et pourquoi la Famille Royale est elle représentée ? Je suppose qu’elle n’a pas cautionné ses actes, même s’ils remontent au 15ème siècle ?
Dans un cas comme celui-ci, une inhumation discrète aurait été préférable.
Gérard
26 mars 2015 @ 19:51
La famille royale était représentée parce qu’il était roi. Après tant de siècles les fautes qu’il a pu commettre ne changent rien au fait qu’il a été roi.
Mais de plus la reine dans son message dit :
« La réinhumation du roi Richard III est un événement de grande signification nationale et internationale.
Aujourd’hui nous reconnaissons un roi qui vivait dans des temps tumultueux et que sa foi chrétienne a soutenu dans sa vie et dans sa mort.
La découverte de ses restes à Leicester a été considérée comme l’une des plus importantes découvertes archéologiques de l’histoire de ce pays. Le roi Richard III qui est mort à l’âge de 32 ans en 1485 pendant la bataille de Bosworth, reposera maintenant en paix dans la cité de Leicester au cœur de l’Angleterre.
Je garde en mémoire ma visite à la cathédrale de Leicester en 2012 et je me réjouis que les travaux qui avaient été programmés aient été achevés à temps pour le service de réinhumation. J’envoie mes sincères remerciements à l’Université de Leicester, aux membres de l’Église et aux autres autorités de Leicester qui ont rendu tout ceci possible.
Elizabeth R.
26 mars 2015 ».
On ne saura vraisemblablement jamais qui est à l’origine de la disparition et de la mort des enfants de la Tour mais Richard III a toujours fait figure de principal suspect car le crime aurait pu lui profiter (c’est l’inverse qui se produisit) et même s’il n’était pas coupable il était responsable d’eux puisqu’il les avait sous sa garde.
Le roi eut une foi anxieuse et il faut lire à cet égard l’homélie du cardinal Nichols, archevêque de Westminster, dimanche à la cathédrale de Leicester, qui a peut-être inspiré le message de la reine puisqu’elle lui fut sans doute soumise ; dans cette homélie le cardinal qui prie pour le roi rappelle aussi son souci du bien public et de réformes : http://www.catholicherald.co.uk/news/2015/03/23/cardinal-nichols-prays-for-repose-of-richard-iiis-soul/.
Le cardinal disait notamment : « Il était un enfant de la guerre, pendant un certain temps un réfugié en Europe et il alla de place en place toujours à la recherche de sécurité et de protection ». Il rappelle qu’à 17 ans il entra dans la vie publique qui était alors une vie de lutte sans merci.
« Nous prions pour lui aujourd’hui comme ceux qui ont prié pour lui au moment de sa mort en 1485, ceux dont les cœurs n’ont pas été remplis de la vengeance de la victoire ou de la haine de l’ennemi. Parmi ceux qui ont prié pour lui était alors la communauté des frères franciscains, près d’ici donc, qui l’ont sûrement enterré avec les prières requises, même si ce fut aussi à la hâte ».
Gérard
27 mars 2015 @ 17:12
Il n’est pas mal non plus que le duc de Gloucester (Richard, 10e duc, cinquième création) ait été présent aux obsèques de Richard qui fut duc de Gloucester (3e duc, troisième création) et que l’actuel duc patronne la Société Richard III.
On se souvient que Perkin Warbeck qui ressemblait beaucoup à Édouard IV prétendit être son deuxième fils Richard de Schrewsbury, duc d’York, dont l’assassin aurait eu pitié contrairement à son frère aîné Édouard V. Il fut reconnu par sa tante supposée Marguerite d’York, duchesse de Bourgogne douairière et veuve du Téméraire et il mena campagne contre Henri Tudor, Henri VII, il fut fait prisonnier et après une évasion de la Tour de Londres fut pendu le 23 novembre 1499.
Il avait fait sa confession. Il était Perkin ou Pierre Warbeck, de Tournai dans les Flandres. Sa généalogie a été retrouvée. Il aurait fréquenté un agent financier qui avait bien connu Édouard IV puis Richard III et qui aurait été frappé de sa ressemblance. Mais la confession était-elle sincère ? Par ailleurs Henri VII obtint aussi la confession d’un chevalier anglais James Tyrrell qui reconnut sous la torture avant d’être décapité, avoir étouffé sous un matelas Édouard V et son frère Richard à la Tour en 1483. Malgré ce qui a été rapporté par Thomas More et par Shakespeare on ne peut être certain de la véracité de cette confession. Sir James était très dévoué à Richard III. Il précisa qu’il ne savait pas où étaient les corps des enfants.
On ne sait si les restes d’enfants qui ont été trouvés en 1674 à la Tour de Londres et qui sont à l’abbaye de Westminster depuis Charles II, qu’on a donc pensé être ceux des princes de la Tour, étaient bien les leurs. Un examen de légistes en 1933 ne permit pas de faire la lumière et par la suite la maison royale refusa tout test ADN. On avait trouvé par ailleurs en 1789 sous la chapelle Saint-Georges de Windsor dans une crypte annexe de celle d’Édouard IV et de la reine Elizabeth Woodville des cercueils d’enfants qu’on pensa être ceux de George, premier duc de Bedford, mort à deux ans et de sa sœur, Mary d’York, morte à 14 ans, tous deux enfants d’Édouard IV. Mais on trouva aussi à proximité dans les années 1811-1813, deux cercueils étiquetés comme étant précisément ceux de ce George et de cette Mary.
À la fin des années 1990 il a fallu procéder à des travaux et une autorisation fut demandée pour examiner les deux cercueils de plomb non identifiés dans la tombe qui héberge également les cercueils des deux enfants d’Édouard IV. Le consentement de la reine était requis pour ouvrir un tombeau royal mais on préféra ne rien demander et laisser le mystère planer. En 2012 après la découverte de Leicester on demanda à la reine l’autorisation d’ouvrir les deux cercueils mais la reine ne l’accorda pas.
Arrieta
17 février 2016 @ 13:15
Ahhhhhhhhh
Arrieta
17 février 2016 @ 13:52
Je reprends après mon essai de bonne réception ci-dessus.
Il nous faut relativiser les choses avec Richard III qui a beaucoup eu à sa charge par ses ennemis et détracteurs ou par des gens honnêtes comme Thomas More (enfant lors de la mort du roi maudit) qui eut ses informations par son maitre premier le bishop d’ély John Morton (qui aurait aimé une promotion par son contemporain roi Richard) qui aimait les pots de vin alors que R3 combattait toute corruption. Pour meilleure justice, il faut aussi instruire son cas à décharge en même temps. Même Louis XVI traducteur des écrits en anglais d’Horace Walpole avait conclu que la postérité avait été injuste avec Richard the Third. Par ailleurs son fils Louis XVII avait eu un sort bien plus horrible les (maltraitance et mort lente dans un cachot) que les deux princes mis dans tour pour leur sécurité mais disparus sans laisser de traces, tour alors résidence royale avant les Tudors qui l’ont transformée en prison. Personne n’a maudit qui que ce soit pour le jeune enfant Louis XVII.
Arrieta
17 février 2016 @ 14:59
La dynastie des Tudors a noirci sa réputation et bien sûr Shakespeare dont les revenus dépendaient de la reine Élisabéthaine a écrit une pièce géniale que pour son génie d’auteur de théâtre.
Par, la dynastie directe des Tudors n’a pas perduré plus de 120 ans, à croire aussi que la justice divine a eu à régler leur compte faute d’héritiers, aussi bien mâles.
Certains historiens du XVIIe après la fin des Tudors lancastriens, ont effectué des recherches sur le règne de R3 et se sont déjà posés les bonnes questions. A savoir pourquoi un soi-disant méchant roi plusieurs fois meurtrier avait pourtant fait de bonnes lois en faveur du petit peuple ? Il leur est apparu un règne de bon roi prometteur en ce court laps de temps de deux années, malgré qu’il eut à passer beaucoup de son temps à déjouer les complots contre sa personne. Bon administrateur et bon soldat, il fut aimé des gens du Nord du pays qui avaient été sous son administration seigneuriale avant royale. Ils gardèrent de lui un bon souvenir et certains de ses fidèles se soulevèrent contre l’avènement d’Henry Tudor. Richard a eu une mort vaillante sur le champ de bataille mais finalement conclue en assassinat selon les blessures subies. En ces temps troubles de la guerre dynastique des deux roses se succédant alternativement lancastriens et yorkistes, tout changement intempestif de roi provoquait instabilité dans le royaume. Henry VII avait arraché la couronne à Richard III, contrairement à ce dernier qui avait saisi l’opportunité du trône car le jeune roi mineur Edouard V non encore couronné avait été déclaré illégitime par le Parlement anglais à cause de bâtardise. Il y aurait eu encore un obstacle pour Richard à accéder au trône en la personne d’Édouard de Warwick fils de son frère aîné George de Clarence, s’il n’eut pas été écarté de la succession par le roi Edouard IV (le grand frère aîné des 3) pour cause de trahison de George de Clarence envers le roi son frère Édouard IV. Pourtant, Richard roi ensuite, son fils légitime décédé, avait songé à rétablir dans ses droits successoraux Édouard Warwick, tout en songeant aussi à John de La Pole Lincoln.