Situé à proximité de Nîmes et d’Avignon, le duché d’Uzès est le plus ancien et le premier Duché Pairie de France dont Jacques de Crussol d’Uzès, 17e duc d’Uzès est l’héritier. La vicomté d’Uzès fut érigée en Duché par Charles IX en 1565. Il devint ensuite Duché-Pairie en 1572.
Ce titre fut attribué à Emmanuel Ier de Crussol, 3e duc d’Uzès, par Louis XIII en 1632, après la mort de l’un des plus grands seigneurs de l’époque, le duc de Montmorency. A la Cour, seul le Duché de la Trémoille créé en 1563 – éteint en 1933 – avait alors rang sur lui.
Cette place au sommet de la hiérarchie nobiliaire conférait au duc d’Uzès une prépondérance sur tous les seigneurs du royaume. Dans les cérémonies, il venait aussitôt les princes du sang, à la droite du roi. A partir du XVIIe siècle, les charges des ducs d’Uzès les obligeaient à être présents à la Cour auprès du roi. Ils revenaient à Uzès périodiquement ou bien s’y retiraient après s’être démis de leurs charges en faveur de leur fils aîné.
Vue imprenable sur la ville d’Uzès depuis le haut du donjon. Le duché, fièrement campé au sommet de la ville d’Uzès, fut construit sur un ancien camp romain. Construit à l’origine dans un but défensif, il n’eut pas à souffrir d’assauts ou de sérieuses destructions lors des guerres de religion mais il fut le théâtre, sous la Révolution Française, d’un véritable saccage : un marchand de biens commença à vendre mobilier, cheminées, décors et pierres. L’opération se révélant peu rentable, le Duché fut acheté par quatre familles d’Uzès qui le louèrent au collège de la ville. En 1824, il fut racheté par le duc d’Uzès qui engage des travaux de réfection dix ans plus tard. Il restaura notamment les toitures, la chapelle, et le caveau familial.
Son fils Emmanuel de Crussol (1840-1878), 12e duc d’Uzès, épousa Anne de Rochechouart de Mortemart (1847-1933), la plus célèbre des duchesses d’Uzès qui défraya maintes fois la chronique. Descendante de la Veuve Clicquot, elle avait la passion des arts, écrivant des poèmes et pratiquant la sculpture avec talent. Femme de caractère, elle s’engagea politiquement. Elle milita pour les droits et l’émancipation des femmes.
Ce fut la première femme à obtenir le permis de conduire… ainsi qu’une amende pour excès de vitesse en 1889, au volant d’une Delahaye qu’elle conduisait à 15km/heure dans le bois de Boulogne. Elle séjourna finalement assez peu au Duché d’Uzès, préférant Paris et ses châteaux de Bonnelles et de La Celle-les-Bordes, près de Rambouillet, où elle s’adonnait à sa passion pour la chasse.
Son train de vie et ses engagements financiers malheureux, notamment son soutien à la campagne du général Boulanger, écornèrent sérieusement sa fortune. Elle fit rapatrier à Paris nombre de meubles du Duché destinés à la vente, laissant celui-ci à l’abandon. Son fils, Louis-Emmanuel de Crussol, fut contraint de louer le château à l’Education Nationale qui y installa un collège.
Les obligations d’entretien ne furent pas tenues, le château subit des détériorations sur ses façades. En 1954, le duc d’Uzès revendit le Duché au marquis de Crussol, son cousin germain. Ce dernier ouvrit le château à la visite et il entreprit des travaux de restauration, poursuivis jusqu’à ce jour par le 17e duc d’Uzès.
Très sensible à la conservation du château ducal, en tant que propriétaire, Jacques de Crussol (ici peint par Yves Millecam) maintient l’ouverture du Duché au public et va même beaucoup plus loin dans sa mission de conservation d’un héritage pluriséculaire en finançant de très importants travaux de rénovation (peintures, éclairages, conduits d’eau et sécurité) mais aussi de reconstitution des décors et des collections. Sur les extérieurs, les façades ont été dégagées des camouflages d’enduits et de béton opérés par les précédents locataires.
Le dernier grand chantier a été la restauration de l’Aile Renaissance. L’intérieur n’est pas en reste : de nouvelles salles ont été ouvertes au public et le mobilier s’enrichit régulièrement. Le Duché d’Uzès est l’un des rares exemples de châteaux privés à faire l’objet d’une restauration complète. « Uzès et son duché sont liés dans l’histoire comme ils sont soudés dans ce périmètre de sauvegarde et dès lors je ressens ma mission comme un des éléments majeurs dans la réhabilitation de cet ensemble architectural unique en France » explique Jacques de Crussol.
Le caractère unique de cet ensemble se remarque dès la cour d’honneur qui présente un véritable résumé de l’architecture française. Ici, à gauche, la tour Bermonde du XIIe siècle, probablement la plus vieille tour de la ville, exemple caractéristique de la tour-donjon médiévale. Le sommet de la tour date du XIXe siècle. Au centre, l’aide Renaissance (XVIe siècle) récemment restaurée. A droite, la chapelle édifiée au XVe siècle.
Cette remarquable façade, plaquée sur un mur médiéval, est typique de la Renaissance. Elle présente la superposition classique des ordres architecturaux doriques, ioniques et corinthiens. Les frontons sont successivement brisés et en arc-de-cercle, un thème architectural courant dans cette région que l’on retrouve également dans le temple de Diane à Nîmes. Le dessin de cette façade est attribué à Philibert Delorme, célèbre architecte de la Renaissance notamment à l’origine du Palais des Tuileries à Paris. Cette façade fut commandée par Antoine de Crussol, 1er duc d’Uzès.
Bas-relief posé au XIXe siècle figurant les armes des ducs d’Uzès. On y lit la devise « Ferro non aura » (Tout par le fer, rien par l’or) qui traduit la vocation de cette illustre famille qui combattit pour le roi sur tous les champs de bataille, quelques fussent les revers de fortunes.
La chapelle est de style gothique flamboyant. Elle a été profondément restaurée au XIXe siècle. Le premier étage de la chapelle est occupé par l’oratoire privé de la famille du duc d’Uzès. Il est orné d’une somptueuse décoration néogothique en trompe-l’œil. A l’extérieur, sa haute toiture est couverte de tuiles vernissées à la bourguignonne, présentant sur son côté nord les armoiries de la Maison d’Uzès (voir deuxième photo).
L’un des salons de l’appartement ducal dont la décoration est consacrée aux portraits des ducs et duchesses d’Uzès. Il abrite des meubles Renaissance. Sur le piano, les photos des ducs d’Uzès et de leur famille au XXe siècle.
Le Grand Salon Bleu est certainement la plus belle pièce du château ducal. D’époque Louis XV, il est orné de gypseries, de quatre cheminées d’angle en marbre de Carrare et d’une collection de vases blancs et bleus en porcelaine de Chine montés en bronze. Il présente également une console offerte par la reine Marie-Antoinette. Le tapis de la Manufacture des Gobelins présentant les armoiries de la Maison d’Uzès est une commande de l’actuel duc d’Uzès.
La Chambre Jaune dite « Chambre de l’Ambassadeur de Turquie » expose une collection de souvenirs, tableaux et sculptures relatifs à Anne de Rochechouart de Mortemart, duchesse d’Uzès.
Le Duché jouit également d’une cave presque millénaire et de jardins. Quant aux appartements privés de la famille du duc d’Uzès, ils occupent deux ailes du château construites au XVIIe et XVIIIe siècle. (Article et photos d’Alexandre Cousin.)
Informations pratiques : Le Duché – Place du Duché 30700 UZES
Ouvert tous les jours sauf le 25 Décembre – Du 1/09 au 30/06 de 10h à 12h et de 14h à 18h – Du 01/07 au 31/08 de 10h à 12h30 et de 14h à 18h30
Photo d’accueil : Jacques de Crussol d’Uzès, 17e duc d’Uzès, entouré de son épouse la duchesse d’Uzès née Alessandra Passerin d’Entrèves et Courmayeur et de ses deux fils, l’actuel propriétaire du Duché d’Uzès. (copyright photo Yves Badi).
jul
13 janvier 2016 @ 05:57
Merci pour ce beau reportage !
marielouise
13 janvier 2016 @ 07:23
Superbe! Merci!
Une charmante ville Uzès…hors saison!
ml
septentrion
13 janvier 2016 @ 07:38
Bonjour
Aie! Aie! les défenses…
La façade rénovée est très belle.
Charlanges
13 janvier 2016 @ 08:55
Il faut remercier le duc d’Uzès de savoir ainsi maintenir !
MEYER
13 janvier 2016 @ 10:02
Très agréable visite de cette demeure hors du commun.
Nathetvoila
13 janvier 2016 @ 10:19
La ville d’Uzès en elle-même est très jolie et mérite largement le détour! J’ai eu la chance d’avoir un mariage dans le duché, déjeuner dans les jardins entre autres: un moment délicieux ! Cet endroit est magnifique !
Pierre-Yves
13 janvier 2016 @ 10:24
Quand on parcourt la campagne environnante, on voit de loin se dresser les tours du château ducal et la tour Fenestrelle.
Uzès est une jolie petite cité, qui regorge de beaux bâtiments. L’été, le marché de la place aux Herbes est saturé de monde. La seule solution est d’y aller vers 8h du matin. C’est en tout cas ce que me dicte mon expérience de la chose.
Jean Pierre
13 janvier 2016 @ 11:44
En sortant du marché, acheter son vin au Suisse d’Alger.
Roxane
13 janvier 2016 @ 10:25
Je me souviens des photos de leur mariage dans Point de Vue ! Je ne trouvais Jacques pas beau du tout… :-) … contrairement à la jeune et jolie Alessandra. Mais très sympathiques tous les deux.
J’ai eu l’occasion de visiter le Duché il y a une 10aine d’années. Très belle visite. Uzès est une ville intéressante et charmante.
Merci pour le reportage.
Ogier le Danois
13 janvier 2016 @ 23:10
« Je ne trouvais Jacques pas beau du tout… :-) »
Pour chaque observation obtuse il y a une sage citation de Proust:
« Sans doute c’est d’une façon anonyme, sans distinction d’individualité, qu’on demeure le duc d’Uzès. Mais la couronne ducale en tient quelque temps ensemble les éléments, comme ceux de ces glaces aux formes bien dessinées qu’appréciait Albertine, tandis que les noms de bourgeois ultra-mondains, aussitôt qu’ils sont morts, se désagrègent et fondent, « démoulés ». Nous avons vu Mme de Guermantes parler de Cartier comme du meilleur ami du duc de La Trémoïlle, comme d’un homme très recherché dans les milieux aristocratiques. Pour la génération suivante, Cartier est devenu quelque chose de si informe qu’on le grandirait presque en l’apparentant au bijoutier Cartier, avec lequel il eût souri que des ignorants pussent le confondre ! »
padraig
13 janvier 2016 @ 10:35
Jacques de Crussol duc d’Uzés est un proche de Monseigneur le comte de Paris, dont il était le témoin de mariage à Arcangues en compagnie de la duchesse de Ségorbe née Maria da Gloria d’Orléans-Bragance et du comte Paul de la Panouse.
Antoine
13 janvier 2016 @ 10:42
Très intéressant, merci ! Elégant ensemble qui abrite la fleur des pois de la noblesse française. A visiter absolument (sans compter que la ville est également très pittoresque).
adriana
13 janvier 2016 @ 11:15
je fais mien votre commentaire !!! bon mercredi à tous
France
9 juillet 2017 @ 22:56
Magnifique car ils savent très bien décorer ,restaurer avec beaucoup de goùt. Ceci procure un vrai plaisir aux visiteurs.
mary71
13 janvier 2016 @ 11:05
ce reportage donne envie d’un déplacement dans la région.
Guyard
13 janvier 2016 @ 11:17
Ascendance du duc actuel : http://geneanjou.blog.lemonde.fr/2013/09/14/duc-pair-de-france-uzes/
Caroline
13 janvier 2016 @ 12:55
Merci pour ce très beau reportage-photos! A visiter ce chateau au cours de notre promenade en Provence!
J’ai visité les arènes de Nimes et le Palais des Papes à Avignon. C’est fort dommage que je ne connaissais pas l’existence de ce beau chateau!
Gérard
16 janvier 2016 @ 20:06
Bon c’est pas tout à fait en Provence mais en Languedoc mais c’est à côté.
Gérard
16 janvier 2016 @ 20:06
Nîmes aussi…
Francois
13 janvier 2016 @ 13:10
Merci pour ce reportage
Félicitations au Duc d’uzes
Maintenir entretenir et de cette façon un chateau il faut vraiment en avoir
le courage
La fameuse duchesse d’Uzes petite fille de la veuve Cliquot qui sous la troisième
république finança la campagne du general Boulenger avait en sa possession une
fortune absolument colossale
Mais à la fin de sa vie celle ci etait bien écornée hélas
Et le chateau d’Uzes n’était pas sa première préoccupation
Il existe une tres bonne biographie de la Duchesse écrite il doit y avoir une trentaine
d’années à la librairie académique Perrin
Antoine
14 janvier 2016 @ 10:39
La biographie, François, est de Patrick de Gmeline, en 1987, avec d’intéressantes photos.
Francois
14 janvier 2016 @ 16:09
Merci je n’arrivais pas à m’en souvenir
J’ai le livre mais pas sous la main
Danielle
13 janvier 2016 @ 13:49
Un beau château, félicitations au duc d’Uzès de le maintenir en état.
Je crois que ce couple habite Paris, dans quel domaine le duc travaille t il ?
Corentine
13 janvier 2016 @ 14:13
Reportage très intéressant, un vrai plaisir, merci beaucoup
Charles
13 janvier 2016 @ 15:07
Magnifique demeure.
Le duc d’Uzès est un fidèle de la Maison de France
Philibert
13 janvier 2016 @ 15:08
Régine, le troisième paragraphe contient une phrase à laquelle il manque manifestement un morceau : » Dans les cérémonies, il venait aussitôt les princes du sang, à la droite du roi ».
Pourriez-vous compléter ?
Bertrand de Rimouski ( Canada )
13 janvier 2016 @ 16:03
Quelqu’un peut-il m’expliquer ceci : En 1954, le duc d’Uzès revendit le Duché au marquis de Crussol, son cousin germain. Ce dernier ouvrit le château à la visite et il entreprit des travaux de restauration, poursuivis jusqu’à ce jour par le 17e duc d’Uzès.
Est-ce qu’en achetant le Duché , le marquis devint Duc ?
Guyard
14 janvier 2016 @ 09:17
Non, en achetant une seigneurie on ne devient pas noble et seigneur. Les titres suivent une succession indiquée par les lettres patentes de création : le plus souvent de mâle en mâle par les mâles et selon le droit d’ainesse. Le titre est attaché à la personne. Les seigneuries sont elles des biens fonciers qui sont vendables.
Antoine
14 janvier 2016 @ 11:19
Mais non, Bertrand, il était déjà destiné à le devenir après la mort de son cousin. L' »achat » du duché procède certainement d’un arrangement de famille : en France, les droits de succession entre cousins sont confiscatoires. Dans les familles où l’on pratique la déclinaison des titres, le fils aîné d’un duc est marquis. A la mort de son père, il devient duc et son fils aîné devient marquis. Dans ce cas-là, c’est un titre d' »attente ». Pour répondre à Simone, le duc d’Uzès est « chef de la maison de Crussol » et son patronyme complet est de Crussol d’Uzès. Le tout pour faire simple, car dans d’autres familles ducales l’héritier porte un autre titre (par exemple le fils aîné du duc de Noailles est le duc d’Ayen qui, s’il a un fils, est le marquis de Noailles, donc dans ce cas le petit-fils du duc chef de maison).
Bertrand de Rimouski ( Canada )
14 janvier 2016 @ 14:05
Merci Guyard et Antoine pour les explications …
Mayg
14 janvier 2016 @ 18:19
Merci Antoine pour ces précisions.
Leonor
14 janvier 2016 @ 19:15
Très intéressant; merci pour ces explications claires.
D’autre part, quelqu’un saurait-il en quoi – pourquoi – les duc d’Uzès étaient » premier pair » du Royaume ? et en quoi cela consistait ?
Un petit Belge
13 janvier 2016 @ 17:07
Très intéressant article. Depuis les années 90, on voit régulièrement ce couple dans « Point de Vue ».
clement
13 janvier 2016 @ 17:34
reportage très intéressant sur la famille et le Duché ; ( une lointaine ancêtre de l’actuel Duc était une grande amie de Catherine de Médicis qui lui écrivait régulièrement )
Simone
13 janvier 2016 @ 18:28
Pourriez-vous m’éclairer sur un point: vous dites que le Duc d’Uzès a cédé le château en 1954 au Marquis de Crussol, son cousin.
L’actuel occupant (1ère photo en famille) est-il donc l’héritier du Duc d’Uzès et occupant non propriétaire ou héritier du Marquis de Crussol, à qui le château a été cédé.
En ce cas, pourquoi porte-t-il le titre de Duc et le nom de « de Crussol d’Uzès »?
Je vous en remercie par avance!
Antoine
14 janvier 2016 @ 11:29
Simone, pour compléter ma réponse à Bertrand et répondre à la dernière partie de votre question le duc d’Uzés actuel comme le marquis de Crussol appartenaient tous deux à la même maison. Les précédents ducs d’Uzés, quoique souvent mariés plusieurs fois, n’ont pas eu d’enfant. L’un a hérité le titre de son frère et n’ayant pas d’enfant lui-même l’a transmis à son cousin. Il faut se réjouir que le duc actuel ait deux beaux garçons et leur souhaiter une belle descendance à tous deux car cette illustre famille était menacée d’extinction ce qui eût été grand dommage.
Gérard
16 janvier 2016 @ 21:40
On parle des Crussol d’Uzès parce que le 24 juin 1486 Jacques Ier de Crussol épousa l’héritière de la vicomté d’Uzès, Simone d’Uzès, descendante d’Elzéart le plus ancien seigneur d’Uzès connu, cité en 1088.
Philippe Gain d'Enquin
13 janvier 2016 @ 18:31
Dommage qu’à aucun moment de ce très intéressant reportage, l’expression noble de « La Duchée » n’ait été employée…
Corsica
13 janvier 2016 @ 18:59
Un chateau et une petite cité qui méritent une visite mais hors saison. Je me rappelle trés bien des reportages et des photos qui avaient paru à l’époque du mariage de ce couple mais depuis on les voit très peu.
Didier
13 janvier 2016 @ 20:31
Suite à la visite du Duché – très intéressante, car faisant traverser les époques – je me suis interrogé sur ce titre de « Premier Duché de France » cette famille m’étant inconnue.
Voici ce que donnent mes recherches :
Sur la liste des lignées encore représentées, il n’en ait guère qui remonte à l’époque féodale.
Face à la disparition des Grands Féodaux, la couronne a créé une nouvelle vague dont la hiérarchie – si chère à Monsieur de Saint-Simon – attribue la première place au duc d’Uzès en 1632, suite à la chute de Montmorency.
MAIS qu’est ce qui a valu à cette famille de mériter ce titre?
Les seigneurs d’Uzès, dont l’origine connue remonte à Elzéard +1125, voient leur lignée s’éteindre par les mâles en 1475 avec Jehan qui laisse une fille unique.
C’est Jacques de Crussol, originaire du Vivarais, qui épouse l’héritière, Simone d’Uzès, en 1486 et qui relève le titre. Le couple aura 14 enfants.
Mais c’est en 1556 que cette famille va sortir de l’obscurité :
Antoine de Crussol épouse Louise de Clermont , et Louise est très proche du pouvoir.
Fille des fondateurs de la lignée de Clermont-Tonnerre, son frère aîné se trouve être le beau-frère de Diane de Poitiers.
De surcroît, Louise a du sang Royal, elle compte dans ses ancêtres des Bourbon, Alençon et Valois, ce qui lui vaut de descendre cinq fois de Saint-Louis.
Proche de Catherine de Médicis, elle est le capitaine de « l’escadron volant ».
Si Antoine obtient le titre de duc en 1565 et pair en 1572, on devine l’instigatrice d’une telle promotion.
Il est vrai que la famille d’Uzès s’est distinguée durant la période troublée des Guerres de Religion, Antoine et trois de ses frères sont tombés entre 1563 et 1573.
Louise et Antoine forment un couple étrange qui restera sans espoir de descendance : Louise a 22 ans de plus que son époux.
Qu’à cela ne tienne, le frère d’Antoine, Jacques, épousera la nièce de Louise, Françoise de Clermont (donc la nièce de Diane de Poitiers).
Le mariage, qui a lieu en 1568, donnera huit enfants.
Quant à Louise, elle s’éteindra en 1596 à l’âge -exceptionnel- de 92 ans.
Les ducs d’Uzès continueront à faire de belles alliances, notamment en 1753 avec Madeleine de Pardaillan, la petite-fille de Marie-Victoire de Noaïlles et donc, la cousine germaine de Louise de Bourbon-Penthièvre, mère du roi des Français Louis-Philippe.
Les deux cousines ont également pour aïeule Françoise-Athénaïs de Rochechouart de Mortemart – la célèbre Madame de Montespan.
La famille actuelle d’Uzès compte également parmi ses ancêtres Colbert et Louvois.
COLETTE C.
13 janvier 2016 @ 21:12
Très bel ensemble de bâtiments,qui me donne envie de visiter.
Dommage que la photo de la famille d’Uzès ne soit pas plus nette.
J’ai vu le Duc et son épouse lors du mariage religieux du Comte de Paris à Arcangues.
Ogier le Danois
13 janvier 2016 @ 23:22
Pour moi, Uzès évoquera toujours ces lignes de Proust sur le snobisme des noms :
« « Mon Dieu, me dit Mme de Cambremer-Legrandin, je crois que ma belle-mère s’attarde un peu trop, elle oublie que nous avons à dîner mon oncle de Ch’nouville. Et puis Cancan n’aime pas attendre. » Cancan me resta incompréhensible, et je pensai qu’il s’agissait peut-être d’un chien. Mais pour les cousins de Ch’nouville, voilà. Avec l’âge s’était amorti chez la jeune marquise le plaisir qu’elle avait à prononcer leur nom de cette manière. Et cependant c’était pour le goûter qu’elle avait jadis décidé son mariage. Dans d’autres groupes mondains, quand on parlait des Chenouville, l’habitude était (du moins chaque fois que la particule était précédée d’un nom finissant par une voyelle, car dans le cas contraire on était bien obligé de prendre appui sur le de, la langue se refusant à prononcer Madam’ d’ Ch’nonceaux) que ce fût l’e muet de la particule qu’on sacrifiât. On disait : « Monsieur d’Chenouville ». Chez les Cambremer la tradition était inverse, mais aussi impérieuse. C’était l’e muet de Chenouville que, dans tous les cas, on supprimait. Que le nom fût précédé de mon cousin ou de ma cousine, c’était toujours de « Ch’nouville » et jamais de Chenouville. (Pour le père de ces Chenouville on disait notre oncle, car on n’était pas assez gratin à Féterne pour prononcer notre « onk », comme eussent fait les Guermantes, dont le baragouin voulu, supprimant les consonnes et nationalisant les noms étrangers, était aussi difficile à comprendre que le vieux français ou un moderne patois.) Toute personne qui entrait dans la famille recevait aussitôt, sur ce point des Ch’nouville, un avertissement dont Mlle Legrandin-Cambremer n’avait pas eu besoin. Un jour, en visite, entendant une jeune fille dire : « ma tante d’Uzai », « mon onk de Rouan », elle n’avait pas reconnu immédiatement les noms illustres qu’elle avait l’habitude de prononcer : Uzès et Rohan ; elle avait eu l’étonnement, l’embarras et la honte de quelqu’un qui a devant lui à table un instrument nouvellement inventé dont il ne sait pas l’usage et dont il n’ose pas commencer à manger. Mais, la nuit suivante et le lendemain, elle avait répété avec ravissement : « ma tante d’Uzai » avec cette suppression de l’s finale, suppression qui l’avait stupéfaite la veille, mais qu’il lui semblait maintenant si vulgaire de ne pas connaître qu’une de ses amies lui ayant parlé d’un buste de la duchesse d’Uzès, Mlle Legrandin lui avait répondu avec mauvaise humeur, et d’un ton hautain : « Vous pourriez au moins prononcer comme il faut : Mame d’Uzai. » Dès lors elle avait compris qu’en vertu de la transmutation des matières consistantes en éléments de plus en plus subtils, la fortune considérable et si honorablement acquise qu’elle tenait de son père, l’éducation complète qu’elle avait reçue, son assiduité à la Sorbonne, tant aux cours de Caro qu’à ceux de Brunetière, et aux concerts Lamoureux, tout cela devait se volatiliser, trouver sa sublimation dernière dans le plaisir de dire un jour : « ma tante d’Uzai ». Il n’excluait pas de son esprit qu’elle continuerait à fréquenter, au moins dans les premiers temps qui suivraient son mariage, non pas certaines amies qu’elle aimait et qu’elle était résignée à sacrifier, mais certaines autres qu’elle n’aimait pas et à qui elle voulait pouvoir dire (puisqu’elle se marierait pour cela) : « Je vais vous présenter à ma tante d’Uzai », et quand elle vit que cette alliance était trop difficile : « Je vais vous présenter à ma tante de Ch’nouville » et : « Je vous ferai dîner avec les Uzai. » Son mariage avec M. de Cambremer avait procuré à Mlle Legrandin l’occasion de dire la première de ces phrases mais non la seconde, le monde que fréquentaient ses beaux-parents n’étant pas celui qu’elle avait cru et duquel elle continuait à rêver. «
Leonor
13 janvier 2016 @ 23:44
Formidable article.
A-t-on une idée de la manière dont le duc finance tout cela ?
Vicky
13 janvier 2016 @ 23:47
Descendante de la veuve Cliquot, certes ! Mais Anne de Rochechouart Mortemart n’a-t-elle pas, par déduction, également un lien de famille avec la duchesse de Montespan ?
noelie
14 janvier 2016 @ 00:01
je me souviens de leur mariage sur PDV il y a deja pas mal d annees ,,!et dire que j ai jeter tous ses magasines de 70 a 2010 ,c est fou ,comme personne n en vouler ,j ai tt jeter,,mais j en ai garde tres longtemps,,et puis un jour ,demenagement ,ma fille ne lisait pas ce genre ,,elle a tt jeter ,,40 ans de vie
Mayg
14 janvier 2016 @ 00:28
Merci pour ce reportage.
racyma
14 janvier 2016 @ 08:15
au debut de votre tres interressant article sur le duche d uzes vous parlez du duche de la tremoille qui est eteint .alors pourquoi les ligne la tremoille?d ailleurs ce serait agreable de lire les histoires de tous les duches de France.La tremoille surtout ,je vis pres de Thouars et de voir ce cet imposant chateau quand je vais dans cette petite ville est un regal
Leonor
14 janvier 2016 @ 19:20
Dans un ancien Pdv, la Comtesse de Paris ( Isabelle d’Orléans-Bragance), posait, au Trianon il me semble, en compagnie des duchesses de France. Toutes ? je l’ignore.
Laure-Marie Sabre
14 janvier 2016 @ 20:47
Le duché de La Trémoille est effectivement éteint : les Ligne de La Trémoille ont simplement eu le droit d’accoler leur nom suite au mariage de Charlotte de La Trémoille (1892-1971) avec Henri de Ligne. Elle était la sœur aînée du dernier duc, Louis-Jean (1910-1933), décédé prématurément dans l’incendie du château d’amis anglais chez lesquels il séjournait.
Ils portent donc le nom mais n’ont pas relevé le titre.
Gérard
14 janvier 2016 @ 11:29
Les fils du duc sont Charles né le 19 janvier 1997, duc de Crussol, marquis de Crussol d’Uzès, 19 ans et Louis de Crussol, comte de Crussol d’Uzès, né le 9 janvier 2008, 8 ans donc. La duchesse est née donna Alessandra Passerin d’Entrèves et Courmayeur, noble des comtes Passerin d’Entrèves et Courmayeur, fille de noble homme le docteur don Carlo, comte Passerin, seigneur d’Entrèves et Courmayeur, et de Mariella Brenni, fille de Giancarlo et d’Hélène Saulnier.
Gérard
15 janvier 2016 @ 11:37
Louis VI, fut le 12e et dernier duc de La Trémoïlle et il mourut en 1933 dans l’incendie du château anglais dans lequel il était invité. Son neveu, le prince Jean Charles Lamoral fils de sa sœur devenue par mariage princesse de Ligne fut autorisé en Belgique en décembre 1934 par décret à relever le nom de La Trémoïlle mais depuis l’érection du duché de Thouars en pairie sous Henri IV le titre ne pouvait plus se transmettre par les femmes et le dernier duc était le dernier du nom.
Francine du Canada
15 janvier 2016 @ 20:34
Merci de vos commentaires cher Gérard; triste quand même de constater que des titres prestigieux se soient perdus car ne pouvant être transmis par les femmes… surtout que « sans les femmes » aucun homme ne verrait le jour ;-))) Amitiés, FdC
Gérard
16 janvier 2016 @ 10:48
Eh oui Chère Francine…
Gérard
15 janvier 2016 @ 19:48
Armand Géraud Victurnien Jacques Emmanuel de Crussol (1808-1872), dont le prénom usuel était Armand, 11e duc d’Uzès, député, fut père de Jacques Emmanuel (1840-1878), dont le prénom usuel était Emmanuel, 12e duc, député, l’époux de la célèbre Marie Adrienne Anne Victurnienne Clémentine de Rochechouart, dont le prénom usuel était Anne. Ils eurent notamment Jacques (1868-1893), qui fut le 13e duc et mourut célibataire dans le port portugais de Cabinda au Congo, et Louis Emmanuel.
Le duc Jacques mourut d’une fièvre cérébrale le 20 juin 1893 à 9 heures 20 du matin après 14 mois d’expéditions africaines et après avoir subi la dysenterie.
Louis Emmanuel (1871-1943), son frère, 14e duc, épousa en premières noces Marie-Thérèse d’Albert de Luynes dont il eut notamment Géraud et Emmanuel.
Géraud (1897-1929) épousa Evelyn Gordon et ils eurent Emmanuel (1927-1999), 15e duc, qui se maria trois fois, à Carolyn Baily Brown, à Margaret Bedford et à Brigitte Guille.
De son premier mariage il eut deux filles qui furent ses seuls enfants.
La belle Margaret Wright Bedford, dite Peggy, fille de Frederick Henry Bedford, héritier de la Standard Oil, était issue par sa mère Margaret Stewart et par son père de deux familles de milliardaires américains. Elle épousa en premières noces Thomas Moore Bancroft, en deuxièmes noces le prince Charles Auguste Armand d’Arenberg, duc français d’Arenberg, dont elle eut l’actuel duc Pierre, en troisièmes noces Emmanuel duc d’Uzès. Née en 1932 elle mourut à Saclay (Essonne) le 16 octobre 1977 sur le coup, d’un accident, dans la voiture qui la ramenait à Paris.
Le frère de Géraud, Emmanuel (1902-1952), marquis de Crussol, épousa en premières noces Marie-Louise Béziers (1904-1991), en deuxièmes noces Henriette Mendelsohn qui mourut dans le camp de concentration d’Auschwitz le 13 février 1944. Il se maria enfin à nouveau avec Marie-Louise Béziers qui fut donc tout au long de sa vie connue comme la marquise de Crussol, elle consacra sa vie au château, à sa restauration, à sa vie culturelle, ainsi qu’à la vie culturelle de la ville. Elle était la grand-mère de l’actuel duc.
C’est de Marie-Louise Béziers que naquit en effet Louis (1925-2001) qui fut le 16e duc et se maria trois fois.
Il épousa successivement Françoise Marque, Élisabeth de Belleville et Jeannine Coudouneau. C’est du deuxième mariage civil et religieux que naquit Jacques l’actuel et 17e duc d’Uzès.
Élisabeth de Belleville devait ensuite épouser le comte de Saint-Léon dont elle est veuve depuis le mois de février dernier.
Le château avait été vendu comme bien national à la Révolution à un sieur Olivier, maître de pension à Uzès, qui vendit des objets d’art et commença de démolir la tour carrée pour en vendre les pierres, ce qu’il ne put achever car les pierres en tombant se brisaient. Il résolut alors d’accepter la proposition de quelques pères de famille qui voulaient bien racheter le château, et qui devaient à la Restauration le rendre au duc pour le prix qu’il l’avait acheté. Ils avaient accepté que s’établisse dans les lieux un collège. Marie François Emmanuel, 10e duc, racheta donc le Duché en 1824 aux familles uzétiennes qui l’avaient protégé (dont celle d’André Gide), il laissa le collège dans les lieux jusqu’à la construction du nouveau collège en 1837. Et il fit d’importants travaux rendus nécessaires. Mais un siècle après ce château fut loué à l’Éducation nationale, en raison de difficultés financières, et celle-ci y installa pour la deuxième fois un collège. La marquise Marie-Louise put le récupérer en 1951 au moment de son remariage et commença la restauration avec l’aide des Beaux-Arts et d’André Malraux. La fortune de Peggy aurait contribué également à cette restauration.
Recevant en 2012 dans sa résidence parisienne la Légion d’honneur des mains de Martine de Boisdeffre, conseiller d’Etat et ancienne directrice des Archives nationales, en présence de sa famille, du comte de Paris, de Gérard Larcher, ancien et actuel président du Sénat, de Jean-Luc Chapon, maire d’Uzès, Jacques de Crussol rendit hommage à sa grand-mère et à sa mère. Après les grandes difficultés traversées par la Maison d’Uzès dans la première partie du XXe siècle, la marquise de Crusssol fut « le rocher au milieu de la tempête ». Elle sauva le patrimoine familial et inculqua à son petit-fils l’idée que le possesseur d’une parcelle du patrimoine français avait le devoir de le transmettre en l’ouvrant à tous ses concitoyens.
La comtesse de Saint-Léon a toujours soutenu son fils dans ses projets et lui a permis de les réaliser.
Le duc devait aussi rendre hommage à l’État pour son aide et à la commune ainsi qu’à tous les visiteurs qui ont permis et permettent encore la mise en valeur de cet ensemble.
Il termina en citant La Comédie humaine avec une phrase de César Birotteau :
« Avant d’être décoré, j’ignorais mes mérites ; maintenant je les comprends. »
Gérard
16 janvier 2016 @ 10:49
Le terme pairie a revêtu des sens légèrement différents au cours du temps. Il y eut d’abord jusqu’au XIIIe siècle les pairies féodales qui par définition reposaient sur la possession du fief, lequel ne devait donc pas être confisqué notamment. Ces pairs féodaux étaient de très grands seigneurs au nombre de six qui disparurent assez rapidement ou furent remplacés par des pairs capétiens. Ces pairs féodaux étaient cependant primés par les pairs ecclésiastiques, c’est-à-dire par l’archevêque duc de Reims, l’évêque duc de Laon, l’évêque duc de Langres, l’évêque comte de Beauvais, l’évêque comte de Châlons, l’évêque comte de Noyon, auxquels devait s’ajouter en 1674 l’archevêque de Paris, duc de Saint-Cloud. Les pairs féodaux dont les fonctions aux sacres continuèrent d’être remplies jusqu’à la fin de la monarchie étaient le duc de Bourgogne, le duc de Normandie, le duc d’Aquitaine ou de Guyenne, le comte de Toulouse, le comte de Flandre et le comte de Champagne.
Au total 152 fiefs furent érigées en pairie sous l’Ancien Régime évidemment, mais à partir de 1297 les rois de France avaient érigé en pairies des fiefs détenus par des princes capétiens, l’Anjou, l’Artois, la Bretagne. Petit à petit les rois ont appelé à la pairie des familles princières capétiennes ou étrangères puis des membres de l’aristocratie française et à cet égard la première famille de la noblesse distinguée fut la maison de Gouffier pour le Roannais érigé en duché-pairie en 1519 avant Montmorency en 1551. À mesure que diminuait l’importance des pairs leurs prétentions augmentaient, ainsi qu’a pu l’écrire Raoul de Warren. Ces pairs avaient des privilèges judiciaires et honorifiques et par exemple du premier point de vue ils étaient jugés par la seule Cour des pairs et à partir du XIVe siècle par la Grande Chambre du Parlement.
Les princes du sang étaient pairs de France-nés et siégeaient à partir de 15 ans.
Les pairs avaient le privilège héraldique du manteau qu’ils portaient d’ailleurs tant sous l’Ancien Régime qu’au XIXe siècle, ainsi que celui du bonnet, également bleu, à l’intérieur de la couronne correspondant à leur titre de pair.
Il ne faut pas confondre les pairs d’Ancien Régime avec ceux de la Première Restauration, des Cent Jours et de la Deuxième Restauration, qui étaient héréditaires et ceux de la Monarchie de Juillet dont les pairies étaient viagères. À l’époque la Chambre des pairs, dont le dernier historique a été établi par Emmanuel de Waresquiel, avait des fonctions législatives que l’on peut comparer à celles du Sénat.
Les pairs anciens disparurent en 1790 même si beaucoup, ou leurs héritiers, furent renommés sous la Restauration.
Aujourd’hui c’est l’évêque de Soissons qui est aussi évêque de Laon et de Saint-Quentin, l’évêque de Beauvais l’est également de Noyon et de Senlis.
Cinq pairies capétiennes ont encore un représentant, le même, le comte de Paris : Orléans, Valois, Chartres, Nemours, Montpensier.
Subsistent également les représentants des pairies d’Ancien Régime suivantes (les représentants des pairies héréditaires du XIXe siècle sont évidemment beaucoup plus nombreux) : Uzès, Montbazon (le prince de Rohan, qui est autrichien), Brissac, Luynes, Gramont, Rohan (maison de Rohan-Chabot), Mortemart, Noailles, Harcourt, Praslin, Clermont-Tonnerre.
Uzès fut érigé en duché-pairie par lettres de janvier 1572 enregistrées le 3 mars. Montbazon fut érigé en duché-pairie par lettres de mai 1588, enregistrées le 27 avril 1589, Thouars fut érigé en duché-pairie par lettres d’août 1595 enregistrées le 7 décembre 1599 après lettres de relief de surannation du 4 décembre en faveur de Claude de La Trémoille. Mais ce duché de Thouars, aujourd’hui sans titulaire, avait été érigé de vicomté qu’il était, par lettres de juillet 1563, tandis qu’effectivement Uzès qui était comté avait été érigé seulement par lettres de mai 1565 en duché.
Il y a toujours de nos jours naturellement des pairs d’Angleterre, d’Écosse, d’Irlande, de Grande-Bretagne, du Royaume-Uni et par ailleurs des représentants des pairies de Sicile.
delon michele
3 décembre 2016 @ 16:29
Bonjour
en 1973, j ai travaillé en qualité de dame de compagnie pour la marquise de crussol d Uzès, pendant plusieurs mois, mais j ai démissionné car j’ai eu du mal a quitter la region pour partir a paris avec madame ; meme si celle ci me faisait miroiter la beauté du Bois !!!!
je rencontrais et parlais souvent avec sa petite fille ??, qui était un peu plus jeune que moi (dans les 17 ans) ; ceci, j en avais l impression, déplaisait ;
j’ai oublié le nom de cette jeune fille, qui me semble t il avait un frere ;
bref, le temps a passé et j ai du mal a retrouver tous les noms et prénoms ;
quelqu’un peut il m aider ?
merci beaucoup
MURGALE
7 février 2017 @ 10:06
Bonjour,
Qui pourrait m’aider à établir la manière dont Emmanuel (1902-1952), marquis de Crussol, est devenu propriétaire du château de la Hardouinais à Saint Launeuc (22). Emmanuel épousa en premières noces Marie-Louise Béziers (1904-1991), puis se remaria avec elle. Marie-Louise Béziers a donc été tout au long de sa vie connue comme la marquise de Crussol. Elle aurait été la maitresse de Daladier.
Noblesse de France
18 octobre 2018 @ 10:12
Un des rares articles qui s’intéresse à la Noblesse. Merci. On s’attendrait à plus d’articles de ce genre sur un site qui porte ce nom…
Pokejuju
6 juin 2023 @ 09:37
Trés beau reportage merci