Le château d’Eu vient d’acquérir aux enchères à l’hôtel Drouot à Paris un portrait du Prince Philippe d’Orléans, Comte de Paris (1838-1894), petit-fils et héritier du Roi Louis-Philippe. Cette acquisition a été faite grâce à la générosité des Amis du Musée Louis-Philippe, association créée par la défunte Comtesse de Paris en 1985 afin de contribuer à l’enrichissement des collections du musée, le Duc de Vendôme est aujourd’hui l’un des administrateurs de l’association.
Le portrait du Comte de Paris a été réalisé en 1856 par Richard Lauchert, considéré comme l’un des portraitistes le plus doué de sa génération après son maître Franz-Xaver Wintherhalter. Ce portrait est intéressant car il porte au dos une étiquette marquée « Eisenach » qui indique le lieu où le portrait était exposé. A la chute de Louis-Philippe, sa belle-fille la Duchesse d’Orléans et ses deux fils le Comte de Paris et le Duc de Chartres se sont effectivement installés au château d’Eisenach en Allemagne chez l’oncle de cette dernière, le Duc de Saxe-Weimar. Le tableau à été vendu 10.642€ frais compris. (Merci à Charles – Photo de Charles )
Actarus
10 décembre 2016 @ 04:21
« Photo de Charles ».
Alleluia ! Mon voeu le plus cher est ENFIN exaucé !
Merci, Charles, de nous donner la joie et le plaisir d’admirer ce selfie. Celles qui ont eu la chance de vous rencontrer n’ont pas menti. Vous êtes réellement un tout jeune homme, et plutôt séduisant. Encore merci ! ;-)
Charles
10 décembre 2016 @ 11:00
Si vous êtes comblé, j’en suis ravi…!
Actarus
12 décembre 2016 @ 14:08
Charles, chaque fois que je vois un château d’eau, j’ai une pensée émue pour vous. ;-)
Baboula
10 décembre 2016 @ 16:03
Actarus vous êtes un roi …
Mayg
12 décembre 2016 @ 17:51
lol
clementine1
10 décembre 2016 @ 08:25
bonne initiative de la part de cette Association.
Lorenz
10 décembre 2016 @ 08:59
Une bonne nouvelle. Quelles sont les dimensions de ce portrait?
Charles
10 décembre 2016 @ 10:51
Lorenz,
La toile fait 77 cm de hauteur par 56,50 cm de largeur
Damien B.
10 décembre 2016 @ 09:53
Merci pour votre communication très intéressante Charles !
Richard Lauchert (d’ailleurs né à Sigmaringen) a également réalisé des portraits des enfants de Charles-Antoine de Hohenzollern-Sigmaringen.
Ce portrait du comte de Paris est très réussi et mérite d’entrer dans les collections du château d’Eu.
Cordialement,
Damien
Charles
10 décembre 2016 @ 10:38
Richard Lauchert avait réalisé à la même époque le portrait du Prince Robert, Duc de Chartres, frère cadet du Comte de Paris ainsi qu’un portrait de leur mère Hélène de Mecklembourg Schwerin, Duchesse d’Orléans.
Bien à vous
Charles
Damien B.
11 décembre 2016 @ 12:46
Oui Charles, j’avais déjà vu le Lauchert représentant le duc de Chartres.
Il a d’ailleurs été vendu pour une somme très supérieure (32 200 €) à celle de son tableau du comte de Paris chez Christie’s en 2010.
Deux belles œuvres assurément !
Licorne
10 décembre 2016 @ 09:58
C’est un vrai prince charmant sur ce portrait!
Il avait peut-être 17 ou 18 ans mais probablement pas plus.
Très content de voir cette oeuvre rejoindre le musée Louis-Philippe!
Charles
10 décembre 2016 @ 10:40
Le Comte de Paris avait tout juste 20 ans sur ce portrait.
Charles
10 décembre 2016 @ 10:54
Rectificatif
La toile est datée 1856 et non 1858, le jeune Prince avait donc 18 ans.
Antoine
10 décembre 2016 @ 10:34
La duchesse d’Orléans n’avait pas suivi ses beaux-parents dans leur exil de Claremont. Depuis la mort tragique de Ferdinand, ses rapports avec eux s’étaient considérablement aigris. La princesse Hélène réclamait à corps et à cris la « régence » alors que le duc d’Orléans avait bien spécifié dans son testament qu’il la confiait au duc de Nemours « car il faudrait une main virile et habituée à tenir l’épée ». De plus, la duchesse estimait que ses enfants avait été floué par le testament de Madame Adélaïde qui laissait toutefois deux millions au duc de Chartres mais, il est vrai, dix millions au duc de Nemours et vingt-trois millions chacun au prince de Joinville et au duc de Montpensier. Mais l’usufruit de cette fortune énorme pour l’époque restait au roi…
(d’après l’excellente biographie de la reine Marie-Amélie par la comtesse de Paris).
Antoine
10 décembre 2016 @ 10:36
Excusez : « avaient été flouéS ».
Robespierre
11 décembre 2016 @ 13:27
Quand madame Adelaïde a fait son testament, elle n’imaginait pas que la Monarchie de Juillet tomberait en 1848. Il me semble qu’elle est morte vers 1847. Donc elle ne pensait pas devoir avantager un neveu qui était destiné à régner et aurait eu de toute façon pas mal d’argent de sa liste civile. Cela ressemble bien à Louis-Philippe d’avoir gardé l’usufruit sur l’héritage de sa soeur à ses neveux. Madame de Genlis son ancienne gouvernante disait qu’elle avait pu lui faire acquérir un tas de qualités dont le courage. Mais admettait qu’elle n’avait pu changer sa ladrerie.
Kalistéa
10 décembre 2016 @ 10:53
Un bien beau jeune homme!
aubert
10 décembre 2016 @ 11:14
Un portrait qui permet de constater que les ducs de Vendôme et d’Angoulême sont plus teutons qu’Orléans.
Robespierre
11 décembre 2016 @ 13:28
Teutons ou pas, ce ne sont pas des prix de beauté, surtout Angoulême.
JAusten
10 décembre 2016 @ 12:43
Très beau portrait ; le jeune homme y est très séduisant
Gérard
10 décembre 2016 @ 14:15
Ce portrait a conservé son cadre d’origine en bois doré provenant de Trouillon Huart rue Neuve Saint-Eustache à Paris. Ses dimensions sont pour la toile de 77 cm de hauteur sur 56,5 de largeur.
Il faisait pendant à un portrait de Robert duc de Chartres, jeune frère du prince, qui a été vendu le 23 juin 2010 et qui était de la même année 1856 avec un numéro d’inventaire correspondant à une résidence du duc de Nemours, qui s’était sans doute vu offrir ce portrait de son neveu et filleul le duc de Chartres, portrait qui ne portait pas lui l’étiquette de résidence d’Eisenach.
Richard Lauchert naquit à Sigmaringen en 1823 et mourut à Berlin en 1869, il fut l’élève de Winterhalter et on lui doit notamment un portrait de la princesse de Galles, future reine Alexandra du Royaume-Uni, pour son mariage en 1863 et qui fut commandé avec deux autres portraits par la reine Victoria pour la collection royale.
Le comte de Paris résida neuf années au château d’Eisenach avec son frère et leur mère chez l’oncle de celle-ci après la proclamation de la IIe République.
Le 30 avril 1857 à Herbsleben, près Gotha, Richard Lauchert (qu’on appelle parfois von Lauchert) avait épousé la princesse Amalie Adelheid de Hohenlohe (1821-1902), fille de Franz Joseph prince zu Hohenlohe-Schillingsfürst et de la princesse Konstanze zu Hohenlohe-Langenburg, contre la volonté de sa famille de la famille de celle-ci.
Néanmoins ce mariage facilita sa carrière. Amalie Adelheid Lauchert était proche de la reine Victoria. Elle était la nièce du défunt beau-frère de la reine le prince Ernest Ier de Hohenlohe-Langenbourg, mari de sa demi-sœur la princesse Theodora de Leiningen.
Mais la contrepartie de ce mariage fut que la princesse ne plus pu porter ses titres et qu’elle vécut la vie d’une bourgeoise elle qui était la nièce du prince Chlodwig zu Hohenlohe-Schillingsfürst qui fut le troisième chancelier de l’Empire allemand et l’un des hommes les plus riches d’Allemagne.
Amalie Lauchert qui était charmante continua cependant d’être reçue à la cour d’Angleterre.
Lauchert avait été le professeur de dessin de la jeune princesse que ses parents souhaitaient voir épouser un prince de Sayn-Wittgenstein. Le peintre était charmant, il avait une grande éloquence et tout l’air d’un gentilhomme. Ils avaient un âge voisin. Ne mesurant pas l’abîme qui existait entre elle et lui il s’aperçut de l’amour qu’elle lui portait et il lui dit qu’il l’aimait aussi.
Ils eurent une fille Amelia en 1858 qui ressemblait beaucoup à sa mère, et deux fils dont l’un fut lieutenant d’artillerie au 19e régiment stationné à Erfurt près de Gotha et qui devait s’occuper de sa mère après son veuvage, d’autant que le deuxième fils fut une source perpétuelle d’inquiétude pour elle.
Amelia était née à Charlottenburg près de Berlin, elle se serait peut-être mariée d’abord avec un haut officier allemand Carl von Fischer dont elle eut quatre enfants. Puis Amelia fut courtisée par un jeune acteur Ernest Sonnabend qu’elle épousa à Hildburghausen en Thuringe et qui jouait fort bien dans la troupe du duc de Saxe-Meiningen. Mais avant son mariage il avait mené une vie d’artiste et s’était couvert de dettes. Ne pouvant payer ses créanciers il résolut de quitter le pays avec sa femme pour n’y plus revenir et ils s’installèrent plein d’espoirs d’une vie nouvelle à New York. Après avoir étudié l’anglais il chercha à gagner sa vie sur les planches sans grand succès et il fallut trouver un travail rémunérateur et il fut représentant dans le commerce de livres et de périodiques allemands. Il mourut de consomption dans un hôpital public en 1894 laissant Amelia et ses enfants dans la gêne et dans un pays qui n’était pas le leur.
Mardi 1er novembre 1898 dans un quartier pauvre de Détroit, Michigan, on retrouva le corps d’une femme entre deux âges qui vivait dans une soupente. La mort remontait à neuf jours. Elle s’était empoisonnée. Sur la table à côté d’elle une lettre expliquait qu’elle avait décidé de mettre fin à ses jours et donnait des détails sur sa naissance et sur sa vie.
Les voisins disaient qu’Amelia Sonnabend avait beaucoup d’allure et des manières raffinées qui laissaient supposer une naissance supérieure à la situation qui était la sienne.
Elle fut inhumée, imagine le San Francisco Call, dans le champ du potier sous une simple dalle de bois. À Berlin son oncle était chancelier de l’Empire.
Elle avait de son premier lit un fils Louis Bloom, vivant à Chicago, et trois filles.
Berthold
11 décembre 2016 @ 15:28
Merci Gérard, très intéressant et instructif.
J.B.
Gérard
11 décembre 2016 @ 17:41
Merci à vous Berthold.
Gérard
11 décembre 2016 @ 20:29
Il se pourrait que le peintre Richart Anton Lauchert (1823–1868) époux en 1857 de la princesse Amélie zu Hohenlohe-Waldenburg–Schillingsfürst (1821–1902) ait eu cinq enfants :
Konstance Lauchert (1858–1939),
Josef von Lauchert (1860–1940), époux en 1893 d’Helene,
Amalie Lauchert (née à Berlin le 17 février 1862 et morte à 11 ans le 29 avril 1873),
Meinrad von Lauchert (1865–mort le 12 juillet 1915) et Walpurga Lauchert (1867–1873).
Ont-ils eu une fille auparavant qui aurait été celle qui se serait suicidée ou s’agit-il de l’une des personnes citées ci-dessus ou y a-t-il une erreur des généalogistes ou la suicidée aurait-elle usurpé son identité ?
clementine1
12 décembre 2016 @ 07:54
la réalité dépasse la fiction, toujours ! Merci Gérard.
Gérard
12 décembre 2016 @ 12:22
Amalie Sonnabend expliquait son cousinage avec le chancelier allemand dans sa lettre d’adieu. Il fut confirmé par ses filles.
Gérard
13 décembre 2016 @ 16:29
Meinrad Carl Adolf von Lauchert, né à Postdam le 9 septembre 1863, mourut le lundi 12 juillet 1915 dans les combats de la forteresse de Lille.
Il avait épousé, étant lieutenant, en 1891, Caecilie Emma Berthe Cilly Brockmann (1864-1930) fille de Ferdinand Nicolay Brockmann. Il fut commandant de la deuxième batterie montée du 4ème régiment d’artillerie de la Garde.
Ils eurent Elisabeth von Lauchert, Stefanie von Lauchert, Inge von Lauchert et Meinrad von Lauchert.
Ce dernier épousa le 8 octobre 1937 en l’église évangélique de Villingen, grand-duché de Bade, Erika Susanne Ammer, née en 1908 à Reutlingen, grand-duché de Bade, fille d’Ernst Ammer et de Maria Zienzli. Il épousa en deuxièmes noces Hedwig (1926-2005). Il repose ainsi que sa deuxième épouse au cimetière de Stuttgart Möhringen.
Meinrad, le fils, naquit le 29 août 1905 à Postdam et mourut le 4 décembre 1987 à Stuttgart. Il était titulaire de la croix de guerre avec feuilles de chêne et l’un des 860 Allemands à avoir cette distinction illustre, il était semble-t-il le seul général major titulaire de cette croix avec feuilles de chêne. Il est considéré comme l’un des meilleurs officiers allemands de cette période.
Il fut connu comme étant le commandant de la deuxième compagnie du 35e régiment de Panzers de la 4ème division. Il combattit en Pologne et en France et fut décoré en Russie (opération Barbarossa) où il commandait le Panzer-Regiment von Lauchert. Il eut à réorganiser les troupes allemandes après l’Opération Bagration. Il combattit ensuite dans les Ardennes pour ce qui fut la dernière grande offensive allemande. Il parvint un temps à résister à l’avance américaine. Il fut le 1er mars 1945 promu général major, c’est-à-dire en l’espèce général de brigade. Avec un certain nombre de ses hommes il réussit vers le 20 mars à traverser le Rhin à la nage. Bien qu’il n’ait pas été directement responsable du massacre d’Oradour-sur-Glane commis par des hommes qui étaient ses subordonnés, il fut fait prisonnier de guerre par les Français pendant quelques mois. Il fut jugé non coupable à Nuremberg. Il a été conseiller technique pour le film La Bataille des Ardennes (Battle of the Bulge, c’est-à-dire la bataille du Saillant) en 1965. Son personnage a inspiré dans ce film celui du colonel Martin Hessler, interprété par Robert Shaw. Mais le colonel Martin Hessler, dans cette fiction, tient plus de Jochen Peiper que de Lauchert.
Frank
13 juin 2018 @ 13:27
Salut je suis intéressé par la description d’un des enfants de Lauchert étant aux Etats-Unis
Pouvez-vous me dire d’où vient cette information puisque je viens d’obtenir une photo de la petite vente aux enchères des États-Unis et que j’essaie de décider de son authenticité?
C’est une photo de jeune fille blonde, sur le dos il y a une inscription en allemand qui semble être dédiée à leur premier enfant. Je peux distinguer
Alexandrine Constanze Lauchert née le 7 novembre 1858 ??????????? 1860
Ce qui m’a intéressé à la connexion USA, c’est que je l’ai obtenu à New York
.COLETTE C.
10 décembre 2016 @ 14:34
Merci, Charles.
Gérard
10 décembre 2016 @ 15:53
Contre la volonté de la famille de la mariée.
Gérard
10 décembre 2016 @ 15:55
Elle ne plus put…
Denis
10 décembre 2016 @ 16:30
Excellent achat , et pour un prix plus que satisfaisant ! pour information , le pendant de ce tableau , portrait du duc de Chartres , frère du comte de Paris a été vendu aux enchères 32000 € le 23 juin 2010 ! Les deux peintures mesurent 77 cm de haut sur 56 cm de large.
lidia
10 décembre 2016 @ 17:28
Un très beau portrait qui reste en plus en France, j’en suis très heureuse. J’apprécie la peinture de Winterhalter et j’aime beaucoup son portrait de Mme Rimskiï-Korsakoff que j’ai admiré au musée d’Orsay voilà des années.
AnneD75
12 décembre 2016 @ 13:21
Le comte de Paris, duc de France a été l’invité vendredi d’Olivier Bellamy à Radio Classique pour son récent livre, et parler de musique et d’art. C’est encore en podcast sur le site de la station.