A Belgrade, le prince Alexandre de Serbie a assisté aux funérailles du mufti de Serbie en présence de nombreuses personnalités dont le Président de la république. (Copyright photo : site de la famille royale de Serbie)
En effet, joli symbole représenté par les autorités serbes vis-à-vis des musulmans dont près d’un quart de millions vivent dans ce pays, qui les a combattus, voire massacrés il y a quelques temps.
Le défunt s’appelait Hadzi Hamdija Jusufspahić et portait le titre de reis-l ulema de la Communauté islamique de Serbie, c’est-à-dire en somme de grand mufti de Serbie, qui lui avait été conservé avec l’honorariat après sa retraite en 2008.
Il faut cependant préciser que les musulmans serbes sont regroupés en deux communautés différentes depuis 2007, la Communauté islamique de Serbie susnommée et une communauté concurrente, la Communauté islamique en Serbie qui toutes deux sont reconnues par l’État.
Hamdija Jusufspahić avait 79 ans, il était né en 1937 à Kanesovići, près de Bugojno, en Bosnie-Herzégovine et très précisément en Bosnie centrale à l’intérieur aujourd’hui de la Fédération de Bosnie-et-Herzégovine. Il était devenu imam de Belgrade en 1967, mufti de Serbie en 1994 et il fut le premier reis-l ulema de 2006 à 2008. Certains lui reprochaient d’appartenir à une dynastie influente d’imams et d’avoir dû ou su composer avec les régimes de Tito et de Milosevic. L’actuel président lui avait conféré la grand-croix de l’Ordre serbe de la Présentation de Jésus.
Il avait deux fils imams et l’un d’eux le mufti Mohamed Jusufspahić, né en 1968 à Belgrade de mère égyptienne, a été nommé ambassadeur en Arabie Saoudite en 2015. Il a succédé à son père dans ses fonctions de grand mufti de Serbie et d’imam de Belgrade et c’est lui qui conduisait le deuil.
Les obsèques ont été célébrées en la mosquée Bayrakli de Belgrade. Cette mosquée est la seule vraie mosquée actuelle de Belgrade qui comptait sous l’Empire ottoman 273 lieux de culte musulmans. Elle a été construite sous Soliman II sans doute entre 1661 et 1668, peut-être à l’emplacement d’une mosquée plus ancienne, elle fut de 1717 à 1739 cathédrale catholique de la ville sous l’occupation autrichienne. Son nom signifie : « drapeau » et il évoque le drapeau qui était hissé pour la prière sur le minaret et donnait le signal de celle-ci à tous les autres minarets.
À l’issue des prières il a été enterré à 300 m de là, dans le turbe du derviche Cheikh Mustapha Bagdađanin, et face à son tombeau, à Belgrade, dans la municipalité de Stari grad, c’est-à-dire « la vieille ville », tombeau construit en 1783-1784.
Le prince Alexandre a salué le défunt comme « un grand ami » et un « vrai gentilhomme ».
Le prince était effectivement assis à la droite du président de la République Tomislav Nikolic. Étaient également présents notamment Aleksandar Antić, ministre de l’Énergie et des mines, sa grâce l’évêque Arsenije de Toplica (Glavčić) évêque vicaire du patriarche serbe, Mile Radovic, directeur de l’Office pour la coopération avec les Églises et les Communautés religieuses, Sinisa Mali, maire de Belgrade, Isak Assiel, chef rabbin de la Communauté juive en Serbie et les représentants des autres religions, de l’armée, de la société civile…
La Serbie comptait en 2011 84,59 % d’orthodoxes, 4,97 % de catholiques (environ 295 000), 3,1 % de musulmans sunnites (environ 180 000), 0,99 % de protestants, 5,25 % de membres d’autres religions dont moins de 800 juifs, des hindous…, 1,1 % de personnes sans religion.
Claude-Patricia
2 avril 2016 @ 11:35
Intelligent, car je pense que cela se veut aussi pacifiste. Et on en a bien besoin.
framboiz07
2 avril 2016 @ 13:47
Le Président est à côté du Prince , non?
Pas de femme !La Princesse n’y était pas , je pense …
Caroline
2 avril 2016 @ 23:42
Le mufti de Serbie est-il d’origine serbe?
Arielle de T
3 avril 2016 @ 05:51
Pour une fois ils ont la tête de l’occasion ces messieurs.
Gilles de Bise
3 avril 2016 @ 09:46
En effet, joli symbole représenté par les autorités serbes vis-à-vis des musulmans dont près d’un quart de millions vivent dans ce pays, qui les a combattus, voire massacrés il y a quelques temps.
Pierre-Yves
3 avril 2016 @ 15:01
Où sont les femmes ?
Avec leur gestes plein de charme
Où sont les femmes, les femmes, les femmes …
Quoi, les sexes ne se mélangent pas ???
C’est bien bête, si vous voulez mon avis.
framboiz07
3 avril 2016 @ 23:10
Merci, Pierre-Yves , de soutenir les « êtres inférieurs » selon cette religion .
Gérard
4 avril 2016 @ 15:05
Le défunt s’appelait Hadzi Hamdija Jusufspahić et portait le titre de reis-l ulema de la Communauté islamique de Serbie, c’est-à-dire en somme de grand mufti de Serbie, qui lui avait été conservé avec l’honorariat après sa retraite en 2008.
Il faut cependant préciser que les musulmans serbes sont regroupés en deux communautés différentes depuis 2007, la Communauté islamique de Serbie susnommée et une communauté concurrente, la Communauté islamique en Serbie qui toutes deux sont reconnues par l’État.
Hamdija Jusufspahić avait 79 ans, il était né en 1937 à Kanesovići, près de Bugojno, en Bosnie-Herzégovine et très précisément en Bosnie centrale à l’intérieur aujourd’hui de la Fédération de Bosnie-et-Herzégovine. Il était devenu imam de Belgrade en 1967, mufti de Serbie en 1994 et il fut le premier reis-l ulema de 2006 à 2008. Certains lui reprochaient d’appartenir à une dynastie influente d’imams et d’avoir dû ou su composer avec les régimes de Tito et de Milosevic. L’actuel président lui avait conféré la grand-croix de l’Ordre serbe de la Présentation de Jésus.
Il avait deux fils imams et l’un d’eux le mufti Mohamed Jusufspahić, né en 1968 à Belgrade de mère égyptienne, a été nommé ambassadeur en Arabie Saoudite en 2015. Il a succédé à son père dans ses fonctions de grand mufti de Serbie et d’imam de Belgrade et c’est lui qui conduisait le deuil.
Les obsèques ont été célébrées en la mosquée Bayrakli de Belgrade. Cette mosquée est la seule vraie mosquée actuelle de Belgrade qui comptait sous l’Empire ottoman 273 lieux de culte musulmans. Elle a été construite sous Soliman II sans doute entre 1661 et 1668, peut-être à l’emplacement d’une mosquée plus ancienne, elle fut de 1717 à 1739 cathédrale catholique de la ville sous l’occupation autrichienne. Son nom signifie : « drapeau » et il évoque le drapeau qui était hissé pour la prière sur le minaret et donnait le signal de celle-ci à tous les autres minarets.
À l’issue des prières il a été enterré à 300 m de là, dans le turbe du derviche Cheikh Mustapha Bagdađanin, et face à son tombeau, à Belgrade, dans la municipalité de Stari grad, c’est-à-dire « la vieille ville », tombeau construit en 1783-1784.
Le prince Alexandre a salué le défunt comme « un grand ami » et un « vrai gentilhomme ».
Le prince était effectivement assis à la droite du président de la République Tomislav Nikolic. Étaient également présents notamment Aleksandar Antić, ministre de l’Énergie et des mines, sa grâce l’évêque Arsenije de Toplica (Glavčić) évêque vicaire du patriarche serbe, Mile Radovic, directeur de l’Office pour la coopération avec les Églises et les Communautés religieuses, Sinisa Mali, maire de Belgrade, Isak Assiel, chef rabbin de la Communauté juive en Serbie et les représentants des autres religions, de l’armée, de la société civile…
La Serbie comptait en 2011 84,59 % d’orthodoxes, 4,97 % de catholiques (environ 295 000), 3,1 % de musulmans sunnites (environ 180 000), 0,99 % de protestants, 5,25 % de membres d’autres religions dont moins de 800 juifs, des hindous…, 1,1 % de personnes sans religion.
Gérard
4 avril 2016 @ 18:33
Le mufti est décédé le 30 mars 2016 à Belgrade.
MythR
8 avril 2016 @ 22:06
Il peut brûler à la flamme éternelle pour toujours.