Le grand-duc Nicolas (1856-1929) et le grand-duc Pierre de Russie (1864-1931), fils du grand-duc Nicolas (1831-1891), lui-même frère du tsar Alexandre II, et de la duchesse Alexandra d’Oldenbourg (1838-1900), ont épousé deux sœurs la princesse Anastasia de Monténégro (1868-1929) et la princesse Militza de Monténégro (1866-1951), filles du roi Nicolas I et de la reine Milena de Monténégro.
Le grand-duc Pierre et la princesse Militza eurent quatre enfants : Marina, Roman, Nadezhda et Sophie.
La tsarine Alexandra, épouse de Nicolas II, appréciait tout particulièrement la compagnie des deux grandes-duchesses. Les trois couples aimaient se retrouver lors de vacances au domaine de Znamenka près de Peterhof. C’est là que le tsar et la tsarine firent la rencontre de Raspoutine. On connaît la suite, Raspoutine devint de plus en plus omniprésent dans le cercle restreint de la famille impériale, parvenant à contenir les graves crises dont souffrait le tsarévitch Alexei.
Si le tsar, son épouse et leurs cinq enfants ainsi que plusieurs parents furent assassinés lors de la révolution, le grand-duc Nicolas et le grand-duc Pierre purent s’enfuir. Le premier est décédé en janvier 1929 au Cap d’Antibes, le second en 1931. La princesse Anastasia de Monténégro s’éteignit aussi au Cap d’Antibes en 1931 tandis que sa sœur la princesse Militza est décédée en 1951 au Caire.
Damien B.
13 septembre 2016 @ 05:30
Deux corrections :
– Stana (Anastasia) est morte le 15 novembre 1935 (et non en 1931)
– Militza est morte à Alexandrie (et non au Caire) le 5 septembre 1951
Cordialement,
LPJ
13 septembre 2016 @ 07:12
La Princesse Militza est décédée au Caire pour avoir suivi en exil la famille royale d’Italie. En effet elle était la sœur de la reine Hélène.
Le prince puis roi Nicolas de Monténégro avait su faire des mariages prestigieux à sa descendance notamment féminine.
Les Princesses citées ici étaient les grandes-tantes de l’actuel chef de la famille royale de Monténégro, le Prince Nicolas.
Kalistéa
13 septembre 2016 @ 09:11
Elles me font penser à des Romaines de la colonisation de l’Egypte.
clement
13 septembre 2016 @ 09:19
Leur troisième soeur n’était-elle pas la reine Hélène d’Italie ?
Laurent F
13 septembre 2016 @ 09:40
Les filles du roi Nicolas du Monténégro qui se marièrent firent de très brillants alliances : Zorka épousa le futur roi Pierre 1er de Serbie, Elena le futur Victor-Emmanuel III d’Italie, Anna un prince de Battenberg, Militza et Anastasia s’allièrent aux Romanov et aux Leuchtenberg. C’est inespéré pour une si petite principauté balkanique !
Laure-Marie Sabre
13 septembre 2016 @ 12:00
Les intéressées avaient reçu une excellente éducation, à la cour de Russie, et elles offraient l’immense avantage d’être orthodoxes, ce qui en faisait des épouses possibles tant pour les princes protestants que pour les princes catholiques (et orthodoxes bien sûr). La famille royale italienne, en délicatesse avec tout le monde catholique, avait saisi cette occasion, qui lui permettait par ailleurs de renforcer sa politique orientale. Et cela a indéniablement apporté du sang neuf et vigoureux puisque les enfants de Victor-Emmanuel III et Hélène étaient tous beaux et grands.
Cheveyre
15 septembre 2016 @ 17:19
oui, mais, surtout, c’est que le père de Victor Emmanuel III (Humbert 1er) s’était approprié le palais du Quirinal, alors propriété du Vatican et qu’au moment de se marier aucune famille n’avait voulu lui donner sa fille ; aussi, avait il dû se marier avec une de ses cousines germaines … et pour le mariage de Victor Emmanuel III le choix des éventuelles épouses étaient toujours aussi restreint et d’avoir une princesse du Monténégro avait été « une chance » !!!
Vincent
16 septembre 2016 @ 18:15
Voici ce qu’on peut lire à la page 32 du livre « Le sceptre et le sang » de Jean des Cars : « La mère de Victor-Emmanuel avait choisi pour son fils : la future reine d’Italie serait la princesse Hélène de Monténégro, quatrième fille « exportée » de ce pays superbe, mais pauvre et difficile d’accès. Orthodoxe prestement convertie à la religion romaine sur ordre de sa belle-mère, Hélène, âgée de 23 ans, est jolie, avenante, gaie, saine, très cultivée. Ses yeux sont superbes et sa peau a la fraicheur qu’inspire l’air montagnard. Elle parle plusieurs langues et a un don pour la peinture et le dessin qu’elle a étudiés à Dresde. Et elle est grande, beaucoup plus grande que le roi. Le mariage, célébré à Rome, à Sainte-Marie-des-Anges, avait fait sourire la Cour; quant à la mère d’Hélène, furieuse que sa fille eût abjuré la religion de Byzance, avait refusé d’assisté à la cérémonie. Le frère de la mariée et ses sœurs, sauf Anna, étaient également absents. Dans la maison de Savoie, certains commentaires n’épargnaient pas l’origine rustique de la mariée monténégrine afin de suggérer la mésalliance qu’elle incarnait. A la sortie de la messe nuptiale, la duchesses d’Aoste, née princesse d’Orléans et qui se jugeait supérieure à la désormais reine d’Italie, la présenta à une amie par une formule incisive : « Ma cousine, la bergère… » »
LPJ
13 septembre 2016 @ 14:06
Absolument, d’autant que le Prince de Battenberg etait un frère de celui dont sont issus les Mountbatten (anglicisaition du nom lors de la première guerre mondiale pour faire oublier l’origine prussienne de la famille) et donc l’époux de la reine d’Angleterre.
Les Petroviic Njegosh peuvent paraître une obscure famille royale mais cette famille gouverna de façon ininterrompue le Monténégro a partir du 17ème siècle. Et le dernier souverain, le roi Nicolas sut saisir des opportunités diplomatiques. La Russie ayant besoin d’alliés dans les Balkans, des princesses orthodoxes étaient toutes désignées pour épouser l’une un des innombrables grands Ducs Romanov et l’autre un Leuchtenberg (en fait un Beauharnais, descendant de l’impératrice Josephine et des Wurtenberg, apparente aux rois de Suède ; la famille etait devenue russe et agrégée a la famille impériale suite à une union avec une fille du tsar). Le mariage avec le voisin serbe Karageorgevitch etait logique (prévoyant Nicolas avait Marie son second fils le Prince Mirko avec Nathalie Constantinovitch, héritière potentielle des droits dynastiques des Obrenovitch (famille rivale des Karageorgevitch , se disputant et se succédant sur le trône de Serbie). Le mariage italien fut favorise par l’ostracisme dont souffrait les Savoie depuis l’unification italienne et surtout la prise de possession des territoires du Pape. Trouver une épouse dans une famille royale catholique etait donc difficile, la rechercher dans une famille protestante impossible ou en tout cas tres mal venu. Une obscure princesse orthodoxe etait un compromis acceptable pour un roi catholique.
Jean Pierre
13 septembre 2016 @ 14:07
C’était inespéré pour Victor Emmanuel III, ce roi presque difforme, de trouver une femme, il fallait bien une robuste monténégrine pour régénérer le sang des Savoie.
Cheveyre
15 septembre 2016 @ 17:19
non, non, c’est que surtout aucune famille ne voulait lui donner sa fille !!!
Vincent
16 septembre 2016 @ 18:13
Et c’était aussi dû à l’attitude hautaine de la reine Marguerite de Savoie qui avait des idées très arrêtées sur les dynasties étrangères : « Les Orléans portent malheur; la Belgique aussi (donc exit un mariage avec Hélène d’Orléans et Henriette de Belgique). Je ne veux pas d’une Autrichienne et on ne peut avoir d’Anglaise, car la reine Victoria aurait refusé qu’une de ses petites-filles abjurât le protestantisme ».
Pierre-Yves
13 septembre 2016 @ 10:33
Les princesses de cette relativement modeste maison royale du Monténégro ont quand même fait de belles alliances, puisqu’à l’entrée de ces deux princesses chez les Romanov s’ajoute la promotion d’Hélène, reine d’Italie par son mariage avec épouse Victor-Emmanuel III.
COLETTE C.
13 septembre 2016 @ 11:08
Ont-ils été inhumés au cap d’Antibes ?
Corsica
13 septembre 2016 @ 18:47
D’après un ancien article de notre site, il me semble qu’il n’y a pas très lomgtemps les dépouilles du grand Duc Nicolas et de son épouse ont quitté le Sud de la France pour être inhumés à Moscou, au Mémorial de la Première Guerre mondiale. Je crois par contre que la princesse Militza et son époux sont encore enterrés à Cannes.
Corsica
13 septembre 2016 @ 18:48
Désolée, il fallait lire loNgtemps, pour être inhuméEs.
FILOSIN
13 septembre 2016 @ 19:55
Enfin! Pour mourir au Cap d’Antibes il fallait avoir encore -beaucoup- de moyens.. Il y a pire!
Quant à « être inhumés au Cap », à moins d’y posséder une propriété -car bien sûr ils auraient obtenu une dérogation- il n’y a pas de cimetière dans ce lieu consacré à « la dolce vita friquée..
Christine
13 septembre 2016 @ 12:31
On les appelait « le péril noir » à la cour de Russie (à cause de leur mauvaise influence sur le tsar et la tsarine)
Jean Pierre
13 septembre 2016 @ 14:13
Ce sont donc elles qui ont présenté Raspoutine à la tsarine.
Futées, les grandes duchesses !
Robespierre
13 septembre 2016 @ 14:29
Quel accoutrement ! C’est l’habit de Cour au Montenegro ?
Véronick
13 septembre 2016 @ 15:05
Les filles du Roi Nicolas du Monténégro ont fait toutes les quatre de belles alliances…..!
Avec la Serbie, l’Italie et la Russie……..!
Trois pays où aujourd’hui il n’y a plus de Royaumes…….!
Véronick
Kalistéa
13 septembre 2016 @ 16:28
la reine Elena d’Italie dont le mari (« le petit roi ») était à la limite du nanisme , était pourvue d’un nez très fort.Le roi Victor-Emmanuel III définissait ainsi leur couple:
« un nano e un naso ! »
(un nain et un nez. )
Robespierre
14 septembre 2016 @ 11:40
Faut croire que c’était la bonne combinaison, ils s’adoraient. Et puis peut-être que tout n’était pas minuscule chez lui. Regardez Toulouse-Lautrec que les dames de petite vertu appelaient « la cafetière ».
Kalistéa
15 septembre 2016 @ 19:03
Porfirio Rubirosa , célèbre play-boy qui épousa Danielle Darrieux et même Barbara Hutton entre autres, n’était pas grand , on l’appelait lui « le poivrier » …
Robespierre
16 septembre 2016 @ 12:40
Je l’ignorais, mais vu son succès auprès des dames il devait avoir des atouts certains et certains atouts.
FILOSIN
13 septembre 2016 @ 19:50
Enfin! Pour mourir au Cap d’Antibes il fallait avoir encore -beaucoup- de moyens.. Il y a pire!
Philippe H.
14 septembre 2016 @ 08:15
La Princesse Marina, fille aînée du Grand Duc Pierre et de la princesse Militza, a épousé un prince Galitzine et à vécu avec lui au Brusc (83) les dernières années de sa vie dans une bastide très modeste et en toute discrétion . Je ne sais s’ils sont inhumés à Cannes.
Gérard
16 septembre 2016 @ 10:27
La Bastide Galitzine dans la commune varoise de Six-Fours, au Brusc, a tout de même belle allure avec ses vestiges médiévaux, ses chapiteaux du XIIe siècle, et cette vue dominante sur la forêt et la mer. Ce fut la résidence de Marina Romanova (1892-1981) jusqu’à sa mort. Il semble qu’elle y soit décédée le 15 mai 1981 bien que certaines sources parlent de Nice.
La bastide a été alors vendue à Charlotte Biasetti et à son époux, et restaurée car elle avait été ravagée et pillée. Elle abrite grâce à l’association Matriochka un certain nombre de manifestations culturelles et musicales et très souvent des évocations de Marina et de la famille impériale ou des Galitzine et plus généralement des traditions russes. Ce lieu est bien connu dans la commune et aux alentours.
Dans ses Lettres à Hélène (sa femme qu’il finira par étrangler dans une crise de démence) Louis Althusser écrit : « J’ai gardé le souvenir des coins admirables sur la route au-dessus de la maison des Galitzine au Brusc, une petite route qui vient du dernier groupe de maisons les plus hautes près de la mer, avant la montagne (c’est de ce groupe qu’on part pour aller au Mont de Mai (?), tu sais, le point le plus haut de la côte) et qui, de ce groupe, part vers les terres : une sorte de haut plateau admirable. Je vous suis en pensée dans ces belles terres et vous embrasse bien tendrement. »
Il est fait allusion dans ce texte à la chapelle Notre-Dame du Mai ou de Bonne-Garde qui domine le cap Sicié.
Philippe Koutseff qui fut son ami et le fils du médecin des Galitzine a évoqué dans ces lieux la figure de la princesse.
Elle fut un peintre et un écrivain talentueux et original. Elle publia Les légendes des Tatars de Crimée, Contes et légendes des Noëls de Provence, La Sainte Nuit – Noëls et Légendes en Poèmes, avec lithographies.
Le père de son futur mari, le prince Nicolas Dimitrievitch Golitzine, qui menait une vie discrète en Union soviétique fut arrêté et exécuté en 1925. Il avait été nommé le 12 janvier 1917 président du Conseil des ministres ce qu’il avait d’abord refusé. Le tsar réfléchit et maintint sa nomination. Il demeura en fonction jusqu’au 12 mars après l’abdication du tsar avant de laisser la place au prince Lvov. Après la révolution il gagna sa vie en réparant des chaussures et en effectuant du gardiennage de jardins publics. Il ne s’occupait pas de politique mais il fut deux fois arrêté et une troisième fois le 12 février 1925 dans le cadre de la série de procès dite Affaire des lycéens car elle toucha beaucoup d’élèves du Lycée impérial Alexandre. Le prince fut fusillé le 2 juillet à Léningrad. Il a été réhabilité en mai 2004.
Son fils Alexandre Nikolaïevitch (1886-1974 Toulon) et sa belle-fille (le mariage fut tenu pour morganatique) acquirent ce terrain au Brusc et y construisirent la bastide et la chapelle voisine avec des pierres de récupération d’un monastère démantelé. La princesse était très pieuse. Ils accueillaient volontiers de nombreux émigrés russes et qui séjournaient chez eux et l’on élevait des poules et de chèvres. Il y avait de nombreux chiens. On partageait le fruit des récoltes qui était maigre. Marina vendit presque tous ses bijoux. Néanmoins elle écrivait aux têtes couronnées qui lui répondaient et lui rendaient visite comme sa tante la reine Hélène d’Italie. Pendant une période de leur vie ils ont également participé à un certain nombre d’événements du grand monde comme les obsèques de Son Altesse Royale Philippe-Emmanuel-Maximilien-Marie-Eudes, Duc de Vendôme et d’Alençon, décédé à Cannes, Château Saint-Michel, Californie, le 1er février 1931 à six heures, ainsi que l’a déclaré l’intendant du Château Saint-Michel, Auguste Hayoz.
Le prince et la princesse étaient passionnés par la Russie et par toutes sortes de choses et en particulier la photographie.
Marina était liée aussi aux frères Lumières fervents russophiles.
Elle faisait aussi des recherches pour le cinéma et l’impression générale était qu’elle vivait modestement et un peu hors du temps.
Dans sa jeunesse elle s’était engagée pendant la Première Guerre mondiale comme infirmière dans l’armée impériale stationnée à Trébizonde sous le commandement de son oncle le grand-duc Nicolas Nikolaïevitch. En 1919 elle émigra avec ses parents et les survivants de la famille à bord du HMS Marlborough. Il y eut ensuite des pérégrinations à travers l’Europe pour échapper aux agents de Lénine.
Marina et Alexandre n’eurent pas d’enfant. Ils reposent au cimetière de Caucade à Nice.
En 2010 Régine avait publié un intéressant reportage de Jean-Luc sur les tombes des Romanoff sur la Côte d’Azur (http://www.noblesseetroyautes.com/la-tombe-de-la-grande-duchesse-xenia-de-russie-a-roquebrune-cap-martin/).
Gérard
14 septembre 2016 @ 09:18
La princesse Militza de Monténégro (1866-1951) et son mari le grand-duc Pierre Nikolaïevitch de Russie (1864-1931) sont enterrés dans la petite crypte de l’église orthodoxe russe Saint-Michel-Archange, boulevard Alexandre III, à Cannes.
La princesse Anastasia (1868-1935) et son deuxième mari le grand-duc Nicolas Nikolaïevitch de Russie (1856-1929) ont été enterrés dans la crypte de la même église de Cannes jusqu’en 2015 d’où ils ont été transférés le 24 avril 2015 vers la chapelle de la Transfiguration de Notre Seigneur au cimetière militaire de Bratsk, mémorial de la Première Guerre mondiale, à Moscou, où ils furent inhumés six jours plus tard.
Le premier mari de Stana, Georges Maximilianovitch de Beauharnais (1852-1912), prince Romanowski et sixième duc de Leuchtenberg, est inhumé dans la cathédrale Pierre-et-Paul de Saint-Pétersbourg.
Le divorce prononcé le 15 (28) novembre 1906 était inévitable, et l’Église orthodoxe l’admet dans certains cas bien qu’il soit tenu pour un péché, et ce divorce fut regretté car il nuisait à l’image de marque de la dynastie, le deuxième mariage fut célébré religieusement mais dans la plus stricte intimité. George avait un caractère apparemment difficile, c’était pour lui un deuxième mariage, il n’avait pas beaucoup d’affection et de considération pour sa deuxième épouse, et affichait sa maîtresse notamment à Biarritz, elle le considérait comme stupide voire fou.
Gérard
14 septembre 2016 @ 09:52
Veuve et ne voulant plus vivre en Italie après la chute de la royauté la princesse Militza avec son fils Roman et sa famille s’était installée auprès de sa sœur à Alexandrie.
COLETTE C.
14 septembre 2016 @ 12:59
Merci, CORSICA.