Anna Gould régna aussi sur le monde de l’élégance parisienne à la Belle Epoque. Née en 1875, elle était la fille d’un riche magnat américain. Elle épousa à New York en 1895 le comte Boniface dit « Boni » de Castellane. Un mariage qui arrangeait les deux familles : Anna devint comtesse et Boni put compter sur la colossale fortune de son épouse. Trois enfants vont naître de cette union d’intérêt : Boniface, Georges et Jay.
La comtesse de Castellane devint l’une des clientes les plus attitrées des couturiers parisiens. Ci-dessus, l’un de ses tailleurs réalisé pour pratiquer l’équitation en amazone.
La famille vivait au Palais rose construit avenue Foch mais aussi dans un château dans l’Essonne et un autre le château de Grignan dans la Drôme. En 1906, lassée des infidélités notoires de son époux et surtout de ses dépenses de plus de plus excessives, Anna demande le divorce.
Elle se remarie deux ans plus tard avec un cousin de son époux Helie de Tayllerand-Périgord, prince de Sagan avec qui elle eut deux fils. La princesse de Sagan s’est éteinte en 1961.
Yannick
5 août 2014 @ 05:32
Les mariages de raison étaient communs dès la fin XIXe.
Entre les héritiers titrés désargentés du Vieux Continent et les héritières fortunées du Nouveau Monde, tout le monde y était gagnant. La femme y gagnait un titre et une position sociale, et le mari pouvait continuer de vivre selon son rang et conserver l’héritage familial.
C’est dans Downton Abbey je crois que ce thème est abordé à plusieurs reprises.
Palatine
5 août 2014 @ 08:13
Dans la seconde partie du 19e S en Amérique, c’était pratique courante chez les millionnaires américains. Leurs filles cherchaient surtout à se marier dans la noblesse anglaise, comme par exemple Consuelo Vanderbilt, quasiment obligée par sa mère d’épouser le duc de Marlborough. Elle finit un jour par divorcer. Le fait d’avoir de l’argent permettait à ces dames, quand elles n’étaient plus contentes, de « retirer leurs billes ». Et en général elles se remariaient avec quelqu’un d’autre.
Toutefois, ces jeunes Américaines avaient un niveau d’instruction assez satisfaisant. Il y avait des gouvernantes françaises et même parfois allemandes chez elles. Quand elles arrivaient en Europe, elles pouvaient en société parler français.
On devrait écrire un livre sur les gouvernantes françaises dans le Nouveau Monde au 19e S. Au 18e S, à Boston et sans doute dans d’autres ville, les classes aisées savaient parler français, mais je pense que c’était un français appris très jeune dans les livres. Héritage sans doute de l’éducation anglaise qui a toujours privilégié l’étude du français.
Au 20e S, un homme inculte comme Lord Redesdale (le père de la duchesse de Devonshire et de Nancy Mitford) qui avait refusé que ses filles aillent en boarding school, avait quand même des gouvernantes françaises . Son père, lui avait dit qu’il trouvait « bas » une femme incapable de s’exprimer dans la langue de Molière.
*gustave de montréal
5 août 2014 @ 12:23
La mère de Winston Churchill était aussi américaine, la très belle Jeanette Jerome.
Francine du Canada
5 août 2014 @ 23:23
Merci pour vos informations Palatine; j’ai visité Biltmore (château de la famille de Georges Washington Vanderbilt) en Caroline du Nord, construit à la fin du 19ème siècle. J’en ai eu le souffle coupé; c’est un village complet et le château est une réplique de Schonbrunn (que j’avais visité l’année précédente). Très riches les Vanderbilts et pas étonnant qu’on marie les filles dans la noblesse et l’aristocratie. Amitiés, FdC
Palatine
6 août 2014 @ 12:33
Vous avez bien de la chance d’avoir vu Biltmore, Francine. Moi je n’ai vu que des photos et je me demandais si je n’étais pas dans un palais européen.
Amitiés à vous aussi.
P.
SEPTENTRION
5 août 2014 @ 08:50
Bonjour Yannick,
Ce que vous dites est vrai, cependant le mariage de raison est le plus répandu depuis la nuit des temps, c’est le mariage d’amour qui est récent.
Il aurait commencé à se diffuser largement à la veille de la Révolution française seulement.
Cdt,
Actarus
5 août 2014 @ 07:09
Être riche présente l’avantage de compenser un physique désavantageux…
Palatine
5 août 2014 @ 12:31
Oui, mais si ça permet le mariage, ça ne garantit pas l’amour ou la fidélité. Et je dis souvent que quand une riche héritière est belle, c’est une chance inouïe pour elle, car le prétendant va unir l’utile à l’agréable. Les hommes aiment épouser de jolies femmes et si on en doutait encore, il suffirait de regarder qui ont choisi les princes du Danemark, d’Espagne, de Norvège. Libérés des contraintes des mariages égaux, ils ont préféré un physique agréable. Aucune de ces nouvelles princesses nées roturières n’est laide, comme par hasard…
Les hommes intéressés qui épousent les riches héritières laides devraient faire attention sur le chapitre de la fidélité, gare au retour du bâton. Comme disent les Belges, « on ne peut pas avoir sa tartine beurrée des deux côtés ». Boni de Castellane a trop tiré sur la corde.
Maguelone
5 août 2014 @ 19:19
Palatine, vous oubliez de préciser que toutes ses « nouvelles » princesses sont certes très jolies mais aussi diplômées !
Maguelone
5 août 2014 @ 19:20
oups : « ces » au lieu de « ses ».
Palatine
6 août 2014 @ 08:01
Bien sûr, elles étaient diplômées et c’était la cerise sur le gâteau.
Actarus
5 août 2014 @ 20:31
Ma chère Cousine,
Je viens de confier la missive qui vous est destinée aux bons soins des services postaux.
Bien affectueusement,
Votre Cousin exilé.
Jean Pierre
5 août 2014 @ 20:44
Boni ne tirait pas que la corde, comme Charlus !
Palatine
7 août 2014 @ 07:52
Je ne sais pas ce qu’il tirait, mais ce n’étais sûrement pas le diable par la queue.
Mary
5 août 2014 @ 17:14
Bonjour Actarus,
Vous aviez raison pour Ava Gardner:j’ai fait amende honorable en vous répondant toujours sur le mariage Orléans-Einsiedel.
Bonne soirée!
Francine du Canada
6 août 2014 @ 00:04
Actarus, je suppose que vous ne faites référence à Consuelo Vanderbilt? car elle était assez mignonne je dirais et Anna Gould avait du charme également. Amicalement, FdC
DEB
5 août 2014 @ 07:43
Pierre Assouline, dans un article de son blog » la république des livres » évoquait le mariage d’Anna Gould et du flamboyant Boni de Cadtellane et disait que, » dans les mariages américains, l’un redorait son blason tandis que l’autre blasonnait sa dot ».
Elle lui donna 11 ans d’opulence avant de se lasser, il avait dépensé l’équivalent de 250 millions d’€, l’avait trompée abondamment et méprisée.
Elle se remaria avec le cousin de son ex.Hélie de Talleyrand-Périgord et on dit que le mariage fut heureux.
DEB
5 août 2014 @ 07:44
Oups Castellane!
Palatine
5 août 2014 @ 08:14
…pardon, « d’autres villeS »
mamiouch
5 août 2014 @ 08:29
C’est d’elle que son « élégant » ex-époux Castellane disait : « Elle est très belle vue de dot » !!
marianne
5 août 2014 @ 17:44
En effet , il était très élégant , quel mufle !
flabemont8
5 août 2014 @ 10:52
Le second mariage fut-il plus heureux ?
James Waldorf
5 août 2014 @ 11:56
La comtesse Boni de Castellane est une véritable légende de la belle epoque ! Pour ceux que les mariages entre héritières américaines et grands noms du vieux continent intéresse, je vous conseille de regarder cette page wikipedia http://en.wikipedia.org/wiki/List_of_American_heiresses qui va des premiers du genre avec Anna Gould et les deux duchesses Consuelo jusqu’à celui de Marie-Chantal de Grece
Caroline
5 août 2014 @ 22:18
James Waldorf,merci pour votre lien intéressant!
Heureusement,de nos jours,le prince Paul de Grèce a fait un mariage d’amour avec la richissisme Marie-Chantal Miller.Ils ont cinq beaux enfants!
Charlanges
5 août 2014 @ 11:57
Anna Gould, par son second mariage, devint duchesse de Talleyrand, nom sous lequel elle fut connue, et également duchesse de Sagan. De cette union ne naquirent pas deux fils comme il est indiqué mais un fils, Howard (1909-1929), qui se suicida à 20 ans parce que ses parents s’opposaient, a-t-on dit, au mariage qu’il entendait contracter, et Violette (1915-2003) qui épousa successivement le comte James de Pourtalès (postérité) puis Gaston Palewski qui fut président du conseil constitutionnel. Propriétaire du beau château du Marais, dans l’Essonne, elle fut la dernière Talleyrand-Périgord.
Ce sont la fille et les petits-enfants d’Anna Gould (ses trois fils Castellane disparurent avant elle) qui vendirent le Palais rose qui, de nos jours, n’aurait certainement pas été démoli.
Palatine
5 août 2014 @ 16:43
Ce mariage avec Gaston Palewski brisa le coeur de la romancière et biographe Nancy Mitford. Mais elle avait le chic pour s’attacher aux hommes qui n’étaient pas amoureux d’elle. C’est pour Gaston Palewski qu’elle vint s’installer en France. Il est le héros d’un de ses romans, un duc de quelque chose. Quand elle écrivit la vie de madame de Pompadour, et qu’elle décrivait Louis XV, on voyait qu’elle pensait à G. Palewski.
Mayg
5 août 2014 @ 12:23
L’article précise que de son mariage avec Helie de Tayllerand-Périgord, Anna Gould eu deux fils. Or sauf erreur de ma part, de ce mariage naquis un garçon et une fille:
– Howard (1909-1929) qui se suicida.
– Violette (1915-2003) qui épousa le comte James de Pourtalès en 1937, dont elle divorce en 1969 pour épouser son amant Gaston Palewski, ministre du général de Gaulle.
Kaiserin
5 août 2014 @ 15:11
Madame de Sévigné avait une expression pour ces mariages « fumer ses terres »
JAY
5 août 2014 @ 16:33
quelle est sa descendance ?
Gérard
7 août 2014 @ 16:03
Violette de Talleyrand-Périgord, Mademoiselle de Talleyrand-Périgord, duchesse de Sagan (1915-2003) épousa en premières noces en 1937 James, comte de Pourtalès (1911-1996). Celui-ci devait se remarier avec Emma Sanchez de Larragoiti (née en 1929), qui avait épousé en premières noces en 1952 Pierre, marquis de Ségur-Lamoignon (1926-2013) dont elle avait eu deux filles.
Violette après son divorce en 1969 épousa la même année le président Gaston Palewski (1901-1984) qui repose aujourd’hui dans la chapelle des Talleyrand au cimetière de Passy.
De son premier mariage Violette a eu :
I/ Hélie de Pourtalès-Talleyrand (il a en effet obtenu de relever ce nom), comte de Pourtalès, duc de Sagan, banquier, célèbre joueur de polo (né en 1938). Celui-ci a épousé en premières noces en 1962 Mary Dalité Matossian, de la grande famille cairote, arménienne et catholique de cigarettiers (née en 1937), dont il a divorcé en 1974. C’est également à cette famille qu’appartient Sonia Matossian qui entretient et restaure avec son fils le duc de La Rochefoucauld le château de La Rochefoucauld et a obtenu la permission de rétablir le donjon écroulé, mais avec une tour en verre signée Ieoh Ming Pei.
Hélie a épousé en deuxièmes noces en 1975 Marie Eugénie de Witt (née en 1939), peintre et mécène, fille aînée du comte de Witt et de la princesse Clotilde Napoléon, et qui avait épousé en premières noces en 1961 le comte Pierre Cheremetieff (né en 1931), président de la Société musicale russe en France, recteur du Conservatoire russe de Paris Serge-Rachmaninoff et membre du jury de concours internationaux.
Hélie a eu de son premier mariage :
A/ Charles Hélie de Pourtalès (né en 1963) qui a épousé en 1998 Lila Ould’Amer (née en 1967) dont il a eu :
• Paul-Hélie (né en 1999),
• Sophia-Marie (née en 2001),
B/ Jacques Louis de Pourtalès (né en 1964),
C/ Alain Nicolas de Pourtalès (né en 1965) qui a épousé en 1990 Régine Le Peutrec (née en 1965),
II/ Anna de Pourtalès (née en 1944) qui a épousé en 1966 le comte Guy Frotier de Bagneux, marquis de Pouzauges (né en 1939),
dont elle a eu une fille :
Florence Frotier de Bagneux (née en 1967) qui a épousé en 1991 le comte Geoffroy de Pontevès d’Amirat (né en 1965), lequel après divorce a épousé Véronique Lacour (née en 1964) qui avait épousé en premières noces un Monsieur Mercier dont elle avait eu postérité,
III/ Le comte Charles-Maurice de Pourtalès (1951-2011) qui a épousé en 1977 Ségolène de Mandat-Grancey (née en 1949) dont il a eu trois filles :
• Anne-Dorothée de Pourtalès (née en 1978) qui a épousé en 2003 le comte Jean-Valentin de Pierre de Bernis-Calvière (né en 1972),
• Éléonore (née en 1980) qui a épousé en 2009 William Berry,
• Victoire (née en 1981) qui a épousé en 2012 Benjamin Eymère.
Aujourd’hui le château du Marais est occupé et administré par Anna de Bagneux et sa famille et la famille de Charles-Maurice de Pourtalès.
La famille entretient bien ses demeures mais la destruction du Palais rose à la fin des années 60 dont le classement fut refusé, demeure l’une des grandes catastrophes subies par le patrimoine parisien au XXe siècle surtout quand on voit la banalité de l’immeuble qui l’a remplacé.
Howard de Talleyrand-Périgord, frère de Violette, prince de Sagan, puis, semble-t-il, en 1910 cinquième duc de Sagan sur résignation de son père, se suicida donc et ses parents, alors qu’il était hospitalisé, durent expliquer qu’ils n’avaient pas pu donner leur consentement qui était indispensable, parce qu’il était trop jeune mais qu’ils n’avaient rien contre la jeune fille.
Francine du Canada
7 août 2014 @ 19:37
Merci Gérard, voilà un portrait très intéressant de sa descendance. Mais où prenez-vous toutes ces informations? J’admire les gens qui réussissent à se retrouver dans les labyrinthes de la généalogie. Amitiés, FdC
Gérard
8 août 2014 @ 10:02
Merci.
Julisa Voinov
9 février 2015 @ 00:26
Je me permets un compléement concernant le 2e fils d’Helie de Pourtalès:
B/ Jacques Louis de Pourtalès (né en 1964), « qui a épousé Sandra Roten de Courten (née en 1969) et dont il a eu:
– Horace
– ysaure
– Hector
Sandra est ma soeur.
Merci pour ce tableau généalogique passionant!!
CAROLINE VM
5 août 2014 @ 16:39
Quel physique ingrat ! J’ai peine à croire qu’elle régna sur quoi que ce soit …
Palatine
6 août 2014 @ 08:02
Bien sûr, elles étaient diplômées et c’était la cerise sur le gâteau.
Pedibus
13 août 2014 @ 21:21
Je suis de votre avis Caroline VM.Il est difficile d’être plus laide…Et ce n’est pas le seul portrait qu’on ait d’elle! Elle avait également un caractère difficile.Elle épousa Helie pour se venger de Boni car elle savait que les deux cousins ne s’aimaient pas(ils étaient issus de germains) et que Helie jalousait Boni pour le mariage qu’il avait fait.Ainsi elle retirait à son mari qui montrait trop qu’il l’avait épousée pour sa dot ,l’argent qu’il faisait valser en grand seigneur,et le donnait à son ennemi intime tout en arborant un nom tout aussi prestigieux.
françois chemin
18 décembre 2019 @ 16:47
Hèlie de Talleyrand fut aussi volage et dépensier.Anna ne fut jamais heureuse durant sa vie .Elle avait un caractère aussi laid que son physique.Pas marrante du tout et prètentieuse.Sans son argent,elle était très ininteressante.
françois chemin
18 décembre 2019 @ 16:51
Hélie de Talleyrand fut aussi dépensier que volage.Anna ne fut jamais heureuse durant toute sa vie .Elle avait un caractère,aussi moche que son physique.A part la fortune de son père,gagnée de façon épouvantable,elle était totalement insignifiante et ininteressante.
FREDERIC
3 janvier 2021 @ 01:39
alors tout va bien , sa merite de cree un film .