C’est le 25 septembre 1983 que le roi Léopold III, 4ème roi des Belges s’éteignait. Il avait régné du 23 février 1934 au 16 juillet 1951, période entrecoupée par la régence de son frère le prince Charles après la Deuxième Guerre Mondiale.
Attardons-nous sur la passion du roi Léopold qui a consacré une grande partie de sa vie (lorsqu’il ne régnait plus) à voyager aux 4 coins du monde.
Avant de devenir roi, le duc de Brabant avait déjà à son actif plusieurs voyages importants compte tenu de l’époque et des moyens de transport : Etats-Unis de la côte Atlantique à la côte Pacifique en 1919, Rio de Janeiro et l’état de Sao Paulo en 1920, descente du Nil bleu jusqu’à la frontière d’Abyssinie et présence lors de l’ouverture de la tombe de Toutankhamon en 1923, îles de Sao Tome et Principe dans le Golfe de Guinée en 1925, visite approfondie de la plupart des régions du Congo belge en 1925-1926. Cette visite avait d’ailleurs pour objectif de pouvoir étudier l’état sanitaire de la population et de contribuer au développement du bien-être des indigènes.
En 1928-1929, le prince héritier Léopold de Belgique part en Indonésie où il effectue une visite approfondie de plusieurs îles dont Sumatra, Java, Bali, Lombok,… Il se rend également en Nouvelle-Guinée occidentale et rencontre des tribus papous.
En 1932, départ pour Singapour, traversée du Sima du Sud au Nord et Laos. Descente du Mekong en pirogue jusqu’à Louang Prabang puis par route et à cheval vers Hanoi, Annam et Cochinchine (actuellement Vietnâm). Poursuite du voyage vers le Cambodge, Hong Kong, les Philippines (avec visite de plusieurs îles dont Mindanao, Luzon et Palawan). Retour aux Indes néerlandaises avec une expédition dans la région centrale. Remontée du fleuve Barito.
1933, un an avant d’accéder au trône, Léopold part au Congo belge afin de mener une étude du paysannat indigène et de la mise en valeur de l’agriculture sur une base scientifique, ce qui a donné lieu à la création de l’institut national pour l’étude agronomique du Congo belge.
En 1952, un an après avoir abdiqué en faveur de son fils Baudouin, Léopold part en expédition de pêche le long des côtes des Caraïbes au Vénézuela, Colombie et Panama. Le roi mène ensuite une expédition en pirogue sur le rio Negro et entre en contact avec les Indiens Waika, Maquiritare et Piaroa.
En 1954, remontée de la Vallée du rio Magdalena et incursion en Amazonie colombienne. A pied et en pirogue, à la recherche de la route suivie par Vasco Nunez de Balboa et rencontre avec les indiens Choco et Cuna.
En 1959, traversée par voie de terre au Costa Rica, puis expédition en pirogue en travers les lagunes de la côte Atlantique et remontée en pirogue du rio Patuca et du rio Wuampu. En sa qualité de président d’honneur de la Fondation belge pour la lutte contre la lèpre, Léopold visite le centre belge anti-lépreux près de Madras, puis se rend au Sri Lanka, au Népal et en Iran.
En 1961 et en 1962, Léopold III conduit successivement à la demande du gouvernement belge une mission économique en Thaïlande, Malaisie, Cambodge, Hong Kong et Japon puis une mission au Chili, Argentine et Brésil en vue du reclassement des Belges du Congo et de la coopération entre la Belgique et ces pays.
De 1962 à 1981, Léopold III visitera et mènera des expéditions scientifiques en Amazonie, au Chili, au Mexique, visitera le parc national de Haut-Xingu au Mato Grosso au Brésil où il rencontre de nombreuses tribus indiennes, le Costa Rica et le Surinam avec ascension du Kassikkassima, les îles Hawaï, les parcs nationaux de Californie, la réserve naturelle de Udjong-Kulong à Java, l’Irian Jaya avec une étude du lac Sentani, une expédition dans le Golfe du Bengale avec pour but de récolter des poissons d’eau douce, le Kenya, la Barbade,… et enfin un dernier voyage au Sénégal en 1983.
De ces périples aux 4 coins du monde, le roi Léopold III a rapporté des milliers de clichés que sa fille cadette la princesse Esmeralda a collationné dans un très bel ouvrage référencé ci-dessous. Des photos mais aussi des études scientifiques qui ont permis aux scientifiques belges de progresser. A noter la création en 1972 par le roi Léopold III du Fonds Léopold III pour l’exploration et la conservation de la nature, véritable héritage de son amour pour la nature et de son oeuvre pour la préservation de l’environnement.
Le bureau où le roi travaillait entre deux voyages au domaine royal d’Argenteuil, a été reconstitué et se trouve à Waterloo. Voici quelques photos de son inauguration.
« Léopold III, mon père », Princesse Esmeralda de Belgique, Editions Racine, 2001, 175 p. (cliquez ici pour plus de détails) (Merci à Petit Belge – sources : voir site du Fonds Léopold III et blog sur la famille royale belge)
Charlotte
25 septembre 2009 @ 07:43
Merci pour cette retrospective des nombreux voyages du roi Léopold III. Je l’ignorais totalement.
JAusten
25 septembre 2009 @ 07:44
Quelle Odysée !!! Sa vie de roi n’a pas été simple, le décès de son épouse, la WWII, son remariage.. il a dû retrouver un second souffle en abdiquant.
les souvenirs qu’il a dû garder et retranscrire doivent être fabuleux. Voyager, mener l’utile à l’agréable, devait être une véritable passion.
Caroline
25 septembre 2009 @ 07:59
Je suis trop jeune pour l’avoir connu car je connaissais bien le roi Baudoin et sa femme.Donc.ce serait bien interessant de me documenter sur le livre ecrit par sa propre fille,non par d’autres journalistes qui ne savent pas toujours tout sur la vie privee de chacun!
Arielle
25 septembre 2009 @ 11:58
Dossier passionnant. Merci.
chantal 2
25 septembre 2009 @ 14:54
J’avais lu que le roi était un grand voyageur.
Merci d’avoir très bien détaillé ces périples.
Régine et Petit Belge, vous avez rendu un très bel hommage à votre roi le jour anniversaire de sa mort.
frere
28 août 2013 @ 14:40
« Il était une fois » dans le Maine et Loire, une rencontre avec Léopold III (récit de ma grand-mère toujours vivante 91 ans) qui meut m’aider à savoir si le roi a séjourné dans cette région avec sa mère ?
Merci pour votre aide. Monique