Sous le règne de son époux le Shah d’Iran, l’impératrice Farah avait initié une collection d’œuvres d’art contemporain. Près de 1.500 pièces qui ont été malgré la révolution préservées. On compte des Picasso, Andy Warhol, Klee, Munch, Pollock,…
Une exposition itinérante de certaines de ces œuvres avait été annoncée avec une première étape à Berlin fin 2016. Depuis plus aucune information sur el sujet. Finalement, il a été annoncé par les autorités allemandes qu’en raison du fait que l’exposition avait à nouveau été reportée par les autorités iraniennes, celle-ci n’aurait pas lieu.
L’impératrice Farah se réjouissait que cette collection puisse enfin être montrée au public et envisageait de venir en simple touriste pour la voir à Berlin. (Merci à Anne)
marielouise
2 janvier 2017 @ 09:18
Regret mais cette expo pourrait avoir lieu à Paris…lieu de vie aussi pour Farah!
ml
framboiz 07
2 janvier 2017 @ 09:30
Dommage , je me disais que ça valait une visite à Berlin et espérait même la voir en France …
Marie-Françoise
2 janvier 2017 @ 12:24
Hélas ce n’est pas demain la veille que Farah Pahlavi et sa famille pourront fouler à nouveau leur terre natale !
Christian
3 janvier 2017 @ 01:51
Ce n’est pas non plus le sujet. :)
Cette exposition devait être itinérante, hors d’Iran donc.
Philippine
2 janvier 2017 @ 13:07
Farah son fils mais surtout sa petite Fille Noor n’ont plus rien de commun avec le peuple Iranien…il faut l’accepter.
Les iraniens sont courageux et intelligents : malgré des décennies d’embargo ils se développent et n’ont pas de merci à dire à Farah….
JAY
2 janvier 2017 @ 13:49
J imagine que l état Iranien a peur de ne pas revoir les tableaux ou bien n’a personne a envoyer pour l inauguration !
Mary
2 janvier 2017 @ 15:40
Tant qu’on ne détruit pas la collection,on peut espérer la voir un jour…
Claude-Patricia
2 janvier 2017 @ 16:38
C’est vrai, il aurait mieux valu une expo-vente d’armes…Sérieux.
plume
2 janvier 2017 @ 21:08
Je demeure persuadée qu’un jour cette famille pourra rejoindre son pays. La roue tourne. Il ne faut pas désespérer.
Christian
3 janvier 2017 @ 01:56
L’Iran n’a plus grand chose à voir avec sa famille impériale et inversement Un jour peut-être, les Pahlavi pourront retourner vivre en Iran, s’ils le souhaitent vraiment. Sur ce point, le temps doit faire son oeuvre. Cependant, une restauration est inespérée. Chacun, peuple comme famille impériale, a fait son chemin depuis le départ du Shah. Un retour en arrière n’est pas du tout envisagé, et pas non plus envisageable.
Caroline
2 janvier 2017 @ 21:39
Est-ce reporté par les autorités iraniennes pour des raisons sécuritaires? Bien dommage!
framboiz 07
2 janvier 2017 @ 23:45
Ils ont peut-être peur que les Iraniens exilés ne viennent et que ce soit un peu une manifestation de sympathie, envers l’ancien régime ou cette époque…
Il faut dire que depuis 1979 ,une grande partie de la population n’a connu que le régime des mollahs …et plus le temps passe , plus les chances de retour au pouvoir des descendants du Shah semblent diminuer .Je doute que , par sécurité , il soit prudent, même si le régime actuel tombait , de revenir , pour la famille …
La Princesse héritière est plus américaine , dans sa façon de vivre, de s’habiller , qu’iranienne …Pour les Iraniens , qui la connaissent, elle est vue comme une Américaine …
Ajoutons que la dynastie Pahlavi n’a eu que deux rois …L’un a pris le pouvoir ,l’autre l’a perdu …
Je ne sais , qui viendrait si les mollahs tombaient …Certainement des gens de l’intérieur ou de l’extérieur (ils sont âgés , les Anciens ministres du Shah) ,mais républicains …
Les spécialistes de l’Iran , ne croient pas à un retour des Pahlavi …Mais, certes , tout peut arriver…
Gérard
3 janvier 2017 @ 18:31
L’opposition iranienne ne peut qu’être discrète surtout l’opposition intérieure bien entendu. Elle existe néanmoins dans le sein du parti au pouvoir, elle existe en dehors du parti avec des républicains et elle existe avec des monarchistes sachant que toutes les organisations monarchistes s’en remettent maintenant à Reza Pahlavi considéré comme le seul candidat possible et le seul déclaré (le chef de la maison Quadjar qui vit à Dallas, Texas, est très discret, Mohammad Hassan Mirza II dit Mickey).
Rappelons néanmoins qu’en janvier 2010 deux jeunes monarchistes ont été exécutés en Iran par pendaison.
Muscate-Valeska de Lisabé
3 janvier 2017 @ 10:57
Farah n’a jamais été vraiment belle.
Gérard
3 janvier 2017 @ 16:35
La collection constituée par l’impératrice Farah est l’une des plus belles collections d’art contemporain du monde. Malheureusement dans le musée édifié à cette fin elle n’est pas présentée. Elle est contenue dans le sous-sol du Musée d’art contemporain de Téhéran.
On a pu en voir en 2008 trois œuvres dans un reportage : une peinture murale pop’art de Roy Lichtenstein, un Autoportrait de Diego Rivera, une série de 1937 de Trois femmes qui pleurent de Picasso et des portraits par Andy Warhol de Jackie Onassis, Marilyn Monroe et Mick Jagger, mais tout le reste est enfermé dans des coffres depuis une trentaine d’années.
L’impératrice avait recruté un groupe d’experts dans les années 70 pour visiter les maisons européennes et américaines de vente aux enchères afin de constituer une collection de quelque 300 sculptures et peintures qui étaient destinées à être un cadeau pour le peuple iranien.
Le musée fut inauguré en 1977 mais peu de temps après ce fut la révolution théocratique qui ne pouvait considérer ces œuvres comme que comme de « l’art occidental décadent ».
L’ensemble est néanmoins conservé dans des conditions de température excellente mais ne peut être vu malgré une brève exposition en 2005 où l’on ne présenta pas des pièces maîtresses comme L’Âge d’or de Derain ou la pièce centrale d’un triptyque de Francis Bacon qui peut-être étaient jugés offensants.
Cette exposition avait été montée justement pour répondre à la critique internationale devant ce mépris pour cette collection splendide. Les fonctionnaires de l’administration du musée ont néanmoins toujours promis que la collection serait augmentée et présentée, arguant que pour l’instant elle ne peut être présentée par crainte de dommages ou de vols et aussi en raison du manque d’espace libre dans le musée.
Mais évidemment dans tous les musées du monde les collections ne sont jamais exposées complètement.
Pourtant Mural on Indian Red Ground de Jackson Pollock (1950) a été présentée en 2005 et est considérée comme le meilleur Jackson Pollock hors des États-Unis. Elle est estimée à 250 millions de dollars et le tableau a été prêté pendant trois mois au Musée national d’Art moderne de Tokyo pour le centenaire de l’artiste. Mais à son retour à Téhéran le 11 mai 2012 l’œuvre a été arrêtée par la douane à l’aéroport international Imam Khomeini. Apparemment les Douanes refusaient de rendre la peinture tant que le Ministère de la culture et de l’orientation islamique de l’Iran ne paierait pas une dette à l’égard de l’administration des douanes et il fallut de longues négociations pour que le Pollock puisse rentrer au musée. C’est le seul tableau qui ait quitté officiellement Téhéran depuis les années 70.
L’impératrice en 2012 disait cependant que dans le cadre d’une exposition sur le Surréalisme au Centre Pompidou à Paris on avait pu voir quelques peintures de Max Ernst y compris une conservée au Musée de Téhéran dont elle estime qu’elle est sa plus belle œuvre.
En 1994 l’Iran a échangé une peinture, Woman III, de 1952, un tableau de Willem de Kooning, considéré comme non-islamique, contre une édition du Livre des rois (The Houghton Shahnameh du nom d’un collectionneur américain qui était son propriétaire), magnifique recueil d’enluminures qui appartenait à l’origine à Shah Tahmasb, de la dynastie safavide (l’impératrice dit à cet égard : « En 1970, nous avions voulu l’acheter, mais il valait quelque 20 millions de dollars que nous ne pouvions pas payer à l’époque) illustrant les 50 000 couplets du livre qui compte l’histoire des anciens rois de Perse et qui date de la première moitié du XIVe siècle.
La toile de de Kooning, évaluée arbitrairement à 20 millions de dollars, fut remise à des commanditaires contre le précieux manuscrit sur le tarmac d’une zone internationale de l’aéroport de Vienne. Mais comme le rappelle l’impératrice c’était une mauvaise affaire quand même car Woman III qui fut achetée par l’homme d’affaires américain David Geffen, pour environ 20 millions de dollars, a été vendue en 2006 à New York pour 137 millions de dollars.
Cet échange incita en 2002, le Conseil des gardiens de l’Iran a interdire la vente ou l’échange des œuvres du Musée d’art Contemporain sous prétexte que le commerce des œuvres non islamiques et (ou) pornographiques est un péché.
L’impératrice ne s’en plaindra pas en l’espèce car elle ne souhaite pas que d’autres œuvres soient échangées.
Le Musée d’art contemporain de Téhéran au cœur de la ville est un très bel ensemble d’un point de vue architectural dû à Kamran Diba, cousin de l’impératrice, et qui fut le premier directeur du musée, il comprend neuf galeries, une cinémathèque, une bibliothèque, une librairie, un atelier de photographie, le tout à l’intérieur du très beau parc Laleh (ex parc Farah) au nord de l’Université, parc dans lequel on peut voir des sculptures : The Pear Prickly par Alexander Calder , Capricorne de Max Ernst et le Reclining Figure par Henry Moore. Trois des neuf galeries du musée présentent cependant des peintures internationales et les autres galeries accueillent des expositions temporaires.
Dans l’un des films présentés aux États-Unis à partir du sous-sol du musée, l’impératrice Farah a vu que son portrait par Andy Warhol avait été tailladé à coups de couteau et qu’une sculpture de l’iranien Bahman Mohassess était cassée.
Dans une interview au Guardian Farah ajoutait : « J’ai eu la chance de rencontrer certains de ces artistes en personne, comme Marc Chagall, que je voyais dans le sud de la France, Dali à Paris, Henry Moore dans la banlieue de Londres, Paul Jenkins aux États-Unis et le sculpteur italien Arnaldo Pomodoro, que nous avions chargé de faire trois colonnes de bronze pour l’entrée du musée, un projet qui a été perturbé par la révolution. » L’impératrice ajoute que ces colonnes ont été achetées finalement par la société Pepsi.