Apprenant la mort du roi de France en 1836, Léopold Ier de Belgique releva un certain décalage entre l’histoire dominante et la vérité de l’homme qu’il a pu approcher, connaître et estimer : « Pauvre Charles X est mort, dit-on, du choléra. Je le regrette. Peu de gens ont été bon pour moi comme ce bon vieil homme. Il était aveuglé par certaines idées absolutistes, mais était un homme bon, qui méritait d’être aimé.
L’histoire retiendra que Louis XVIII fut un monarque plus libéral, régnant avec une grande douceur et justice jusqu’à sa fin, mais que son frère, par ses dispositions despotiques, a dérangé tout ce qu’il a fait. Louis XVIII était un homme intelligent et dur de cœur, très fier et faux. Charles X un honnête homme, un ami dévoué, un maître honorable et sincère dans ses opinions et ayant de l’inclination pour tout ce qui est droit. »
Les détracteurs des aînés des Bourbons ont amplement dépeint la révolution de 1830. Les griefs à leur égard sont connus. Aussi ai-je pensé qu’un complément plairait aux lecteurs. Les différents journaux de l’époque de la Restauration, d’une emphase aussi grande que leur royalisme, nous permettent de retracer leurs activités quotidiennes, témoignant justement de ce que le Roi Léopold appelait « l’inclination pour tout ce qui est droit ».
Commençons par le roi. A son petit lever, Charles X signait avec ses enfants les contrats de mariage des jeunes personnes de qualité, recevait entre ses mains les serments de serviteurs de l’Etat ou de sa maison qui venaient d’être nommés puis allait entendre la messe. Venaient ensuite les audiences des ministres, préfets, officiers supérieurs, prélats et maires des villes avec lesquels il désirait s’entretenir ainsi que les princes capétiens ou étrangers qui séjournaient en France. On disait qu’ils venaient faire leur Cour au roi et à la famille royale. Les ambassadeurs étaient généralement convoqués dans la salle du trône, avant ou après le Conseil qui pouvait se prolonger jusqu’à deux heures après-midi.
Quand il n’y avait pas d’audience, le roi travaillait en particulier avec un ministre concernant des ordonnances et des lettres patentes ; avec les officiers de sa maison pour certains programmes de travaux et de cérémonies. Le conseil pouvait encore être réuni si nécessaire de dix heures du soir à Minuit, après la Soirée du roi, ou celles qui se tenaient dans les appartements de la dauphine et de la duchesse de Berry.
« Ce conseil de ministres où j’ai tant de mal de démêler de quel côté se trouvent les véritables intérêts de mon pays ». Parole humble du roi.
Les dimanches après-midi, il recevait les hommes et les dames, alternativement deux fois par mois. Certaines fois, probablement fatigué, il faisait savoir qu’il ne recevrait pas.
En dehors des actes officiels qui se déroulaient à Paris, et sur lesquels je ne m’étendrai pas, notons que les membres de la famille étaient régulièrement séparés par leurs voyages dans les départements.
Partout en France, les mêmes scènes : Une délégation se portait au devant du souverain ou de ses enfants, le complimentait et l’invitait à entrer. Le roi et le dauphin entraient à cheval, au pas, dans la ville pavoisée, décorée de guirlandes de fleurs et de feuillage, puis acceptaient sous quelques acclamations le compliment et le panier de fleurs ou de produits de la campagne que leur offraient des jeunes filles. Ils se rendaient ensuite à la Préfecture ou à l’Hôtel-de-ville suivant l’importance de la localité, recevaient les hommages des autorités civiles, militaires et religieuses à savoir le préfet, le conseil municipal, les magistrats du palais de justice, les juges de paix, les officiers de la garnison ou de la garde nationale, le chapitre de la cathédrale ou le curé et les vicaires de l’église paroissiale, les présidents, pasteurs et rabbins des cultes protestants et israélite, les ingénieurs des ponts et chaussées, les officiers des pompiers, enfin les receveurs et inspecteurs des finances, des douanes et des forêts. Ils passaient en revue la garde nationale et les troupes de garnison.
L’après-midi et le jour suivant étaient consacrés à des visites plus approfondies. Le roi, le dauphin, la dauphine et la duchesse de Berry, avaient une attention particulière pour différentes institutions.
Le soir, à six heures habituellement, un dîner était donné. Les princes ont au préalable choisi les personnes qu’ils pensaient devoir distinguer et voulaient connaître davantage, les plus zélées pour le service public comme on disait. S’il y avait un balcon, le roi et son fils paraissaient de temps en temps.
Il y avait généralement un bal qui rassemblait les principales familles de la ville et des alentours. Le roi et le dauphin donnaient le coup d’envoi après avoir fait le tour de la salle et échangé quelques mots avec les invités. Les rues et places principales étaient illuminées pour l’occasion et il pouvait y avoir un feu d’artifice.
Au moment des au-revoir, lorsqu’ils reprenaient la route, après trois jours d’étape au maximum, le monarque ou ses enfants avaient l’habitude de donner 1000 Francs pour les pauvres de la ville. Dans les villes comptant beaucoup d’ouvriers, le montant était multiplié : à Mulhouse il s’éleva à 6000 Francs.
Examinons à présent les visites qui leur tenaient à cœur :
Charles X avait une attention bienveillante pour l’industrie. Lors de l’étape à Mulhouse au cours de son voyage dans l’Est en 1828, il parcourut le nouveau quartier et s’intéressa aux produits des manufactures textiles du Haut-Rhin et aux machines employées.
« Sa Majesté a été surprise par l’éclat du coup d’œil. Elle a examiné dans le plus grand détail tous les objets présentés à sa vue et elle a admiré le bon goût et la richesse des dessins, la vivacité des couleurs et tout ce qui peut rendre précieux les tissus imprimés que les fabricants destinent à des exportations lointaines ».
Il admira les progrès apportés par les dernières tranches du canal du Rhône-au-Rhin, alors appelé Canal-Monsieur qui permettait de connecter les bassins miniers et industriels de l’Est. Dès le règne de Louis XVIII, les travaux de mise en réseau de la France par les voies navigables avaient repris, dans la droite lignée des chantiers entrepris par Louis XIV et poursuivis par ses successeurs : c’est le Plan Becquey (1820). Le Canal du Duc d’Angoulême sur les rives de l’Oise, Le Canal du Duc de Berry le long du Cher, le Canal Marie Thérèse qui permettait d’éviter la boucle de Saint-Maur sur la Marne, et le Canal du Duc de Bordeaux, dans le Massif central, par les rivières de Corrèze et de Vézère sont d’autres exemples de ces chantiers.
Charles X et le dauphin écoutant les explications de M. l’ingénieur à Mulhouse.
Charles X lança les travaux du Bois de Boulogne. Sous la direction du baron d’André, intendant des bois et domaines de la couronne, débutèrent le reboisement du parc, l’expérimentation de la culture en massif de plusieurs espèces d’Amérique du Nord, la rénovation des routes, allées et contre-allées. Pas moins de trente mille arbres de ligne et de bordure furent plantés, une pépinière fut créée. Soucieux de la dignité des hommes subissant le chômage à Paris et dans sa banlieue, le roi approuva que ces emplois leurs soient réservés. Cela permit de donner de l’ouvrage à quatre cent d’entre eux pendant les mois d’hiver et de les sortir de l’indigence.
Donnant l’exemple mais voulant donner davantage d’ampleur à l’effort social, Charles X promulgua un nombre considérable d’ordonnances autorisant les communes, hospices, bureaux de Charité, églises, à accepter les legs, donations et fondations de particuliers. Le Chef de l’Etat fonda encore en 1825 une caisse de retraite pour les fonctionnaires et employés des finances (douanes, contributions indirectes, forêts et postes) après vingt-cinq ans de services, avec des pensions réversibles aux veuves et orphelins.
Venons-en à présent à l’héritier de la couronne. Il ressort des articles des journaux de l’époque que M. le dauphin était le vrai bras droit du roi. Il assistait au conseil des ministres et de surcroît, comme amiral de France et colonel général de l’artillerie et des cuirassiers, présidait le Conseil supérieur de la Guerre, travaillait régulièrement avec le ministre de ce département, veillait aux manœuvres régulières des régiments sur le Champ de Mars.
Le Prince suivait encore de près les améliorations apportées aux places fortes et bases navales, visita en détail Saint-Omer, Lille, Verdun et Strasbourg, les ports de Calais, Saint-Malo, Rochefort, Marseille et Toulon. A Cherbourg, il inaugura le nouveau bassin nommé Charles X (1829). Lorsqu’il était retenu à Paris pour des fêtes religieuses ou d’autres obligations d’Etat, c’étaient des casernes de banlieues qu’il allait voir, comme celle de Vincennes où étaient basées des unités d’artillerie.
Le musée de la Marine, était alors installé au Louvre et portait son nom (Musée Dauphin). Charles X l’avait créé pour regrouper les collections et les mettre en valeur. Lors de sa visite avec son épouse, après avoir montré sa connaissance des fortifications au travers des plans-reliefs et contemplé des images de vaisseaux du siècle passé, il admira les projets des nouveaux navires à vapeur que lui montra le ministre.
Manœuvres des pontonniers sur le Rhin près de Strasbourg, en présence du roi et du dauphin.
Le dauphin se rendait dès qu’il le pouvait dans les écoles militaires, à Saint-Cyr, la Flèche, à Saumur ou à La Fère. A Saumur, il fut attentif aux exercices des escadrons de cavalerie mais désira aussi montrer qu’il appréciait le travail des recrues de l’école de maréchalerie. Il parcourut avec attention les bâtiments et les chambres d’élèves officiers et tint à assister aux cours d’instruction théorique ainsi qu’aux exercices au manège. Ayant de l’intérêt pour les sciences, le Prince se joignit aux élèves de l’école polytechnique pour suivre les leçons de chimie de M. Thénard, une autre fois de M. Gay-Lussac.
Remarquons également que les poses de première pierre et inaugurations de nouveaux palais de justice lui étaient souvent confiées, comme futur chef de l’Etat.
A l’image de son père, il avait le souci du développement de l’économie française. En témoignent ses visites aux manufactures des Gobelins, de Sèvres, Saint-Quentin, Montataire et Mutzig, aux expositions industrielles du Louvre à Paris.
Convaincu des progrès que pourraient apporter les sciences à l’agriculture, qui faisait vivre alors l’immense majorité des Français et était à la base de la richesse nationale, il soutint les initiatives pour l’enseignement agricole. Il aida personnellement la ferme-modèle de Roville (Meurthe) dont il lisait les publications et dans laquelle il fonda un prix annuel pour récompenser les inventions de machines agricoles. Charles X l’éleva par ordonnance en Institut royal agronomique (1827). Le fils du roi fonda encore un prix pour l’amélioration de l’agriculture et de l’élevage décerné à Strasbourg. Il siégeait aussi au Conseil d’agriculture, de commerce et des colonies, présidé par le roi.
En préparant ses visites, M. le Dauphin exprimait ainsi ses exigences aux préfets : « qu’il n’était pas satisfait d’un coup d’œil jeté en courant mais qu’il voulait avoir assez de temps pour examiner tous les détails de l’établissement ».
Charles X, conscient de l’importance de l’élevage dans l’économie nationale et attentif au pouvoir d’achat de ses peuples, promulgua des ordonnances sur les bouchers et boucheries (1825) pour « spécialement encourager la production et l’engrais des bestiaux dans les pays de culture et en même temps ramener à un taux modéré le prix de la viande dans notre bonne ville de Paris ».
Quant à ses très considérables aumônes, elles étaient souvent destinées aux personnes victimes d’incendies, d’écroulements, d’inondations et de tempêtes dans les villages et villes de France. Il donnait aussi aux Paroisses qui avaient vu leurs églises détruites comme Munchhausen dans le Bas-Rhin, Gesté (Maine-et-Loire), Chivres-Val près de Soissons, paya aussi les ornements de l’église de Dizy et contribua à la construction de presbytères. Conscient du dénuement subi par les ouvriers qui avaient perdu leur outil de travail dans un incendie, ou qui subissaient le chômage, il se portait à leur secours par l’intermédiaire des préfets ou des députés. De plus il était actionnaire de la Caisse de Survivance, une banque dont une partie des bénéfices était reversée aux enfants pauvres.
Mais la charité chrétienne du dauphin ne se limitait pas aux Français catholiques. Ses compatriotes protestants n’en étaient pas exclus : comme Charles X, on rapporte qu’il aidait aussi « les pauvres parisiens de la Confession d’Augsbourg ».
Président de la Société pour l’amélioration des prisons, il offrit du linge propre pour les cellules et les corps de tous les détenus de la prison de Nancy (qui devaient être dans un état déplorable). Il soutenait les ateliers manufacturiers établis par l’administration.
Notons que la générosité du duc d’Orléans et du duc de Bourbon à l’égard des indigents et des victimes de catastrophes est aussi fréquemment mentionnée.
Madame la dauphine était très populaire. Partout où elle se rendait, elle recevait spontanément des marques de sympathie en plus des compliments d’usage. Conservateurs ou libéraux, les Français dans leur ensemble déploraient les excès de la Révolution et compatissaient aux malheurs de la fille de Louis XVI et Marie Antoinette. Son dévouement au roi son oncle et aux Français, avait également de quoi les toucher.
A Rouen, le maire voulut donner son nom à la rue et à la place adjacentes à celle qu’elle venait d’emprunter lors de son entrée. « S.A.R. a répondu avec une bonté particulière qu’elle y consentait avec beaucoup de plaisir, qu’elle était bien aise de pouvoir donner à la ville de Rouen ce témoignage de reconnaissance de l’accueil agréable qu’elle y recevait ». Préparés à l’avance, les écriteaux Rue Dauphine et Place Dauphine furent aussitôt dévoilés par les ouvriers.
Dans chaque ville la dauphine demandait à visiter les hôpitaux, les Charités, Sociétés maternelles, orphelinats, établissements d’aveugles et sourds-muets, scrutait les locaux et leur entretien, s’approchait des malades et accueillait « avec affabilité les bonnes sœurs chargées de ces divers établissements ». Visitant l’hôpital de Pontoise elle félicita les responsables et affirma qu’il était le « plus beau » qu’elle ait vu. Forte de sa connaissance du sujet, « elle donna des conseils aux administrateurs » de l’hôpital de Saint-Etienne. Au passage elle approuva que le nouveau bâtiment projeté porte le nom de Marie-Thérèse. En partant elle faisait en général remettre 500 Francs au directeur de l’institution pour poursuivre les améliorations.
Pour ce qui est des sociétés maternelles, Hélène Becquet dans sa biographie de la princesse, nous explique que « Son but est de faire en sorte que les femmes pauvres puissent accoucher chez elles et élever convenablement leur enfant pour lequel la société fournit la layette complète et une pension pendant un an ».
Mais il ne faut pas voir ici une séparation trop stricte. Le roi visitait également les hospices pour montrer qu’il se préoccupait des soins apportés aux orphelins et personnes âgées (comme celui de Montpierreux à Fontainebleau en 1826).
La dauphine présidait les quêtes lors des assemblées et soutenait par ses dons l’établissement de Charité de la nouvelle Paroisse Saint-Vincent-de-Paul, Place Charles X (aujourd’hui Place Franz-Liszt) encourageait la fondation des écoles gratuites pour les enfants des faubourgs de Paris. Avec le roi, elle paya la construction de l’église qui desservirait le nouveau lotissement des Batignolles.
Les constructions d’églises et les établissements de Charité étaient une priorité que le roi résumait ainsi : « Honorer Dieu, respecter notre sainte religion, c’est le premier devoir des rois. Cette obligation est toujours présente à ma pensée. »
L’église Sainte-Marie
La dauphine mettait aussi en loterie pour leurs pauvres « divers objets, ouvrages de ses mains ». En 1825, sa belle-sœur la duchesse de Berry et elle gagnèrent ainsi 2500 Francs.
Elle se plaisait aussi à voir les industries, à parcourir les usines et ateliers et recevoir les explications comme lors de ses voyages à Beauvais, Chauny, Elbeuf ou à St-Etienne. Mines de houille, hauts-fourneaux et fonderies, manufactures de tulles et de quincaillerie du département de la Loire, elle s’intéressa à tout ce que les propriétaires lui montraient, échangeait quelques mots avec des ingénieurs, des ouvriers et élèves mineurs. Elle s’enquérait fréquemment des améliorations de la sécurité car elle avait eu écho de conséquences dramatiques d’accidents du travail. Elle ne refusait pas les paniers-cadeaux, des corbeilles de rubans, de tulle et de velours. A la manufacture de Saint-Etienne elle admira les armes de chasse et de luxe. Elle assista aussi à une première en France : dans un pré non loin de Montbrison, voir circuler sur une portion de chemin de fer trois wagons transportant de la houille.
La dauphine faisait passer ses devoirs sociaux avant ses amusements, notons qu’elle organisait cependant des soirées dans ses appartements où le roi et son mari se rendaient et qu’elle honorait de sa présence les bals des hôtels de villes de Province où elle était conviée. Mais elle se retirait généralement à 10 heures.
Les déplacements de Madame, duchesse de Berry étaient souvent motivés par la villégiature, les bains de mer à Dieppe ou les eaux thermales comme à Bagnères-de-Bigorre, dans les Pyrénées. Elle mettait toujours bon cœur à visiter les châteaux et églises remarquables et tout ce qu’on voulait lui montrer, posa même des premières pierres ou inaugurait des écluses. Elle admirait les belles choses que les artisans et manufacturiers des alentours lui présentaient et repartait avec des achats « coups de cœur », ce qui n’était pas pour leur déplaire.
Visite de la Duchesse de Berry à la manufacture de Saint-Gobain
Après la perte de son mari et la naissance de leur fils, la princesse reprit le cours de la vie que le duc de Berry aurait aimé pour elle, recommença à sortir en ville pour ses achats dans les boutiques comme celles du Passage des Panoramas mais surtout pour s’amuser et encourager par la même occasion le Théâtre français, le théâtre des variétés, ceux de la Porte-Saint-Martin, du Vaudeville, l’Opéra-comique ainsi que l’Académie de musique. Elle allait aussi voir les expositions des tableaux et sculptures des élèves étudiant à Rome. Elle joignait ainsi l’utile à l’agréable et complétait par son tempérament différent, l’ambiance de la Cour, qui avait à la fois besoin de gravité et de légèreté.
Avec l’indulgence de son beau-père, elle organisait des soupers de plus de cent couverts suivis de bals qui pouvaient se prolonger jusqu’à tard dans la nuit pour la plus grande joie des jeunes personnes de la Cour. La duchesse d’Orléans s’y joignait volontiers et restait plus tard que son mari, veillant sur les premiers pas en société des aînés de leurs enfants.
Pour ce qui était de ses aumônes, elle était touchée par le sort des veuves et des orphelins comme ceux laissés des pêcheurs disparus en mer. Elle payait aussi leurs trousseaux lorsqu’ils obtenaient une place dans une pension. A Paris, elle était la bienfaitrice et protectrice des Charités paroissiales de Saint Etienne du Mont et de Saint Pierre du Gros Caillou où les pauvres étaient très nombreux, présidait les assemblées et les quêtes en leur faveur. Avec ses parents, le roi et la reine de Naples de passage en France, elle fit des dons à l’école publique gratuite qu’une association de dames de Perpignan venaient de fonder pour l’éducation des jeunes filles pauvres.
Venons-en maintenant à une activité tout aussi sérieuse mais qui se déroulait à l’abri des regards de la Presse.
La chasse était l’activité favorite du roi et du prince. Durant la Restauration, ils eurent l’occasion de la pratiquer dans toutes les forêts royales des alentours de Paris, Marly, Meudon, Compiègne, Saint Germain, Rambouillet et Versailles. Eugène Chapus dépeint ainsi les scènes dont il fut témoin : « Dans toutes les situations de sa vie intime, les chasses étaient celles où Charles X se montrait le plus réellement lui ; il était avec ses manières d’une politesse exquise, sa charité intarissable, ses grâces du cœur qu’il tenait de Henri IV et auxquelles on n’échappait pas ». « Quand il était avec son fils M. le dauphin, il entremêlait les coups de feu, de nombreuses réflexions et d’impressions relatives concernant leur vie passée. » On imagine que le seul souvenir du Duc de Berry, s’ébattant autrefois avec eux, leur fendait souvent le cœur.
Ces chevauchées et marches parmi les arbres et les fleurs et de plus en plus souvent le tiré au bord de l’eau, apportaient un peu de liberté au roi, fatigué des conseils, des réceptions et de l’Etiquette.
Les chasses pouvaient durer des jours. Traquant un cerf qui lui avait par deux fois échappé, le dauphin ne compta pas ses peines et le poursuivit de Compiègne jusqu’aux Ardennes, sa forêt d’origine qu’il était parti retrouver. Les villageois qui avaient aperçu le fugitif et tous les officiers de la vénerie qui avaient contribué au triomphe furent enfin comblés par le prince heureux.
Les seules dépenses, sans être futiles, mais qui tenaient le plus à cœur au dauphin, semblent avoir été les bottes et les chevaux. Il apparaît que son bottier attitré à Paris était M. Montigaud, rue Vivienne. A la chasse, on note que « les équipages du dauphin sont d’une rare élégance ».
A Paris, sur le Champ de Mars, Il aimait assister aux courses pour les prix royaux, le prix du Roi et le prix du Dauphin.
Lors de leur séjour en France en Mai 1830, la Reine des Deux-Siciles leur parente, les accompagna. D’une vigueur prodigieuse, Marie Isabelle de Bourbon allaitait à ce moment là son douzième enfant ce qui ne l’empêchait pas de s’en donner à cœur joie à l’art de la vénerie : « La Première chasse de Compiègne a été très belle. S.M. la Reine de Naples, dont on cite l’habileté à manier la lance, a tué treize chevreuils avec cette arme. On assure que la princesse se livre avec un égal succès à la pêche à la lance et manque rarement de percer le poisson lorsqu’il se présente à ses regards ». Certaines de ses descendantes avaient de qui tenir !
Déjà familier de la Cour de France dans les années 1820 le prince Léopold de Saxe-Cobourg chassa à plusieurs reprises avec Charles X et le dauphin. Une fois, ce fut dans la forêt de Sénart, une autre fois à Marly mais encore à Versailles (1829).
Il dînait avec le roi et ses enfants ou était invité chez les Orléans. Le prince envisageait de demander la main de Mademoiselle de Chartres ce qu’encouragea Charles X. Mais le duc et la duchesse freinèrent les tractations, craignant les dangers d’un établissement de leur fille en Grèce, dont le prince convoitait alors le trône.
Madame la dauphine aimait aussi beaucoup monter à cheval, comme sa belle-sœur avec laquelle elle fit des excursions, comme lorsqu’elles explorèrent ensemble les environs de Montmorency.
S’étant blessé en montant un cheval fougueux, le dauphin fit savoir aux journalistes qu’il regrettait de ne pas pouvoir assister à la Fête-Dieu.
La Fête-Dieu à Paris en 1830 par Turpin de Crissé
Cette solennité était particulièrement chère à Charles X et ses enfants. Nous savons que notre roi avait une grande Foi. Chaque Jeudi Saint de son règne, dans la Galerie de Diane du Château des Tuileries, devant les personnes de la Cour, le roi lavait les pieds des enfants pauvres représentant les apôtres, assisté par le dauphin et les grands officiers. Mais dès l’après-midi, rappelé par les devoirs de l’Etat, il présidait un Conseil qui ne pouvait être remis ou travaillait avec le duc de Doudeauville ou d’autres ministres. Il retournait à la messe de quatre heures.
Les dimanches après-midis, le dauphin et la dauphine recevaient. Mais pour ne voir personne et n’être que tous les deux, ils faisaient publier qu’ « ils ne recevraient pas ». Ils allaient alors se promener dans la grande allée ou dans le petit Parc de Saint Cloud ou dans leur domaine de Villeneuve-l’Etang, à pied bras dessus, bras dessous, à cheval ou en calèche découverte. La princesse demandait également à dîner de temps en temps au Petit Trianon, lieu chargé d’heureux souvenirs pour elle.
Si les réalisations de Charles X n’égalent évidemment pas celles de Louis XIV, je pense qu’il est néanmoins possible de reconnaître à ce monarque et à ses enfants leur bonne volonté, des préoccupations et des interventions, qui ne sont pas les moins pertinentes : le développement de la France axé sur des grands travaux et des voies de circulation, le soutien aux productions de l’agriculture, de l’industrie et des autres Arts ; leur absence de mépris mais au contraire de l’attention pour les Français de toutes opinions et conditions, ceux servant sous les drapeaux, ceux de la classe des travailleurs et les plus démunis. (Un grand merci à Jul pour cet article)
clementine1
31 janvier 2018 @ 06:58
c’est la première fois que j’en apprends autant sur Charles X et sa Famille.
Jul
1 février 2018 @ 20:27
Ah Clémentine
Votre commentaire renforce mon sentiment. Je crois que c’était alors que ce n’était pas une mauvaise chose de l’avoir écrit et publié.
De Charles X et sa famille, qu’apprend-on aux Français?
Que la fin. C’est partiel.
Christian
2 février 2018 @ 22:42
Vous savez, les cours d’histoire du collège puis du lycée sont un survol des faits, nul ne s’attarde alors sur les détails. Il n’y a que la curiosité qui donne accès aux détails de l’histoire, c’est partout pareil, en France comme ailleurs.
Damien B.
31 janvier 2018 @ 07:48
Jul, je vais lire aujourd’hui avec grand intérêt le portrait intime du roi Charles X que vous nous offrez ce matin.
L’iconographie est très séduisante ! La référence aux propos de Léopold Ier est bien choisie, lui qui était le gendre du roi Louis-Philippe.
Vos trop rares collaborations enrichissent depuis des années Noblesse et Royautés, soyez-en vivement remercié.
Bien cordialement,
Damien
Damien B.
31 janvier 2018 @ 11:46
Je viens de lire attentivement votre excellent portrait Jul.
Merci de partager vos remarquables connaissances avec nous.
Votre texte a le grand mérite d’incarner, grâce à des anecdotes vivantes, le Roi auquel vous êtes attaché.
Vos recherches sont remarquables et le résultat de votre travail de qualité est logiquement à la hauteur. L’iconographie est très plaisante aussi.
J’ai évidemment beaucoup apprécié les passages relatifs aux visites royales en Alsace et vous devinerez pourquoi :)
Bien sûr d’aucuns diront que l’action caritative royale relevait du paternalisme, mais il y a deux siècles et encore bien après c’était la seule manière d’envisager ce qu’on appellait la bienfaisance. Est-ce mieux aujourd’hui ? J’en doute fortement.
Je terminerai en vous félicitant pour ce sujet que vous avez traité avec passion, cela se ressent tellement. Quand le plaisir s’allie à l’érudition, le lecteur le perçoit immédiatement, aime et apprend. Donc bravo !
Jul
31 janvier 2018 @ 12:51
Merci pour vos compliments Damien B
:) Je suis flatté !
Je dirais qu’il s’agit d’une sorte de tableau des activités du roi et de ses enfants même si j’espère avoir pu faire transparaître les ressemblances et différences de leurs caractères.
Actarus
31 janvier 2018 @ 14:21
J’ai tout lu aussi. C’est remarquable, en quelques paragraphes on apprend davantages de détails que ceux qui sont habituellement repris dans toutes les biographies. Où as-tu trouvé tout cela ? (J’ai noté les références à ta région…)
Jul
1 février 2018 @ 20:09
Merci Actarus. Content que tu aies aimé.
J’ai consulté des journaux français de l’époque mais aussi le Bulletin des lois et quelques trop rares articles récents.
Kalistéa
2 février 2018 @ 10:15
Merci Jul pour cet article fourmillant de détails sur un règne plutôt méconnu . C’est beaucoup de travail et l’iconographie est remarquable . J’ai pris mon temps pour tout lire et regarder et mon plaisir a été réel . Vous ne vous attardez pas sur les grosses erreurs commises par ce roi , mais je comprends cela puisque vous l’aimez .
Thibaut le Chartrain
31 janvier 2018 @ 08:10
Merci beaucoup Jul pour ce passionnant reportage qui montre le vrai visage de la famille royale, au-delà des caricatures qui ont pu en être faites.
Jul
31 janvier 2018 @ 12:54
Merci Thibaut. Je suis heureux que mon reportage vous ait plu.
Tout-à-fait, je vois ce tableau comme un complément à ce qui a déjà pu être écrit. Le visage de Charles X ne se limite pas à ses erreurs, il y a tout une part de lui qui mérite d’être connue.
Cosmo
1 février 2018 @ 19:09
Jul,
Vous avez raison et vous avez bien fait de le faire.
Cosmo
Actarus
31 janvier 2018 @ 09:46
Ah ah… j’ai commencé à lire le premier paragraphe (à 4h45 !) puis j’ai fait un scroll down et quand j’ai vu que c’était long comme un jour sans pain, je me suis dit que ça ne pouvait être que de Jul. Bingo ! ^^
Maintenant j’attends la fiche de lecture de notre ami Cosmo. ;-)
Cosmo
31 janvier 2018 @ 17:22
Cher Actarus,
Il n’y a pas grand chose à dire sur cet étalage de bonne volonté et de vertu. Tout ceci fut gâché par un aveuglement absolutiste qui laisse supposer une totale incompréhension politique chez Charles X, à la différence de son frère Louis XVIII mais dans la ligne de celle de Louis XVI. Ces deux rois auxquels on reconnait des vertus privées et une certaine bonhommie, sans parler de leur foi, ont été les fossoyeurs de la monarchie. Inutile d’en appeler au complot pour justifier la montée sur le trône de Louis-Philippe, il lui a suffi d’attendre, si tant est qu’il ait eu envie de ce trône, une bévue politique de plus.
La famille royale telle que décrite est bien proche des romans de la comtesse de Ségur, un monde idéal où les gens bien nés s’intéressent à ceux qui ont moins de chance qu’eux, mais conservent malgré tout la distance que Dieu, dans sa grande bonté, a mise entre eux.
Si Charles X avait eu un peu de bon sens politique et avait moins fait confiance à Polignac, son fils aurait peut-être fait un bon roi, et après lui le duc de Bordeaux. Après lui, la couronne aurait été dévolue aux Orléans car un roi de France ne peut pas avoir un prétendant au trône espagnol pour héritier. Penser le contraire est faire montre d’autant d’esprit politique que Charles X. Bordeaux aurait pu être marié à une princesse qui lui aurait donné un héritier. Mais on ne refait pas l’histoire. La République est bien installée. Qui s’en plaindrait ?
Amicalement
Cosmo
Actarus
1 février 2018 @ 17:12
Ah mais mon cher ami, si l’histoire s’était déroulée autrement, de sorte que la révolution de 1830 n’ait jamais eu lieu et qu’après Charles X, Louis XIX et Henri V soient montés sur le trône de France de façon naturelle, les Orléans n’auraient probablement pas hérité de la couronne après la mort du duc de Bordeaux-comte de Chambord-roi Henri V car son mariage infructueux avec Marie-Thérèse d’Autriche-Este est aussi le fruit de son exil. Devenu roi de France ou encore dauphin de son oncle, il aurait certainement contracté une autre alliance, peut-être même avec une fille du duc d’Orléans, pourquoi pas avec Clémentine qui de ce fait ne se serait pas mariée avec le prince Auguste de Saxe-Cobourg-Kohary. Ne croyez-vous pas ? ;-))
Cosmo
2 février 2018 @ 07:41
Quel bonheur que de refaire l’histoire, malgré tout…
Amelie
2 février 2018 @ 17:38
Apparemment, Louise d’Artois devait épouser Ferdinand d’Orléans
Amelie
2 février 2018 @ 17:40
Sa mère, la duchesse de Berry, voulait marier son fils avec sa demi-soeur (donc sa demi-tante) appelée également Caroline qui épousa le prétendant carliste. Mais, son mariage resta sans postérité
Jul
12 février 2018 @ 16:49
Bonjour Amélie,
Tout à fait, la Duchesse de Berry pensait à sa demi-soeur Caroline pour le Duc de Bordeaux
mais pour Louise d’Artois, Charles X et son fils envisageaient surtout le fils aîné de l’Infant Charles (Charles également) car avant la décision de Ferdinand VII, il ceindrait un jour la couronne d’Espagne.
L’alliance entre la France et l’Espagne était toujours une priorité dans ce contexte.
Catoneo
31 janvier 2018 @ 09:58
Merci à Jul pour cet article si bien illustré. On ne peut faire l’économie du dernier embarquement à Cherbourg sous la protection de la municipalité, qui nous signale que la famille royale n’était pas détestée malgré les évènements de Paris. Voici le texte du voeu du conseil municipal fait avant son arrivée :
« Habitants de Cherbourg,
Descendu du trône qu’il occupait encore il y a quelques jours, Charles X vient s’embarquer en ce port, pour se rendre avec toute sa famille sur une terre étrangère. Quelles que soient les causes qui ont amené ce mémorable évènement, les habitants de Cherbourg n’oublieront pas que celui qui fut leur Roi va être pour quelques instants leur hôte ; qu’à ce dernier titre seul, il aurait droit à leurs égards, et deviendrait sacré pour eux, lors même que la pitié qui s’attache naturellement à tant de grandeur déchue ne suffirait pas pour inspirer ces sentiments. A la nouvelle qu’elle viendrait s’embarquer à Cherbourg, il n’est aucun citoyen digne de ce nom, qui ne se soit dit qu’insulter à la position de cette famille, lui causer la moindre injure, ne pas même seconder son départ de tous ses moyens, ce serait souiller la grande victoire, si pure de tout excès, que vient de remporter la nation, et dégénérer du caractère généreux qui distingue si éminemment un peuple qui chérit la liberté autant qu’il hait la licence.
Les autorités et les citoyens qui, dans ces dernières circonstances, ont de concert uni leurs efforts pour maintenir la tranquillité de cette cité, sont pleinement convaincus que tels sont les sentiments qui animent la population tout entière, et ils se bornent à lui annoncer que Charles X et les membres de sa famille arriveront incessamment, accompagnés des commissaires chargés par le gouvernement de protéger leur départ.
Cherbourg, le 7 août 1830. »
Signé : Collart, Laval-Bohn, Pinel, Noël-Agnès, Bonnissent, Lemansois-Dupré, Asselin
Jul
31 janvier 2018 @ 12:55
Merci Catoneo de nous avoir transmis ce beau texte.
MARC
31 janvier 2018 @ 10:14
PASSIONNANT ! et remarquablement écrit et documenté . MERCI BEAUCOUP.
Jul
1 février 2018 @ 20:03
Merci Marc. C’est une joie.
Laurent F
31 janvier 2018 @ 10:21
Ma parole on dirait de la propagande !
Actarus
31 janvier 2018 @ 14:25
S’agissant de personnalités décédées depuis 181 ans pour Charles X, et presque 147 ans pour la duchesse de Berry, on ne peut parler de propagande mais plutôt d’une entreprise légitime (voire légitimiste ^^) de réhabilitation. ;-)
Cosmo
2 février 2018 @ 08:07
Cher Actarus,
Vous savez très bien en faveur de qui cela peut-être de la propagande. Mais je ne pense pas que cela ait été l’objectif de Jul. Il ne se console pas de la disparition de l’Ancien Régime et cherche à nous faire partager son deuil et son admiration pour une société dans laquelle il n’aurait probablement pas été admis du moins ses premiers cercles, comme la quasi totalité de ceux qui, comme lui, sur ce site en porte une nostalgie inexplicable.
Il est intéressant de voir que beaucoup de ceux qui portent un grand nom en France en sont bien plus distanciés. Et eux, pourtant, y auraient eu la première place.
Comme quoi, le snobisme signifie bien sine nobilitate.
Cosmo
Antoine
2 février 2018 @ 11:02
Commentaire bien dur et plein de sous-entendus hasardeux pour Jul. Un des intérêts du site est de mêler les origines sociales jusqu’à les confondre. Il ne nous appartient pas d’extrapoler sur qui pourrait avoir été reçu aux honneurs de la Cour ou non, d’autant qu’il pourrait y avoir des surprises.
Jul
2 février 2018 @ 12:37
Merci Antoine.
Cosmo, vous me prêtez des idées qui ne sont pas les miennes quand vous parlez de l’Ancien Régime. Cet Article ne représente pas l’Ancien Régime mais la Restauration. Je ne suis pas deuil de cette époque ni à la recherche d’une place. Ce n’est pas l’époque qui m’intéresse, mais la noblesse du roi et de ses enfants que j’admire, leur comportement, les choix politiques qu’ils affichaient dans leur soutien à différentes institutions et chantiers.
Cela est intemporel à mes yeux, car cela a fait le grandeur de la France à toutes les époques.
Cosmo
2 février 2018 @ 13:39
Antoine,
Mon commentaire ne vise absolument pas Jul quand je parle de snobisme.
Les origines sociales n’ont aucune importance, seule compte l’attitude des gens. Certains sur le site laissent entendre qu’ils sortent de la cuisse de Jupiter mais ils ne sont pas nombreux.
Je reste persuadé que dans le monarchisme de certains, il y a beaucoup de snobisme, surtout parmi ceux qui s’affichent légitimistes. C’est du moins ce que j’ai souvent pu constater.
Cosmo
Cosmo
2 février 2018 @ 13:49
Jul,
Je sais bien que vous n’êtes pas à la recherche d’une place et je suis bien certain que votre intérêt pour la monarchie et la famille royale est romantique et sentimental, respectueux et admiratif de ce qu’elle a été.
Je n’ai pas cet attachement et ne vois en eux que les dirigeants plus ou moins heureux de notre pays.
Mais j’ai été comme vous. J’ai changé et je ne saurais vous dire pourquoi, sauf en ce qui concerne les droits au trône de France que vous reconnaissez au prince Louis de Bourbon. Là aussi, j’ai été comme vous mais l’étude de la période, des individus, des situations, du contexte politique et historique m’ont fait changer d’avis. Je n’ai aucun attachement aux Orléans et, pour tout vous dire, je trouve Louis de Bourbon plus attachant que Henri d’Orléans.
Cosmo
Antoine
2 février 2018 @ 15:16
Merci, Cosmo, pour votre réponse. Je suis heureux de constater que j’avais mal interprété votre formulation. Je suis aussi fermement partisan du principe monarchique mais les prétendants éventuels me sont parfaitement indifférents.
Gérard St-Louis
31 janvier 2018 @ 18:56
J’abonde dans le même sens. A lire cette chronique, on ne comprend pas pourquoi, il n’a pas été canonisé de son vivant…
alobo
31 janvier 2018 @ 10:52
Un grand merci, ce « reportage » est très, très intéressant.
Jul
1 février 2018 @ 20:03
Merci Alobo
Jean Pierre
31 janvier 2018 @ 10:56
On connait le calembour de Louis XVIII, agonisant, à ses médecins : « Allons, finissons-en, Charles attend » .
Ce qui était quand même peu flatteur pour Charles X.
Gérard
31 janvier 2018 @ 17:47
C’est évidemment un calembour bon…
Gérard
31 janvier 2018 @ 19:07
Si cette phrase a été réellement prononcée, certains disent que le roi pouvait être entendu de deux manières dont l’une était bien destinée aux médecins qui l’entouraient et qu’il qualifiait de charlatans.
Gérard
31 janvier 2018 @ 20:49
Le duc de Castries attribue à Louis XVIII un autre calembour qui fut le dernier semble-t-il. Dans la soirée du 15 septembre 1824 il eut un moment de lucidité avant sa mort. Il voulut donner le mot pour la garde et montrant sa présence d’esprit
dit : « Saint-Denis-Givet. »
Était-ce Givet dans les Ardennes ou Givet près de l’actuel Saint-Denis-lès-Sens ?
Gérard
2 février 2018 @ 15:35
Victor Hugo a publié des récits de voyage qui ont été regroupés sous le titre Lettres à un ami, mais qui en réalité sont rarement des lettres envoyées, certaines l’ont été à son ami le peintre Louis Boulanger (1806-1867). L’année 1838 dans un recueil Le Rhin nous voyons Victor Hugo voyager avec Juliette Drouet.
Il écrit de Givet (Lettre IV – de Villers-Cotterêts à la frontière) le 29 juillet : « Cette fois j’ai fait du chemin. Cher ami, je vous écris aujourd’hui de Givet, vieille petite ville qui a eu l’honneur de fournir à Louis XVIII son dernier mot d’ordre et son dernier calembour (Saint-Denis, Givet), et où je viens d’arriver à quatre heures du matin moulu par les cahots d’un affreux chariot qu’ils appellent ici la diligence. J’ai dormi deux heures tout habillé sur un lit, le jour est venu, et je vous écris. J’ai ouvert ma fenêtre pour jouir du site qu’on aperçoit de ma chambre et qui se compose de l’angle d’un toit blanchi à la chaux, d’une antique gouttière de bois pleine de mousse et d’une roue de cabriolet appuyée contre un mur. […] »
Il s’agit donc de la ville de Givet dans les Ardennes.
Gérard
31 janvier 2018 @ 11:17
Merci beaucoup en effet Jul de ces recherches et d’une iconographie rare.
Jul
1 février 2018 @ 20:04
Merci Gérard :)
Naucratis
31 janvier 2018 @ 12:52
Ah Jul, merci !
D’ordinaire, au sujet de Charles X, s’expriment de pseudo historiens qui recrachent une vulgate orléaniste hostile et mal digérée, le tout avec un ton d’autant plus péremptoire que leurs connaissances sont minces.
Votre article remet brillamment les choses en place et rend justice au dernier roi de France. En date, serais-je tenté d’écrire…
Cosmo
1 février 2018 @ 19:08
Vulgate orléaniste et mal digérée, c’est ainsi que vous appelez le jugement de l’histoire sur la politique catastrophique du dernier Bourbon de la branche aînée sur un trône et sur laquelle tous les Français sont d’accord. Vous oubliez que le premier jugement sur son successeur venait de Louis XVIII, qui n’en avait pas grande opinion. Et les évènements lui ont donné raison.
L’article de Jul ne rend pas justice au roi de France, chargé des intérêts du pays, il rend justice à Charles d’Artois et à sa famille. Et c’est en cela que cet article est intéressant.
Jul
2 février 2018 @ 12:58
Mais Cosmo, comment ne pouvez-vous pas voir le roi de France dans les actions que je rapporte?
Cosmo
2 février 2018 @ 14:03
Jul,
Je ne vois qu’un homme de bien et une famille sensible à la misère du peuple, intéressée aussi par le développement du pays, dans ce que vous rapportez. Point n’est besoin d’être roi de France pour être sensible et généreux.
Mais le roi de France n’est pas que compassionnel, il est aussi le chef dont les actes engagent le pays et son devenir. Il engage aussi le futur de sa dynastie, il assure la pérennité des institutions.
De cela vous n’en parlez pas car l’attitude politique de Charles X a mis fin à sa dynastie, a mis ses enfants et petits-enfants sur les routes de l’exil. Il a été irresponsable en écoutant de mauvais conseillers. Il est parti avec panache mais il est parti. Il devient d’ailleurs, comme Louis XVI, beaucoup plus sympathique et attachant dans le malheur. Il est alors le vieillard digne dont parle Balzac. Le duc et la duchesse d’Angoulême ont aussi assumé leur destin avec une grande dignité. La duchesse de Berry, au désespoir de son beau-père et de sa belle-soeur, a été plus frivole et inconséquente. Privée de ses enfants en se mésalliant, elle aussi suscite la sympathie. Charles X et la duchesse d’Angoulême ont été alors biens durs.
Cosmo
Actarus
2 février 2018 @ 13:38
S’il vous plaît très cher, pas « Charles d’Artois » mais « Charles-Philippe de France, comte d’Artois ». ;-)
N’étaient « d’Artois » que ses enfants, Louis-Antoine duc d’Angoulême et Charles-Ferdinand duc de Berry (mort ainsi), sauf que le premier, en devenant dauphin, devint « de France » lors de l’avènement de Charles X. Ne restaient « d’Artois » que les enfants du duc de Berry, Louise et Henri.
Ces distinctions patronymiques d’un autre âge ne seraient probablement pas remises à l’ordre du jour en cas de très hypothétique nouvelle restauration monarchique en France.
Cosmo
2 février 2018 @ 14:24
Cher Ami,
Je n’ai jamais lu Charles-Philippe de France, comte d’Artois. En général c’est soit Charles X, soit le comte d’Artois. Mais bon, je n’ai pas tout lu sur lui.
Personne, me semble-t-il, n’a jamais été » XX de France ». Roi de France oui, petit-fils ou petite-fille de France oui, mais jamais prince ou princesse de France. Et ce à la différence de la Maison d’Autriche, qui fut d’Autriche même en Espagne.
Mais je me trompe peut-être. Et je serais ravi d’en apprendre plus.
Cosmo
Actarus
2 février 2018 @ 19:18
C’est pour ça que bien des gens cafouillent de nos jours avec ces notions d’autrefois, y compris Henri d’Orléans. ;-)
Aujourd’hui la dévolution patronymique est plus simple à comprendre. Sous la Monarchie française, le roi n’avait pas de nom de famille comme l’entend l’état-civil mis en place depuis la Révolution. La famille royale (soit le couple royal, les enfants du roi et de la reine, et les enfants du dauphin et de la dauphine) était « de France » mais cela s’entendait sans le dire. Au-delà de la famille royale telle qu’énoncée ci-dessus entre parenthèses, les branches cadettes portaient le nom du titre qui les distinguait, c’est pourquoi les fils de Charles-Philippe, sous-entendu « de France », naquirent « d’Artois », pour ne citer que l’exemple le plus récent dans notre histoire nationale.
En 2018 les descendants agnatiques du roi Louis XIII ont pour nom soit « de Bourbon » (et ce dans plusieurs déclinaisons), soit « Nassau » (ligne grand-ducale de Luxembourg elle-même cadette du rameau ducal de Parme), soit « d’Orléans » et « d’Orléans-Bragance ».
Sachant que le comte de Paris se prend pour un roi titulaire dès lors qu’il décerne à son fils autrefois cadet et nouvellement aîné le titre de « Dauphin » (véritable patronyme de quelqu’un d’autre de votre connaissance ^^), s’il appliquait stricto sensu les règles patronymiques en usage sous l’Ancien régime, alors :
1. S.A.R. le prince Pierre d’Orléans devrait s’appeler Pierre d’Angoulême ;
2. LL.AA.RR. les princes Charles-Philippe et François d’Orléans devraient s’appeler Charles-Philippe d’Évreux et François d’Évreux ;
3. Curieusement, LL.AA.RR. les princes Charles-Louis et Foulques d’Orléans continueraient à porter le même nom ;-))
4. S.A.R. le prince Robert d’Orléans devrait s’appeler Robert de La Marche.
Vive la République qui a simplifié les choses ! ^^
Christian
2 février 2018 @ 22:50
La règle espagnole veut que les monarques aient pour patronyme, le nom de leur dynastie. Les rois d’Espagne issus de la Maison d’Autriche furent donc effectivement « N d’Autriche » à la naissance, peu importe la suite de leur destinée.
Christian
2 février 2018 @ 22:52
Dans le même sens, la descendance de Philippe V s’appelle Bourbon car c’est le nom de dynastie et patronyme qu’il a choisi en montant sur le trône d’Espagne. Il aurait tout aussi bien pu choisir Anjou et alors ce nom aurait été celui de ladite descendance.
Actarus
4 février 2018 @ 15:07
Christian, Philippe V aurait pu choisir de se faire appeler « Philippe de France » (il l’était comme fils du dauphin, en revanche si sa banche avait prospéré en France ses enfants n’auraient été que « d’Anjou »), comme les princes de la Maison d’Autriche qui autrefois ont régné à Madrid.
Imaginez l’imbroglio si la branche espagnole avait porté à perpétuité le nom « de France » ! ^^
Cela aurait eu des répercussions savoureuses de nos jours… ;-)
Jul
1 février 2018 @ 20:05
Merci pour votre message Naucratis :) Je suis de votre avis.
Gérard
1 février 2018 @ 23:11
Vous voyez des orléanistes partout et maintenant chez tous les historiens…
Cosmo
2 février 2018 @ 08:11
Cher Gérard,
On pourrait qualifier cela de fixation hallucinatoire.
Amicalement
Cosmo
Gérard
2 février 2018 @ 19:26
Mon cher Cosmo je vous souhaite une très bonne fin de semaine et sans hallucination.
Naucratis
4 février 2018 @ 10:36
Ah non pas chez tous, chez les mauvais seulement !
Cosmo
5 février 2018 @ 17:05
Vous êtes bien prétentieux Naucratis. Qui êtes-vous pour juger quel historien est bon et lequel est mauvais ? La plupart des historiens ne sont ni orléanistes, ni légitimistes et cela ne les empêche pas de juger catastrophique le règne de Charles X. Citez moi un historien qui un jour en a fait l’apologie.
Naucratis
6 février 2018 @ 19:39
Justement, Cosmo, les vrais historiens ne jugent ni ne font l’apologie du passé. Les vrais historiens aident à connaître et expliquent le passé. Un vrai historien ne dit pas d’un roi qu’il était un âne. Vous confondez le travail de l’historien et celui du procureur.
Cosmo
7 février 2018 @ 11:16
Naucratis,
En effet les vrais historiens aident à connaitre et à expliquer le passé. Jamais l’un d’entre eux n’a pu montrer le côté positif du règne de Charles X. Citez moi un nom.
Dire que Charles X était un âne couronné mais un âne toute de même n’est pas une accusation, juste une simple constatation.
Naucratis
8 février 2018 @ 11:44
Errare humanum est, sed persevare…
Cosmo
8 février 2018 @ 18:46
En effet, Naucratis…
Brigitte - Anne
31 janvier 2018 @ 13:22
Merci beaucoup Jul pour votre excellent article et qui me fait découvrir un peu mieux ce Roi , Charles X . Le commentaire de Damien B illustre parfaitement ce que je ressens en vous lisant . Maintenant une question » futile » mais à laquelle vous aurez peut être une réponse , » pourquoi une variété de lilas s’appelle charles x ?
Jul
1 février 2018 @ 20:06
Merci Brigitte Anne
Ah c’est une bonne question à laquelle je n’ai pas de réponse.
Probablement le créateur de cette variété a-t-il voulu honorer notre souverain ?
HRC
2 février 2018 @ 10:05
« les lilas sont des lys en deuil »
c’est quelque part dans Barbey d’Aurevilly
Jul
2 février 2018 @ 12:59
Merci HRC !
Gérard
2 février 2018 @ 19:27
Le syringa vulgaris Charles X est effectivement cité lors du règne de Charles X en France et est introduit à Boston en 1830. C’est un lilas à fleur simple rouge lilacée, aux longues panicules. Je suppose que cette variété du lilas commun a été produite sous le règne de Charles X.
De même on trouve des roses Charles X. Charles X a été le dernier roi de France auquel les habitants de Provins ait apporté le tribut de leurs hommages. Le roi en revenant du camp de Lunéville arriva le 21 septembre 1828 et y fut reçu par les autorités et douze jeunes demoiselles qui lui présentèrent des fleurs et des conserves de roses. Y avait-il aussi des lilas ?
En 1845 dans The Americain in Paris during the summer being a companion to the « Winter in Paris », or, Heath’s picturesque annual for 1844 (traduction d’Un été à Paris de 1843) de Jules Janin avec des illustrations d’Eugène Louis Lami (Londres, New York) on peut traduire : « Hélas ! il y a aussi la rose Charles X, de ce roi détrôné, de ce gentilhomme si affable et si bon gentilhomme ; voilà tout ce qui nous reste de ce roi de France, moins que rien, une rose ! »
tody
31 janvier 2018 @ 13:47
Il faudrait ramener leur depouilles a Saint Denis
Lorraine 1
31 janvier 2018 @ 14:12
On rendra justice un jour à Charles X et son fils le duc d’Angoulême. La vérité finira par arriver.
Pierre-Yves
31 janvier 2018 @ 14:20
Grand merci à Jul pour ce long article, si bien illustré, et également honnête dans sa présentation:
– en précisant d’emblée qu’il s’appuie sur la presse de l’époque, toute occupée à rapporter de façon emphatique et élogieuse les faits et gestes de Charles X et de sa famille,
– et en exprimant son souhait de faire entendre un autre point de vue que celui des griefs que l’historiographie a dressée à l’encontre du dernier des rois Bourbon.
Ainsi, on n’est pas trompé: Jul nous donne la clé de lecture de cet article, aussi étonnant à lire que difficile à prendre au pied de la lettre.
Jul
1 février 2018 @ 19:57
Merci pour votre commentaire Pierre Yves. Vous m’avez compris.
Mayg
31 janvier 2018 @ 15:33
Un grand merci à Jul pour ce bel article, bien illustré.
Jul
1 février 2018 @ 20:21
Merci Mayg :)
plume
31 janvier 2018 @ 19:09
Cet article m’a beaucoup intéressé. Je ne connaissais vraiment pas Charles X ainsi que sa famille. Encore un grand merci d’avoir balayé tous les préjugés que nous possédons sur telle ou telle personne que finalement nous ne connaissons guère.
Jul
1 février 2018 @ 19:58
Merci Plume :) C’est ce qu’espérais faire avec cette présentation.
Charlanges
31 janvier 2018 @ 20:36
Merci, cher Jul, pour ce beau texte. Nous vous lisons trop peu souvent mais c’est toujours un enchantement.
Vous me permettrez, en harmonie avec ce que vous écrivez, de citer Balzac : « En ce moment, ce vieillard à cheveux blancs, enveloppé dans une idée, victime de son idée, fidèle à son idée, et dont ni vous ni moi ne pouvons dire s’il fut imprudent ou sage, ce vieillard vous semble pauvre. Hélas, il emporte avec lui la fortune de la France … Un moment viendra que, secrètement ou publiquement, la moitié des français regrettera le départ de ce vieillard, de cet enfant et dira : si la révolution de 1830 était à faire, elle ne se ferait pas … «
Cosmo
1 février 2018 @ 19:16
Balzac, s’il fut un grand écrivain, ne fut pas prophète. Personne n’a jamais regretté le départ de Charles X, ni la fin de l’absolutisme monarchique auquel Balzac semble avoir été attaché, mis à part quelques tenants de l’Ancien Régime.
Actarus
2 février 2018 @ 13:42
En parlant de prophète, permettez-moi de citer Gérard… de Nerval. ^^
« Ils reviendront, ces Dieux que tu pleures toujours !
Le temps va ramener l’ordre des anciens jours ;
La terre a tressailli d’un souffle prophétique… »
;-))
Cosmo
2 février 2018 @ 15:25
Mais les rois n’étaient pas des Dieux et l’ordre ancien dont il parle est est celui d’un monde où les rois n’existaient pas.
Actarus
4 février 2018 @ 15:12
Pour qui aime se prendre la tête et retourner en 1ère au lycée (l’année où l’on devait étudier « Madame Bovary », en tout cas de mon temps), voici un lien très intéressant : https://www.cairn.info/revue-de-litterature-comparee-2009-4-page-389.htm
Au-delà des interprétations et des exégèses de toute sorte, la poésie (en tout cas la poésie classique) est riche de métaphores.
Je n’ai cité Nerval que pour l’appliquer au contexte particulier dont nous dissertons. ;-)
Jul
1 février 2018 @ 20:01
Merci Charlanges. Votre message me fait plaisir. J’apprécie ces mots de Balzac, retrouvés pour nous. Une conclusion parfaite ! Soyez-en remercié.
Antoine
1 février 2018 @ 00:52
Reportage documenté et très agréable à lire. Très positif aussi, le reste étant pudiquement passé sous silence (je pense au choix entêté de décisions et de ministres calamiteux qui ont bien contribué à la chute). Mais le sujet était plutôt la vie de représentation que la vie politique et la première est très bien traitée.
Jul
1 février 2018 @ 20:21
Vous avez compris mon intention Antoine, merci pour votre commentaire.
Cosmo
1 février 2018 @ 19:00
Bravo Jul ! Article bien écrit, bien documenté, bien illustré et, comme le dit Pierre-Yves, honnête car vous annoncez la couleur. La presse de l’époque étant muselée, seuls les articles à la gloire de la famille royale pouvaient paraître ou du moins ceux qui ne la critiquaient pas. Habilement vous faites l’impasse sur ce qui fâche et qui en réalité constitue le fond de la critique de Charles X car nul n’a jamais songé à critiquer la vie privée du monarque et de sa famille, qui, comme vous le soulignez justement, n’offrait aucun flanc à la critique de par son exemplarité.
Cosmo
Jul
2 février 2018 @ 12:39
Merci Cosmo.
Clément II
1 février 2018 @ 23:28
Il y a peu de choses à dire après ce reportage. Certains choix, peut-être ? Il faut avouer que ce roi n’a pas été très fin dans ses choix d’entourage.
Libellule
2 février 2018 @ 00:04
Cher Jul,
J’attendrai ce we pour lire tranquillement ce document bien illustré …
Et je vous en remercie déjà.
Bien à vous.
Libellule.
Jul
2 février 2018 @ 12:53
C’est une joie Libellule :)
Cosmo
2 février 2018 @ 07:57
Il est tout de même surprenant de lire « rendre justice » à Charles X. Il faut tout de même s’interroger sur le fond du problème. Louis XVIII avait eu du mal à réconcilier la société française autour de sa personne et du trône. Mais dans l’ensemble, il y avait réussi. Charles X et son entourage ont détruit ce qui avait été fait. Si l’on est monarchiste légitimiste, je me demande comment on peut avoir de l’admiration pour ce personnage, quelles qu’aient été ses vertus privées. Louis XIV n’avait pas beaucoup de vertus privées, pas plus que Henri IV, et pourtant on se souvient des politiques qu’ils ont été et de leur contribution à la grandeur de l’institution monarchique.
Alors, bon père, bon grand-père, dévot, généreux, aimable, aimant et aimé, c’est possible mais cela ne saurait faire oublier qu’il fut un âne en politique.
Et j’aimerais que l’on me démontre le contraire. Ce serait la véritable réhabilitation de Charles X.
Si l’on se souvient avec sympathie, parfois admiration,de Louis XVI, ce n’est pas pour ses capacités politiques mais pour l’iniquité de son procès, pour son martyr et pour celui de la reine, du dauphin, de sa soeur. J’aimerais là aussi que l’on me prouve le contraire.
Jul
2 février 2018 @ 12:53
Ah Cosmo
Dites simplement qui vous admirez en politique. Cela sera plus rapide.
C’est là la différences de nos points de vue.
Les vertus ne sont jamais privées. C’est le propre de la Foi qui habite l’Homme, elle ne peut s’empêcher de se propager par des paroles et des actes. Comme j’essaie de le montrer dans mon article, les vertus de Charles X et de ses enfants touchaient leur entourage, les Français et leurs amis étrangers qui avaient pu l’approcher. Beaucoup d’actions publiques que j’ai rappelées ici témoignent de leurs vertus, en sont des émanations. Votre séparation privé/public est fausse car notre comportement et nos actions extérieures sont empreintes de ce qui nous habite intérieurement.
Vous parlez d' »âne en politique » par provocation. A moins que vous ne parliez de politique au sens des manoeuvres politiciennes. C’est possible.
Mais pour ce qui est de la vraie Politique, des grands choix, des piliers de la société à sanctifier, des innovations et améliorations à soutenir, je crois que Charles X n’était pas mauvais. Il connaissait les besoins des Français et de la France, et ce qui avait fait ses preuves sous les règnes de ses prédécesseurs, qu’il fallait développer et même accroître. Même certaines réalisations de la Révolution et de Bonaparte ont été conservées car elles allaient dans ce sens. Et c’est à ce titre que nous admirons aussi beaucoup choix de Charles X et même de Louis XVI.
Cosmo
2 février 2018 @ 15:14
Jul,
Il n’y a pas grand monde que j’admire en politique. Je réserve mon admiration aux artistes, aux chercheurs, à tous ceux qui font progresser la connaissance et à tous ceux qui se dévouent aux autres, sans rien attendre en échange.
Je ne suis pas certain que Charles X connaissait vraiment les besoins des Français. Pourquoi s’est-il laissé embarquer dans l’histoire des ordonnances qui manifestement déplaisaient. Les Français avaient besoin d’autorité, et le gouvernement n’en était pas avare, mais il avait aussi besoin de liberté et là ce n’était pas la même chose. C’est le manque de liberté qui a été le plus reproché à Napoléon. Charles X aurait dû s’en souvenir. Il aurait dû aussi se méfier de son entourage et d’une noblesse revancharde qui elle n’avait rien oublié, ni rien appris.
Bien entendu que le qualifier d’âne politique est une provocation.
Je crois que Charles X avait dans l’esprit une sorte de société idéale, la période d’ailleurs s’y prêtait avec la renaissance d’un idéal chevaleresque – jamais les troubadours, chevaliers et belles dames n’ont jamais autant été représentés que sous la Restauration.
Mais l’idéal se heurte rapidement au réel et Charles X n’a pas su y faire face.
Je n’ai donc aucune admiration pour lui ni pour son entourage. Ils n’ont pas fait grand chose pour la mériter à mes yeux, une illustre naissance ne suffisant pas, pas plus que les vertus chrétiennes dont ils faisaient montre.
Cosmo
Jul
3 février 2018 @ 07:49
Ah pourtant Cosmo, ils sont dignes d’être admirés ces hommes et femmes qui tiennent les rênes d’un Etat ne serait-ce que six, cinq ou un an tant il est difficile de faire régir un bon ordre, la justice et de favoriser le progrès dans une Nation toujours prête à se diviser, quand des groupes et individus, naturellement mus par leurs intérêts personnels pour accumuler et se faire valoir toujours plus, quand ils sont pour cela prêts à faire du tort aux plus démunis.
Je l’admire d’autant plus que j’en serais incapable.
Comme nos armées et beaucoup de nos magistrats et fonctionnaires, nos rois, nos président, Napoléon Bonaparte, ont sacrifié beaucoup au service des autres, notamment de leur vie privée, pour faire vivre leur idéal qui n’est pas une chimère mais le beau pays et la belle culture que nous avons reçue en héritage, la France, et qu’ils sont navrés de voir souvent réduite, enlaidie et couverte d’indignité.
Vous vous trompez quand vous croyez que l’idéal de Charles X était une société revenue au Moyen Age. Son idéal est la France plus grande, plus belle et toujours digne.
Sinon, il n’aurait pas encouragé les progrès de l’industrie, de l’agriculture, des Arts. Voyez simplement le style des constructions de son temps.
Cosmo
4 février 2018 @ 12:21
Jul,
Vous exposez parfaitement votre point de vue. Mais si certains monarques ou chefs d’Etat ont accompli leur mission dans le sens que vous dites, d’autres ne l’ont pas fait.
Je dirais, de façon triviale, qu’ils sont payés pour faire leur travail. Ils sont payés de façon pécuniaire, de façon matérielle et par la gloire qu’ils recherchent mais n’atteignent pas toujours.
Si Louis XIV, Louis XV ou Napoléon avaient pensé au bien-être du peuple français, ils auraient agi autrement à partir d’un certain moment. Mais ils ne l’ont pas fait. Chacun a certes contribué à la gloire de la France, mais cette gloire était avant tout une recherche personnelle et elle a été ternie, à chaque fois par des décisions catastrophiques.
Je ne dis pas que Charles X voulait un retour au Moyen-Age mais qu’il avait l’esprit médiéval dans sa conception de la société. Le progrès n’a jamais été absent du Moyen-Age, mais c’était une société d’ordres distincts où chacun avait pour la vie la place que sa naissance lui assignait, même s’il y eut des exceptions. C’était peut-être mieux que le désordre dans lequel nous sommes. Difficile d’en juger !
Cosmo
Gérard
3 février 2018 @ 17:04
Dès que Charles X est devenu roi il dit à Louis-Philippe : « Si jamais le duc de Bordeaux venait à manquer il n’y a entre le trône et vous qu’un enfant de quatre ans. (…) Il nous importe, et il vous importe encore plus que, dans le cas où il viendrait à manquer, vous ou les vôtres puissiez recueillir la succession sans difficultés, sans embarras. Vous savez bien qu’il y a des gens qui rêvent de la branche d’Espagne, je ne les crois pas nombreux, mais prenez y garde. Il faut vous entendre avec nous pour étouffer cela. Moi, je suis prêt à vous y aider de mon mieux. Je désire épargner à la France les déchirements que cela lui causerait. Ils me font frémir. » Journal de Marie-Amélie, Reine des Français, présentation de Suzanne d’Huart, préface de Madame la Comtesse de Paris, Perrin 1981, à la date du 21 septembre 1824.
On soulignera que cette phrase fut transcrite sur le moment dans un journal qui n’était pas destiné à la publication et qui ne fut une première fois publié que par la Duchesse de Vendôme en trois volumes entre 1931 et 1943 mais avec un texte arrangé et ne comportant pas ce qui était postérieur à 1830, tandis que la nouvelle publication avait repris le texte sans modification et sous l’autorité de Madame d’Huart, conservateur aux Archives nationales, chargée des archives privées, qui avait inventoriait le fonds confié à l’État par Monseigneur le Comte de Paris. Toutefois ce journal n’a jamais été entièrement publié car il compte 35 registres. Pour la période de la Monarchie de Juillet le texte est plus pauvre parce que la reine était beaucoup plus occupée.
Cosmo
4 février 2018 @ 12:29
Merci, Cher Gérard, de rappeler ce texte qui met fin à toutes les prétentions espagnoles, montrant bien l’impossible réunion des couronnes et la division en deux branches distincts depuis 1713, sans aucune possibilité de succession mutuelle. Les diplomates et les hommes d’Etat, à commencer par Louis XIV, savaient parfaitement ce qu’ils faisaient. Ce fut la position de la France, de l’Espagne et de toutes les chancelleries jusqu’à ce qu’en 1883, la comtesse de Chambord, qui n’avait aucune voix au chapitre, en décide autrement.
Actarus
4 février 2018 @ 15:31
Nous n’étions pas là pour prendre cette conversation en sténodactylo. ^^
Ce qui me surprend, c’est que Charles X n’évoque pas son propre fils, Louis-Antoine. C’est comme s’il avait fait une croix dessus. Quelles qu’aient été les raisons du mariage infructueux du duc d’Angoulême et de Madame Royale, qui de toute façon en 1824 ne pouvaient probablement plus produire de nouvel héritier (encore que de nos jours certaines femmes tombent enceinte pour la première fois à 46 ans, mais il y a deux siècles cela n’était pas monnaie courante), si le duc de Bordeaux était venu à manquer (autrement dit s’il était mort, que voilà une belle litote), le dauphin Louis-Antoine se serait quand même tenu entre le duc d’Orléans et le trône.
Or le duc d’Angoulême s’était illustré peu de temps auparavant en Espagne. On peut supposer (mais ceci ne restera qu’une supposition parmi d’autres) que si Charles X avait conservé son trône, si le duc de Bordeaux était mort en bas âge, si le roi d’Espagne avait quand même changé la dévolution successorale pour faire régner Isabelle II, libérant ainsi les futurs aînés de la Maison de Bourbon après la famille royale de France du mirage madrilène, l’infant Charles, comte de Molina, aurait pu repasser les Pyrénées avec ses enfants pour s’établir à Paris.
Cela fait beaucoup de « si », mais je trouve que le journal de la reine Marie-Amélie, publié pour la première fois 107 ans plus tard avec, vous l’écrivez, un « texte arrangé », est présenté de sorte à dédouaner Louis-Philippe et à justifier l’usurpation de 1830.
Cela dit, on peut croire que Charles X voulait éviter une guerre civile, ce qui rejoint le propos de Jul et en fait un homme bon (en juillet-août 1830 il a suivi cette docrtine, partant docilement pour un exil sans retour plutôt que de faire verser le sang des hommes), mais avec les « si » précédemment évoqués, elle aurait pu être évitée.
Comme l’écrit Cosmo, c’est sio agréable de refaire l’histoire. ^^
Cosmo
5 février 2018 @ 17:13
Vous oubliez, Cher Actarus, dans votre série de si, la position de la communauté internationale. Jamais l’Angleterre ni l’Autriche n’auraient permis à un Bourbon d’Espagne de monter sur le trône de France, et ce en application du fameux Traité d’Utrecht au respect duquel les cabinets britannique et autrichien se disaient attachés en plein XIXe siècle. Et ils auraient eu d’autant plus leur mot à dire que ce sont eux qui ont rétabli les Bourbons sur le trône de France en 1814 et faisaient la pluie et le beau temps dans le monde diplomatique jusqu’en 1848.
Cosmo
Actarus
6 février 2018 @ 13:56
En théorie seulement. Mais vous êtes bien placé pour savoir que le traité d’Utrecht n’avait que pour unique but de garantir la séparation des deux couronnes. Or, dès que la future Isabelle II devint l’héritière de Ferdinand VII, le comte de Molina était libre pour la France. Il est resté en Espagne et la guerre civile y a fait rage précisément parce qu’il n’y avait pour lui aucun espoir à Paris car, en 1833, le roi des Français régnait aux Tuileries et avait cinq fils… Tout aurait pu être différent dans mon bref exposé d’histoire-fiction du 4 février à 15h31 (il fallait pour cela que meure le duc de Bordeaux avant 1830).
Les britanniques auraient peut-être poussé les hauts cris, comme ils l’ont fait en 1846 lorsque le duc de Montpensier a épousé l’infante Marie-Louise, soeur d’Isabelle II, mais cela serait-il allé plus loin ? ;-) Nous ne le saurons jamais.
Cosmo
6 février 2018 @ 18:46
En effet, Actarus, je suis bien placé pour en parler. M’auriez-vous mal lu par hasard ?
L’interdiction de réunion des deux couronnes imposait qu’un infant d’Espagne ne pouvait devenir héritier du trône de France et qu’un fils de France ne pouvait devenir roi d’Espagne. Si Louis de Bourbon était devenu roi de France et s’il était décédé sans héritier direct, le roi Juan-Carlos serait venu à ses droits en France, comme son plus proche parent et après lui, le roi Philippe. La descendance du comte de Molina, potentiel roi de France selon vous, se serait trouvée en la personne d’Alphonse XIII. Donc le roi d’Espagne serait devenu roi de France, en recueillant l’héritage de son lointain cousin. Sans cette séparation absolue et éternelle, ils auraient pour toujours été héritiers les uns des autres. Le roi de France aurait été l’héritier du roi d’Espagne et réciproquement. Et c’est ce désordre dynastique que l’on a voulu éviter.
D’ailleurs la situation atteint le comble de l’absurde quand le duc de Madrid se proclamait prétendant au trône d’Espagne et au trône de France. Qu’en était-il alors de la séparation des deux couronnes ? Tentait-il de résoudre la quadrature du cercle ?
Mis à part quelques personnes dans une campagne bien orchestrée, nul ne soutien les droits d’un descendant des rois d’Espagne au trône de France. Mais ils ont le droit de refaire l’histoire dans le sens qu’il leur plait, d’essayer d’abolir le temps et d’en effacer les effets, cela ne fait de mal personne si ce n’est à eux-mêmes.
Amicalement
Cosmo
Gérard
6 février 2018 @ 22:16
Nous savons bien Actarus que le vrai peut n’être point vraisemblable mais à l’époque considérée personne ne pouvait croire à la naissance d’un fils au dauphin et à la dauphine et personne ne peut croire et sans doute pas vous que Charles X rêva du comte de Molina, même pour la beauté de la démonstration.
Actarus
7 février 2018 @ 13:21
Chers amis,
quand on fait une uchronie, on la fait jusqu’au bout. On ne peut pas s’amuser à refaire l’histoire en y intégrant des éléments de la véritable histoire. Explication : duc de Bordeaux mort + pas de révolution de 1830 + changement successoral en Espagne + installation du comte de Molina à Paris = pas de guerre civile en Espagne au XIXe siècle, et probablement pas de roi Alphonse XIII non plus, en tout cas pas celui que l’histoire a connu. Théorie de l’effet papillon. ;-)
Cosmo
8 février 2018 @ 18:54
Cher Ami,
Personne ne fait d’uchronie. Nous ne faisons que rapporter des dires et des faits. Aucun Bourbon d’Espagne ne serait devenu roi de France au XVIIIe, au XIXe ou au XXe siècle. Dire le contraire est méconnaître l’histoire d’un pays et d’un peuple, sa mentalité et la vision qu’il a de lui-même. Les paroles de Charles X, rapportées par la duchesse d’Orléans, illustre parfaitement cette situation. Ni le roi, ni le peuple français ne voulaient voir le comte de Molina devenir roi de France. Aucun effet papillon donc !
Amicalement
Cosmo
Actarus
9 février 2018 @ 14:06
Mais le principe de l’histoire-fiction, c’est précisément de dire le contraire ! En modifiant le cours des événements, l’histoire change et ceux qui ont réellement eu lieu cessent d’exister pour faire place à des hypothèses découlant du premier changement.
Est-ce plus clair ? ^^
Mais pour en revenir à l’histoire réelle, il est vrai que Charles X, que vous pourfendez souvent, avait assez de réalisme pour constater que si le duc de Bordeaux venait à mourir en bas âge, la stricte application des lois fondamentales aurait posé un problème politique international d’autant plus qu’en 1824, le comte de Molina était encore le successeur de Ferdinand VII. C’est à cette aune qu’il convient d’interpréter les propos que le roi de France aurait tenu au duc d’Orléans. ;-)
Cosmo
10 février 2018 @ 17:40
Une fois de plus, il n’y a aucune histoire-fiction en disant que sous la Restauration, avant et après, il n’y avait aucune possibilité pour un Bourbon d’Espagne de monter sur le trône de France. Le Traité d’Utrecht et ses conséquences était encore présent, comme faisant partie du corps de traités internationaux, et dans l’esprit de tous, à commencer par Charles X.
Il était aussi assez réaliste pour enfreindre les lois fondamentales, peut-être devenues obsolètes à ses yeux, pour tenter de sauver son royaume en demandant à son fils de renoncer à ses droits au profit de son petit-fils.
L’histoire-fiction est de dire que le comte de Molina aurait pu devenir roi de France. Il eût fallu, pour commencer, qu’il renonçât à toute prétention espagnole. Bien au contraire, il s’est proclamé roi d’Espagne, mettant ainsi fin à toute prétention au trône de France, que personne d’ailleurs ne lui reconnaissait. Il était lui aussi réaliste.
Actarus
5 février 2018 @ 18:05
Puisque personne ne prend la peine de le signaler, je rappelle que le roi Charles X avait d’excellentes dispositions envers son cousin cadet, Son Altesse Sérénissime le duc Louis-Philippe d’Orléans, à qui il octroya le prédicat (ou traitement) d’Altesse Royale (prédicat qu’il accorda aussi à la branche des Condé en voie d’extinction).
Il fut bien mal payé de retour. ;-)
Rien n’était gravé dans le marbre et je vais écrire une énormité, mais Louis-Philippe d’Orléans a bien fait de sécuriser sa position en prenant le pouvoir en 1830. Je dois au moins reconnaître qu’il savait que le pouvoir ne s’attend pas mais au contraire qu’il se prend. Ce qui ne veut pas dire que j’approuve ce qu’il a fait. Mais encore une fois, si les choses s’étaient déroulées différemment, ni vous ni moins ne serions là pour en parler.
Cosmo
6 février 2018 @ 14:18
Mais Cher Actarus, nous le savons tous. Les rapports entre les deux branches de la famille royale étaient excellents. La duchesse d’Angoulême et la duchesse d’Orléans étaient cousines germaines et la duchesse de Berry était la nièce de la duchesse d’Orléans. Les enfants de Louis-Philippe et la duchesse de Berry étaient donc cousins germains. Difficile de faire plus proches ! Mais un certain Jules de Polignac s’en est mêlé et a semé la zizanie en permettant à la bourgeoisie de se choisir un roi. En effet, Louis-Philippe a pris une couronne qu’on lui offrait retardant ainsi de 18 ans l’établissement de la République, honnie des classes possédantes.
Si vous n’approuvez pas Louis-Philippe, moi c’est Charles X que je n’approuve pas. Le premier avait compris où était son destin, le second ne l’a jamais su.
Dans les parentés, j’allais oublier la future comtesse de Chambord, Marie-Thérèse d’Autriche-Este, qui était la cousine de Louis-Philippe, par leur ascendance Modène, mais aussi de Marie-Amélie par leur ascendance Habsbourg-Lorraine. Bref, Bourbons, Orléans, Habsbourg-Lorraine, une seule et même famille avec ses querelles comme tout le monde.
Cosmo
Actarus
6 février 2018 @ 17:29
Ça rappelle « Dallas » et « Dynastie » ! ;-)
Cosmo
7 février 2018 @ 11:17
Je ne sais pas pour Dallas, mais certainement pour Dynastie…
Brigitte - Anne
6 février 2018 @ 22:24
Merci messieurs pour vos échanges que j’ai eu grand plaisir à lire ! Je ne connaissais pas la rose Charles X par contre le merveilleux lilas oui .
olivier
16 mai 2018 @ 16:39
» Il faudra peut-être des siècles à la plupart des peuples d’Europe pour atteindre au degré de bonheur dont la France jouit sous Charles X. »
Stendhal