La Fondation du patrimoine lance un appel aux dons en vue de la restauration de la chaise à porteurs de Madame Adelaïde. En voici le descriptif : « Eugénie Adélaïde Louise d’Orléans, dite Madame Adélaïde (1777 – 1847) est la sœur de Louis-Philippe, devenu roi des Français en 1830. Comme ses frères, la fillette est confiée à Madame de Genlis qui lui dispense une éducation soignée, pétrie des idées philosophiques.
Les années révolutionnaires vont changer son destin de princesse de l’Ancien Régime pour des années d’exil. En effet, son père, féroce opposant au pouvoir monarchique, est élu député de la noblesse aux Etats généraux de 1789 et se rallie au Tiers-Etat.
Il vote pour la mort de son cousin Louis XVI en janvier 1793. Cette position, jugée scandaleuse, lui vaut d’être mis au ban de la société aristocratique tandis que la tentative de restauration monarchique menée par son fils, le duc de Chartres, le rend suspect auprès des partis révolutionnaires. Arrêtés sous la Terreur, les membres de la famille d’Orléans sont éloignés de Paris… sauf Madame Adélaïde qui est assignée à résidence à Bizy. Emprisonné à la Conciergerie, Philippe Egalité est condamné à mort et guillotiné 6 novembre 1793. Madame Adélaïde émigre alors avec sa mère et ses frères.
A la chute du Premier Empire, la famille d’Orléans rentre en France. Madame Adélaïde se met alors au service de son frère et rallie autour de lui les libéraux. Les manœuvres politiques de Madame Adelaïde et l’ascendant qu’elle exerce permet à la branche cadette des Orléans de succéder à celle des Bourbons.
A partir de 1830, Madame Adélaïde vit continuellement dans l’entourage de la famille royale. A la fois amie de la reine Marie-Amélie et tante attentionnée pour ses neveux et nièces, elle constitue pour ainsi dire « l’éminence grise » de Louis-Philippe.
Elle meurt au palais des Tuileries le 31 décembre 1847, peu avant la chute de la Monarchie de Juillet.
Pourquoi restaurer cette chaise à porteurs ? Lors des séjours à Fontainebleau, Madame Adélaïde se voit attribuer l’appartement dit « de Madame de Maintenon », au premier étage de la Porte Dorée.
Atteinte des mêmes dispositions à l’embonpoint que Louis XVIII, elle est alors logée au rez-de-chaussée. La liaison entre cet appartement et celui de son frère lui est rendue plus aisée grâce à l’installation d’une chaise volante dans la cage de l’escalier : cet élément est conservé au château. Pour les déplacements plus importants à l’intérieur du château, Madame Adélaïde bénéficie d’une petite chaise à porteurs.
Envoyée à Fontainebleau le 12 juillet 1845, elle est décrite comme suit : « une portantine en bois noirci et verni, avec filets bronzés, brancards et marchepieds id., le siège garni en crin et couvert en maroquin rouge ». Elle est accompagnée de « deux bricoles en cuir jaune doublées en maroquin rouge et couvertes en galon à la livrée du Roi. »
La structure en bois, renforcé de pièces métallique, est peinte en noir et ornée de filets dorés, comme bien souvent dans la carrosserie française. Le siège, à dossier bas, est à la fois suspendu et guindé par des soupentes de cuir de sorte qu’il puisse suivre les mouvements des porteurs et rester en équilibre lors de la montée ou la descente de marches. Sa garniture en cuir rouge est capitonnée pour plus de confort.
Sans usage après la mort de Madame Adélaïde, l’objet reste à Fontainebleau et sombre dans l’oubli.
Bien qu’empoussiéré et présentant quelques épidermures, le cuir de la chaise est en très bon état et son coloris demeure vif. La structure en bois a subi une infestation d’insectes xylophages, ce qui limite sa résistance mécanique et a engendré des petites lacunes. Par ailleurs, toutes les pièces en fer sont oxydées et nécessitent d’être passivées.
La chaise à porteurs restaurée sera présentée au public dans le cadre de l’exposition «Louis-Philippe à Fontainebleau» en 2018. » (Merci à Anne – Copyright photo : Fondation du patrimoine)
framboiz 07
23 janvier 2017 @ 03:52
Je me demande le prix d’une telle restauration …Les musées seraient-ils si pauvres ?
Leonor
23 janvier 2017 @ 18:58
Framboiz, les musées ont peut-être autre chose de plus intéressant à financer que ce machin. Déjà qu’ils ne sont guère argentés ….
philippe
2 février 2017 @ 19:45
comme vous dite ce machin fait parti de l’histoire de France et à juste titre devrait etre restauré si vous n’avez pas le souci de notre patrimoine et de notre histoire rien ne vous oblige à envoyer de l’argent pour aider à cette réstauration
Juliette d
23 janvier 2017 @ 04:25
Bravo aux gėnéreux donateurs.
DEB
23 janvier 2017 @ 07:04
Le Stannah de l’époque, si je comprends bien.
Robespierre
23 janvier 2017 @ 10:53
:)
Gibbs ?
23 janvier 2017 @ 13:17
DEB,
Vous m’avez devancée !!
Baboula
23 janvier 2017 @ 08:34
Lourd dilemme,la chaise à porteurs ou bien la flèche nord de la basilique de Saint Denis !
Muscate-Valeska de Lisabé
23 janvier 2017 @ 11:47
…Tant que Madame Adélaïde ne se laisse pas choir sur la flèche nord de la basilique de Saint-Denis….;-))
Corsica
23 janvier 2017 @ 12:07
Dans cette histoire, le plus lourd c’était semble-t-il le poids de la princesse !
Baboula
23 janvier 2017 @ 20:24
???
daniel
23 janvier 2017 @ 17:43
La flèche de saînt dënis
Blouin
23 janvier 2017 @ 10:51
Déjà il n’y a pas besoin d’un appel aux dons pour ôter la poussière ! je l’aurais fait avant de présenter cet appareil, ce misérabilisme est exagéré. Après il y a des écoles ou des centres de formation spécialisés qui se feraient un plaisir et peut-être un honneur de restaurer ce moyen de transport.
Gibbs ?
23 janvier 2017 @ 13:19
Excellent commentaire Blouin.
AnneLise
23 janvier 2017 @ 17:46
Oui déjà la poussière bien apparente ici, un bon coup de chiffon !
Baboula
23 janvier 2017 @ 18:20
Oui Ils en rajoutent une couche avec la poussière.On va leur donner l’adresse de l’Ecole Boulle .
Gérard
24 janvier 2017 @ 01:09
En effet.
limaya
25 janvier 2017 @ 06:56
En effet un coup d’aspirateur plus que nécessaire avant présentation , où va se loger » l’originalité » de certains ? Vraiment du n’importe quoi .
Lorenz
23 janvier 2017 @ 10:56
Je trouve étrange qu’une estimation des coûts n’est pas publiée. Cela n’incite pas à participer.
Jean Pierre
23 janvier 2017 @ 11:25
Cela vaut-il le coup de la restaurer ?
Laurent F
23 janvier 2017 @ 16:40
Certains vont s’égosiller : »mais c’est une chaise royaaale ! »
Intérêt artistique mineur, un bon coup de baume pour le cuir, de cire sur le bois et d’antirouille sur les fers et elle sera comme neuve. Vu la vitesse à laquelle le public défile devant les œuvres majeures, ça devrait bien suffire. coût quasi nul !
Esquiline
23 janvier 2017 @ 13:18
Espérons qu’un émir soit sensible à l’appel.
Sur la lancée il pourrait peut-être contribuer à la rénovation de mon fauteuil favori, même si mon dos et son bas ne sont pas d’aussi noble lignée!
AnneLise
23 janvier 2017 @ 17:45
La restaurer, oui, mais faire appel à des dons pour cela me laisse dubitative, comme le disait justement Blouin je pense que dans les ateliers d’apprentissage à la restauration de meubles anciens, on pourrait trouver matière à moindre frais.
Kalistéa
23 janvier 2017 @ 18:59
« le palanquin des larmes ».
Leonor
23 janvier 2017 @ 19:03
Bon, alors moi, j’ai une collection de bidets. C’est pas de blague.
De mignons petits tabourets , qui cachent bien … leur jeu. Avec couvercle bien sûr. Des en acajou, des en noyer, des avec couvercle en cuir, cloutés façon tapissier; des avec couvercle en marqueterie . Si, si …. Dans la cuvette ad hoc, sous le couvercle, je mets mes stocks de mercerie.
Ca fait hurler de rire les copains, quand ils viennent dîner , et qu’il faut du renfort de tabourets. Ca les fait même p… de rire . ;-)
Stephane G.
26 janvier 2017 @ 10:25
commentaire d’une abyssale vulgarité mais enfin passons…on mettra cela sur les mœurs gauloises des provinces tourangelles reculées
Leonor
26 janvier 2017 @ 12:05
Passez, passez, cher ami, pur esprit . On n’aura aucun mal à se passer de vous.
Au fait : vos notions géographiques sont à revoir. A une autre fois, avec le plus grand plaisir.
Stephane G.
26 janvier 2017 @ 14:55
à Tudieu l’Alsace profonde! il est vrai que ce genre de comportement fait très fête de la bière, saucisse, et grosses tapes sur les cuisses…au moins la douceur angevine cela vous adoucissait, la grosse fraulein non merci!
Caroline
23 janvier 2017 @ 23:24
Je plussoie tous les précédents commentaires justes!
D’autre part, tout à fait par hasard, je souhaite beaucoup restaurer mon ancienne mini-chaise à porteurs avec sa cabine en bois. On y a enlevé la chaise sans doute cassée pour mettre deux petites étagères en verre. Elle mesure environ 26 cm de hauteur, la peinture sur les brancards est ‘écaillée’.
Pourriez-vous me conseiller un artisan pour remettre à neuf ma ‘ curiosité ‘ ? Un grand merci d’avance!
nozzari
24 janvier 2017 @ 01:45
Etrange mais quand je lis « Madame Adélaïde », je pense aux filles de Louis XV.
Décidément, je ne ferai jamais aux Orléans.
Gérard
24 janvier 2017 @ 16:35
Sous la Restauration bien sûr Adélaïde était Mademoiselle d’Orléans et ce n’est que sous la Monarchie de juillet qu’on l’appela Madame Adélaïde.
Gérard
24 janvier 2017 @ 16:50
Si on ne la restaure pas alors que le bois a été attaqué par les insectes et que les fers sont oxydés, elle tombera en poussière.
Sylvie-Laure
24 janvier 2017 @ 07:35
Nous sommes je pense, nombreux à avoir gardé des meubles en bois, de notre famille. Qu’il faut cirer, dépoussierer constamment, et qui prennent un jour ou l’autre, quantité de « vrillettes », ces vers de bois qui pullulent.
Solution, soit le feu, si trop de dégats, soit le décapage total, et peinture « new look », ce qui en passant, avec les solvants vendus pour le faire, sont assez dangereux pour les yeux.
Restaurer cette vieille chaise à porteurs ? pour moi, c’est dépassé et inutile.. Chiffrage de la revalidation de la chaise de Madame, non estimé, et pourquoi pas la mettre au Chateau de Randan, dans le Puy de Dome, où le chateau de Madame a brûlé et n’a jamais été reconstruit ?
Laurent F
24 janvier 2017 @ 11:25
Il serait peut-être temps de songer à le reconstruire ce fameux château de Randan, cela fournirait du travail à ceux qui n’en ont pas, dans le contexte actuel, c’est bon pour l’économie et on pourrait y exposer cette belle chaise restaurée à grands frais.
Sylvie-Laure
24 janvier 2017 @ 18:48
Vous savez son histoire au château de Randan. C’est la veuve de l’héritier Duc de Monpensier, qui en a hérité au décès de son époux.
Ensuite, cette dame (noblesse Espagnole de naissance) épousa en toute discrétion, son secrétaire, qui sut rester secret et taire cette union flatteuse.
C’est les héritiers famille d’Orléans, qui furent saisis d’effroi, en apprenant le testament de la dame Espagnole. Le château brula presqu’entièrement, et fut racheté longtemps après dans le temps, par le Conseil Général de la région Auvergne, maintenant Rhône Alpes Auvergne. Le parc très vaste, est réhabilité, mais le grand château est resté en l’état, sinistre et ouvert aux 4 vents.
Gérard
4 février 2017 @ 04:09
Oui c’est Giscard qui l’a fait racheter par la région Auvergne dont il était président.
Christian
27 janvier 2017 @ 11:05
Pourquoi (tout simplement) s’escrimer à la restauration de cette chaise, finalement très banale, alors que des bâtiments majeurs ont besoin d’être sauvegardé, voire reconstruits ? Je sais que la futilité est affaire d’Orléans mais là, je suis estomaqué par l’intérêt nul de ce projet…
Robespierre
24 janvier 2017 @ 11:08
Pourquoi la restaurer puisque personne ne s’en servira plus. A moins que le comte de Paris actuel ne la réclame pour sa chère et tendre.
Telle quelle, elle est un objet de curiosité, intéressant, qui se suffit à lui-même.
Kalistéa
24 janvier 2017 @ 12:44
personnellement j’ai été émue aux larmes en découvrant au monastère de Yuste(Estramadure), là où s’était retiré l’Empereur Charles Quint (à 45 ans perclus de rhumatismes et incapable de se déplacer à pieds), son palanquin en cuir noir parfaitement conservé .
Je pense donc que des admirateurs de madame Adélaide, sœur vertueuse et hautement bienfaisante de notre dernier roi, pourraient de même être émus devant son palanquin.C’est un souvenir très spécial, en plus d’une antiquité qu’il convient de restaurer et de conserver.
Christian
27 janvier 2017 @ 11:54
Qui admire Adélaïde d’Orléans ? Honnêtement, fut-elle une femme vertueuse et bienfaisante, elle n’en demeure pas moins quasi-inconnue du grand public. C’est le problème avec beaucoup de femmes royales, filles, petites-filles ou épouses des princes. L’histoire a retenu les reines mais pas les princesses. Posez donc la question à un groupe de lycéens dans la rue, de savoir à quelle famille appartenait la mère de Louis XV. Aucun ne vous répondra… ou si, mais ils vous répondront Marie-Antoinette, Marie de Médicis ou Blanche de Castille…
La comparaison avec Charles Quint est intéressante sur le plan du vécu mais elle me semble lointaine des réalités. L’empereur Charles fut un homme charismatique, un de ces personnages complexes, détestés pour leurs idées mais adulés pour leurs projets, capables de grandes colères mais conduits par l’intérêt commun. L’Histoire, comme la mémoire populaire ont conservé cela, et c’est pour cette raison que Charles Quint est aussi populaire, notamment en Espagne.
A contrario, Adélaïde d’Orléans fut certainement appréciée mais elle ne bénéficiait très certainement pas de l’aura de l’empereur Charles. Autre époque, autres rapports aux puissants. La Révolution étant passée par là, le peuple avait appris à conserver des distances avec les personnalités publiques, surtout royales. L’oeuvre d’Adélaïde est notable mais, pour qu’un personnage soit populaire, il faut que l’Histoire en garde une mémoire forte, assise sur le souvenir d’œuvres majeures. Adélaïde, aussi pieuse et gentille soit-elle, est malheureusement loin de tout cela.
Guy Coquille
29 janvier 2017 @ 18:46
« Madame » Adélaïde fut le mauvais génie de Louis-Philippe Duc d’Orléans. C’est elle qui lui conseilla son double jeu sous Charles X qui l’avait comblé de bienfaits. C’est elle aussi qui lui conseilla de trahir sa parole lorsqu’après les évènements de juillet, il refusa de gouverner sous l’autorité nominale du Duc de Bordeaux, qui avait six ans, et décida d’usurper le trône. Si elle avait survécu à son frère, elle lui aurait interdit de se rallier à la tradition après la révolution de février, soutenue en cela par Aumale et la Duchesse d’Orléans, veuve du « prince royal ». Heureusement pour tout le monde, y compris elle-même, elle mourut avant que son frère fût déposé. Pieue, elle l’était, mais gentille, je ne pense pas.
Gérard
4 février 2017 @ 04:11
Mais si Louis-Philippe n’avait pas fini par accepter la couronne ça aurait été la république dès 1830.
Stephane G.
27 janvier 2017 @ 10:28
les seules antiquités sont les dames patronnesses du site qui peuvent pondre une telle prose…
Kalistéa
27 janvier 2017 @ 20:19
Je ne crois pas que pour restaurer et conserver un objet ancien et certainement représentatif d’une époque , il faille que le personnage qui l’a utilisé soit …populaire!
Gérard
29 janvier 2017 @ 12:15
Selon Paris-Match il faut 4560 € pour restaurer la chaise de Madame Adélaïde.