Le 11 décembre 2021 à 16h30, le domaine de Grosbois à Boissy-Saint-Léger en Val-de-Marne présentera « Le Noël du petit Ludwig ». (merci à Guizmo)
Le 11 décembre 2021 à 16h30, le domaine de Grosbois à Boissy-Saint-Léger en Val-de-Marne présentera « Le Noël du petit Ludwig ». (merci à Guizmo)
Beque
25 novembre 2021 @ 09:44
A la fin du 16e siècle, le propriétaire du domaine de Grosbois, Raoul Moreau, y construit le château qu’il vendit vingt ans plus tard au fils naturel du roi Charles IX et de Marie Touchet, Charles de Valois, duc d’Angoulême. C’est lui qui donna au château son aspect actuel et dessina le parc. En 1623, il éleva le mur d’enceinte.
A la mort de Charles de Valois, en 1650, le domaine de Grosbois échoit à sa petite-fille, la duchesse de Joyeuse. Le château passera ensuite à divers héritiers, jusqu’à la Révolution. Le domaine appartient, alors, au comte de Provence, futur Louis XVIII. Il est confisqué comme bien national et acheté, en 1797, par Barras. Après l’exil de celui-ci à Bruxelles, Moreau acquiert le domaine, en 1801. Après son départ pour l’Amérique, Grosbois est alors racheté par Fouché sur ordre de Napoléon, puis vendu à Berthier. Le maréchal l’agrandit en achetant terres et forêts pour en faire la plus belle chasse de l’Empire. En 1806, il sera titré Prince de Neuchâtel. En 1808, Napoléon lui fera épouser la princesse Marie-Elisabeth de Bavière. Il donnera des fêtes grandioses à Grosbois. En 1809, il est fait Prince de Wagram. Cette année-là, toute la Cour se transporte dans sa campagne. On note que, lors d’un souper, furent servis 567 pièces de gibiers et 171 foies gras… C’était la dernière sortie de l’Impératrice Joséphine dont le divorce sera prononcé un mois plus tard. Quant à Berthier, il mourut en 1815, à Bamberg, en Bavière. Le château est très bien entretenu avec un mobilier de toute beauté. A noter : la bibliothèque riche de 3.000 volumes, des cartes et des plans ; le Salon de Danse, le Salon des Chasseurs orné de peintures de chiens par Oudry, le Salon Régence avec boiseries blanc et or et dessus de portes d’après Boucher ; la salle à manger Louis XIII, d’époque, avec plafond aux solives et poutres peintes ; le Salon des Huissiers avec meubles de Jacob et portraits de la famille (et belle-famille) de Berthier par Gros et Winterhalter, et un ravissant petit lit Empire d’enfant offert par Napoléon ; le Salon de l’Empereur avec des portraits de Napoléon ; la Galerie des Batailles avec 8 scènes peintes par Carle Vernet.
Le fils de Berthier, Napoléon, fit construire à ses frais la mairie de Boissy Saint Léger. Le dernier prince de Wagram a été tué en 1918. Il avait légué sa demeure à sa sœur, la princesse de La Tour d’Auvergne, qui y fit d’importants travaux de restauration ainsi que des acquisitions de mobilier. Son fils ne pouvant la conserver la vendit, en 1962, au président de la société d’encouragement à l’élevage du cheval français qui en fit un Centre International d’entrainement pour les chevaux de course, avec des installations ultra-modernes. Une clause stipulait que le château, musée napoléonien, devait être ouvert le dimanche, à la belle saison.
Catherine
25 novembre 2021 @ 11:44
L’affiche ne fait pas rêver, on aurait pu l’enrichir d’un peu de féerie.
Caroline
25 novembre 2021 @ 14:55
Un spectacle agréable ce jour- là dans un joli château !
Beque
26 novembre 2021 @ 11:49
Le général Moreau ayant été un des propriétaires de Grosbois, j’élargis un peu le sujet. De sa victoire de Hohenlinden, Bonaparte dira qu’ »elle sera comptée pour l’histoire au nombre des plus belles journées qui aient illustré la valeur française». Moreau s’installe provisoirement chez sa belle-famille pendant qu’on aménage la propriété de Grosbois et il achète un hôtel rue d’Anjou. Le tout-Paris mondain l’adore. A Grosbois, Moreau est un grand propriétaire. Il aime la vie large, les meubles de prix, les beaux livres. Sa table est réputée.
Le 15 février 1804, Moreau est arrêté, soupçonné d’avoir fomenté un complot contre Bonaparte. Il est défendu par le brillant avocat Louis-Ferdinand Bonnet. « Monsieur le Procureur Général, s’écrie Bonnet, permettez-moi de vous dire : Moreau a assez bien prouvé qu’il n’était pas un traître à la patrie, aucun de nous n’a fait à cet égard des preuves aussi sublimes. Ni vous ni moi, Monsieur le Procureur, n’avons dirigé les plans de campagne de l’an IV ; ni vous, ni moi, n’avons battu en tant de rencontres les ennemis de notre pays ; ni vous, ni moi, n’avons anéanti ceux qui voulaient combattre contre la patrie et la trahir. » L’avocat poursuivra : « Messieurs, Moreau a été mis en accusation, il faut en gémir ; un héros, un défenseur de la Patrie dans les fers ! Dans une accusation si grave, qui oserait dire qu’il eût fallu sans éclaircissements et sans justification, renvoyer l’accusé sur le seul témoignage de sa gloire ? » Juliette Récamier, très liée aux Moreau, assistera à son procès.
Louis-Ferdinand Bonnet recevra du tsar, en 1815, pour le remercier d’avoir sauvé la tête du général Moreau, un somptueux service d’argenterie dont un plat rond désigné par sa famille sous le nom de “plat du Tsar”.
Moreau, par sa fille Isabelle du Bois de Courval, est l’ancêtre de plusieurs princes d’Europe.
Beque
26 novembre 2021 @ 14:25
Pistounette, si vous lisez ce commentaire sur le général Moreau, inhumé dans l’église catholique Sainte-Catherine de Saint Petersbourg, je vous remercie de m’avoir tranmis, via Régine, la réponse de votre amie sur le Chemin de Croix dans les églises orthodoxes.