Le musée Condé (domaine de Chantilly) vient d’acquérir par préemption en vente publique, grâce au soutien des Amis du Musée Condé, une aquarelle d’Eugène Lami peinte en 1847. Cette aquarelle représente Marie-Caroline de Bourbon-Sicile, duchesse d’Aumale et son fils Louis d’Orléans, prince de Condé enfant.
Bambou
16 mars 2020 @ 09:03
Le fils ressemblait beaucoup à sa maman….
Antoine
16 mars 2020 @ 14:49
Hélas..!
Robespierre
16 mars 2020 @ 09:56
C’est celle qui a perdu tous ses enfants ? La pauvre. Mais encore une fois, tous ces mariages consanguins… Je crois que le duc d’Aumale vit dans le fait de perdre tous ses enfants en bas âge un signe du Destin, une sorte de châtiment pour les biens mal acquis à la mort du prince de Condé. La réponse est peut-être ailleurs.
Un avis de médecin m’intéresserait. Pourquoi un couple perd-il tous ses enfants en bas âge ?
Laurent
16 mars 2020 @ 13:03
Comme c’est rare de parler de la succession du prince de Condé
Ce fut une escroquerie organisée par Louis Philippe
aubert
17 mars 2020 @ 12:44
..Louis-Philippe n’était-il pas un peu républicain pour être aussi malhonnête ?…
Robespierre
17 mars 2020 @ 12:58
Absolument, ce fut une escroquerie. Mais Louis-Philippe aimait tellement l’argent…
Gilan
18 mars 2020 @ 17:46
Il en avait tant manqué, jusqu’à l’obsession.
Gérard
17 mars 2020 @ 15:47
Malgré les procédures multipliées par les princes de Rohan le testament du prince de Condé a été reconnu valide par la Justice dans un jugement définitif du 22 février 1832.
Robespierre
18 mars 2020 @ 12:34
Oui mais en 1832 Louis Philippe était déjà au pouvoir, et « on » n’a pas voulu le contrarier. Ce manque de jugement équitable, le fait de ne pas avoir interrogé voire poursuivi la baronne de Feuchères est une honte.
Gérard
19 mars 2020 @ 15:37
Il faudrait étudier des centaines de pages d’archives qui nous sont inaccessibles surtout en ce moment pour pouvoir se faire une idée réelle de la situation cependant le testament du prince était bien connu de son vivant.
Zeugma
16 mars 2020 @ 10:08
Il me semble que c’est Louis-Philippe qui a conféré le titre de prince de Condé à son petit-fils (qui mourra très jeune) en souvenir du dernier Condé qui avait fait du duc d’Aumale son légataire universel.
Vitabel
16 mars 2020 @ 10:50
A mon goût, je trouve cette aquarelle très laide, surtout la tête des personnages, je n’ai jamais vu un petit (même pas beau) avec une telle bobinette.
Muscate-Valeska de Lisabé
16 mars 2020 @ 16:38
L’ami Eugène était sûrement un piètre amateur sans grand talent.
C’est outrageusement raté.
Cosmo
16 mars 2020 @ 11:15
Ils ne sont flattés ni l’un ni l’autre. Sur d’autres portraits, la duchesse d’Aumale, qui, rappelons-le, était la cousine germaine de François-Joseph et de l’Aiglon, est bien plus belle.
Leclercq
16 mars 2020 @ 11:28
On ne pourra pas dire que le peintre a flatté ses modèles!!
ciboulette
16 mars 2020 @ 15:12
La mort des enfants en bas âge était assez courante à l’époque , même dans les familles aisées , parce qu’on ne connaissait pas encore les règles d’hygiène ( je pense aux tétines des biberons , mais ce n’est qu’un exemple ) et on n’avait évidemment pas à disposition des notions comme la stérilisation , et les examens ( radiographie , échographie , vaccins , tests divers ) .Un énorme progrès a été réalisé au XX ème siècle , nous avons stoppé la mortalité infantile généralisée et nous avons » gagné » plus de 20 ans de vie .
aubert
17 mars 2020 @ 12:46
…voila qui explique la présence de vieilles tiges sur N&R
Gérard
18 mars 2020 @ 18:51
Le duc et la duchesse d’Aumale eurent huit enfants :
1/ Le prince Louis Philippe Marie Léopold d’Orléans, prince de Condé, né au château de Saint-Cloud le 15 novembre 1845 à 20h30 ou 22h30.
Son prénom usuel était Louis, chez les Aumale le premier prénom était le prénom usuel.
Il fut baptisé le 16 novembre 1845 dans la chapelle du château de Saint-Cloud par Monseigneur Jean-Nicaise Gros (1794-1857) évêque de Versailles, assisté du père Saïler, curé de la paroisse de Saint-Cloud, et il eut pour parrain et marraine le roi Louis-Philippe Ier et la reine Marie-Amélie.
Il fréquenta tout d’abord l’école municipale d’Édimbourg en 1859 et 1860 puis l’école militaire de Soleure en Suisse d’octobre 1862 à juillet 1864 et comme sous-lieutenant d’état- major suisse il fut affecté au contingent de Fribourg.
Il avait ensuite entrepris un long voyage vers l’Extrême-Orient mais il mourut à Sydney de la fièvre typhoïde ou de la fièvre jaune le 24 mai 1866 à 10h30 après avoir reçu les derniers sacrements. Il n’avait que 20 ans. Il mourut au Petty’s Hotel sur Wynyard Square, un grand établissement qui a été détruit en 1976.
Il avait pris froid un peu avant et il apprit par la presse australienne que sa grand-mère qu’il aimait tant, la reine Marie-Amélie, était décédée.
Les obsèques de celui qu’on appelait le Petit Condé réunirent 2000 personnes et les autorités de la ville à la cathédrale St Mary le 29 mai 1866.
Parmi les personnes présentes se trouvait Barthélémy son ancien valet de chambre pendant l’enfance qui vivait à Sydney. Le consul de France Louis Senty était venu à titre privé saluer dans la chambre mortuaire la dépouille du prince, qui par la suite arriva le 11 septembre 1866 à Londres, et il fut inhumé le 15 dans la chapelle Saint-Charles-Borromée de Weybridge dans le Surrey.
Le portrait du prince enfant était sans doute ressemblant car il garda tout au long de sa vie un nez assez long et retroussé que l’on voit sur d’autres portraits ce qui n’empêchait pas un certain charme.
Les papiers personnels de son père conservent les passeports du prince de Condé et son journal du 1er janvier au 2 mai 1866, dont une partie fut copiée ensuite par sa mère.
On y trouve aussi la dépêche envoyée pour annoncer le décès en 1866 par Sir John Young gouverneur de Nouvelle-Galles du Sud au docteur Henri Guéneau de Mussy, médecin de la famille royale.
Le duc avait souhaité ce long voyage dont il pensait qu’il requinquerait la santé souvent défaillante de son fils.
Le 9 juin 1876 les dépouilles du roi Louis-Philippe, de la reine Marie-Amélie, de la duchesse d’Orléans, de la duchesse d’Aumale, du duc de Guise son frère, du prince de Condé son frère, ainsi que des six autres enfants du duc et de la duchesse d’Aumale furent inhumées dans le déambulatoire nord de la chapelle royale Saint-Louis de Dreux.
On plaça le cœur du prince dans la chapelle du château de Chantilly face à l’autel de Jean Goujon, dans l’abside et on le mit en effet avec les cœurs des princes de Condé qui se trouvaient avant la Révolution en l’église Saint-Louis des Jésuites à Paris devenu ensuite l’église Saint-Paul-Saint-Louis et ce monument du milieu du XVIIe siècle de Jacques Sarrazin a été transféré à Chantilly en 1883.
Le prince de Condé aurait dû se fiancer avec sa cousine germaine la princesse Marguerite d’Orléans (1846-1893) fille du duc et la duchesse de Nemours. Elle se maria six ans plus tard avec le prince Ladislaus Czartoryski qui était veuf de María Amparo Muñoz y Borbón, comtesse de Vista Alegre, qui elle-même était la fille de la régente d’Espagne Marie-Christine des Deux-Siciles et de son deuxième mari le duc de Riansares. De son premier mari elle avait eu le prince Auguste Czartoryski, prêtre salésien qui quitta tout pour le service des plus pauvres et fut béatifié par Jean-Paul II en 2004.
2/ Henri Léopold Philippe Marie, duc de Guise, né au château de Saint-Cloud le 11 septembre 1847 à 2h20 du matin et décédé le 17 octobre 1847 également à Saint-Cloud. Il fut ondoyé dans la chambre de la duchesse d’Aumale dès le 11 septembre et le 13 il fut baptisé dans la chapelle du château de Saint-Cloud ayant pour parrain le prince Léopold des Deux-Siciles, prince de Salerne, et son épouse l’archiduchesse Marie d’Autriche, ses grands-parents représentés par le duc et la duchesse de Nemours.
3/ Une fille mort-née le 16 août 1850 à 7h du soir au château de Claremont (Claremont House) Esher, Surrey, alors que la duchesse était à environ sept mois de grossesse.
4/ François Paul d’Orléans, duc de Guise, né sans doute au palais de Capodimonte à Naples le 11 janvier 1852, baptisé le lendemain ayant pour parrain le roi Ferdinand II des Deux-Siciles et pour marraine la princesse de Salerne. L’enfant mourut le 15 avril 1852 de la coqueluche au château de Claremont à Esher, Surrey, et il fut inhumé dans la chapelle catholique privée Saint-Charles-Borromée de Weybridge, Surrey, propriété de la famille Taylor.
Cette chapelle qui est aussi appelée Orleans Chapel est aujourd’hui propriété des Méthodistes coréens.
5/ François Philippe Marie Louis (ou semble-t-il François Louis Marie Philippe), duc de Guise né le 5 janvier 1854 à Orleans House, Twickenham, Middelsex, près de Londres, qui était lycéen à Condorcet au moment où il mourut de la scarlatine le 25 juillet 1872 à 6h45 du matin au domicile de son père, 129, rue du Faubourg-Saint-Honoré, un hôtel qui a été détruit depuis, et qui avait été acheté le 21 septembre 1871 en état défectueux par le duc d’Aumale à la famille Fould, et dont il s’était réservé le rez-de-chaussée ayant laissé à son neveu le comte de Paris le premier étage. Le jeune prince est mort le jour où il devait passer son baccalauréat. Il fut inhumé à Dreux.
Les archives personnelles du duc d’Aumale à la Bibliothèque Condé du château de Chantilly conservent son autorisation de se présenter au baccalauréat ainsi que ses passeports de 1871 et son permis de chasse.
6/ Un fils mort-né vers le mois de mars 1857 au domaine du Zucco en Sicile.
7/ Un fils mort-né le 15 juin 1861 à Twickenham.
8/ Un fils mort-né en juin 1864.
La duchesse mourut épuisée et triste le 6 décembre 1869 à Twickenham d’une maladie de poitrine, en fait d’une embolie pulmonaire.
Tous reposent donc aujourd’hui dans le déambulatoire nord de la chapelle royale Saint-Louis de Dreux. Il y a deux tombeaux pour le duc et la duchesse avec des gisants pour le duc de Paul Dubois et pour la duchesse de Charles Joseph Lenoir, et trois tombeaux pour les enfants dont un tombeau double qui contient les restes des cinq morts en bas âge.
Gilan
18 mars 2020 @ 18:14
« Un énorme progrès a été réalisé au XX ème siècle , nous avons stoppé la mortalité infantile généralisée » Votre commentaire est parfaitement exact mais ne cite pas les travaux antérieurs du Dr Semmelweiss (1847), maudit par ses pairs, auxquels il recommandait de se laver les mains, ce que j’entends tous les jours, comme tout le monde.
Gilan
18 mars 2020 @ 19:02
La seule question qui se pose : en voudriez-vous chez vous ?
Gérard
18 mars 2020 @ 22:57
Nous avons plusieurs fois sur ce site notamment grâce à l’ami Charles pu voir des œuvres d’Eugène Lami (1800-1890) par exemple des scènes de soirées mondaines qui sont extrêmement vivantes et colorées. Né dans une famille de fonctionnaires impériaux Lami eut une très longue carrière puisqu’il fit ses débuts en 1815 chez Horace Vernet dont la famille était liée à la sienne et Vernet le présenta au duc d’Orléans dont il devint l’ami, puis il acquit dans l’atelier du baron Gros ses qualités de coloriste qui sont tout à fait remarquables et dans cet atelier il se lia à Géricault et à Richard Parkes Bonington qui lui fit connaître l’art de l’aquarelle mais il était également un excellent dessinateur et lithographe et dès le Salon de 1824 il se lança dans la peinture militaire avant de partir sans doute sur les conseils de Bonington en 1826 en Angleterre étudier Joshua Reynolds et Thomas Lawrence. Il réalisa un grand nombre de croquis et d’aquarelles qui sont pour beaucoup conservés au Musée Condé de Chantilly. À son retour à Paris en 1827 il fut présenté à la duchesse de Berry pour laquelle il créa l’album lithographique commémorant le bal de Marie Stuart le 2 mars 1829 aux Tuileries.
Louis-Philippe lui commanda des peintures militaires dès le début de la Monarchie de Juillet pour le nouveau musée du château de Versailles mais il fut également maître de dessin du duc de Nemours et fut donc très lié à la famille d’Orléans qu’il suivit même dans son exil anglais. Il était devenu un peintre officiel en quelque sorte des fêtes du régime et c’est là qu’il a peint la société élégante. Il fut pour Baudelaire « le poète du dandysme officiel, presque anglais à force d’amour pour les éléments aristocratiques ».
Il décrivit donc les loisirs de l’aristocratie et la modernité des Orléans. Il fut aussi un décorateur parmi les plus connus de l’histoire de l’art décoratif éphémère et qui aux Tuileries et à Chantilly notamment annonça les fastes du Second Empire avec par exemple la visite de la reine Victoria et du prince Albert. Il avait beaucoup de talent, il était devenu l’ami des grandes familles et à son retour en France il travailla beaucoup pour les Rothschild et pour leurs fêtes et leur goût de l’histoire à Ferrières ou à Boulogne. Il travailla donc aussi pour le couple impérial.
Dans un autre genre on lui doit une vaste et minutieuse représentation de l’attentat de Fieschi du 28 juillet 1835.
Et il fut aussi décorateur à Chantilly.
Dans le portrait du jeune prince de Condé avec sa mère l’enfant tient un crayon et un papier sur lequel il est écrit À Papa.
Lami né et mort à Paris repose au Père-Lachaise.