Ce jeudi 16 décembre, l’étude Azur Enchères de Cannes va vendre aux enchères une aquarelle de Marius Hubert-Robert représentant le château Saint Michel de Cannes.
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Caroline
16 décembre 2021 @ 13:25
Cette aquarelle est jolie et peinte avec des couleurs très douces du bleu clair au vert pâle.
Danielle
16 décembre 2021 @ 14:31
Cette aquarelle est belle mais un peu fade.
Gérard
16 décembre 2021 @ 15:54
Le château hélas n’existe plus mais on pourra trouver ici même sous la date du 30 juillet 2010 beaucoup d’éléments de même que le 24 août 2010 pour les derniers vestiges.
Gérard
16 décembre 2021 @ 16:14
Le peintre Marius Hubert-Robert était l’arrière-petit-neveu du célèbre Hubert Robert (1733-1808), il était le petit-fils d’Alphonse Robert qui travailla pour Louis-Philippe et l’arrière-petit-fils de Jean-François Robert professeur de peinture de la grande-duchesse de Toscane Elisa Napoléon.
Il travailla aussi beaucoup pour la puissante famille Astor.
Pacific
16 décembre 2021 @ 16:20
Merci Charles pour votre info.
Savez-vous qui racheta le château St Michel en 1938 ?
Charles
17 décembre 2021 @ 12:11
C’est une société immobilière qui acheta à la Duchesse de Vendôme et à ses enfants le château Saint Michel qui fut malheureusement détruit quelques années plus tard.
Pacific
18 décembre 2021 @ 13:10
Merci pour votre réponse.
Est-ce l’ancienne propriété de Charles de Beistegui ?
miloumilou
17 décembre 2021 @ 07:49
Une atmosphère estivale comme j’aime s’en dégage!
Jean Pierre
17 décembre 2021 @ 12:02
Le goût improbable du XIXème siècle.
Noëlle et Gaël
17 décembre 2021 @ 20:19
Je n’aime pas. C’est bien trop fade et limite lugubre.
Gérard
18 décembre 2021 @ 12:22
Le ministère de la Culture écrit :
« Château construit en 1873 par un architecte anglais non identifié. Il est habité avant 1914 par le duc de Vendôme. Le domaine est agrandi en 1939 sur des terrains du lotissement de Super-Cannes (IA06000642), puis réuni à celui du château Valetta (IA06000636). Les 2 maisons ont été remplacées par des résidences.
Description :
Matériaux du gros-œuvre :
Grès, moellon, calcaire, pierre de taille.
Matériaux de la couverture :
Ciment en couverture.
Typologie de plan :
Jardin irrégulier.
Description de l’élévation intérieure :
Sous-sol, rez-de-chaussée surélevé, 2 étages carrés.
Partie d’élévation extérieure :
Élévation à travées, jardin en pente.
Typologie de couverture :
Terrasse.
Emplacement, forme et structure de l’escalier :
Escalier dans-œuvre : escalier tournant à retours avec jour, suspendu.
Commentaire descriptif de l’édifice :
Château de plan et de volumétrie composites dissymétriques. Une vaste terrasse en terre-plein borde au sud et à l’est le corps de bâtiment résidentiel d’un étage couvert en terrasse et doté d’une entrée en angle, de tours, d’un oriel polygonal couvert en terrasse d’agrément et de corps en arrondi, dont un surmonté d’un belvédère. L’escalier principal fait le lien avec le corps de bâtiment des services, de 2 étages, disposé en quinconce. Le 1er étage abrite un boudoir, une salle de bain pour 6 chambres de maîtres et 6 de domestiques, le 2e étage 3 chambres de maîtres et 6 de domestiques.
Le jardin paysager comprenait 2 fabriques polygonales, une mare, des bassins et un tennis.
Commentaires d’usage régional :
Plan composite dissymétrique, volumétrie composite dissymétrique, caractère éclectique et pittoresque à tendance gothique et anglaise, tour, perron, corps en arrondi, oriel couvert en terrasse d’agrément.
Gérard
18 décembre 2021 @ 13:34
Le château fut construit vers 1850 par l’anglais Ince Anderton, président de la Société du jeu de paume et du Skating-club de Cannes.
Il comprenait 20 chambres de maîtres et 20 chambres de domestiques encadrées par deux tours.
Il lui donna le nom de château Saint-Michel.
En 1882 la demeure et son parc de 16 ha furent acquis par un autre britannique Lord Glenesk, directeur du quotidien Morning Post. Il le laissa à sa fille la comtesse de Bathurst.
18 ans après le duc d’Alençon acquit le domaine qu’il transmit ensuite à son fils Emmanuel duc de Vendôme. Celui-ci était donc le fils du duc et de la duchesse d’Alençon connue pour avoir été la cousine et fiancée de Louis II de Bavière et pour sa mort héroïque au bazar de la Charité en 1897. Le duc de Vendôme épousa la princesse Henriette de Belgique fille du comte de Flandre et nièce du roi Albert Ier. Le roi et la reine firent visite aux Orléans à Cannes en 1912 et ils voyageaient sous le nom de comte et comtesse de Rhéty.
Au château Emmanuel jouait au piano notamment Wagner mais il se passionnait aussi pour son parc entretenu par 25 jardiniers qui étaient capables en une nuit de changer tous les massifs de fleurs placés sous les fenêtres du château. Après la Première Guerre mondiale à laquelle le duc d’Alençon avait participé comme délégué de la Croix-Rouge française, celui-ci ne vint plus que rarement dans son château cannois qu’il décida de mettre en vente ainsi que ses domaines de Suisse et de Tchécoslovaquie. En 1930 il organisa au château cependant une grande kermesse de charité intitulée Les Cent Tasses Tea Party au bénéfice des victimes de récentes inondations. Y participèrent notamment la grande-duchesse Hélène de Russie, son époux le prince Nicolas de Grèce et ses deux filles, le prince Louis II de Monaco, le prince et la princesse Danilo de Monténégro, la princesse Christine de Hesse et son époux, le prince Genaro de Bourbon, le commodore et Madame Louis Beaumont, le maire de Cannes Monsieur Louis Vial et le jonkheer Van der Hoven.
Les tasses de thé était à 1000 francs l’unité. 130 furent achetées qui permirent ainsi de secourir un bon nombre de personnes. La presse écrivit que c’était la plus grande vente de charité qui ait jamais été organisée à Cannes puisqu’elle attira près de 10 000 personnes et s’acheva par un feu d’artifice tiré du sommet d’une des tours du château.
En 1936 le château n’avait toujours pas trouvé acquéreur et les enfants d’Emmanuel, Geneviève comtesse de Chaponay et le prince Charles-Philippe d’Orléans duc de Nemours vendirent aux enchères l’entier mobilier de la demeure, les meubles de style, les tapisseries, mais aussi les lavabos, les baignoires et les bidets.
Quelques mois plus tard le domaine fut racheté par une société immobilière qui construisit sur ce terrain et les terrains voisins la résidence la plus chic de Cannes sur 13 ha de parc mais dépourvu du charme du château Saint-Michel à la Californie.
La résidence Saint-Michel-Valetta, du nom des deux propriétés voisines, a conservé néanmoins le grand portail du château Saint-Michel surmonté d’un saint Michel terrassant le dragon, et la conciergerie qui ne manque pas d’allure.
Beque
18 décembre 2021 @ 21:56
Emmanuel d’Orleans, duc de Vendôme (1872-1931), capitaine au 5e Régiment de dragons autrichiens, s’était marié, le 12 février 1896, à Bruxelles avec Henriette de Belgique (il avait 25 ans quand sa mère Sophie, duchesse d’Alençon, périt dans l’incendie du Bazar de la Charité).
Il a eu 4 enfants :
– Marie-Louise (1896-1973), mariée en 1916, à Neuilly, avec Philippe, prince de Bourbon (1885-1949), dont Gaëtan de Bourbon (1917-1984, né à Cannes), divorcés en 1925 ; remariée en 1928 à Chichester, avec Walter Kingsland (1888-1961)
– Sophie (1898-1928)
– Geneviève (1901-1983), mariée en 1923 Neuilly-sur-Seine avec Antoine de Chaponay (1893-1956), veuf de Diane de Cossé-Brissac, dont Henryane et Pierre Emmanuel, élève pilote au groupe aéronaval américain, 1ère escadrille « Jacksonville », mort pour la France, en 1943, à 18 ans dans le Golfe du Mexique
– Charles-Philippe (1905-1970), duc de Nemours, marié en 1928 à Henrietta Street Register Office, Covent Garden, London, avec Margaret Watson (1899-1993).
Beque
19 décembre 2021 @ 09:22
André de Fouquières raconte (en 1930) : « C’est la même année que la duchesse de Vendôme organisa une kermesse au bénéfice d’inondés, ce qui fut, pour le public, l’occasion de pénétrer dans le parc et dans les salons du « château Saint-Michel ».
Née princesse de Belgique, la duchesse de Vendôme jouissait à Cannes d’une situation exceptionnelle et recevait beaucoup.
La duchesse offrait elle-même le thé servi dans des porcelaines ayant appartenu à Louis-Philippe. Le roi Manoël et la reine Alexandra l’aidaient à faire les honneurs de sa maison. La tasse de thé valait 1.000 francs dans le château, mais 5 francs seulement dans le parc. Du lieu où il était exilé, le duc de Guise avait souscrit à dix tasses de thé – dans le château.
(…) J’aimais cette demeure où l’Histoire semblait vivante, et souvent je me suis arrêté dans le salon rouge à contempler les portraits des deux filles du Régent, Mlles de Beaujolais et de Chartres, et aussi celui de la princesse de Lamballe.
(…) A Paris, comme à Cannes, la soeur du roi Albert de Belgique et le duc de Vendôme tenaient à accueillir et à retenir chez eux l’élite de l’intelligence et de la naissance ».
Gérard
19 décembre 2021 @ 18:44
Merci Beque.
Beque
20 décembre 2021 @ 17:41
Merci, Gérard, je ne sais pas si vous connaissez ce livre de mémoires d’André de Fouquières, « Cinquante ans de panache » (éditions Pierre Horay, 1951) : il se trouvait dans la bibliothèque de mon père. Celui-ci me parlait également de Gabriel-Louis Pringué qui avait écrit « 30 ans de dîners en ville ». J’ai pu le commander sur Amazon. Je viens de le feuilleter : Pringué considérait que le duc de Vendôme était « la grâce en personne ».
Gérard
21 décembre 2021 @ 16:23
Non je ne connais pas cet ouvrage. Je vous remercie Beque de votre information. Je vais essayer de retrouver cette documentation.