Photo datant de 1895. Le jeune Alfred de Saxe-Cobourg (qui décèdera en 1899), le tsar Nicolas II de Russie, le grand-duc Ernst de Hesse et du Rhin et le duc régnant de Saxe-Cobourg, Alfred (fils de la reine Victoria).
Le duc de Saxe-Cobourg (1844-1900) est à côté de son gendre le grand-duc Ernst marié à la princesse Victoria Melita de Saxe-Cobourg. Le couple divorça avec fracas en 1901. Le tsar Nicolas II a quant à lui épousé la princesse Alix de Hesse, sœur du grand-duc Ernst. (merci à Alberto – Photo de Michael Christopher sur Queen Victoria’s Grand daughters sur Facebook).
Ludovina
17 juillet 2019 @ 08:10
Triste destin que celui de ce prince : une mère insensible, une éducation stricte, une vie adulte dans la débauche, en conséquence de quoi il contracta la syphilis, occasionnant de telles souffrances qu’il mit fin à ses jours en se tirant une balle dans la tête à l’âge de 24 ans.
Le drame est que sa mère, qui craignit le scandale, le fit transporter dans un sanatorium grièvement blessé où il décéda le 06/02/1899.
Son père rendit son épouse responsable de l’avoir éloigné de son fils et de sa mort : il sombra dans l’alcoolisme et mourut en 1900.
Leonor
17 juillet 2019 @ 08:10
Qui, de Melita et d’Ernst était le plus ravagé ? Quelqu’un en sait-il plus sur ce curieux mariage et curieux divorce, en un temps où le divorce était rarissime ?
Jean Pierre
17 juillet 2019 @ 12:15
Voici se qu’écrivait la sœur de Victoria Mélita :
« Sa misère, à la fois physique, mentale et financière est si importante qu’elle a brisé sa volonté… Ses forces l’ont quittées. Une sorte de désespoir gris a pris la place, un sentiment que seule la mort pourrait la libérer de ce fardeau intolérable, écrasant et insurmontable… A travers l’horreur qu’elle a vécu durant sa vie d’épouse, elle a appris à douter de tous les hommes ».
Il semble qu’elle évoque la rupture entre Victoria Melita et son second mari le grand duc Kiril.
teddy
18 juillet 2019 @ 19:04
le grand duc kyril allait voir des femmes à paris et victoria mélita ne lui a jamais pardonné cette trahison
Ellen
17 juillet 2019 @ 12:46
Ernest était homosexuel, c’était de notoriété publique.
Personne n’était » ravagé » .
Effectivement ce fut un curieux mariage mais non pas un curieux divorce
Stéphane G.
17 juillet 2019 @ 16:03
lisez le livre de John van der Kiste « Princess Victoria Melita: grand duchess of Russia ». Dans une lettre à sa sœur la reine de Roumanie, partie en voyage et de retour chez elle, elle se trouva en but aux sourires et rires en coin de son personnel, jusqu’au jour où elle surprit son mari avec le jeune cuisinier. Elle épousa plus tard le grand duc Cyrille, même problème, mais elle ne fut certainement jamais au courant.
Le journal d’un écrivain publié posthumément le trouve dans un certain établissement de bains…voilà, voilà, chère Léonor! lanterne éclairée?
Mary
19 juillet 2019 @ 17:55
Non Stéphane G,
Pas le même problème pour le second mari de Victoria- Melita : en vieillissant, il allait se distraire à Paris, mais avec des femmes ! Elle s’est sentie trahie parce qu’elle l’aimait et qu’elle se mettait en quatre pour lui et leur famille, faisant même bouillir la marmite en vendant ses aquarelles.
Mais leur union était un vrai mariage d’amour : VIctoria -Melita et Kyril s’étaient rencontrés avant son mariage avec Ernst-Louis. On leur avait interdit de se marier car ils étaient cousins germains ( interdit par la religion orthodoxe ). Dès son divorce , ils s’étaient revus et on avait envoyé Kyril participer à la guerre russo-japonaise pour l’éloigner de Victoria. La mère du grand- duc avait même suggéré à son fils de » garder Victoria comme maîtresse et d’épouser une autre femme « . Sauf que la guerre russo-japonaise a eu un effet imprévu : le navire de Kyril a sauté sur une mine et il a été un des rares survivants. Résultat, quand on a vu la mort de si près , on fait ce qui nous paraît essentiel ( c’est ce que Kyril a écrit plus tard ) : il est allé rejoindre -Melita et ils se sont mariés très discrètement. Nicolas II, chauffé par son épouse, ex-belle-sœur de V-M, a rayé Kyril de la dynastie et les a exilés. Plus tard, Nicolas II a rétabli son cousin dans ses droits et titres, suite à des décès familiaux, et Kyril s’est retrouvé 3ème dans la succession. Entretemps, Victoria ( convertie à l’orthodoxie) et lui avaient eu 2 filles
Arrive la révolution : Victoria, 41 ans, se découvre enceinte, et elle s’inquiète ( elle a déjà fait des fausses couches), le couple obtient de passer en Finlande, sans avoir le droit de rien emporter ( les bijoux cousus dans un manteau de fourrure vont échapper aux bolcheviks) et le grand-duc Wladimir naîtra en Finlande.
Mary
19 juillet 2019 @ 21:18
Voilà la suite : la révolution bat son plein, la famille est dans la dèche et Victoria -Melita écrit à sa cousine Margaret de Connaught, épouse du roi ( ou futur roi ) de Suède pour demander de la nourriture pour bébé …
Après la mort du tsar et des siens, Kyril se revendique héritier du trône russe ( effectivement, il l’est) et ils vivent en France, à Saint-Briac, à Nice , et voient régulièrement la reine de Roumanie, sœur de Victoria -Melita.
Victoria épouse la cause de son mari, fait élever son fils à la maison. Parents et enfants s’aiment , elle soutient son mari, victime d’une dépression, bref, elle est sur tous les fronts.
Quand elle découvre que son mari se « distrait » parfois à Paris, avec d’autres femmes, leur fils est un ado et leurs filles sont mariées , ils sont grands-parents. Victoria- Melita est blessée et malheureuse, mais sauve les apparences pour Wladimir.
Elle meurt à 60 ans, son mari meurt deux ans après , non sans avoir écrit qu’il avait eu la chance d’être très heureux durant son mariage.
Karabakh
18 juillet 2019 @ 11:23
Je ne vais pas dresser le menu mais la descendance de la reine Victoria (enfants et petits enfants) n’était pas bien nette. Le seul qui soit (à peu près passé) au travers des mailles du filet, c’est Edward VII ; mais il était parfois « ailleurs » si l’on en croit ses contemporains.
La reine Victoria avait elle-même un grain.
Robespierre
17 juillet 2019 @ 09:26
j’ai cru voir Edouard VII à l’extrême droite
Karabakh
18 juillet 2019 @ 11:25
Les deux frères se ressemblaient beaucoup. 🙂
Stéphane G.
17 juillet 2019 @ 09:52
c’est drôle que vous postiez cette photo: je lisais hier le destin tragique du jeune Alfred; infecté par la syphillis il se tira une balle dans la tête dans le château familial, où la famille était réunie pour les noces d’argent de ses parents. Sa mère, la fille d’Alexandre II, insista pour l’exfiltrer, alors que les médecins l’avaient prévenue qu’il n’y survivrait pas vers une clinique. Ce qui fut fait et accéléra sa fin.
Quant au grand duc Ernst, sa femme le surprit avec le jeune cuisinier…
Bon, tout cela est bien vieux, donc j’espère que cela passera la censure; et je m’excuse auprès des lecteurs chastes qui seront choqués
Leonor
17 juillet 2019 @ 13:06
Eh bien, en voilà du joli !
Merci Ludovina, Robespierre, Stéphane G. et Septentrion , de vos ajouts détaillés.
Dire qu’on appelait cela » la haute société » et qu’il en est toujours ainsi !
Marnie
17 juillet 2019 @ 13:41
Comme quoi, s’il fallait encore le prouver, les « débauches » ne datent pas d’aujourd’hui… et ce n’était pas forcément « mieux avant ».
Corsica
17 juillet 2019 @ 16:36
Stéphane G, pourquoi la sexualité ou ses conséquences devraient-elles être censurées ? La syphilis est une maladie qui a fait des ravages aussi bien chez les manants que chez les nobles quant à l’homosexualité, qui n’a rien de pathologique, elle se retrouve dans toutes les classes de la société. Par contre ce qui me choque, c’est l’attitude de la mère du jeune Alfred qui préfère mettre en jeu la vie de son fils pour éviter le scandale alors que le divorce du prince Ernst renvoie à la triste condition d’hommes et de femmes obligés par la société à se marier malgré leurs attirances pour des personnes de même sexe. Souvent pour leur propre malheur et celui de leurs conjoints.
Stéphane G.
18 juillet 2019 @ 12:08
je suis bien d’accord avec vous mais certains lecteurs étant si gourmés, je m’en serais voulu de choquer leurs chastes oreilles…vous savez bien que sur le site l’aristocratie est portée au parangon de toutes les vertus terrestres, et que l’on élude pudiquement certains sujets.
Gibbs 😉
19 juillet 2019 @ 12:13
Vous ne risquez pas ce genre de procès d’intention avec moi.
« Ces gens là » ne sont pas différents du commun des mortels et l’oisiveté et les très nombreuses rencontres n’arrangent pas les choses.
Menthe
18 juillet 2019 @ 15:31
Chère Corsica, j’ai eu la même pensée que vous concernant la mère de ce pauvre Alfred.
Mary
19 juillet 2019 @ 03:50
Votre commentaire est le bon sens même , Corsica !
Dommage que le duc Ernst, un véritable Apollon, n’ait pas fait profiter les femmes de sa beauté …
Gibbs 😉
19 juillet 2019 @ 12:14
C’est souvent ainsi Mary !
Stéphane G.
19 juillet 2019 @ 11:28
je suis de votre avis Corsica croyez le bien, j’essaie juste d’éviter la censure
Corsica
20 juillet 2019 @ 10:19
Je sais très bien Stéphane G que nous partageons le même avis mais j’ai profité de votre post pour enfoncer le clou. Les aristocrates, comme tous les autres êtres humains, ont leurs grandeurs et leurs faiblesses et c’est très bien ainsi. Ils ne sont parfaits que pour leurs laquais, les hypocrites ou les malvoyants. :):)
Gibbs 😉
19 juillet 2019 @ 12:10
Stéphane G,
Pour moi, il n’y a pas matière à censure.
Cela s’appelle la Vie.
Menthe
17 juillet 2019 @ 09:55
.. et tous les quatre une cigarette à la main ! c’était une époque où l’on ignorait encore les méfaits du tabac.
Jean Pierre
17 juillet 2019 @ 10:24
Cette cousinade finira mal.
Louis D
17 juillet 2019 @ 22:02
Très très mal.
septentrion
17 juillet 2019 @ 11:10
Ce que je vais écrire n’est pas politiquement correct mais cette photo m’a fait rire tellement ces messieurs paraissent ridicules dans leur pose avec chacun leur façon de tenir leur cigare mais après impossible de ne pas creuser et de se souvenir que le plus jeune s’est suicidé, Nicolas II a été assassiné, le grand-duc Ernst a perdu sa fille adorée qui n’avait que huit ans lorsqu’elle est morte loin de lui et que le duc de Saxe-Cobourg est mort de chagrin un an après son fils
Tout cela entre 1899 et 1917 soit moins de quatre ans après cette photo.
Marnie
17 juillet 2019 @ 13:42
En effet, c’est assez vertigineux et triste de penser à tout ça en voyant cette photo…
COLETTE C.
17 juillet 2019 @ 15:47
Que de drames dans cette famille!
Caroline
17 juillet 2019 @ 23:18
Merci pour cette photo inédite !
Manon M.
18 juillet 2019 @ 02:31
Ernst a commis aussi un acte de haute trahison en pleine première guerre mondiale en rencontrant en secret son beau-frère le tsar Nicolas II afin de lui proposer une paix séparée.
Gibbs 😉
18 juillet 2019 @ 11:10
Alfred de Saxe Cobourg est né Alfred d’Edimbourg à Londres au palais de Buckingham.
teddy
18 juillet 2019 @ 19:08
elle n a jamais pardonné la trahison de ses deux maris