Le 3 septembre 1951 eut lieu à Venise au palais Labia (sur le Grand Canal) un bal resté célèbre : le Bal Besteigui. Un bal fantastique et d’annunzien organisé par Carlos de Besteigui ( Charlie pour les intimes) qui souhaitait célébrer sa pendaison de crémaillère. Ce fut sous un ciel nuageux que les invités arrivèrent en gondoles, un ciel qui à deux reprises humecta d’averses ses invités. Cela ne gâcha pas la fête qui coûta 100 millions de francs de l’époque.
Les têtes couronnées, gênées peut-être par l’étalage ostentatoire de tant de luxe, se décommandèrent. Ni le duc et la duchesse de Windsor, ni Sir Winston Churchill, ni Jennifer Jones et son époux David O’ Selznick n’y assistèrent. Cependant, Barbara Hutton était là, naturellement, dans un costume de satin noir brodé de pierre précieuses, ainsi que Lady Diana Duff Cooper en Cléopatre de Tiepolo, Christian Dior en géant, Arturo Lopez en mandarin, Jacqueline de Ribes en belle orientale et l’Aga Khan en Aga Khan.
Ils arrivèrent tous au palais Labia en un cortège tapageur de gondoles richement décorées. Le clou de la soirée fut Orson Welles qui se fit transporter à l’intérieur du palais dans un cercueil, et qui apparut vêtu d’un linceul: Edgar Poe chez la Duse ! Un feu d’artifice, un spectacle de ballet et un souper monstre réjouirent les invités. Seule fausse note : d’habiles trafiquants avaient vendu jusqu’à la dernière minute de faux cartons d’invitation au marché noir. (Merci à Bertrand Meyer)
Actarus
7 juin 2018 @ 02:33
On ne sait toujours pas qui est « Monsieur Charlie » ^^
DSilvî
7 juin 2018 @ 03:03
Magique….
Francois
7 juin 2018 @ 06:05
Nostalgie de ces dernières vraies fêtes
Ultime élégance d’un monde disparu
Muscate-Valeska de Lisabé
7 juin 2018 @ 14:37
À mon avis, c’est parce que c’est moins médiatisé, car il n’y a aucune raison que ça bamboche moins chez les friqués.
Francois
8 juin 2018 @ 14:32
Bien sûr
Mais plus de cette façon
clementine1
7 juin 2018 @ 06:14
ce qui était monnaie courante au mileu du siècle dernier est inconcevable aujourd’hui. Autres temps, autres moeurs.
Baboula
7 juin 2018 @ 19:05
Je crains que les distractions d’aujourd’hui soient moins ludiques que ces bals costumés . Les paradis artificiels ont pris beaucoup de place et ils imposent une discrétion qui repousse la présence de photographes,même celle de notre ami Guy .
Je me trompe sans doute ,c’était dispendieux mais ils avaient l’air de s’amuser « sainement « Et puis ces 100 millions d’avant le nouveau franc ne font plus qu’1 million de NF . Cet argent n’est pas parti en fumée ,des artisans ,des commerçants en ont eu le gain . Les riches font vivre « les travailleurs « quand ils savent dépenser .
Dépenser et une façon de partager : Vous avez 2 heures et je ramasse les copies .
Guy
7 juin 2018 @ 06:25
Jacqueline de Ribes aurait du écrire ses mémoires,
Elle a connu toutes les fêtes grandioses de cette époque de luxe et d’insouciance, et elle reste a prés de 90 ans, la dernière des grandes élégantes du brillant Paris d antan.
desalleurs
7 juin 2018 @ 08:23
Comme dans tout ce genre de soirées, on dut certainement terriblement s’ennuyer.
Quant au coût de « cent millions », ça fait partie de toutes ces anecdotes lancées à la volée et comme toujours sans le moindre fondement .
Corsica
7 juin 2018 @ 08:38
Compte tenu de l’inflation, quelqu’un a-t-il une idée de combien d’euros il faudrait disposer aujourd’hui pour payer ce bal qui, en 1951, a quand même coûté la bagatelle de 100 millions de francs. Merci d’avance.
Galetoun
7 juin 2018 @ 13:22
1 franc de 1951 (qui étaient les anciens francs dont nos grands parents nous parlaient) est équivalent aujourd’hui à 0,02271 euros.
Calcul… 100 millions d’anciens (anciens) francs = 2 millions 271 000 d’euros 2018—-
aubert
7 juin 2018 @ 14:30
Source : Google. Salaire moyen net annuel entre 1950 et 1975
en 1951:
cadre supérieur 10 051 AF
employé 3 210 AF
Le coût de 100 millions semblent tout de même assez élevé. Mais mon expérience en la matière est inexistante.
Leonor
8 juin 2018 @ 08:19
Euh…. alors …. la reine du calcul, c’est pas moi.
J’ai essayé quand même , sur la base suivante :
1 Franc 1951 équivaut à 0,02271 € de 2010
selon : http://leparticulier.lefigaro.fr/jcms/c_109215/conversion-en-francs/euros-constants-les-nouvelles-valeurs-2010
Ce qui donnerait la somme actualisée de 2 271 000 €,
si je ne me suis pas mélangé les pinceaux entre les virgules et les zéros, les « anciens francs », les » nouveaux francs » et les Euros . ……
Corsica
9 juin 2018 @ 09:56
Galetoune, Aubert et Leonor, merci pour vos réponses. Deux millions d’euros, cela reste encore beaucoup d’argent mais ce qui me frappe le plus, c’est le montant de 100 millions comparé au 3210 AF du salaire annuel moyen d’un employé de l’époque.
Muscate-Valeska de Lisabé
7 juin 2018 @ 11:00
Ça m’évoque la débauche d’une orgie romaine.
L’Ennui est père de tous les vices et de tous les génies.
Bételgeuse70
7 juin 2018 @ 15:26
Un commentaire pertinent, au-delà de la façade « m’as-tu bien vu passer ? ». ce genre de fêtes a plus ou moins été de toutes les époques mais c’est exact que ceux qui les hantent ne donnent pas l’impression d’avoir fait grand chose de constructif dans l’existence.
Muscate-Valeska de Lisabé
8 juin 2018 @ 14:54
Je vais être franche, les personnes qui fréquentent ces lieux m’effraient un peu.Je crains une absence de sensibilité, un goût du matérialisme qui me fait redouter des âmes abîmées, salies, froissées.. La pureté est une insulte aux coeurs viciés.
Stéphane G.
7 juin 2018 @ 11:55
Gene Tierney était là tout comme Irène Dunne…
Jacqueline de Ribes n’était pas en orientale (il s’agit du bal oriental du baron de Redé en 1969): elle s’était dupliquée avec Cora Caetani et Tatiana Colonna en portant toutes le même costume 18ème pour leur entrée. Celle ci, célèbre, a été photographiée par Robert Doisneau.
Sur la première photo Marina Cicogna, sur la deuxième Patricia Lopez (entrée chinoise inspirée des tapisseries de la collation du Prince)
Latina
7 juin 2018 @ 12:43
Pas vraiment d’admiration pour cette « foire », que même la splendeur du palais venitien ne sauve pas du grotesque et du futile.
Gatienne
7 juin 2018 @ 12:51
Six ans après la guerre, quand beaucoup d’européens en général et d’anglais, en particulier, n’avaient plus vraiment de toit, on comprend aisément que Churchill ait décliné ce style d’agapes !
Enfin, sans réseaux sociaux et beaucoup moins de couverture médiatique, on imagine qu’à l’époque, ceci n’a pas soulevé grandes protestations: inconcevable, de nos jours !
Anna1
7 juin 2018 @ 14:59
Et combien ont coûté au peuple les mariages du siècle, Diana, Catherine,Rachel, Sarah et les fêtes fabuleuses pour le shah d’Iran. Ici je pense que c’est ce monsieur qui a payé donc….chacun fait ce qu’il veut avec son argent
Mary
7 juin 2018 @ 15:22
La première photo semble avoir inspiré la modiste responsable de l’affreux chapeau porté par Béatrice ( ou était-ce Eugénie ? ) au mariage William-Kate !
Leonor
7 juin 2018 @ 18:18
Un autre temps. Un autre monde. Qu’on devrait regretter ?
Cet autre temps n’a pas été une fête pour tout le monde. L’Abbé Pierre a fondé Emmaüs en 1949. Et moi, je me suis lavée à l’évier de la cuisine toute mon enfance. Déjà bien beau qu’il y ait eu ça. Il fallait compter chaque sou. Littéralement chaque sou. Economiser ses chaussures. La viande, c’était une fois par semaine.
Je n’en suis pas morte. Bien au contraire. Ca forme.
Guy
8 juin 2018 @ 12:50
Tiens Leonor, moi aussi dans l’enfance, j’ai connu la toilette a l’eau froide dans l »évier de la cuisine et il fallait chercher l’eau dans un puits a 100 métres qui était gelé l’hiver et casser la glace, en effet on n’en meurt pas, ça durçit le caractére
Je précise que cela se passait dans la petite maison de gardien d’un château, les riches propriétaires jugeant inutile de donner du confort au personnel , préférant dépenser chez Dior et entretenir maitresses, et amants, chacun de son côté, mais ensemble aux réceptions aux yeux des gens.
Heureusement que mes parents ont pu ensuite être chez eux pour une vie meilleure
Je devrais détester tout ce monde, au lieu de les encenser ! mais on ne change pas un grand rêveur !
Kalistéa
7 juin 2018 @ 22:07
Des gens qui passent le plus clair de leur temps à se donner un spectacle à eux-mêmes : Une petite coterie de snobs riches entretient des personnages titrés ou descendant de familles détrônées pour une foire aux vanités qui tourne autour du monde au gré des saisons C’est toujours d’actualité .Ils font penser à ces fourmis qui font des élevages de pucerons pour pouvoir sucer le « miel » de leurs déjections …
Lionel
9 juin 2018 @ 17:57
C’est David O. Selznick et non David O’Selznick. Il n’y a pas de juifs irlandais.