Voici le dernier volet de cet article de Philippe Gain d’Enquin. « L’enfance et la jeunesse du Prince Royal et virtuel Dauphin, sont suffisamment connues (Lire ou relire ses intéressants mémoires) pour n’être présentement pas prises en compte. En revanche, continuant à prendre pour trame ce document de pédagogie politique support de notre « Promenade », posons nous la question à partir de 1926 de la « visibilité » de la Famille royale. Lors du règne précédent « Roi » est interdit de territoire (s) national (aux).
Il y pénètrera par le biais de petits artifices déjà employés au cours du règne précédent : la jeunesse royaliste frondeuse n’hésite pas à coller au gré de sa fantaisie, ou des consignes reçues, des vignettes gommées (reproduite ici) de petite taille qui le représentent. Plus risqué, et par là plus admirable : écrire au haut droit de ses cahiers et copies, ce qu’il est fréquent de faire figurer dans sa correspondance : « VJIII ! » L’école de la République saura qu’il ne s’agit nullement d’un chiffrage romain mais de « Vive Jean III ». De même, et non moins téméraire, veillera t’on à affranchir son courrier du timbre de type « Marianne », collé la tête en bas et à côté duquel un « timbre (reproduit) portrait » figurant le prince renseignera sur les choix politiques et/ou philosophiques de l’expéditeur.
A tout monarque marié correspond une reine-consort ; c’est une évidence qui ne peut être remise en cause. Toutefois, s’agissant d’Isabelle duchesse de Guise, reine de droit, l’interdiction du territoire qui frappe les princes lui octroie rôle un rôle fondamental : c’est elle qui « sort », la loi d’exil ne visant pas les femmes. Ainsi peut elle présider le service funèbre de son frère à Notre-Dame de Paris. Elle reçoit de même, en l’Hôtel Lambert, plusieurs milliers de fidèles venus présenter leurs hommages à la Famille Royale et leurs vœux de bonheur, au couple formé par Henri et Isabelle d’Orléans-Bragance. Si la fiancée est aux côtés de ses parents, il n’en est pas de même du fiancé et de son père, bloqués de l’autre côté de la frontière…
Quittant ce qui peut sembler n’être que futilités et mondanités (et sans doute est-ce partiellement vrai) un tout autre moyen pour Jean, duc de Guise, est offert par la politique internationale et française qui en ces années d’avant guerre, sont rien moins qu’inquiétantes. Le Prince parle, s’exprime et sa parole est relayée par des manifestes, ainsi, celui du 8 janvier 1934 consécutif aux événements parisiens. Il nous suffirait de ne lire que le message qui figure reproduit ici pour l’envisager préoccupé ; qu’il l’ait ou non véritablement écrit (il en est probablement l’auteur), rien de ce qui y figure n’est gratuit et incident ; tout au contraire.
De même, par voie de tracts, n’hésite t’il pas à se présenter comme « le recours », fustigeant au passage ce que les militant d’Action Française et les Ligues considèrent être l’incurie des institutions. Réponse du berger à la bergère, en quelque sorte. Philippe VIII avait du panache, Jean III un bon sens d’honnête homme. Ce bon sens qui le fait souscrire, à la violation de la loi d’exil par son fils ; ce que notre document de base évoque en une vignette d’aéronautisme en cette époque où tous les records et toutes les liaisons n’ont pas encore eu lieu…
Pour conclure cette promenade, à parcourir ce qui s’apparente à un album de photos de famille, d’images pieuses ou de dévotion (pourquoi pas ?) une certitude, une espérance, un devoir, s’impose aux capétiens de France : fortifier toujours et encore le chêne multiséculaire de leur /notre monarchie !
PHILIPPE GAIN d’ENQUIN
A Germaine de Latour, in memoriam.
Gilles
2 juillet 2015 @ 09:15
Merci Philippe pour ces passionnants articles.
Catoneo
2 juillet 2015 @ 10:20
Dans les années trente, la duchesse de Guise prenait de temps en temps le service à la cantine de l’Action française ; elle avait beaucoup d’allant (source paternelle). Guise est un nom qui vous porte, c’est sûr !
Gérard
2 juillet 2015 @ 16:38
Elle était beaucoup plus Action française que son mari et son fils.
Charles
2 juillet 2015 @ 19:19
Gérard
La Duchesse de Guise, sa sœur aînée la reine Amélie de Portugal et leur cousine Henriette, Duchesse de Vendôme étaient proches de l’Action Française tout au long de leur vie.
marie.françois
2 juillet 2015 @ 10:57
J’ai un exemplaire de cette affiche.
Philippe gain d'enquin
2 juillet 2015 @ 16:56
Connaissiez-vous la version présentée ici, du marque-pages ?
marie.françois
2 juillet 2015 @ 19:29
Non,je ne la connaissais pas.
Merci, PGE, pour cette série d’articles qui montre que l’action royaliste était tres active avant guerre.
Charles
2 juillet 2015 @ 19:22
Cette affiche de propagande bien connue est aujourd’hui encore accrochée dans un salon des princes de Chimay au chateau de Chimay.
Trianon
2 juillet 2015 @ 13:19
Passionnant!
Mille mercis!
Caroline
2 juillet 2015 @ 13:21
Merci pour votre article intéressant avec des photos d’archives!
COLETTE C.
2 juillet 2015 @ 14:13
Merci, Philippe.
Philippe gain d'enquin
2 juillet 2015 @ 16:55
A Gilles, Catoneo, marie-françois, Trianon, Caroline et Colette C., Serviteur!
Caroline
2 juillet 2015 @ 23:49
Philippe Gain d’Enquin,
Après votre commentaire dans votre précédent article,vous nous remerciez la seconde fois,surtout par ordre!C’est mon tour de vous remercier pour votre exquise politesse!
Votre humble servante.
Actarus
2 juillet 2015 @ 16:20
Encore merci Philippe. J’aime beaucoup cette boîte de chocolats. Il faut bien admettre en toute objectivité qu’Isabelle d’Orléans était une très belle femme.
Grâce vous soit rendue aussi pour l’emploi du titre véritable de l’héritier tout aussi véritable du roi des Français, soit le « prince royal ». Il n’y a plus de Dauphin de France depuis 1830, mais il y a encore des Dauphin en France. ;-)
Philippe gain d'enquin
2 juillet 2015 @ 18:38
Merci cher ami de souligner ainsi que je l’ai fait ce concept et cette réalité de « Prince Royal »; depuis 1791, effectivement le titre de l’héritier du Trône est celui de « Prince Royal » approuvé par Louis XVI dernier roi « de France et de Navarre » d’Ancien Régime et Premier Roi des Français. L’eût-il été « jusqu’au bout » et il sauvait et le Trône et la dynastie. Ensuite, je ne l’apprendrai à personne, il y eût l’Empire, puis les restaurations de 1814/1815 et de 1815/1830 qui rétablirent les titre et qualité de « Dauphin ». Le souhait exprimé par le Peuple de France, ou ce qui semble plus adapté à la circonstance, le Peuple Français d’une monarchie (et d’une royauté) à la fois démocratique et protectrice de l’émancipation et des acquits d’une première monarchie constitutionnelle (quoi que l’on en veuille Louis XVI a librement accepté cette évolution du royaume) est mis opportunément de côté par Louis XVIII et mis à mal par six ans de règne de Charles X. Bref, de « Dauphin » il n’y en aura plus qu’un : le duc d’Angoulême… A mort de son successeur (rappelons nous qu’ Angoulême devient, selon la tradition d’Ancien Régime tragiquement et pitoyablement Louis XIX. Abdiquant il ouvre la voie à Henri, duc de Bordeaux qui n’a pas même le temps d’être qualifié (de) et reconnu (comme) « Dauphin de France. Les titre et qualité perdureront jusqu’à sa mort dans l’inconscient collectif et la fidélité de ses partisans. La « Fusion », puis le trépas dudit prince et « Roi » donnent aux princes (puis prétendants) de la Maison de France le possible (et virtuel) usage des deux termes. En conclusion, qualifier les héritiers de nos cinq « rois de droit » depuis 1883 (soit : Philippe VII, Philippe VIII, Jean III, Henri VI) de « Prince Royal » ET « Dauphin de France » ne confine pas à l’erreur historique. L’actuel Prince Royal et Dauphin est François, comte de Clermont. Quant à d’autres (je vous cite) « Dauphins en France », je ne vois que ceux du vignoble « Cellier des Dauphins » et/ou du Marineland d’Antibes. A vous, Philippe.
Charles
2 juillet 2015 @ 19:29
Vous vous trompez cher Actarus.
Il existe bel et bien aujourd’hui encore un Dauphin et vous savez l’attachement que je porte à ce prince Capétien humble et tellement sympathique.
Bien à vous
Charles
Actarus
3 juillet 2015 @ 14:48
Je vous assure que je ne me trompe pas, cher Charles, et je ne parle pas du cellier de Caroline. ;-)
Exemple : que faites-vous de l’acteur Jean-Claude Dauphin ? Certes, pour lui, il s’agit d’un pseudonyme hérité de son père, mais pour d’autres, ce n’est pas le cas.
aubert
2 juillet 2015 @ 18:58
Cette longue communication invite hélas à la comparaison.
Charles
2 juillet 2015 @ 19:25
Encore merci Philippe pour vos sujets passionnants. Je possède également la majeure partie de ces objets de propagande royaliste.
VHVII
Espérance !
flabemont8
2 juillet 2015 @ 20:26
Merci, PGE !
Philippe
2 juillet 2015 @ 22:32
Très très intéressant.
Et quel superbe marque page !
Merci Philippe !
Marc
3 juillet 2015 @ 00:08
Philippe,
Si vous aviez-dû concevoir vous-même la première et la sixième image, auriez-vous choisi les mêmes rois pour illustrer la liste des prédécesseurs du duc de Guise ?
Pour ce qui me concerne je suis un peu étonné de l’absence de Philippe IV le Bel et de Charles V le Sage que j’aurais placé en lieu et place de Robert le Fort et de Louis VI.
Philippe gain d'enquin
3 juillet 2015 @ 18:38
Marc si vous pouviez préciser quelles images de quelle partie de l’article; je pourrais vous répondre. S’agissant de la planche qui lui sert de trame, je ne vois pas que substituer aux vignettes 1 et 6. A moins, ce qui est possible vous ne parliez par métaphore. Merci à vous, Philippe..
Francine du Canada
3 juillet 2015 @ 00:50
PGE, merci pour ces articles très intéressants. Simple curiosité : Qui était Germaine de Latour? Votre marraine? À vous, FdC
Philippe gain d'enquin
3 juillet 2015 @ 08:34
Une femme exceptionnelle. Voilà, clap de fin ! A vous Philippe.
Michèle
3 juillet 2015 @ 01:06
Merci Philippe gain d’enquin
Votre photo d une image des chocolats Guerin Boutron, n a pas été sans me rappeler des souvenirs d enfance lorsque je pouvais regarder ces images, rois, reines dans les albums de collection de mes grands-parents datant de la fin du XIXe siècle.
Toutes ces images apportent encore à l Historien ou au collectionneur beaucoup d informations sur le fin du XIXe et début du XXe siècle.
Michèle
corentine
4 juillet 2015 @ 00:57
je rentre de quelques jours d’absence , et je découvre vos articles
Merci beaucoup Philippe, superbes illustrations
Philippe gain d'enquin
4 juillet 2015 @ 08:01
Il n’y a pas d’heure pour les braves chère Corentine. Bon week-end à vous. PGE