Nouvel An 1954 à la Cour royale de Grèce, on mange la traditionnelle vassilopita. On y reconnaît de gauche à droite : la princesse Sophie, le diadoque Constantin, le roi Paul, la reine Frederika, le prince George et son épouse la princesse Marie Bonaparte. (Merci à Alberto)
Silvia
20 février 2018 @ 04:49
Merci pour cette ancienne. Photo.bonne journée a tous.
Robespierre
20 février 2018 @ 09:01
ces dames mangent des pitances plébéiennes mais harnachées de bijoux et en grand style. Robes de couturiers et décorations pour les messieurs. Pas étonnant que quelques décennies plus tard les Grecs aient fait le ménage.
Jean Pierre
20 février 2018 @ 14:10
Vous savez, en Grèce, les rois, les princes, ça va, ça vient, depuis un siècle.
Gérard
23 février 2018 @ 12:04
Ce sont les colonels et non les Grecs qui ont fait le ménage du roi et des libertés, ils se sont d’abord débarrassés du roi après sa tentative de contre-coup d’État avant d’organiser plus tard le référendum qui a installé la république.
Robespierre
23 février 2018 @ 13:26
Non, le référendum a été organisé après la chute des colonels, quand la démocratie avait repris les commandes du pays. Demandez à notre ami Vassili. Ou meme Antoine.
JAY
20 février 2018 @ 09:47
Il y a une 60ene d année et « ce monde » semble si loin …
Cosmo
20 février 2018 @ 10:12
Difficile de reconnaître dans la dame à droite enturbannée, emplumée et emperlée, la grande psychanalyste qu’a été la princesse Marie Bonaparte.
Olivier Kell
20 février 2018 @ 11:43
Le prince Georges et la princesse Marie : quelle vie incroyable ils ont eu , vie de roman.
garance
20 février 2018 @ 17:02
Olivier, si vous avez le temps, vous pouvez faire une petit résumé de cette vie trépidante ? Je ne connais pas bien ce couple. Merci beaucoup.
Mary
20 février 2018 @ 18:56
Euh…mariée à un homme pas intéressé par les femmes : saumâtre , le roman !
Olivier Kell
21 février 2018 @ 13:57
Vous faites un raccourci pour le moins réducteur
LPJ
22 février 2018 @ 21:53
Je suis bien d’accord avec vous Olivier Kell.
Ce couple improbable (déjà par leur différence de naissance puisque le Prince Georges descendait des plus prestigieuses dynasties européenne et la Princesse Marie était issue d’une branche cadette non dynaste des Bonaparte et aux alliances bourgeoises voir plébéiennes) que la disgrâce politique de l’un et la fortune maternelle de l’autre réunient, a toujours été attachant. Certes le parcours psychanalyste de la Princesse est anachronique à cette époque et dans ce milieu, mais pour le reste le couple sût rester discret sur leur intimité et tint son rang.
Caroline
21 février 2018 @ 00:00
Tonton Google nous explique » la vassilipota est un gateau traditionnel du jour de l’an en Grece, ou on y introduit une piece de monnaie et celui qui aura cette piece dans sa portion de gateau aura parait-il de la chance toute l’annee ! » ?
Cosmo
21 février 2018 @ 17:48
Une galette des rois, en quelque sorte…
Caroline
22 février 2018 @ 13:11
Cosmo, en effet ! ?
Gérard
23 février 2018 @ 12:09
Ce gâteau est nommé ainsi en l’honneur d’Agios Vassilis ou Saint Basile, que l’on fête le 1er janvier et qui fait en quelque sorte figure de Saint Nicolas si j’ose dire.
Il s’agit de Basile de Césarée, Basile le Grand, né en Cappadoce en 329 dans une famille chrétienne érudite et riche qui compta beaucoup de saints et de martyrs. C’était un savant qui consacra sa vie à la défense de la foi chrétienne face aux hérésies alors nombreuses et qui après plusieurs voyages fonda divers monastères dans sa région natale, dont il rédigea les règles, puis il devint vers 370 archevêque de Césarée de Cappadoce, donc d’une Église naissante. Il a beaucoup écrit sur la théologie, la morale, il consacra également beaucoup de son temps à aider les plus démunis avec la Basiliade qui comprenait une école, un hôpital et un hospice pour les vieillards. Il mourut le 1er janvier 379. Il a été proclamé saint dans des temps immémoriaux et docteur de l’Église en 1568. La règle de saint Basile a influencé en partie la règle de saint Benoît.
On le fête donc le 1er janvier dans l’Église d’Orient et le 2 janvier dans l’Église d’Occident.
La vassilopita est un pain qui contient une pièce de monnaie cachée, pour rappeler la charité de saint Basile de Césarée. Ce pain est fait avec en général au moins en Grèce de la farine, des œufs, du sucre, du beurre et du lait.
On le découpe à minuit après avoir dessiné la croix avec un couteau sur le gâteau et l’on sert tous les présents en commençant par les plus âgés. Aujourd’hui on remplace parfois la pièce par un cadeau.
À l’époque qui nous intéresse Basile a été ordonné prêtre et il est l’auxiliaire de l’évêque Eusèbe de Césarée et le conseille face aux persécutions de l’empereur Julien II l’Apostat dont l’avènement a occasionné des troubles à Césarée qu’il a réprimés en exigeant des amendes importantes de la population.
La légende rapporte que l’empereur Julien l’Apostat passa par Césarée en allant combattre les Perses. Il fut reçu par saint Basile qui lui donna trois pains d’orge. La plupart des habitants de Césarée étaient pauvres et Julien avait demandé à recevoir ce qu’ils avaient de mieux en cadeau, l’empereur s’attendait à mieux et partit en colère. Il leur envoya en retour trois balles de foin. Saint Basile lui répondit :
« Comme tu l’as demandé, nous t’avons donné ce que nous avons à manger. Nous pensons que tu as fait la même chose. Je te remercie ». En Grèce on dit de quelqu’un qu’il mange du foin s’il est fou.
Manger de l’herbe (Τρώω κουτόχορτο) peut signifier aussi que l’on est bête à manger du foin.
Julien fut encore plus furieux et décida au retour de la campagne de détruire Césarée. On rapporta la chose au futur évêque et il rassembla les habitants de la ville leur demandant d’apporter chacun quelque chose de valeur pour offrir à l’empereur et l’apaiser. Ainsi fut fait. Tout le monde apporta quelque chose de valeur puis ils restèrent ensemble à prier autour de leur pasteur. Au cours de cette veillée Basile eut une vision : Notre-Dame envoyait saint Mercurius et une foule d’anges contre l’empereur. Le lendemain matin on s’aperçut d’ailleurs, toujours selon la légende, que saint Mercurius n’était plus dans sa tombe. Et pendant ce temps-là Julien était en effet au combat loin de la ville.
Selon la tradition donc saint Mercure de Césarée, militaire mort pour sa foi vers 250, serait sorti de son tombeau pour tuer Julien d’un coup de lance.
Le danger passé, Basile voulut restituer les objets de valeur à leurs propriétaires mais pour éviter de rendre aux gens des choses qui ne leur appartenaient pas, car on n’avait pas eu le temps de tenir registre, il ordonna que des petites tartes soient faites et que les objets précieux soient mis à l’intérieur, après quoi les tartes furent distribuées aux fidèles et le miracle se produisit et chaque personne trouva dans la tarte qui lui était donnée ce qu’il avait apporté pour échapper à la colère impériale.
Toute la ville se transporta sur la montagne pour louer Dieu.
La mort de l’empereur Julien II au vrai demeure un peu mystérieuse. Au printemps 363 il avait lancé une expédition militaire qui le conduisit jusqu’à la capitale des Perses, Ctésiphon. La capitale sassanide se situait à une trentaine de kilomètres au sud de Bagdad sur la rive gauche du Tigre. Césarée de Cappadoce, elle, est au cœur de la Turquie actuelle.
Julien fut d’abord vainqueur mais il dut entamer une retraite précipitée au cours de laquelle il fut mortellement blessé et mourut le 26 juin 363 après ce qu’on appela la bataille de Ctésiphon.
L’historien et évêque Théodoret de Cyr (au nord de la Syrie actuelle) rapporte une tradition orale déjà ancienne, sans doute venue de soldats qui avaient combattu au cours de cette bataille, selon laquelle l’empereur fut transpercé par une lance dont il aurait tenté de se libérer en s’adressant au Christ en ces termes : « Tu as vaincu, Galiléen ! » (Vicisti, Galilæe), reconnaissant ainsi la victoire inéluctable du Christianisme qui serait bientôt majoritaire dans l’Empire.
Un contemporain de Julien, Libanius, avance que l’empereur aurait été tué au cours de la bataille par un soldat romain chrétien d’origine sarrasine. Le médecin de Julien Oribase pensait que la lance meurtrière pouvait être d’origine sarrasine puisqu’il y avait au service persan des auxiliaires Lakhmides venus du sud de l’Irak.
Il semble de fait qu’aucun soldat perse n’ait réclamé la récompense promise à celui qui tuerait l’empereur. Pour l’historien païen Ammien Marcellin qui fit partie de l’expédition : « Au moment où Julien, oublieux de toute précaution, se précipitait témérairement au combat en levant les bras, et à grands cris, pour bien faire entendre que c’était la débâcle et la panique chez l’ennemi, et pour exciter ainsi la fureur des poursuivants, ses gardes blancs dispersés par l’effroi lui criaient de tous côtés d’éviter la masse des fuyards comme on fait pour l’écroulement incertain d’un toit qui menace ruine ; mais soudain, une lance de cavalerie (equestris hasta) égratigna la peau de son bras, lui transperça les côtes, et se ficha dans le lobe inférieur du foie. »
L’historien n’était pas témoin mais il a pu avoir des informations de première main. Julien ne mourut pas tout de suite, il fut traité par son médecin Oribase de Pergame qui irrigua la blessure avec du vin noir et procéda à une gastrorraphie, suturant les tissus déchirés. Mais après jours l’empereur mourut dans la nuit d’une hémorragie. Comme il l’avait souhaité il fut enterré près de Tarse sur la côte sud de l’actuelle Turquie (la ville natale de saint Paul, où reposent les empereurs Marcus Claudius Tacite et Maximin II Daïa) où il avait projeté d’installer sa capitale de préférence à Antioche à son retour de Perse, et plus tard sa dépouille fut transférée à Constantinople où son sarcophage présumé est encore visible devant l’église Saint-Irène qui fut la première cathédrale de la ville. Les gigantesques sarcophages de porphyre viennent du caveau des empereurs qui était dans l’église des Apôtres, ce sont ceux de Constantin, Constance II, Julien II, Théodose Ier, Flavius Arcadius, saint Marcien et son épouse sainte Pulchérie.