Prochaine parution fin mars 2016 d’une biographie de Boniface de Castellane. ortrait du dandy légendaire, figure mondaine de la Belle Epoque. En voici un résumé : »
La vie et le portrait du dandy légendaire qui, jusqu’à sa mort, fascina ses contemporains et fut un phénomène médiatique exceptionnel : « prince de la mode » qui multiplia les conquêtes féminines, ami de Marcel Proust et de D’Annunzio, esthète qui mit son goût raffiné au service des collectionneurs américains, patriote partisan de l’Entente cordiale et de l’alliance franco-russe, acteur de l’ombre aux Conférences de la paix en 1919, père de famille attentif et chrétien exemplaire face à la maladie…
Un tableau de la France de la Belle Époque à travers le destin d’un homme hors du commun, le dernier des grands seigneurs d’Ancien Régime, qui contribua à son éclat et à son rayonnement. »
Marie Ernest Paul Boniface dit Boniface, comte de Castellane-Novejean et en 1917 marquis de Castellane est né à Paris en 1867. Il est le fils d’Antoine de Castellane, marquis de Castellane-Novejean et de Madeleine Le Clerc de Juigné. En 1895, il épouse à New York Anna Gould, fille d’un milliardaire américain. De cette union sont nés : Marie-Louise, Boniface, Georges et Jay.
Le couple mène grand train de vie dans sa résidence parisienne du Palais rose. En 1906, Anna Gould demande le divorce. Leur union sera annulée par Rome en 1924. Anna Gould épousera en secondes noces le duc de Talleyrand, cousin de Boniface.
Le marquis de Castellane qui fut député et servit d’interprète lors de la Première Guerre mondiale, s’est éteint en 1932 à Paris.
« Boni de Castellane », Eric Mension-Rigau, Perrin, 2016, 448 p.
Francois
3 mars 2016 @ 07:52
Vie passionnante d’un homme fastueux
Symbole d’une époque où l’or coulait à flots en Europe
Avant que de se jeter dans la guerre fratricide qui signa son déclin
Sa grande erreur fut de considérer son épouse comme une machine à sous
Et de dépenser la fortune immense de celle ci sur une échelle colossale
Jamais il ne pensait qu’elle ferait ce qu’elle fit c’est à dire demander le divorce
Pensant que lui ayant donné son nom elle devait porter celui ci et partager sa gloire
Elle demanda donc le divorce et fut heureuse en seconde noce
Boni de Castellane avait construit le palais rose qui contenait une réplique du fameux
escalier des ambassadeurs e Versailles
Palais scandaleusement démoli
padraig
3 mars 2016 @ 09:39
L’époux récemment décédé de Diane de France princesse d’Orléans, Alexis vicomte de Noailles était l’arrière petit-fils de « Boni » de Castellane.
Robespierre
3 mars 2016 @ 09:40
Ce livre soit être intéressant. Ce que j’ai appris avec Boni, c’est que ces nobles qui épousent de riches héritières ne doivent pas faire tout et n’importe quoi car si elles ne sont pas contentes, les riches héritières reprennent leurs billes et vont jouer ailleurs. J’ignorais que cette union qui a donné 3 enfants avait été annulée à Rome. J’étouffe un rire narquois.
framboiz07
3 mars 2016 @ 19:44
Etouffez, cher ami, étouffez ! Le rire, bien sur !
Pierre-Yves
3 mars 2016 @ 09:45
Ce fameux Palais Rose qui se situait à l’angle des avenues Foch (alors avenue du Bois) et Malakoff, fut construit en 1902 et détruit à la fin des années 60. A sa place aujourd’hui se dresse un immeuble moderne de luxe, sans âme ni cachet, qui ne laisse rien soupçonner de ce que fut ce Palais Rose.
Jakob van Rijsel
3 mars 2016 @ 19:17
Sic transit gloria mundi
La ville de Paris avait un temps projeté de racheter ce palais pour y donner ses réceptions, mais avait finalement reculé devant le coût.
Gérard
5 mars 2016 @ 21:57
Ce palais que Pompidou ne voulut pas sauver n’était pas classé car considéré comme un pastiche…
Aujourd’hui il aurait été sauvé…
Denis
3 mars 2016 @ 09:48
Il s’agit d’une réimpression d’un ouvrage paru en 2008. Espérons que la nouvelle version sera au moins augmentée et enrichie…
Gérard
5 mars 2016 @ 22:00
Avec Tempus il y a rarement des additifs mais c’est moins cher et pas illustré.
kalistéa
3 mars 2016 @ 09:48
Rien ne vaudra jamais ses propres mémoires que j’ai lues avec délectation.
Jean Pierre
3 mars 2016 @ 13:28
Oui, mais dans ses mémoires, sa propre mémoire est sélective. C’est la loi du genre.
Caroline
3 mars 2016 @ 10:30
Encore un mariage d’un noble avec une milliardaire américaine!
Cette biographie est surement fort intéressante à lire avec des anecdotes sur la Belle Epoque!
Zeugma
3 mars 2016 @ 10:45
Un beau portrait de Jacques-Emile Blanche (1861-1942).
Boni de Castellane (1867-1932) est d’une élégance sublime.
La légère morgue aristocratique du marquis est adoucie par la présence du toutou qui nous regarde avec tendresse.
Antoine
3 mars 2016 @ 11:32
Je présume qu’il s’agit de la réédition du même ouvrage paru en 2008 ..? Très intéressant et bien illustré. « Père attentif », non. Sa biographie nous apprend qu’il fut au contraire un père absent tout occupé de son image et de ses constructions (au demeurant superbes, mais que reste t-il du palais rose ?). Piètre époux aussi qui avait épousé quinze millions de dollars-or. Anna Gould n’était pas une beauté, mais elle aimait son mari. Elle était aussi soucieuse de la dilapidation de sa dot et demanda le divorce pour s’éviter de finir sur la paille et préserver le peu qu’il restait pour ses enfants. Philippe Séguy affirme dans un article que l’union n’a jamais été annulée par Rome, malgré plusieurs visites de Boni au Pape, raison pour laquelle B. de Castellane ne s’est pas remarié. Les mots qu’on lui prête (« le revers de la médaille » ou « la chapelle expiatoire ») pour désigner la chambre à coucher conjugale ne semblent pas prouvés et ont certainement été inventés par la société parisienne qui a parfois la dent dure…
Anne-Cécile
3 mars 2016 @ 15:41
J’espère cependant que ces bons mots sont de lui:
-« Mon épouse? Elle est superbe surtout vue de dot » (Anna Gould était surnommée l’Iroquoise parce qu’elle était laide et présentait de longs poi
warwick
3 mars 2016 @ 16:42
Cette société parisienne dont il était la locomotive. Drôle, mots d’esprit, certes mais tout cela aux dépens du physique peu avantageux de sa femme et de la mère de ses enfants (sans parler du fait qu’il vivait largement sur la fortune des Gould).
Ces traits du caractère de cet inélégant dandy sans classe en font le roi des goujats.
Antoine
4 mars 2016 @ 11:25
Vous savez, Warwick, je crois que le personnage était un pur produit de sa caste et de son temps. De la classe et de l’élégance, il en avait beaucoup en apparence. Moralement, effectivement, c’était une autre affaire mais on l’eût sans doute fort étonné en le lui reprochant. Il vivait comme ses pairs à l’époque. Sauf qu’au lieu de dilapider son propre argent (comme le comte Greffulhe, par exemple) il vivait aux crochets de sa femme ce qui lui semblait normal… Durant sa longue et éprouvante maladie son entourage ne l’a jamais entendu se plaindre. Il a porté beau jusqu’au bout.
DIBS
3 mars 2016 @ 13:42
Il s’agit d’une réimpression en format poche du livre de 2008, il est peu probable qu’il soit enrichi de nouvelles notes. Pour qui s’intéresse à cette époque, la lecture des mémoires de Boni ré-éditées il y a quelques années est bien plus intéressante: un style d’écriture oublié aujourd’hui mais si agréable… évidemment il s’agit du point de vue de Boni (notamment lorsqu’il se dépeint en mari respectueux et père presque modèle) mais les anecdotes sur un monde disparu par un vrai témoin du « monde » d’avant la Grande Guerre sont passionantes.
Francois
3 mars 2016 @ 15:33
Les mots etaient nombreux quant à Boni de Castellanne
Il dit un four de son épouse elle est belle vue de dot
De meme la voyant entrer au restaurant avec son second mari nous avons servi dans le même corps
Mais en effet je ne pense pas qu’il dît des choses scabreuses
Il etait tout de même bien élevé et tres grand seigneur
Anne-Cécile
3 mars 2016 @ 15:45
Pardon…
Poils noirs sur le dos);
Alors qu’un convive s’étonnait à un dîner que Castellane et son cousin Talleyrand fassent mine de s’ignorer :
-« Mais vous ne vous connaissez pas?
-Pensez donc! On a servi dans le même corps! ».
Lili.M
3 mars 2016 @ 16:26
Il aurait dit de son épouse qu’elle n’était pas mal vue de « dot ».
Robespierre
3 mars 2016 @ 20:33
Quelle humiliation pour une femme riche et laide de savoir qu’elle n’a été épousée que pour son argent. Je suppose que cela doit la rendre acariâtre.
Antoine
4 mars 2016 @ 11:03
Bonjour, Robespierre, heureux de vous lire. Je pense qu’Anna Gould était davantage malheureuse qu’acariâtre. De plus, malgré tout son argent (et à cause de lui) elle était snobée par le monde parisien qui ne l’intéressait pas d’ailleurs outre mesure. Son second mariage avec le cousin de Boni, Boson de Talleyrand-Périgord, semble lui avoir apporté une certaine sérénité et fut plus heureux que le premier. La biographie nous apprend que Boni et Boson, se rencontrant sur le parvis de St-Philippe-du-Roule, s’étaient battus comme des chiffonniers. Le lendemain, tous les journaux titraient sur « le député-apache »… De nos jours, on parlerait sans doute de « loubard »…
Cosmo
4 mars 2016 @ 11:36
Rob,
Anna Gould semble avoir été heureuse avec son second mari, Hélie de Talleyrand-Périgord…et en plus elle est devenue duchesse et princesse. Ils ont eu des enfants et une descendance encore vivante et habitant encore le Château du Marais.
Elle devait prendre son mari pour ce qu’il était, un goujat sans éducation qui n’avait même pas la reconnaissance du ventre.
Amicalement
Cosmo
aubert
4 mars 2016 @ 16:33
Cette femme creusait-elle d’autre faim que celle du porte-monnaie ?
Robespierre
5 mars 2016 @ 11:51
Merci Cosmo. Je savais que la dame avait fait un second mariage très prestigieux, mais j’ignorais qu’il avait été heureux. Ou alors Hélie de T.P. était un vrai gentleman et traitait sa femme avec considération… Car il ne faut tout de même pas faire de l’angélisme. Si elle n’avait pas eu une telle fortune il ne l’aurait pas épousée.
Pour Antoine.
Se battre comme des chiffonniers sur le parvis d’une église, faut pas demander comme Boni était ulcéré de voir disparaitre le magot. Drôle d’endroit pour en découdre !
Cosmo
6 mars 2016 @ 12:18
Le mariage d’intérêt étant quasiment la règle à l’époque, dans tous les milieux, celui-ci était conforme à la loi du genre. Mais Dieu merci, Rob, pas tous les hommes ne sont des mufles.
Cosmo
3 mars 2016 @ 17:32
Boni de Castellane ( prononcez Casselane) ne semble pas avoir été un personnage sympathique. Plutôt gigolo de luxe malgré son ascendance aristocratique…mais il ne suffit pas de naître pour être. Même genre que le duc de Marlborough qui avait épousé la belle Consuelo Vanderbilt !
warwick
4 mars 2016 @ 00:53
Nous pouvons aussi évoquer le mariage assez « bienvenu » d’Edmond de Polignac avec la richissime Winnareta Singer…
Cosmo
4 mars 2016 @ 17:43
Oui mais ces deux-là semblent s’être bien entendus.
kalistéa
3 mars 2016 @ 21:21
Il aurait dit aussi en faisant visiter son palais rose à un ami , en indiquant la chambre à coucher : « et voici la chapelle expiatoire! ».
Francois
3 mars 2016 @ 22:56
Elle fut humiliée à double titre car elle pensait en épousant
Boni de Castellane etre la reine de Paris or cela ……
Elle se doutait bien que sa fortune colossale l’équivalent je crois de deux milliards
De nos euros etait plus importante que sa beauté
Nous lui devons la restauration du chateau du marais à laquelle elle s’attacha fort
Elle etait du lot de ces américaines riches à la folie dont les dollars se sont répandus
sur notre capitale et qui faisaient que cette société oisive si bien décrite par Proust
Etait admise par le reste de la société
En effet d’une part cette société donnait un lustre incomparable à la capitale
Mais aussi du travail à une domesticité nombreuse et à des fournisseurs
Cette société cet esprit ont disparu
Cette société apportait un recul sur le monde sur l’art et que sais je encore
Cent ans après il demeure intéressant de réfléchir sur notre vie actuelle
Et comme tout le monde est absolument implique dans un monde qui bouge
et n’a le temps de rien personne ne peut ou n’ose dire qu’il a le temps
Cette société avait le temps
C’est fascinant
Mais il faut avouer que Boni de Castellane ne devait guère etre sympathique
kalistéa
4 mars 2016 @ 20:22
Boni de castellane avait une élégance et un go^ut très sûr.C’était également un grand connaisseur en matière d’art et objets et meubles anciens.
Le divorce l’ayant privé de l’argent de sa femme , il gagna sa vie comme antiquaire.
Gérard
6 mars 2016 @ 23:44
Sauf erreur de ma part Boniface n’obtint pas la reconnaissance de nullité canonique qu’il escomptait.
Le divorce avait été prononcé à la requête de l’épouse pour infidélité le 5 novembre 1906.
Du point de vue religieux le mariage avait été célébré le 14 mars 1895, le mari étant catholique et l’épouse protestante, avec dispense de religion mixte.
L’épouse se remaria à Londres en 1908 avec Hélie de Talleyrand-Périgord, qui devait devenir en 1910 à la mort de son père Boson, duc de Talleyrand et de Sagan.
Boniface saisit l’officialité de Paris en invoquant le défaut de consentement de l’épouse qui se serait mariée en se réservant de demander le divorce notamment si son époux était infidèle. L’officialité de Paris transmit directement à Rome semble-t-il. La rote demanda à Boniface de le prouver et de prouver aussi que le consentement en avait été affecté comme d’une condition proprement dite, un consentement conditionnel ne suffisant pas à l’invalidation du mariage.
Le tribunal de la rote rejeta la requête le 9 novembre 1911 et Boniface fit appel. En appel Anna ne se fit pas représenter. Elle perdit le 1er mars 1913. Il fallait alors nécessairement un troisième tour de la rote et là ce fut Boniface qui perdit.
Il fit un recours à la Signature apostolique où six cardinaux acceptèrent le principe du recours et renvoyèrent devant la rote, en quelque sorte toute chambres réunies, qui estima le mariage invalide.
Anna saisit alors le pape Pie XI qui institua une commission cardinalice spéciale de trois membres laquelle ne constata pas la nullité par une sentence de mai 1915 après avoir entendu Boniface à Rome.
Devait s’y rendre à nouveau pour la dernière sentence qui fut prononcée par neuf cardinaux en avril 1925 et qui ne reconnaît pas non plus la nullité. Les cardinaux étaient De Lai, Pomphilj, Van Rossum, Sbaretti, Silj, Bisbeti, Sincere, Lega et Mori.
Tout avait été dit et même lors de la 3e sentence que puisque Anna avait menti sur son âge, elle pouvait avoir menti sur d’autres points. Un commentateur remarqua qu’une femme n’est pas forcément menteuse si elle ment sur son âge…
Cette affaire provoqua aussi un certain émoi dans Paris le 2 janvier 1908 où était célébrée une messe à Saint-Pierre de Chaillot, un service funèbre pour lady Stanley Errington, née Marie de Talleyrand-Périgord. Dans la rue Boni s’en prit violemment à son cousin Hélie qu’il frappa d’un coup de canne et il devait être condamné par le tribunal à 100 francs d’amende et à un franc symbolique de dommages et intérêts pour la victime.
Beaucoup aussi se sont étonnés de la hargne d’Anna à défendre son premier mariage alors qu’elle était remariée et qu’elle pouvait avoir intérêt à une sentence de nullité pour épouser religieusement son duc.
Il est vrai cependant qu’elle avait eu trois enfants.