Les éditions Lacurne ont l’art de remettre à l’honneur par le biais de biographies ou de mémoires des personnalités qui connurent des destins exceptionnels, furent les témoins des grands événements de leur époque mais qui sont désormais souvent oubliés ou méconnus.
Voici donc une biographie consacrée à la comtesse Potocka, égérie du Tout-Paris dans les années 1880. L’occasion de se plonger dans un monde désormais révolu de Naples où naquit en 1850 Emmanuela, fille du prince Fabrizio Pignatelli di Cerchiara, aux châteaux polonais où elle vécut avec son époux le richissime comte Nicolas Potocki et la France où elle tenait un salon des plus prisés dans son hôtel particulier avenue de Friedland.
Une fois par semaine, la comtesse Potocka réunissait autour d’elle un aréopage d’artistes, d’hommes politiques et d’aristocrates. Pour pouvoir pénétrer dans les lieux et faire partie de son club « Les Macchabées », il fallait au préalable se pâmer d’amour pour elle… Ces rendez-vous hebdomadaires suscitèrent bien des commentaires. L’auteur Guy de Maupassant y fut longtemps un fidèle.
Emmanuela Potocka à défaut d’avoir trouvé le bonheur conjugal (le couple vivait séparé), va vivre son époque comme seules peuvent le faire les personnes qui ne doivent nullement se soucier de leur opulence financière. La comtesse se permit toutes les extravagances, tous les excès, toutes les fêtes les plus somptueuses où le champagne coulait à flots, tous les achats souhaités et fit sans discontinu l’objet d’article dans la presse.
La comtesse termina ses jours seule entourée de ses chiens, fort diminuée par l’âge et la maladie. Elle s’est éteinte en 1930 et repose au cimetière du Père-Lachaise.
« La Comtesse Potocka. Une égérie de la belle Epoque », Claude Leibenson, Editions Lacurne, 2016, 528 p.
Laurene
17 octobre 2016 @ 06:50
C’est elle qui fut retrouvée morte et le corps mangé par les rats?
Corsica
17 octobre 2016 @ 19:13
La Belle Otero est morte seule et ruinée à Nice mais je ne sais si elle a été attaquée par des rats.
Zeugma
17 octobre 2016 @ 08:39
La dernière phrase de l’article de présentation me frappe :
« La comtesse termina ses jours seule entourée de ses chiens ».
Elle n’était pas seule puisqu’elle était au milieu de ses petites bêtes qui lui donnaient leur joie de vivre et leur amour.
AnneLise
17 octobre 2016 @ 12:38
Il me semble d’ailleurs qu’elle recueillait les chiens abandonnés un peu infirmes.
Curieuse ressemblance avec l’Archiduchesse rouge que ce site nous a permis de découvrir récemment.
Quoi qu’il en soit la Comtesse ayant inspiré nombre d’oeuvres à de célèbres écrivains, a un petit parfum sulfureux certainement signe d’un profond mal être.
chicarde
17 octobre 2016 @ 12:03
Dans ses/ces salons ne régnaient que richesse, opulence, charme, galanterie et chez les dames l’élégance raffinée et le luxe éblouissant des toilettes, des bijoux, des longs gants, des belles coiffures, des fines chaussures, des parfums !!
clement
17 octobre 2016 @ 12:43
Cette comtesse est -elle parente avec la personne qui assista Chopin dans ses derniers moments ?
Francois
17 octobre 2016 @ 16:10
J’ai commandé le livre
J’ai toujours aimé ce tableau
Et les annees 1880 me passionnent mondaine lent parlant
Donc …
Francois
17 octobre 2016 @ 16:11
Mondainement
Corsica
17 octobre 2016 @ 19:11
D’après l’encyclopédie du web voilà ce qu’en dit ce qu’en dit Proust dans le Figaro : « bien séduisante avec sa beauté antique, sa majesté romaine, sa grâce florentine, sa politesse française et son esprit parisien… La comtesse dans son exil affectif est entourée des pauvres chiens boiteux qu’elle recueille », lesquels « faisaient trop de bruit à Paris et gênaient les voisins ».
Et voilà ce qu’en dit Jacques-Émile Blanche, un habitué de son salon : « Le regard d’Emmanuela était tout, dans un visage poli comme une pomme. Sans fard, sans poudre, en bandeaux lisses, elle laissait derrière elle un sillage de Shaws Caprice, parfum inventé pour elle par Guerlain. Une cravate de gaze nouée sous le menton et un rang de perles étaient sa seule parure. On ne l’avait vue décolletée. Le soir, ni tiare, ni croissant de diamants. Poitrine plate, sur une taille épaisse, le corps court et hommasse, main aux doigts carrés au bout. […] Sa mise modeste quoique d’une élégance unique, tranchait singulièrement sur les falbalas à la mode. »
Cela me donne envie de lire le livre.
l'Alsacienne
18 octobre 2016 @ 19:51
« Als ich kam auf Erde, wollten alle meine Freunde werden, Als ich kam in grosse Not
waren meine Freunde tod.
Que de fois n’ai-je entendu ces paroles. « quand je vins sur terre tous le monde voulait être de mes amis. Quand je suis tombée dans le grand besoin, mes amis étaient morts » (aux abonnés absents).
Ce fut le cas de cette comtesse. Seuls lui sont restés fidèles ses chiens recueillis.
J’ai bien envie de lire cette biographie.