Fille de l’empereur Nicolas Ier de Russie, la reine Olga fut très aimée de ses sujets pour ses engagements sociaux et caritatifs. Elle fonda un hôpital à Stuttgart.
Après avoir éconduit de nombreux prétendants dont le comte de Chambord, Olga épouse le futur roi Carl de Wurtemberg en 1846. Ils montèrent sur le trône en 1864.
Ils n’eurent pas de descendance. On pense que le mariage ne fut pas consommé et le roi ne se privait pas de s’afficher avec ses favoris.
Ils adoptèrent leur nièce la grande-duchesse Vera de Russie.
La reine Olga était passionnée par la minéralogie et était une grande mélomane. Elle écrivit ses mémoires qui s’achèvent au moment de son union.
Elle fut très affectée par l’assassinat de son frère l’empereur Alexandre II. Elle s’est éteinte en 1892, an an après son époux. Elle repose à Stuttgart.
La couronne du Wurtemberg revint à son petit-neveu le roi Wilhelm II (1848-1921). (merci à Alberto)
framboiz07
11 mai 2021 @ 02:37
Triste vie, mari indélicat ,(elle arrête ses mémoires à l’époque de son union, c’est dire…), frère assassiné et dire qu’elle eût pu épouser un autre prince …J’aimerais lire cette bio , mais plutôt en français !
Très belle broche !
cerodo
11 mai 2021 @ 05:34
où peut on se procurer cet ouvrage ?
Camille
11 mai 2021 @ 06:54
Surprenante cette sortie tant les biographies sur les Romanov sont rares en Allemagne (ils sortent plutôt des parutions »faciles » condensant quelques pages sur les différents souverains russes), du coup ça m’intéresse ! Ça tombe bien, l’actualité littéraire Romanov est plutôt morose en français depuis l’année dernière.
Phil de Sarthe
11 mai 2021 @ 07:59
Si elle avait épousé le Comte de Chambord….Tantine était elle ok?😏
Menthe
11 mai 2021 @ 12:54
Ravie de vous retrouver Phil😊…. et ne nous quittez plus !
Phil de Sarthe
12 mai 2021 @ 07:30
😘
Menthe
11 mai 2021 @ 09:43
Après avoir éconduit de nombreux prétendants, elle aura choisi le pire, pauvre Olga!!
Jean Pierre
11 mai 2021 @ 10:01
Il a donc mieux valu pour elle d’être mal accompagnée que seule.
Bambou
11 mai 2021 @ 10:26
Cette princesse a peut-être eu une vie meilleure en n’ayant pas eu d’enfant plutôt que dix en onze ans comme certaines femmes que j’ai toujours plains…
septentrion
11 mai 2021 @ 10:42
La reine Olga de Wurtemberg était une jolie femme, avec des traits fins
Oui,cette broche (ou devant de corsage) est très belle.
La musique fut sans doute un refuge pour elle, ainsi que ses engagements caritatifs.
Malthus
11 mai 2021 @ 10:45
Pourquoi a-t-elle éconduit plusieurs prétendants ? Parce qu’ils n’avaient pas de trône, je suppose ? Ou pas assez bien pour elle ? Eh bien elle l’a eu son trône et un simulacre de mariage.
Camille
12 mai 2021 @ 08:52
C’est elle qui a vraiment refusé tous ces prétendants ? Ce serait pas plutôt son père, totalement imbu de lui-même ?
COLETTE C.
11 mai 2021 @ 13:49
Merci de nous faire connaître cette reine.
Mayg
11 mai 2021 @ 14:39
Quel intérêt de sa marier si on préfère des favoris ? Qui sait sa vie aurait été tout autre si elle avait épouser le comte de Chambord. Ils auraient peut être connu tous les deux le bonheur d’être parents.
Mayg
11 mai 2021 @ 18:27
* se
Gérard
11 mai 2021 @ 15:11
Le roi et la reine ont cependant adopté leur nièce la grande-duchesse Vera Konstantinovna de Russie née à Saint-Pétersbourg le 16 février 1854, quatrième enfant et deuxième fille des six enfants du grand-duc Konstantin Nikolaïevich de Russie et de son épouse la grande-duchesse Alexandra Iosifovna (née princesse Alexandra de Saxe-Altenbourg).
En 1861, la famille de Vera déménagea à Varsovie où son père était nommé vice-roi de Pologne. Vera était une enfant sujette à de violents accès de colère, et souffrait de ce qu’on appelait une condition nerveuse. Ses parents demandèrent à la reine de s’occuper d’elle et celle-ci et le roi acceptèrent. Le 7 décembre 1863, le grand-duc Constantin et sa femme arrivèrent avec Vera, qui avait alors 9 ans, à Stuttgart, et il la laissèrent à Karl et Olga. Officiellement, c’était parce qu’en Allemagne on soignait mieux les enfants nerveux et qu’il faisait meilleur, et c’était aussi un moyen pour les parents de Vera de cacher sa maladie hors de la Russie.
Mais finalement Olga était heureuse de prendre soin de sa nièce et Vera avait en elle une mère. Toutefois au début elle souffrit de l’éloignement de ses parents.
La reine Olga et son mari furent de bons parents pour Vera. Mais les débuts furent difficiles, Vera avait donc le mal du pays et était extrêmement difficile, au point d’être physiquement violente à leur égard. Périodiquement, elle devait être maîtrisée par un officier et, à plusieurs reprises, elle fut enfermée. Karl inlassablement allait avec Vera faire de longues promenades et le soir il lui lisait des passages de la Bible. En 1866, il y avait encore peu d’amélioration dans l’état de Vera, mais la reine Olga persévéra et avec le temps, la grande-duchesse Vera alla mieux.
Elle devint une jeune fille introvertie et timide, mais intelligente et elle avait soif de culture.
Elle n’aimait pas les cérémonies. En 1909 elle se convertit au luthéranisme.
En 1871, elle avait été légalement adoptée par Karl et Olga, qui lui firent épouser en 1874 avec le duc Eugen de Wurtemberg (1846-1877), de la branche ducale silésienne de la famille. Celui-ci mourut subitement trois ans plus tard, peut-être après un duel. Vera n’avait que 23 ans, et se consacra à ses filles jumelles.
Elle avait eu un fils Karl Eugen, mort à sept mois plus tard et en 1876, deux filles jumelles, Elsa et Olga.
À la mort du roi Karl en 1891, elle hérita d’une fortune considérable et transforma sa maison en un lieu de rassemblement culturel. Elle était une figure populaire dans tout le royaume pour son travail caritatif.
Elle n’allait en Russie que pour des vacances et rendait visite à sa sœur la reine Olga de Grèce.
Quand la reine Olga mourut elle hérita de la Villa Berg à Stuttgart. Elle écrivait des poèmes et recevait parents et amis pour des soirées littéraires.
Elle était devenue brillante et bavarde. Elle avait fondé les « Maisons de Vera » pour les femmes déchues, l’Institution de bienfaisance, la clinique Olga à Stuttgart, le poste de soins infirmiers Nicholas pour les aveugles, l’Institut Mariaberg près de Reutlingen, et elle était marraine du régiment de dragons de son défunt mari et d’un régiment russe, etc. Elle participa à la construction de l’église orthodoxe Saint-Nicolas à Stuttgart.
En 1903, lors du dîner de mariage de la princesse Alice de Battenberg avec le prince André de Grèce à Darmstadt, le prince Christophe put écrire : « Mon frère George s’assit à côté d’elle et, à une pause dans le processus, lui arracha son diadème et le mit sur sa propre tête. Tout le monde a ri, tante Vera incluse, même si elle jura de se venger du coupable. Son tour est venu, comme elle le pensait, un peu plus tard, lorsque les mariés sont partis en lune de miel. Nous étions tous réunis à la porte, leur jetant du riz, quand quelqu’un fit tomber les verres de la pauvre tante Vera, qui ont été brisés en atomes sur les marches de pierre. » Un homme malheureux qui se trouvait à côté de la grande-duchesse, est alors devenu l’objet de sa colère. Elle a enlevé le chapeau de l’homme et a commencé à le frapper à la tête avec.
La grande-duchesse Vera Constantinovna souffrit d’un accident vasculaire cérébral en octobre 1911. Elle se rétablit lentement et elle mourut à Stuttgart le 11 avril 1912 d’une insuffisance rénale aiguë, à l’âge de 58 ans. Elle a été profondément pleurée car elle était la princesse la plus populaire de la maison royale de Wurtemberg.
Elsa de Wurtemberg épousa le prince Albrecht de Schaumburg-Lippe et Olga de Wurtemberg son frère Maximilien de Schaumburg-Lippe.
Comme son mari, et comme Karl et Olga, Vera a été enterrée dans l’ église du Vieux château de Stuttgart.
DEB
12 mai 2021 @ 17:16
Merci Gérard. Très intéressant.
emy
12 mai 2021 @ 18:22
Merci Gérard, c’est extrêmement intéressant.
Gérard
13 mai 2021 @ 10:32
Merci Deb et merci Emy.
Clara
11 mai 2021 @ 17:30
C’est son père Nicolas Ier qui a décidé pour elle. Il aurait voulu la marier à un archiduc mais Metternich a freiné des quatre fers !
Leonor
11 mai 2021 @ 21:28
L’éditeur indique bien sur la couverture qu’il s’agir d’une » Romanbiographie ». Inutile de traduire, je pense.
L’auteur est journaliste.
La reine Olga reste un personnage connu et de bonne mémoire en Bade et Würtemberg.
Michelle
11 mai 2021 @ 23:05
Merci a Alberto pour ce reportage et a Gérard pour le complément d’information. C’est toujours intéressant de lire le parcours d’une vie.
Gérard
13 mai 2021 @ 10:32
Merci Michelle.
Gérard
12 mai 2021 @ 23:19
Les souverains russes, les parents d’Olga, dite Olly, Nicolas Ier et Alexandra, avaient eu dix enfants mais ils avaient espéré pour eux des mariages plus glorieux que ceux qui avaient déjà été conclus, celui du prince héritier Alexandre qui avait épousé la princesse Marie de Hesse et du Rhin, celui de la grande-duchesse Marie qui avait pour mari le duc Maximilien de Leuchtenberg, celui d’Alexandra, cadette d’Olga, qui avait épousé le landgrave héritier Frédéric de Hesse-Cassel.
Il y avait eu déjà des mariages entre des Romanoff et des Wurtemberg notamment celui des grands-parents paternels d’Olga, mais après les fiançailles de Marie ses parents se mirent en quête d’un époux prestigieux pour Olga. Cependant le temps passa et à 19 ans elle n’était pas encore mariée…
En 1838 elle séjourna à Berlin dans la famille de sa mère et elle attira l’attention du prince héritier Maximilien de Bavière mais celui-ci n’avait pas du tout l’intention d’épouser une russe. Les parents d’Olga furent bouleversés de ce refus.
L’année suivante le tsar invita l’archiduc Étienne-Francois d’Autriche, fils du palatin de Hongrie, au mariage de la grande-duchesse Maria mais l’archiduchesse Marie-Dorothée, la belle-mère de l’archiduc, se mit en devoir de rendre l’affaire impossible. Elle était très perturbée par le fait que son mari était toujours amoureux de sa défunte épouse la tante d’Olga, Alexandra Pavlovna. Néanmoins l’archiduc prit la liberté d’écrire au tsar pour lui demander en 1840 la main de sa fille Olga.
Le chancelier Metternich écrivit alors à l’archiduc pour lui dire que la différence de confessions était un obstacle majeur et risquait de provoquer le soulèvement des populations slaves de l’empire.
De son côté Olga ne voulait pas précipiter ce mariage parce qu’elle était heureuse en famille. Son père lui dit en substance que que rien ne pressait et que lorsqu’elle voudrait se marier et qu’elle serait amoureuse elle le dirait.
La grande-duchesse Charlotte de Wurtemberg, tante d’Olga, songea à la faire se marier avec son frère le prince Frédéric qui était né en 1808. Mais Olga devait écrire dans son journal : « J’ai tout dit à maman, toute mon horreur et mon indignation. Il avait deux fois mon âge. Il a dansé avec maman, il a le même âge que mes parents. Je le considérerais comme un oncle. »
Après cet épisode l’empereur et l’impératrice furent sollicités par l’archiduc Albert. Sa demande fut rejetée. En 1843 Frédéric de Hesse-Cassel séjourna à Peterhof mais ne regarda guère Olga et sa demande fut aussi rejetée. En fait il tomba amoureux de la sœur d’Olga, Alexandra qu’il épousa l’année suivante.
L’empereur et l’impératrice pensèrent alors à Adolphe duc de Nassau mais il y avait une concurrence car la grande-duchesse Charlotte de Wurtemberg épouse du grand-duc Michel Pavlovitch rêvait depuis toujours d’unir sa fille Élisabeth au duc.
Nicolas Ier ne voulant pas d’une querelle familiale laissa le libre choix au duc Adolphe et celui-ci demanda la main d’Élisabeth. Le tsar fut surpris. Quant à Olga elle écrivit :
« C’était un beau garçon, bien fait, très agréable dans la conversation, avec une légère touche d’ironie. Il a gagné très rapidement notre sympathie, mais j’ai aimé sa générosité et sa candeur… Mon cœur battait comme un oiseau dans une cage. Chaque fois qu’il essayait de voler, immédiatement il retombait lourdement ».
On présenta à Olga le prince Maurice de Nassau, le frère d’Adolphe, mais elle le refusa.
En fait elle pensait que la femme devait suivre son mari et non l’inverse, elle aurait trouvé humiliant que Maurice fût une sorte de duc consort.
La duchesse de Berry pensa à Olga comme comtesse de Chambord et envoya le fidèle comte de Choulot en Russie mais ce fut en vain. Choulot réussit mieux comme paysagiste.
Olga était jolie, elle avait reçu une excellente éducation, parlait plusieurs langues, se passionnait pour le piano et pour la musique.
Le baron Friedrich von Gagern qui accompagnait en Russie le prince Alexandre d’Orange-Nassau en 1839 écrivit : « La deuxième grande duchesse, Olga Nicolaïevna, la chérie des Russes ; en effet, il est impossible d’imaginer un visage plus doux qui exprimerait tant de douceur, de gentillesse et de compassion. Elle est très mince, avec un teint transparent, et dans ses yeux cet éclat extraordinaire, que les poètes et les amoureux appellent céleste, mais qui inspire la peur aux médecins. »
L’auteur Alexandra Osipovna Smirnova-Rosset (1819-1882) put écrire : « La plus belle des filles de notre empereur était destinée à épouser un savant fou de Virtembergia, La Belle et la Bête disaient-il dans la ville. »
Malthus
13 mai 2021 @ 09:33
Vous racontez tous les mariages qui ne se concrétisèrent pas, mais quelles sont les circonstances qui ont motivé le choix du Wurtemberg ? Attirance de Sophie pour le candidat ? Attirance du candidat pour Sophie ?