Clementine Ogilvy-Hozier habite en 1908 au n°51 Abington Villas à Londres. Elle rentre le soir d’un cours de français qu’elle a donné. Jolie jeune femme, elle est régulièrement sollicitée pour assister aux mondanités mais la situation des finances familiales ne lui permet pas de donner suite à chaque invitation.
Ce soir de mars 1908, elle est fatiguée et n’aspire qu’à passer la soirée au calme. Sa mère lady Blanche ne l’entend pas de cette oreille. Il faut absolument que Clementine se rendre chez sa tante par alliance lady Mary St Helier. Cette dernière est une personnalité de la vie sociale londonienne.
Un de ses convives s’étant désisté, elle se retrouve avec effroi avec une tablée de 13 ! Clementine est donc priée de se rendre à cette soirée donnée en l’honneur de Sir Frederik Lugard, gouverneur de Hong Kong.
De son côté, le jeune et prometteur politicien Winston Churchill, petit-fils du 7ème duc de Marlborough, rechigne aussi à assister à ce dîner. Il y arrive lorsque les invités sont déjà à la moitié du repas.
Installé entre lady Lugard et Clementine, il n’a d’yeux que pour la jeune femme avec qui il conversa tout au long de la soirée. Âgé de 34 ans, il passe pour un célibataire très endurci. Certains ne le voient même pas convoler un jour.
Mais avec l’arrivée de Clementine dans sa vie, les choses changent. Pour la jeune femme issue de l’aristocratie écossaise, Winston Churchill est un bon parti même si en tant que fils d’un cadet, il n’a pas eu un sous de la fortune des ducs de Marlborough.
Une cour assidue avec des lettres assez enflammées, parfois écrites en français par Clementine commence jusqu’au mois d’août. Winston Churchill convie son ami ni plus ni moins qu’à Blenheim Palace, le palais familial où « règne » son cousin.
Clementine est totalement affolée à l’idée de devoir séjourner dans cette majestueuse demeure. Surtout, elle n’a pas vraiment la garde-robe adéquate pour une telle visite.
La mère de Winston fera tout pour la mettre à l’aise, de même que le duc de Marlborough.Ce dernier est récemment divorcé de la riche héritière américaine Consuelo Vanderbilt.
La demande est faite au cours d’une promenade l’après-midi, lorsque les deux amoureux se réfugient dans le temple de Diane après une averse.
La bague est un rubis serti de deux diamants. En raison de la rentrée parlementaire et afin de leur permettre d’avoir un voyage de noces entre temps, le mariage est rapidement fixé au 12 septembre 1908.
C’est l’église St Margaret de Westminster qui accueille ce mariage mondain où pas moins de 600 convives sont présents. Lord Hugh Cecil est le témoin. Clementine a passé les derniers jours de célibat chez sa tante lady St Helier chez qui elle a rencontré Winston.
L’église est décorée de lys, chrysanthèmes blancs et de spirée plumeuse. Des palmiers immenses et des bancs de fougères ont aussi été installés.
Avec du retard, la mariée fait son apparition avec sa mère lady Blanche et son frère William. Elle porte une longue robe de satin ornée d’un voile en point de Bruxelles retenu par une couronne de fleurs d’oranger. Son bouquet de fleurs se compose de myrte et lys.
La réception est donnée à Portland Place dans la maison de lady St Helier. Le champagne coule à flots.
Les mariés reçoivent parmi les très nombreux cadeaux une canne à pomme d’or de Malacca du roi Edward VII.
Le voyage de noces débute par le palais de Blenheim avant de mettre le cap sur l’Italie.
Lady Clementine Churchill, Bertrand Meyer-Stabley, Bartillat, 2022, 340 p.
Robespierre
2 mai 2022 @ 06:05
Je n’avais pas lu cette rubrique quand j’ai posté dans deux précédentes. Tout s’est bien passé comme décrit ci-dessus. Et Winston eut bien un coup de foudre. Clementine, je ne sais pas, mais tout le monde dut lui dire qu’il s’agissait d’un bon parti. Ce fut un excellent ménage, et bien meilleur que celui des parents.
Erato Deux
2 mai 2022 @ 09:12
Passionnant. Merci
Gabriella
2 mai 2022 @ 11:43
En 1908, ils étaient alla Villa Durazzo à Baveno en voyage de noces. Pendant quince ans, nous étions clients dans cet hôtel (Lido Palace), vendu il y a deux ans à un oligarque russ🙄.
Aldona
2 mai 2022 @ 13:15
Article très intéressant , cela me convint d’acheter le livre
Roxane
2 mai 2022 @ 14:34
Convainc
Aldona
3 mai 2022 @ 13:19
Excusez-moi, j’ai de grandes difficultés pour écrire le français, même en cherchant mes mots dans le dictionnaire, et même en faisant des simples phrases, désolée de « saccager » cette belle langue, mais je continue d’apprendre
Pascal HERVE
2 mai 2022 @ 16:38
Oui cela devient tentant !
Oscar
2 mai 2022 @ 13:17
Un récit passionnant. Merci beaucoup
Roxane
2 mai 2022 @ 13:27
Sur la 1ère photo, on dirait Flora Ogilvy. Est-ce la même famille ?
Agathe de V
3 mai 2022 @ 11:02
Vous avez tout à fait raison! La ressemblance est frappante!
Michelle
2 mai 2022 @ 13:40
Moi aussi j ai rencontre mon mari à une soirée où je ne voulais pas aller.
Merci pour ce reportage.
Catheriner
2 mai 2022 @ 20:43
Ce n’est pas rare. Peut-être le manque d’envie de briller et de parader nous fait paraître plus naturels et cela est ressenti par l’autre.
Mayg
2 mai 2022 @ 14:05
Rencontrés en mars, mariés en septembre, c’est un peu rapide.
Ceci dit, elle est très jolie sur la première photo.
Fleur
2 mai 2022 @ 15:02
George Bush et son épouse Laura s’étaient mariés env. 3 mois après leur mariage, si mes souvenirs sont bons.
aggie
3 mai 2022 @ 18:40
Ils se sont mariés 3 mois après leur mariage 🤔
Ph. Von Venetz
11 mai 2022 @ 03:36
Fleur … ???
JAusten
2 mai 2022 @ 21:45
il a été très pressant mais la dame n’a pas non plus fait fait trop longtemps sa coquette.
Mafloer
5 mai 2022 @ 07:42
Personne n’est surpris par les fautes d’orthographe…
Aldona
5 mai 2022 @ 17:11
Surpris, Vous pouvez l’être, le français est la 3ème langue que j’ai appris et parlé, ce n’est point ma langue d’origine, et il est vrai que j’ai des difficultés à l’écrit, comme l’accent quand je parle en français