Publication en allemand de cette biographie consacrée au prince Max de Saxe (1870-1951), frère du roi Friedrich III, dernier souverain de Saxe. Le prince Maximilian, Wilhelm, August, Albert, Karl, Gregor, Odo de Saxe est né à Dresden le 17 novembre 1870.
Il est le 7ème des 8 enfants du roi Friedrich II de Saxe et de l’infante Marie Anna de Portugal. Le prince qui était prêtre, défendait l’unité des églises orientales avec l’église occidentale, et fut réprimandé par le Pape. Au cours de la Première Guerre mondiale, il s’est beaucoup investi en tant que clerc pacifiste. Il était proche des idéaux du mouvement de réforme de la vie en Allemagne. Il était végétarien, anti-alcool et luttait contre le tabagisme.
Il fut professeur à Fribourg en Suisse. Sa grande modestie, son peu de confort matériel et son aide envers tous ceux qui en avaient besoin, ont fait que les gens étaient convaincus d’avoir vécu avec un saint. (merci à Alberto)
Laurent F
28 mai 2019 @ 08:43
Le portrait de son neveu Charles 1er
Damien B.
28 mai 2019 @ 11:58
Bien observé Laurent !
Pour ma part je lirai avec intérêt cette biographie dédiée à un personnage royal atypique.
Elsi
28 mai 2019 @ 12:16
Sans doute un grand idealiste … mais en contemplant son portrait, je me demande síl n´etait pas une des nombreuses vicitimes des mariages consanguins pratiques dans les diverses dynasties.
Robespierre
29 mai 2019 @ 12:14
j’ai pensé la même chose.
Gérard
29 mai 2019 @ 21:14
L’implexe généalogique n’était pas si important et ce prince était d’une grande intelligence et d’une grande culture. Il avait renoncé à son héritage et il était docteur en théologie. Bref il ne semble pas avoir été atteint de troubles génétiques.
Elsi
30 mai 2019 @ 10:05
Je ne veux pas mettre en doute les merites et capacites de cet homme que je n´ai finalement pas connu, mais j´avais evoque l´impression que son physique m´avait inspiree au premier abord. Et puis je pense que les qualifications universitaires des membres de familles royales – meme et surtout de notre temps – meritent d´etre abordees d´un oeil critique pour certains et certaines. J´avais recemment vu une interview d´un descendant d´une famille ayant regne jusqu´avant la Premiere guerre mondiale, le monsieur est bien pourvu d´un titre universitaire – peut-etre merite aussi – mais sa facon de parler et de s´exprimer donnait a penser.
Gérard
31 mai 2019 @ 12:19
Certes il avait un physique ingrat qui ne s’arrangea pas avec l’âge et qu’il ne chercha pas à arranger.
Mais c’était un savant.
Jérôme
28 mai 2019 @ 13:25
Le prince Maximilian était bien frère du roi Friedrich August III de Saxe mais son père était le roi Georg.
Gérard
30 mai 2019 @ 19:49
Une exposition est consacrée à ce prêtre au château de Pillnitz à Dresde pendant tout l’été 2019 et jusqu’au 3 novembre et elle donne lieu à l’édition d’un catalogue.
Elle a été ouverte par une messe célébrée le 11 avril par Monseigneur Heinrich Timmerevers, évêque de Dresde et Meissen, en présence du prince Alexandre de Saxe margrave de Misnie (Meissen), chef de la maison royale, et à cette occasion ont été remis au diocèse par les héritiers du prêtre ses habits liturgiques et le calice de son ordination.
Tout ceci a bénéficié des travaux du professeur Iso Baumer qui est l’un des successeurs du professeur Max de Saxe à l’Université de Fribourg et qui lui a consacré des biographies.
C’est à Fribourg en Suisse donc que le père repose au foyer Saint-Canisius de Bourguillon. La plaque tombale indique en allemand qu’il s’agit de celle de Son Altesse Royale le Professeur Docteur Max Duc en Saxe (1870-1951) et l’on peut supposer que ce n’est pas lui qui l’a rédigée car même lorsque le pape fit adresser à ses supérieurs le diplôme de prélat de Sa Sainteté il refusa de le recevoir.
Le père Max était très aimé à Fribourg où on l’appelait aussi le « Saint en espadrilles ». Il était toujours vêtu de sa soutane élimée. Ayant renoncé à tout héritage il vivait très sobrement et encore trouvait-il les moyens de partager sa table avec ceux qui n’avaient rien à manger.
Pendant la Première Guerre mondiale il avait donc été aumônier militaire et il fut horrifié par les crimes de guerre commis par des soldats allemands à tel point qu’il fut relevé de ses fonctions et que son frère le roi Frédéric-Auguste de Saxe le fit interner pendant deux années dans un château, le Jagdschloss de Wermsdorf.
À l’origine Max avait la vocation d’être capucin mais sa famille s’y opposa et obtint de lui qu’il soit prêtre séculier ce qu’il devint après ses études de droit et son doctorat en théologie de 1898 et sa renonciation à ses droits dynastiques.
Thierry LEHETE
1 juin 2019 @ 16:11
Alexandre de Saxe Gesaphe n’est pas un Wettin. Il s’est proclamé chef de la maison royale de Saxe sans en faire partie.
Gérard
30 mai 2019 @ 20:39
https://www.bistum-dresden-meissen.de/aktuelles/archiv-2019/pontifikalamt-und-festakademie-zum-gedenken-an-max-von-sachsen.html
Gérard
31 mai 2019 @ 18:40
La manifestation du 11 avril organisée par les Châteaux et jardins d’État, le Château et le parc de Pillnitz, en coopération avec l’Université catholique Eichstätt-Ingolstadt et la faculté de théologie de Fulda, avait également pour participant Mgr Gregor Maria Hanke, évêque d’Eichstätt, c’est dans ce diocèse que le père Max avait commencé son ministère. Il travaillait dans les quartiers populaires et il faisait en sorte que les aumônes de la famille royale de Saxe profitent aux plus pauvres.
Il rendait régulièrement visite également aux prisonniers.
L’évêque d’Eichstätt déclare qu’il était un homme perspicace, qui fut aussi prophète en anticipant le mouvement écologique et que, comme expert des Églises orientales – il avait fait notamment un long voyage en Terre Sainte et en Orient – il fit valoir qu’elles étaient unies à l’Église occidentale, ce qui lui valut une réprimande du pape à l’époque où l’on considérait encore l’Église orthodoxe comme schismatique.
Le prince Alexandre de Saxe souligna aussi que son arrière-grand-oncle était également un adversaire acharné des expériences sur les animaux et il était tellement sensible qu’après le traitement de son chien qui avait été infesté de puces il demanda au vétérinaire : « Mais s’il vous plaît ne faites qu’engourdir les puces. » Il passait parfois pour trop original. Malgré certains différends avec sa famille pendant la Première Guerre il demeura très proche de celle-ci.
Il fut surtout l’un des premiers à dénoncer le national-socialisme naissant et l’antisémitisme. Beaucoup de ceux qui l’ont connu à Leipzig, à Londres, à Würzbourg, à Lemberg, à Cologne, et en bien d’autres lieux l’ont considéré comme un saint.
Max avait légué ses vêtements liturgiques et son premier calice d’argent plaqué or dans son testament de 1948 à son diocèse saxon mais comme il mourut en 1951 au temps de la RDA la famille conserva ces reliques jusqu’à ces jours derniers donc où le prince Alexandre et la princesse Gisela de Bavière son épouse les ont remises au diocèse tandis que le professeur Frank Zschaler de l’Université catholique d’Eichstätt-Ingolstätt a recueilli les archives du prince dès 2006.
Parmi les reliques également son autel de campagne de la Première Guerre mondiale, les vêtements spécialement brodés par la reine Carola de Saxe née Vasa, sa tante, pour sa première messe dans la chapelle de l’abbaye Saint-Joseph de Dresde et l’ostensoir d’une petite église de village près d’Eichstätt qu’il avait enrichi lui-même avec des pierres précieuses familiales.
L’événement actuel se plaçait dans le cadre de la Semaine de la fraternité qui est organisée par la Société de coopération christiano-juive.
L’exposition est gratuite pour ceux qui portent le prénom de Max ou Maximilien ou des dérivés.
Christian Amand
4 juin 2019 @ 20:41
En août 1914, le Prince Max de Saxe est aumônier dans la IIIième armée allemande qui envahit la Belgique. Le 21 août, les premiers détachements saxons arrivent près de Dinant sur la Meuse. Les Français sont retranchés sur la rive gauche. Une reconnaissance en force est immédiatement ordonnée en vue de prendre le pont intact. Plusieurs centaines d’hommes arrivent en silence jusqu’à une rue parallèle au fleuve, sans que les Français ne puissent les voir. A peine l’éclairage public détruit, une fusillade nourrie éclate pendant plusieurs dizaines de minutes. Tous les officiers sont tués ou gravement blessés. Est-ce un accident ou des tirs de la troupe haïssant leurs officiers ? Aujourd’hui encore, ce point n’est pas clair. Les saxons refluent emportant 19 morts et plus de 120 blessés. La rumeur se répand immédiatement dans la troupe que ce sont les habitants de Dinant qui ont tiré sur les soldats.
Le 22 août, le village de Sorinnes, à 8 km de Dinant est entièrement incendié, les habitants parqués dans une ferme et menacés d’exécution. Le Prince Max viendra à plusieurs reprises les visiter et les habitants seront finalement expédiés à quelques kilomètres de là, de façon brutale.
Le 23 août, les habitants de Dinant qui n’avaient pas réussi à fuir auront moins de chance : 675 civils dont de nombreuses femmes et enfants seront exécutés, les maisons seront incendiées systématiquement. Des soldats raconteront aux premiers témoins extérieurs que les officiers leurs avaient ordonné d’en faire beaucoup plus, et puis qu’ils étaient complètement saouls… Aujourd’hui encore, personne n’a pu expliquer pourquoi une mitrailleuse allemande a lancé une rafale contre la prison où étaient parqués plusieurs centaines de femmes et d’enfants, et près de 400 hommes sous bonne garde, alors qu’ils s’attendaient à être exécutés. S’en est suivi un chaos, une riposte des soldats allemands dans la prison. Après de très longues minutes, le calme revient, les civils ont pu sortir de la prison dans la fumée et l’odeur des incendies et les hommes déportés en Allemagne.
Depuis l’exposition au château de Pillnitz, nous savons que le Prince Max était à Dinant le 23 août 1914, avec deux de ses neveux. Dans les mois qui suivent, il passe de la correspondance pour les familles des prisonniers des deux camps. En avril 1916, sa condamnation des crimes de l’Allemagne fera la une de la presse dans les pays alliés et les pays neutres. Il doit comparaître devant la Haute Cour de Saxe pour haute trahison. Le Prince fait face à ses juges. Il déclare qu’il ne peut pas mentir pour son pays, comme il n’avait pas menti pour son Eglise (par référence à sa condamnation par le Pape Pie X en 1910 suite à son article sur l’unité des Eglises).
Libéré en novembre 1918, il se consacre à l’accueil des rescapés du génocide arménien. Il prend la tête du mouvement pacifiste en Allemagne. En 1924, il participe à des réunions en vue de la création d’une Union Européenne, textes qui seront repris 30 ans plus tard.
Prince, Prêtre, Pacifiste, Ecologiste, c’est un lanceur d’alertes dont les moments les plus tragiques de sa vie sont encore inconnus.