Parution le 21 mars prochain d’une biographie consacrée à Madame Elisabeth, soeur du roi Louis XVI, qui est morte à l’échafaud en 1794. Le château de Versailles lui consacre par ailleurs une exposition à l’Orangerie du domaine de Montreuil dit Domaine de madame Elisabeth du 27 avril au 21 juillet 2013. Voici la note de l’éditeur : « Madame Élisabeth, soeur cadette de Louis XVI, meurt à trente ans sur l’échafaud le 10 mai 1794. Dans ce portrait absolument neuf, elle apparaît plus résolue et déterminée que son frère dans le tumulte de la Révolution – preuve qu’elle était dotée d’un véritable sens politique. Très jolie, remarquablement intelligente, mathématicienne de haut niveau, dotée d’un caractère affirmé, Élisabeth, après l’échec de plusieurs projets de mariage, décide de vivre à sa guise parmi un cercle choisi partageant son goût de la retraite et de l’action caritative, sans pour autant, comme on l’affirmera, nourrir une vocation religieuse contrariée. Critique muette des manières de la reine, ce choix l’isole au sein de la Cour, et même de la famille royale. Lorsque la Révolution éclate, elle choisit pourtant de rester près de Louis XVI, qu’elle juge trop faible. Elle est aussi sans illusion sur sa propre influence, contrecarrée par la jalousie de Marie-Antoinette. Au cœur d’un réseau de renseignement contre-révolutionnaire, elle essaie d’empêcher la catastrophe. Elle vit alors une histoire d’amour impossible avec un roturier et subit une campagne de presse diffamatoire de la part des autorités révolutionnaires. En s’appuyant sur la correspondance de la princesse, celle de ses amis, les mémoires du temps, Anne Bernet débarrasse, pour la première fois, Madame Élisabeth de l’imagerie pieuse qui occulta sa personnalité ».
« Madame Elisabeth, soeur de Louis XVI. Celle qui aurait dû etre roi », Anne Bernet, Editions Tallandier, 2013, 480 p.
Audouin
13 mars 2013 @ 09:21
Prière Madame Elisabeth de France:
Que m’arrivera-t-il aujourd’hui, ô mon Dieu ?
Je l’ignore.
Tout ce que je sais, c’est qu’il n’arrivera rien que Vous n’ayez prévu de toute éternité.
Cela me suffit, ô mon Dieu, pour être tranquille.
J’adore Vos desseins éternels et je m’y soumets de tout mon cœur ; je veux tout, j’accepte tout, je fais un sacrifice de tout ; j’unis ce sacrifice à celui de Votre cher Fils, mon Sauveur, Vous demandant par Son Sacré Coeur et par Ses mérites infinis la patience dans nos maux et la parfaite soumission qui Vous est due pour tout ce que Vous voudrez et permettrez.
(Prière composée par Madame Elisabeth de France
à la prison du Temple, peu de temps avant d’être guillotinée).
jul
13 mars 2013 @ 19:45
Magnifique.
Merci Audouin.
*gustave de montréal
14 mars 2013 @ 01:24
Dieu ne l’a pas entendue , on lui a coupé le cou.
fredolido
17 mars 2013 @ 21:56
Je crois que vous avez mal compris ; Madame Elisabeth a écrit au contraire qu’elle acceptait son sort . C’est à la fois émouvant et admirable un tel courage …
Azilis
13 mars 2013 @ 09:36
1974…ou 1794?
Azilis
claudine
13 mars 2013 @ 09:37
1794 surement mais pas 1974
jul
13 mars 2013 @ 10:01
Oh voilà une biographie sûrement fort intéressante, qui renouvelle l’approche du sujet. J’aime beaucoup cette démarche.
Le titre provocateur est une très bonne trouvaille de l’éditeur lol.
En tout cas, l’histoire d’amour avec un roturier qui évoquée me donne envie d’en savoir plus. J’ai du mal à y croire tant les Filles de France de cette époque étaient élevées dans le sens du devoir.
Ce qui m’amuse c’est qu’elle est faite « acteur » des évènements : elle « choisit », elle « essaie », un cercle « choisi » (j’ai envie de dire, tout le monde choisit son cercle lol)
« ce choix » , » au coeur d’un réseau »
Cela produit un effet « empowerment » des femmes, à rebours. Femme moderne
Et puis attention, les héros du passé ne doivent pas être trop pieux lol
Je ne connais pas bien les idées politiques de Madame Elisabeth, mais il me semble que son « sens politique » que je crois volontiers était conservateur, qu’elle était plus proche du Comte d’Artois que du Comte de Provence. Mais je peux me tromper et compte sur les lecteurs pour corriger mes propos si je fais erreur.
Thibaut le Chartrain
14 mars 2013 @ 08:23
D’accord avec vos commentaires Jul : cette présentation du livre par l’éditeur voulant absolument en faire une femme « moderne » , me donnerait plutôt envie de ne pas lire ce livre.
Cependant Anne Bernet est une historienne excellente et toujours passionnante et très exacte dans ses biographies.
Je lirai donc ce livre avec certainement beaucoup de plaisir …
jul
14 mars 2013 @ 13:25
Oui j’ai aussi envie de lire ce livre :) et votre commentaire me donne encore plus envie.
Pierre-Yves
13 mars 2013 @ 10:48
Sans préjuger de la valeur réelle de ce livre, son résumé éveille la curiosité.
Brig 49
13 mars 2013 @ 11:15
finalement « on » a été charitable en 1974 de lui couper la tête…. !!!
désolée cette » coquille » m’a trop fait rire!
triste époque et pour quel résultat… les privilèges exorbitants sont toujours là, hélas…!
bonne journée!
Claudia
13 mars 2013 @ 15:01
J’avoue ne pas connaître grand chose au sujet de cette soeur de Louis XVI, mais d’après cet article ce devait être une femme fort intéressante, pleine de dons et de talents. Mourir à trente ans sur l’échaffaud, quel gâchis ! Mais en fait elle n’avait pas vraiment le choix, faisant partie intégrante de la famille royale.
Un petit Belge
13 mars 2013 @ 22:22
Claudia : si, elle aurait pu tenter de quitter la France mais elle a fait le choix de rester auprès de son frère Louis XVI.
jul
14 mars 2013 @ 13:30
Leur départ fut une sage décision.
Vincent
13 mars 2013 @ 18:31
Dans son livre « Marie-Antoinette et sa famille », Lescure consacre 20 bonnes pages à la description de Madame Elisabeth, une très belle description bien résumée et agrémentée de lettres et de témoignages.
Il insiste dans un premier temps sur son goût pour la charité, et après avoir étudié les comptes d’Elisabeth, il nous dit que la moitié de ses dépenses concernaient l’aumône…
Souvent on lui proposait d’acheter des étoffes pour elle-même, et elle répondait : »Nous soutiendrons quelques malheureux de plus avec ce que cela me coûterait ». Un jour, un marchand vint la voir à Montreuil pour lui vendre un ornement de cheminée, pour 400 livres, elle le lui refusa en déclarant : »Avec quatre cents livres je puis monter deux petits ménages ».
Ensuite Lescure nous parle de sa très grande piété et de son serment de ne jamais se séparer de son frère, même quand celui-ci lui proposait de suivre ses tantes à Rome.
Elisabeth avait une vision sur la Révolution plus juste que celle de Louis XVI, qui restait parfois trop optimiste dans les débuts. Elle comprenait ce qu’il se passait et elle savait la situation perdue dès les Tuileries, où elle écrivait : « […]Ce qu’il y a de certain, c’est que nous sommes prisonniers ici; mon frère ne le croit pas, mais le temps le lui aprendra. Nos amis sont ici; ils pensent, comme moi, que nous sommes perdus. » Et sur ce point elle avait raison.
Elle même disait qu’ils « marchait sur du sable mouvant », et les quelques espérances étaient pour elle trompeuses… Là aussi elle voyait juste.
Francine du Canada
13 mars 2013 @ 18:33
De tous les temps, les frères et soeurs des rois et des reines sont soumis aux mêmes problématiques : Vivre leurs vies comme ils l’entendent (prendre position) mais… à quel prix? Renoncer aux privilèges rattachés à leurs statuts.
Nul n’est besoin de reculer à Madame Elizabeth, on n’a qu’à regarder Margaret d’Angleterre. Bien sûr, sa tête n’était pas menacée de tomber sous le couperet mais elle a tout de même vécu une vie assez minable… en voulant ménager la chèvre et le choux.
Charlanges
13 mars 2013 @ 19:18
L’histoire d’amour, si elle a existé, fut bien évidemment platonique. Comme Jul, j’aurai plaisir à en savoir davantage. Anne Bernet a déjà publié d’excellents ouvrages et on peut penser que celui-ci n’échappe pas à la règle.
Sur Madame Elisabeth, Jean de Viguerie a publié en 2011 une autre très bonne biographie sous le titre « Le sacrifice du soir ».
Par ailleurs, devrait paraître prochainement le VIIIe et dernier tome de l’intéressant Journal du marquis de Bombelles dont l’épouse, Angélique de Mackau, fut la grande amie de Mada
Charlanges
13 mars 2013 @ 19:21
Mon message est parti plus vite que voulu.
Il faut évidemment lire « la grande amie et la confidente de Madame Elisabeth ».
Kalistéa
13 mars 2013 @ 20:11
J’ai les même doutes que Jul quant à l’idylle avec un roturier et pour les raisons qu’il invoque.
Une autre chose m’interpelle: « mathématicienne de haut niveau » …?
philippe gain d'enquin
13 mars 2013 @ 20:35
Il est évident que je vais le lire (ce dont tout le monde se contrefiche) mais j’ai peur qu’il ne nourrisse une fois encore l’image fausse d’un roi Louis, Seizième du Nom, mou, si ce n’est idiot! A force de valoriser les seconds couteaux d’une fois l’autre le roi est plus chargé et ceci va à l’encontre de l’honnêteté historique. Je permets humblement de renvoyer chacune et chacun aux publications du couple Girault de Coursac qui présentèrent un prince puis roi très, très éloigné de notre manichéisme franco-français. Que le rôle négatif de la reine de France, belle-soeur de la future bienheureuse héroïne du présent ouvrage, soit mis en relief est tout ce que, personnellement, je demanderai à cet ouvrage. PGE
Thibaut le Chartrain
14 mars 2013 @ 20:26
J’ai bien connu Paul et Pierrette Girault de Coursac : ils ont fait un magnifique travail de recherche sur bien des aspects du règne de Louis XVI (une vingtaine d’ouvrages publiés sur cet unique sujet) mais parfois leur défense du roi les a amenés à être injustes et excessifs vis-à-vis de la reine Marie-Antoinette.Louis XVI fut un grand roi (malgré peut-être certaines erreurs) et Marie-Antoinette une femme de son époque (qu’il ne faut donc pas juger de façon anachronique)qui sut dans la tourmente révolutionnaire être une épouse et une mère remarquable .
erwan
13 mars 2013 @ 23:14
Le résumé est surprenant quand on sait que certains oeuvrent pour une béatification de Madame Elisabeth.
Il est surprenant quand on sait combien Anne Bernet, proche de l’Action Française, s’est spécialisée dans une oeuvre d’historienne inspirée par une certaine spiritualité traditionnelle.
Reste à lire cet ouvrage dont le sous-titre est ambigu.
Caroline
13 mars 2013 @ 23:51
Jul,votre commentaire m’a intéressé!Merci et bonne nuit!
jul
14 mars 2013 @ 13:28
J’en suis ravi Caroline :)
petit page
13 mars 2013 @ 23:59
Celle qui aurait du être roi ?
Ce qui veut dire que Louis XVI a complètement échoué … ?
Aucun prince ne pouvait remplacer le roi dans sa lourde tâche de gouverner la France.
Personne ne pouvait prévoir la terrible crise d’avant 1789.
Louis XVI a essayé de « négocier » avec la Révolution, Mme Elisabeth se rangeait du côté des idées de son frère Artois ….
Donc : non Mme Elisabeth n’avait ni la prétention de devenir roi , ni l’étoffe d’un roi !
Francine du Canada
14 mars 2013 @ 17:24
Un tel commentaire ne pouvait venir que d’un male misogyne et jaloux ha! ha! ha!
Lucius
14 mars 2013 @ 01:11
Pour m’être assez intéressé au sujet de cette princesse, ce résumé me semble assez manichéen, et trop provocateur pour être mesuré.
Mme Elisabeth semble être la seule intelligente de la famille royale, seule contre tous, et l’auteur semble beaucoup extrapoler sur des choses que l’on ne connait pas (sa volonté de ne pas se marier, cette liaison …). En un mot je reste circonspect, même s’il ne s’agit que d’un résumé.