Buste en marbre blanc de l’impératrice Eugénie par Prosper Charles Adrien d’Epinay. Il est exposé au domaine de Compiègne. (© RMN-GP)
Buste en marbre blanc de l’impératrice Eugénie par Prosper Charles Adrien d’Epinay. Il est exposé au domaine de Compiègne. (© RMN-GP)
Kalistéa
17 avril 2022 @ 09:54
Sainte Eugénie , priez pour nous qui avons recours à vous …( La com de cette époque-là .)
Beque
17 avril 2022 @ 10:10
Charles Adrien Prosper d’Epinay naît le 13 juillet 1836 à Port-Louis. Son père Adrien d’Epinay (1794-1839), avocat et politicien, fut une personnalité importante de l’Ile Maurice et fonda la Société Royale des Arts et des Sciences de l’Ile Maurice. Arrivé à Paris, Prosper d’Epinay est accueilli par sa tante Julie d’Epinay qui tient un salon et lui ouvre les portes de la société parisienne. Elle est la maîtresse de Louis Dupin de Francueil, futur grand-père de George Sand, qui lui présente Jean-Jacques Rousseau pour qui elle fait aménager L’Ermitage, lui disant : « mon ours, voici votre asile ».
Après sa brouille avec Rousseau, Julie accueille régulièrement dans son château de la Chevrette puis, à Paris, les beaux-esprits du siècle dont son amant Grimm, Diderot, d’Alembert, Marivaux, le marquis de Mora (ancêtre de la reine Fabiola ?). Voltaire disait d’elle : « Ma philosophe, c’est un aigle dans une cage de gaze». En 1778, Elle avait reçu avec Grimm le jeune Mozart.
Prosper d’Epinay choisit la sculpture, complétant son apprentissage au musée du Louvre. Il fait partie du Cercle légitimiste de la rue Royale et se lie avec le prince Demidoff, époux de la princesse Mathilde, le duc de Massena, le duc de Luynes. Il part pour Rome, en 1861, où il étudie la statuaire avec les meilleurs artistes romains. Il se lie avec le peintre catalan Marià Fortuny, père de Mariano, célèbre créateur de tissus et propriétaire du palais Fortuny à Venise.
Il connaît son premier succès à Londres, en 1864, avec son groupe caricatural intitulée « Entente cordiale » représentant Napoléon III et Lord Palmerston bras dessus bras dessous. Et, la même année, avec la statue de « L’Innocence » commandée par le duc de Luynes pour son château de Dampierre. En 1865, Prosper d’Épinay sculpte le buste de la princesse de Galles Alexandra de Danemark dont l’amitié lui ouvre les portes de la haute société britannique, puis les bustes de l’impératrice d’Autriche et de Napoléon III, Eugénie et le prince impérial. Il se marie le 25 novembre 1869 avec Claire Mottet de La Fontaine.
Il réalise une statue polychrome intitulée « Jehanne au Sacre » qui sera offerte par un mécène à la cathédrale de Reims à l’occasion des fêtes de la béatification de Jeanne d’Arc : le casque et l’armure sont confectionnés dans le bronze argenté, le visage est sculpté dans l’ivoire et la tunique dans un marbre jaune de Sienne, parsemé de fleurs de lys en lapis lazuli.
Prosper d’Épinay meurt, le 23 septembre 1914, à Saint-Cyr-sur-Loire.
Beque
17 avril 2022 @ 10:38
Erreur profonde, impossible que Prosper d’Epinay ait pu connaître Louise d’Epinay puisque celle-ci était morte en 1783. Je ne sais pas qui était Julie d’Epinay, il faudrait que je vérifie mais je n’ai pas le temps.
framboiz07
17 avril 2022 @ 21:16
Oui, cette statue Jehanne au Sacre est bien dans la cathédrale ! ( Belle statue d’ailleurs )
Performance , car en septembre 1914, la cathédrale bombardée , brûla !
Gérard
18 avril 2022 @ 19:36
Cher Beque, ce marquis de Mora n’est pas l’ancêtre de la reine Fabiola, la famille de Mora y Aragón, au titre de marquis de Casa Riera et comte pontifical de Mora. Le titre de Casa Riera fut accordé par la reine régente Marie-Christine en 1834. Le titre de comte de Mora qui remonte à 1613 et s’accompagne de la grandesse d’Espagne en 1765 est actuellement porté par le duc de Tamamés et de Galisteo.
Beque
22 avril 2022 @ 20:46
Merci, Gérard, je découvre votre réponse avec retard car j’étais en voyage ces jours-ci.
framboiz07
17 avril 2022 @ 10:22
Très beau travail sur le voile , les tissus et la main !
PATRICIA
17 avril 2022 @ 10:24
Ce buste semble rappeler un des moments tragiques de la vie de cette impératrice. Elle apparaît d’une tristesse infinie. Quand elle a perdu son fils peut-être ?