Voici la carte postale de Louise k. de Roquefavour. « L’aqueduc de Roquefavour est un pont-aqueduc en arc en pierre de 393 m de long et d’une hauteur de 82,65 m. Il est situé sur la commune de Ventabren dans les Bouches-du-Rhône. Il achemine l’eau de la Durance à Marseille et fait partie du canal de Marseille.
Il franchit la vallée de l’Arc, enjambant à la fois la rivière, la route d’Aix-en-Provence et la voie ferrée Aix-en-Provence -Rognac. Il a été inauguré en 1847 après 6 années de chantier supervisé par l’ingénieur Jean François Mayor de Montricher. Son architecture s’est largement inspiré de celui du pont du Gard bien qu’il soit plus haut. Il demeure à ce jour, le plus haut aqueduc en pierre du monde. »
Gilles de Bise
24 août 2017 @ 09:19
L’eau est le bien le plus précieux pour l’Homme; ces constructions en témoignent l’importance qu’il a consacrée à son acheminement. On aperçoit régulièrement cette imposante construction, sans en connaître réellement son rôle. Merci Louise K. ne nous l’avoir proposé.
Alinéas
24 août 2017 @ 09:54
Quelle architecture.!
Danielle
24 août 2017 @ 10:06
J’ai vu cette belle construction l’année dernière.
Jean Pierre
24 août 2017 @ 12:08
A Ventraben, on trouve aussi le magnifique viaduc du TGV que l’on emprunte en quittant la gare d’Aix en Provence.
Esquiline
24 août 2017 @ 12:36
Le génie (dans le sens d’ingénierie) des Romains a été admiré et utilisé pendant des millénaires. Ce qui est fonctionnel ne doit pas nécessairement être laid.
Ghislaine-Perrynn
24 août 2017 @ 15:22
Dire que je suis passée à côté … Cet ouvrage est remarquable .
Merci Louis K .
JAusten
24 août 2017 @ 17:39
Alors ça c’est du bel ouvrage ! Merci Louise K
guizmo
24 août 2017 @ 20:55
Merci Louise et Régine de nous avoir fait découvrir cet aqueduc. Les photos sont magnifiques et quel ciel ! superbe .
Louise.k
25 août 2017 @ 08:50
Guizmo, le ciel est superbe,oui…et pourtant ..ces photo ont été prises (si mes souvenirs sont exacts), un matin de novembre…
Caroline
24 août 2017 @ 22:17
L’ingénieur Jean François Mayor de Montricher est-il issu de la noblesse française ?
Je crois que le viaduc de Landwasser à Filisur pas loin de Davos en Suisse est aussi l’un des viaducs les plus hauts d’Europe, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO !
Louise K. , merci pour votre jolie carte postale de Roquefavour !
Gérard
25 août 2017 @ 13:23
Cette famille Mayor de Montricher n’est pas de noblesse française.
Elle est d’origine suisse. Jean François (Franz) Mayor de Montricher est né à Lully dans le canton de Vaud le 19 avril 1810, fils de Jean Charles Louis Mayor de Montricher, négociant qui s’installa Marseille avec sa famille rue Grignan. C’est au lycée de Marseille que Jean François fit ses études.
Il s’agit d’une famille qui compta des bannerets c’est-à-dire en Suisse des porte-drapeaux dans la milice d’un prince ou d’une communauté, par la suite ce fut une charge essentiellement civile importante qui s’est maintenue dans certains cantons jusqu’au XIXe siècle.
Les ancêtres de l’ingénieur étaient bourgeois et bannerets de Morges au XVIIe siècle.
Cette famille Mayor puis Mayor de Lully lorsqu’ils achetèrent cette seigneurie, acquit en 1779 la baronnie de Montricher dont elle n’habita pas le château médiéval des Grandson qui tombait déjà en ruine et qui sera presque entièrement détruit en 1831. Ils habitaient le château de Lully.
Lorsque Napoléon devint médiateur de la Confédération suisse après la paix d’Amiens, 19 cantons furent établis et reconnus indépendants, la liberté des campagnes fut proclamée et la féodalité abolie.
Les armes familiales sont d’azur à la bande d’or chargée de trois roses de gueules.
Gérard
25 août 2017 @ 20:02
Les nobiliaires suisses indiquent filiation suivie 1560, famille qualifiée du pays de Vaud, droit de juridiction 1722, baronnie de Montricher 1778. Famille fixée à Marseille.
Gérard
25 août 2017 @ 22:03
Le fils aîné de Franz de Montricher, Henri (1845-1916), ingénieur civil des Ponts, a été à l’origine du traitements des ordures à Marseille avec la mise en place du petit train de la Crau en 1887 qui permettait d’acheminer les ordures de l’agglomération vers la décharge d’Entressen au lieu qu’elles ne soient jetées à la mer. Il créa aussi l’Université populaire de Marseille ce qui pour son petit-fils, interrogé en 2015 par le quotidien La Marseillaise, est une très estimable manière de se ruiner.
Henri fut le père de Franz mort en 1956 qui fut homme d’affaires et notamment PDG adjoint de la société Antar.
Le fils d’Henri, Gilbert, qui a maintenant 72 ans et qui est donc l’arrière petit-fils du premier Franz, et comme lui polytechnicien et protestant. Il est français par filiation puisque Franz avait été naturalisé par Louis-Philippe. Il a été professeur statisticien aux États-Unis puis consultant en pipelines. Il a un fils également prénommé Franz.
Gilbert rapporte que le duc d’Orléans voulut rencontrer Franz de Montricher mais que ses collaborateurs ne seraient pas allés le chercher tant il était négligé à force de passer tout son temps sur le chantier.
Louis-Philippe lui fit remettre la Légion d’honneur et le prince-président la recette d’officier. En 2015 son arrière petit-fils qui habite maintenant Paris XVIe constatait que la chapelle funéraire de Franz au sommet du carré protestant du cimetière Saint-Pierre de Marseille dans l’allée Montricher, commençait à tomber en ruine et qu’il faudrait s’en occuper.
http://decouvrir-marseille.marseille.fr/sites/default/files/contenu/mairie/PDF-Mairie/tombes_celebres.pdf
Gérard
27 août 2017 @ 00:39
Franz de Montricher est décédé après une visite dans les galeries humides destinées à conduire l’eau du lac Fucin qu’on asséchait au Liri, affluent du Garigliano.
Cette famille fut en tous points exemplaire par des personnalités brillantes et désintéressées avec en particulier Franz ou son fils Henri (1845-1916).
Baya
25 août 2017 @ 05:55
Je vois ce pont très souvent, j’habite à 5 minutes ☺
Louise.k
25 août 2017 @ 08:47
Baya…nous sommes donc très très voisines….je mets le même temps pour m’y rendre!
Gérard
25 août 2017 @ 16:08
Le canal de Marseille qui passe par l’aqueduc de Roquefavour a son débouché à Marseille sur le plateau de Longchamp en un magnifique château d’eau dont le futur maire Théodore Bernex fut le principal artisan. Un projet fut demandé à Bartholdi puis à Henri Espérandieu. Le château est formé d’une galerie à colonnade flanquée de deux ailes qui abritent l’une le musée des Beaux-Arts et l’autre le Muséum. La première pierre fut posée le 15 novembre 1839 par le duc d’Orléans à son retour de l’expédition d’Alger. Du haut de la plate-forme il aperçut le nouveau quartier du Chapitre et de Longchamp et demanda à Maximin Consolat, le maire : « – Est-ce là monsieur le maire, un quartier nouveau ? ». « – Oui monseigneur », répondit Consolat et il lui présenta Bernex, le désignant comme le citoyen qui en avait doté Marseille.
« – Monsieur, répartit le prince, cette création fait honneur à votre goût et à votre intelligence. Depuis quand ce quartier existe-t-il ? ». Le maire répondit « – Il porte en lui-même sa date. Voilà la rue d’Anvers ; on l’ouvrit au bruit du canon ». Il évoquait la prise de cette ville lors de la guerre de l’indépendance belge en 1832 où le duc d’Orléans commandait l’avant-garde des troupes françaises face aux Néerlandais. Le prince posa la première pierre et dit « – Poser la première pierre n’est pas malaisé ; c’est la dernière qui est difficile. J’ai confiance que Marseille achèvera bientôt son œuvre. »
Au-dessus d’un nymphée avec un bassin semi-circulaire, deux colonnes avec des cariatides supportent aujourd’hui des plaques de marbre. Sur l’une, à gauche il est écrit : « Sous le règne de Louis-Philippe Ier, la ville de Marseille a construit l’aqueduc qui amène les eaux de la Durance dans son territoire désolé jusqu’alors par la sécheresse.
Le conseil municipal posait la première pierre le 15 novembre 1839. A. de La Coste, conseiller d’État, préfet du département, Maximin-Dominique Consolat, maire.
Les eaux de la Durance arrivaient dans le territoire le 8 juillet 1847. A. de La Coste, conseiller d’État, préfet du département, Élysée Reynard, maire.
Montricher, ingénieur des Ponts et Chaussés, auteur du projet et directeur des travaux. » Comme cette plaque a été posée sous le Second Empire le prince royal a été oublié…
Sur la plaque de droite on lit : « Sous le règne de Napoléon III, la ville de Marseille a édifié le château d’eau, le musée des Beaux-Arts et le musée d’Histoire naturelle réunis ici sous le nom de Palais de Longchamp.
Le conseil municipal approuvait le projet de 7 avril 1862. De Maupas sénateur chargé de l’administration du département, Balthazar Rouvière, maire.
Le palais était inauguré le 15 août 1869. Levert, préfet du département, Théodore Bernex, maire.
H. Espérandieu, architecte, auteur du projet et directeur des travaux. »
Il avait donc fallu 30 ans pour achever le canal de Marseille, construire ce château d’eau avec son arc de triomphe et sa fontaine, la colonnade et les musées, le jardin zoologique, le jardin botanique et les bassins.
La construction de l’aqueduc elle n’avait duré que de 1841 à 1847.
Montricher ne vit pas l’achèvement des travaux mais son buste et celui de Consolat sculptés respectivement par le toulonnais André-Joseph Allar et Philippe Poitevin, de Saint-Maximin, ont leur place d’honneur près du nymphée.
À la demande du prince Alessandro Raffaele Torlonia (1860-1886), prince de Civitella Cesi, marquis de Romavecchia et premier prince de Fucino, l’ingénieur était parti pour assécher le lac Fucin dans les Abruzzes. À partir de juillet 1854 il dirigea les travaux. Il mourut de la fièvre typhoïde en 1858 pendant une visite de ces travaux. Son corps fut rapatrié à Marseille par la mer et arriva devant l’hôtel de ville et une foule nombreuse.
Toutefois l’eau de la Durance était parvenue à Marseille d’abord avec 6 m³ à la seconde sous les yeux émerveillés de 15 à 20 000 Marseillais le 29 novembre 1849 après un parcours de 83 km entre le territoire de Pertuis et le terroir de Saint-Antoine à Marseille d’où plusieurs dérivations amenaient l’eau par quinze galeries en ville et dans les faubourgs agricoles.
Louise.k
26 août 2017 @ 10:21
Lorsque j’étais enfant, je prenais » la Micheline »( train de l’époque, comparable à nos actuels TER), en gare de Rognac, arrivée à St Charles, direction le palais Longchamp et son jardin zoologique…ce palais enchantait mes yeux de petite fille…À présent, je trouve son architecture plutôt. ..tourmentée. ..
Frédéric GENSE
27 août 2017 @ 14:14
Impressionnant ! Merci ! Salutations !