Voici la carte postale de Guizmo de Brienne-le-Château. « Située à 2 heures de Paris et au cœur du Parc naturel régional de la Forêt d’Orient, Brienne-le-Chateau témoigne de l’histoire impériale. En effet, un lien étroit s’est tissé entre Napoléon Bonaparte et la ville. L’empereur y est venu à trois reprises.
Au cœur du bâtiment de l’ancienne école royale militaire, le musée Napoléon propose de découvrir les différentes facettes de ce personnage mondialement connu.
Le Musée Napoléon retrace, avec justesse, la jeunesse de Bonaparte et la Campagne de France de 1814.
A 10 ans, Napoléon arrive à Brienne le château et intègre l’école royale militaire pour y étudier, de 1779 à 1784. En 1805, alors qu’il fait route vers Milan pour ceindre la couronne de Fer, il fait un détour pour revoir les terres de son enfance. Et enfin, en 1814, il mène bataille à Brienne le 29 janvier, contre l’armée de Blücher, lançant la campagne de France.
Ces trois moments représentent l’aube, le zénith et le crépuscule de la vie de l’empereur. En hommage, la ville s’est appelée Brienne-Napoléon de 1849 à 1880.
Napoléon lui légua de Sainte-Hélène la somme d’un million. C’est Napoléon III qui exécuta partiellement ce legs en consacrant 100 000 francs à l’édification de l’Hôtel de Ville. Face à la mairie, une statue de Bonaparte par Rochet érigée lors de l’inauguration en 1859, le représente à 15 ans en costume de l’Ecole militaire.
Le piédestal porte en guise d’inscription un bel hommage rendu par Napoléon à une ville qui fut déterminante pour lui : Pour ma pensée, Brienne est ma patrie, c’est là que j’ai ressenti les premières impressions de l’homme.
Les vieux livres d’histoire ont illustré la jeunesse militaire de Bonaparte avec une image, non pas d’Epinal, mais de Brienne-le-Chateau. Elle représente la fameuse bataille de boules de neige que le futur Empereur a livré dans la cour de l’école briennoise, prouvant qu’il était déjà un fameux stratège à l’âge de 10 ans. En fait, Napoléon était plutôt un gamin timide et perdu lorsqu’il arriva en 1779 de sa Corse natale pour s’instruire à l’école des Minimes à Brienne. Les cinq années de sa vie passées à étudier à Brienne, avec ses professeurs et ses quelques amis, y sont retracées .
Brienne avait été choisie en 1776 par le comte de Saint-Germain, secrétaire d’Etat à la Guerre, comme siège d’une des 12 écoles préparatoires à la grande Ecole militaire de Paris. Administrée par les Minimes de l’Ordre de Saint-Benoît, l’Ecole de Brienne accueillait 60 pensionnaires fortunés et 60 élèves-boursiers choisis parmi la noblesse pauvre.
Bonaparte, qui dépendait de cette deuxième catégorie, recevait une pension royale annuelle destinée au financement de ses études. L’enseignement dispensé, outre des cours de fortifications militaires, était tout à fait traditionnel : français, latin, mathématiques, histoire-géographie complétés par des cours de dessin, de musique et d’escrime.
Pendant cinq années, le jeune Bonaparte fut coupé des siens comme le prévoyait le règlement de l’Ecole. Le régime était austère, la discipline sévère et le climat champenois particulièrement rude en hiver dans les cellules sans chauffage qui servaient de chambre aux pensionnaires.
Salle de projection multimédia, cartes de batailles, documents d’époque et armes retracent l’enfance et l’éducation de Napoléon à Brienne.
Parmi les objets emblématiques, on trouve, le Bicorne (il en resterait aujourd’hui une vingtaine authentifiée), le livre de prix, reçu par Napoléon, à l’École militaire; le Code civil des Français; L’ouvrage « Le mémorial de Sainte-Hélène » de Le Comte de Las Cases…
Le conseil général dans sa séance du 1er février 1792 voulut établir dans le bâtiment un collège national, mais il fut fermé en 1793 et eut diverses attributions : maison de détention, hôpital tenu par des Carmélites (1840-1858), caserne (1896-1914).
En 1933 la municipalité décida de convertir les lieux en musée Napoléon 1er, inauguré le 22 juin 1969, le musée Napoléon, dont la collection est labellisée « Musée de France » par le ministère de la Culture, a bénéficié d’une importante restauration. Les traces de l’évolution du bâtiment, protégé au titre des monuments historiques, ont été conservées. Les lambris qui revêtaient les murs des différentes salles ont été réinstallés.
Le Musée Napoléon se situe 34 rue de l’Ecole Militaire à 10500 Brienne-le-Château.
Le Château de Brienne, qui donne son nom à la ville, surplombant la ville offre une vue panoramique avec son avenue longue de 3 kilomètres.
La ville de Brienne possédait un château féodal cité dès l’an 951 dont les manuscrits citent une enceinte avec un donjon qui fut détruit de nombreuses fois.
La famille des comtes de Brienne, l’une des plus anciennes de Champagne, s’illustra particulièrement au cours des Croisades : en 1231, Jean de Brienne eut l’honneur de ceindre la couronne de l’empire latin de Constantinople. Implanté sur la pente du promontoire qui domine la ville, leur château fut de ce fait confié à des intendants jusqu’à la fin du Moyen Age, avant de connaître une longue déchéance.
En 1640, la famille de Luxembourg vend le château féodal à Henri Auguste de Loménie. Un peu plus tard, c’est Nicolas Louis de Loménie qui hérite du Comté de Brienne. Parmi ses enfants, deux se sont distingués : Etienne Charles fut 1er ministre de Louis XVI et Louis Marie Athanase, ministre et secrétaire d’état à la guerre.
C’est lui qui en 1757 hérite de l’ancienne forteresse de Brienne. Celle-ci tombant en ruine, il prend la décision de la détruire pour construire l’actuel édifice. Jeunes gens intelligents et ambitieux, le premier choisit l’Eglise, devint cardinal archevêque de Sens, et bientôt premier ministre, tandis que le second épousait la fille d’un opulent financier. Disposant à la fois d’un gros revenu et d’une solide fortune, les deux frères agrandirent leur domaine et entreprirent la construction d’un véritable palais, vaste et doté de tous les agréments de l’époque. Le château est bâti d’après les plans de l’architecte J.L. Fontaine, à partir de 1770 et les pavillons de 1770 à 1772. L’inauguration a lieu de 25 avril 1778, mais les travaux d’arts, peintures et sculptures ne sont achevées qu’en 1782. Sa veuve mourut en 1812.
Pendant une douzaine d’années, le château devint pendant plus de six mois de l’année le cadre d’une vie exceptionnellement brillante : jeux, danse, chasses dans les grands bois voisins, comédies et ballets donnés dans la grande salle de spectacle creusée dans la colline, et même cours gratuits de physique dispensés par l’un des meilleurs spécialistes en cette matière. Ce n’était que fêtes dignes de l’éclat et de la magnificence de la maison d’un prince, où se pressaient beaucoup de gens de Paris et de la Cour, et toute la Champagne, raconte l’un de ces privilégiés.
Tous les travaux d’embellissement du parc ne sont terminés que vers 1789 à la veille de la Révolution française. Le cardinal fut retrouvé mort dans son lit, pendant la Terreur, son frère périt, comme sa femme, sur l’échafaud. Mis sous séquestre, le château reçut en 1805 la visite de Napoléon qui connaissait bien Brienne pour s’y formé à l’Ecole d’Artillerie : il cherchait pour sa mère une résidence d’été. La jeune comtesse de Brienne qui s’y était retirée refusa de lui céder la château, arguant que « s’il représentait beaucoup pour lui, pour elle, il représentait tout. «
À la fin du mois de janvier et au début du mois de février 1814, les environs de Brienne sont le théâtre de la bataille de La Rothière, dont Napoléon Ier dirige les opérations depuis le château de Brienne, où il passe alors deux nuits.
L’immense édifice est restauré par le duc de Bauffremont, acquéreur en 1851. Lors de l’effondrement financier de la Famille de Bauffremont, le château est vendu en octobre 1933 à un marchand de biens qui disperse le mobilier, la bibliothèque et les œuvres d’art et laisse le château à l’abandon. Il subit l’occupation durant la seconde guerre mondiale, puis l’abandon jusqu’au début des années 1950.
Démeublé, puis délaissé et vandalisé, méprisé par les amateurs d’art qui le jugeaient froid et monotone, il dut finalement son salut à l’initiative et à la ténacité de Pierre-Marcel Wiltzer, préfet de l’Aube, qui obtint du Conseil général la décision d’y installer l’hôpital psychiatrique qui manquait au département.
Dans cet ensemble, inauguré en 1959, l’amateur d’architecture ne peut que louer l’habileté dont ont fait preuve les responsables de cette reconversion pour conserver au site son exceptionnelle qualité : les bâtiments techniques élevés sur les pentes ont été dissimulés par des bosquets, les abords ont fait l’objet d’un réaménagement paysager, et allées et perspectives ont été replantées telles qu’elles étaient dans les années 1780.
A l’intérieur, occupé par les bureaux de l’établissement, la plupart des appartements ont perdu leur décor Louis XVI. Seul le grand salon central a retrouvé ses stucs et un mobilier d’époque.
Brienne demeure l’un des rares grands châteaux français à avoir conservé l’ensemble de ses dépendances : il s’agit des deux grands pavillons encadrant la cour d’honneur, abritant à l’origine les appartements d’hiver des frères Loménie et reliés par des galeries souterraines aux caves du corps de logis, des écuries, des remises et de la salle de spectacle, toutes creusées sur les flancs de la colline, de l’orangerie, du lavoir et de la glacière, sans compter l’hôpital-hospice, situé près de la grille d’honneur.
Le château est inscrit au titre des monuments historiques depuis 1935. Le site n’est pas accessible à la visite en dehors des visites estivales organisées exceptionnellement par l’office du tourisme sur rendez-vous.
A voir aussi la halle en bois du XVIème qui témoigne d’une importante activité économique. Depuis 1270, dès les premiers Comtes de Brienne, l’existence de la halle a toujours été mentionnée dans les écrits. Cet édifice est composé de vieux piliers en bois qui supportent une vaste toiture. La halle a très certainement changé de place au fil des siècles et vers 1760, les Seigneurs de Brienne décident de détruire les habitations qui l’entourent afin d’en faciliter l’accès. Après le commerce de grains, la halle accueille toujours le marché le jeudi matin.
Les vitraux, du premier tiers du XVIème siècle, réalisés en grisaille de Troyes présents dans l’église Saint-Pierre et Saint-Paul de Brienne-le-Chateau.
La peinture à la grisaille et au jaune d’argent sur verre blanc des verrières de la Glorification de la Vierge et de la Transfiguration suit l’évolution radicale de la peinture sur verre à Troyes de la décennie 1530-1540. Les parties les plus anciennes de l’édifice remontent au XIIème siècle.
Merci à la charmante guide de l’Office du tourisme qui nous a fait découvrir sa ville. »
Régine ⋅ Actualité 2021, Châteaux, Eglises, Expositions, France, Napoléon 19 Comments
Benoite
11 juillet 2021 @ 05:11
Encore une très belle découverte historique avec bien des « reconversions nécessaires », et une très belle survie. Merci pour cet excellent reportage, servi par de très belles prises de vues. Je pense en lisant l’apprentissage militaire à la dure du futur empereur, qu’il ressemble bien à celui d’un certain Philip prince de Grèce et de Danemark transporté dans un coin d’Ecosse.
HRC
11 juillet 2021 @ 06:44
Merci, Guizmo.
Un souvenir vraiment lointain, mon prof disant que dans la Campagne de France Napoléon a été au sommet de ses capacités de stratège.
Je n’ai jamais creusé la question.
Bambou
11 juillet 2021 @ 06:49
Musée et château tout cela me semble intéressant….je note pour y aller cet été…
Robespierre
11 juillet 2021 @ 07:33
Article très intéressant. Merci.
Ceux qui croient que Bonaparte est venu de rien, ignorent que pour obtenir une bourse à Brienne il a dû prouver son origine noble, sinon on ne l’aurait pas accepté là-bas. Un de ses professeurs fit cette réflexion à propos du jeune Napoleone de Buonaparte « il ira loin s’il est servi par les circonstances ». Ces circonstances ce fut la Révolution.
J’aime bien l’anecdote où les élèves et les professeurs se penchèrent tous à la fenêtre pour admirer dans la cour la beauté de Madame de Buonaparte venue avec son mari voir leur fils, une seule fois.
Dommage qu’on ne puisse plus voir comment étaient aménagées les chambres des étudiants,ou leur réfectoire. Un musée est un musée, mais ce n’est pas quelque chose d’évocateur sur les années studieuses du futur empereur.
Le château est magnifique et on déplore son démantèlement et la dispersion de son mobilier.
Benoite
11 juillet 2021 @ 09:57
J’ai lu un livre sur Napoléon, sur l’homme militaire (je n’ai pas retenu son titre hélas) on y lisait que l’Empereur arrivant sur le terrain de bataille, à cheval, pouvait à l’ouïe interpréter seul, les positions ennemies en face, les estimer en quantité, et la nature de leurs forces d’action. précisemment, je ne restitue peut être pas fidèlement ma lecture passionnante sur cet homme militaire, mais c’était incroyable à lire. Cet homme était d’un potentiel étonnant (dormant très peu, aimant écrire, toujours à l’affut militaire, et une énergie sans fin). Ce détail sur la capacité auditive à assimiler et expertiser les forces adverses m’avait laissé sans voix, au milieu du tumulte sonore , reconnaître les puissances de feu du camp adverse, en occultant celles des corps Français, ce n’est pas rien, on avait un sacré Chef. qui pourrait en faire autant ? de temps en temps, à ma médiathèque, je prends un livre sur l’Empereur, ou sur Joséphine , j’ai lu (là celui là je me rappelle le titre : Joséphine : l’obsession de Napoléon) et je revisite leur histoire à tous les deux. J’ai aussi l’histoire de Marie Louise que j’ai commencé, mais suite à déménagement, il est qq part, Dieu sait ou !!
Esquiline
11 juillet 2021 @ 12:01
Je me souviens que la revue française Historia titrait il y a fort longtemps, Napoléon conçu Italien né Français.
Alors je m’interroge, à quelle noblesse appartenaient les Buonaparte?
JAusten
11 juillet 2021 @ 07:39
C’est toujours un régal de lire vos sujets Guizmo ; de belles photos et une belle plume !
Benoît-Henri
11 juillet 2021 @ 07:55
Merci, Guizmo, de votre carte postale qui n’oublie rien de l’histoire et de l’architecture de Brienne, y compris les grisailles de l’église, magnifiques. Je suis sensible au fait que vous remerciez la guide de l’office de tourisme. La profession de guide conférencier a été terriblement éprouvée lors de la pandémie. Puisse ce beau métier se développer à nouveau.
Marnie
11 juillet 2021 @ 08:00
Merci pour ce passionnant article ! J’ajouterai que le château de Brienne bénéficie également et surtout des bons soins d’une association (Association de Sauvegarde du Patrimoine de Brienne) qui organise plusieurs fois par été des journées de visite et d’accueil, l’une se tenait pas plus tard qu’hier et les prochaines auront lieu le 7 août et le 12 septembre. Pour en savoir plus :
https://www.a-s-p-b.fr/
Une ancienne collègue et toujours amie est au coeur de cette association :)
Beque
11 juillet 2021 @ 08:05
Merci, Guizmo pour ce reportage sur Brienne le Château. C’est l’aimable historien David Chanteranne, spécialiste de l’Empire, qui en est le conservateur.
Pascal
11 juillet 2021 @ 08:09
Guizmo, je vous considère avec d’autres, que je ne citerai pas de peur d’en oublier, comme les éminents contributeurs de l’ Encyclopédie Noblesse et Royauté, pour notre plaisir ,notre enrichissement et notre divertissement.
Merci.
Carolus
11 juillet 2021 @ 14:01
👍
Jean Pierre
11 juillet 2021 @ 12:47
Je me demande ce qui a fait que Napoléon soit parti pour Brienne alors que Joseph et Lucien sont restés à Autun.
luigi
11 juillet 2021 @ 14:52
Merci Guizmo, article très riche et magnifiquement documenté !
Juliette
11 juillet 2021 @ 15:36
Merci beaucoup Guizmo pour ce sujet passionnant.
Je savais que Napoléon Bonaparte avait reçu une formation militaire dans cette ville, ainsi qu’à Autun en Bourgogne, mais votre reportage permet d’en expliquer le contexte et le retour nostalgique vers cette ville et ce château.
Je vous en remercie beaucoup.
Brigitte - Anne
11 juillet 2021 @ 18:15
Merci beaucoup Guizmo, c est toujours un plaisir de vous lire.
Beque
11 juillet 2021 @ 21:11
Puisqu’il est fait allusion au fait que Napoléon passait par Brienne pour se rendre à Milan ceindre la couronne de fer, je me permets de citer quelques lignes de Talleyrand relatant cet événement à Monsieur de La Rochefoucauld : « Sa Majesté l’Empereur des Français vient, Monsieur, d’être couronnée roi d’Italie. Le 2 prairial (22 mai), la couronne de fer des anciens rois Lombards, déposée à Monza depuis quatorze siècles, avait été solennellement transférée à Milan. L’épée de Charlemagne y brillait pour la seconde fois ; mais on ne l’avait vue dans ses mains que teinte du sang de la conquête : ce monarque avait détruit un royaume pour fonder le sien ; ici l’Empereur était appelé par les vœux de cinq millions d’hommes, il arrivait au milieu de la paix du continent et toutes les puissances le saluaient roi d’Italie.
L’épée d’Italie, la main de justice, l’anneau, le sceptre, le manteau royal furent bénis par Son Éminence [le Cardinal Caprara], qui les présenta successivement à Sa Majesté l’Empereur et roi. Sa Majesté l’Empereur et roi prit alors sur l’autel la couronne de fer, l’essaya sur sa tête, et, après cette prise de possession, plaça sur son front, déjà ceint de la couronne impériale, celle du royaume d’Italie.
On a remarqué qu’en prenant la couronne de fer, l’Empereur avait dit à haute voix : « Dieu me l’a donnée. Gare à qui la touche! »
Maria
11 juillet 2021 @ 22:47
Interessante ,bel racconto Guizmo ! T.G.:Intéressant, belle histoire de Guizmo! T.G.
Beque
12 juillet 2021 @ 09:46
Guizmo, est-ce le même Loménie de Brienne qui possédait à Paris l’hôtel de Brienne, actuel ministère des Armées, qui appartint à Lucien Bonaparte, puis à Madame Mère ?
D’autre part, Napoléon cherchait une propriété pour sa mère en Champagne : n’est-ce pas à Pont-sur-Seine qu’il la trouva ?