Voici la deuxième partie de la carte postale « au coeur de la petite Camargue » par Pistounette. « Dans les arènes, l’après-midi, la course débute par la capelado : ce sont les raseteurs (hommes vêtus de blanc) qui défilent et saluent la Présidence.
La course se compose de 6 taureaux qui courent chacun 1/4 d’heure. Après le troisième taureau, il y a 1/4 d’heure d’entracte.
Le raseteur, à l’aide d’un crochet, essaie d’enlever un attribut : d’abord la cocarde, puis les glands et enfin la 1ère et 2è ficelle. Il gagne des primes, mais aussi des points qui seront comptabilisés dans un classement.
Si, à la fin d’1/4 d’heure, le taureau refuse de rentrer au toril, on fait sortir le simbeu (taureau conducteur de la manade avec une cloche appelée sonnaille autour du cou). En général le cocardier le rejoint et rentre aussitôt avec lui.
Historique de la Course Camarguaise
Le plus ancien témoignage sur l’origine des jeux taurins remonte en 1402 à Arles : une course avait été donnée en l’honneur de Louis II, comte de Provence.
Un peu plus tard, vers la fin du 19è siècle, les règles se précisent : on fixe sur les cornes du taureau les attributs (fleurs, foulards, cocardes tricolores aux couleurs de la manade…) destinés à être enlevés par les jeunes amateurs
C’est dans les années 1890 que les éleveurs de taureaux prennent conscience de l’importance de Taureau de Camargue qui, grâce à sa morphologie et sa combativité, prédispose à la course plutôt qu’à des travaux des champs ou à la production de viande
Ainsi, dès le début du 20è siècle, dans des petites arènes de fortune, on commence à fixer une cocarde sur les cornes du taureau et une prime est attribuée à celui qui ira la décrocher : c’est la Course Libre
Depuis 1975, ce spectacle a pour nom la Course Camarguaise, administrée comme un vrai sport : des crochets qui ne blessent pas les taureaux sont homologués, les courses sont inscrites sur un calendrier…
Pour les personnes qui, à juste titre, n’apprécient pas les corridas, je précise que l’activité autour du jeu taurin (que les camarguais appellent bouvine) n’a rien à voir avec cette dernière.
Les cocardiers, qui meurent de vieillesse, sont enterrés comme il se doit par leurs propriétaires dans les manades et des tombes sont érigées en leur honneur : ainsi celle du cocardier Sanglier, de la manade Granon, enterré en 1933 à l’entrée du village du Cailar, décédé à l’âge de 17 ans
Que l’on aime ou pas ce jeu taurin, il fait partie intégrante des traditions camarguaises : la passion de ses habitants et la « Fé di Bioù » font vibrer cette région lors des fêtes traditionnelles, célébrations généreuses de la culture camarguaise
Visiter une manade est évidemment un « must » lors d’un séjour en Camargue… mais profitez-en aussi pour admirer la riche faune et la riche flore.
Les étangs et les roselières sont un lieu important pour de nombreuses espèces d’oiseaux dont 9 différentes espèces de hérons, dont le héron pourpré ou le héron garde-boeuf, qui se pose sur le dos des chevaux. Et, bien sûr, flamants roses, avocettes, gravelots…
L’hôte de ces zones humides est la cistude, une des rares tortues d’eau douce d’Europe, espèce très protégée.
L’autre hôte de ces marais est le ragondin, qui peut se révéler être nuisible par le creusement de ses terriers.
Le Centre de Scamandre, au coeur de la Réserve Naturelle Régionale du Scamandre, permet de concilier la protection d’un espace et l’accueil du public qui bénificie d’un environnement préservé.
Des actions pédagogiques sont menées auprès des scolaires. Pour le public individuel, familial, des sentiers et des pilotis ont été aménagés dans la réserve naturelle.
Vous verrez tournoyer le busard des roseaux, rapace brun foncé, à la recherche d’une proie.
Ne manquez pas d’aller rendre visite à André, à Aimargues. Il est l’un des rares sagneurs de Camargue, et il vous montrera la fabrication d’un paillasson en sagnes (roseaux). Ces paillassons servent à couvrir les tonnelles et les toits des maisons de gardians.
Parmi les nombreuses activités qui vous sont proposées, il y a les promenades à cheval, le petit train touristique qui visite le Domaine de Sylvéréal, les balades en calèche… et, pourquoi pas, une rando en canoë ou kayak sur le Petit-Rhône.
Changer de paysage et se diriger vers les vignobles dans les Costières.
Formées de galets, appelées localement grès, elles proviennent de débâcles glaciaires d’origine rhodanienne et constituent la première forme de relief, avec une altitude moyenne de 80 à 100m.
La culture de la vigne et l’arboriculture occupent une partie importante du paysage. Dans les combes, il reste quelques reliques de végétation appelée Garrigue.
La faune est adaptée à ce milieu naturel souvent sec. On peut y rencontrer l’Outarde canepetière.
ainsi que la Perdrix rouge, qui y trouve un habitat privilégié
Ces Costières participent à l’appellation « Costières du Gard« .
Les vins rouges et rosés sont principalement issus de cépages traditionnels comme la syrah, le grenache, le mourvèche et, en moindre mesure, le carignan et le cinsault. Les blancs sont élaborés à base de grenache blanc, roussanne, marsanne.
Plus au sud, on trouve l’IGP « Sable de Camargue« , terroir exceptionnel dans lequel les vignes poussent directement dans le sable, anciens cordons dunaires : ce sont des vins gris, gris de gris et rosés… à la teinte très peu soutenue et plus légers en bouche » (à suivre)
Régine ⋅ Actualité 2021, Cartes postales, France, Gastronomie 22 Comments
Opaline
21 juillet 2021 @ 02:25
Merci Pistounette, vous me donnez encore plus envie d’aimer ma région. 1402? qu’ils nous embêtent pas avec leur corida. Ce spectacle est beaucoup plus amusant et réjouissant !😉
Val
21 juillet 2021 @ 05:06
Tout est bien expliqué sauf une chose que vous avez oublié les cigognes qui ne migrent presque plus et qui s’arrêtent en Camargue j’ai beaucoup de photographies ..
Le scaphandre ou mes amis ornithologues travaillent et m’ont expliqué que des oiseaux qui sont très différents et ne se supportent normalement pas nichent maintenant dans les mêmes arbres.
Un mauvais point les balades à cheval pour des touristes les chevaux sont bien souvent mal traités au soleil maigres et assoiffés ça aussi j’ai des photos c’est le mauvais côté de la Camargues que je déteste
Et la mise à mort à Arles première corrida de la saison … lorsque vous rentrez après c’est une odeur affreuse , de tristesse et de haine .
J’aime mes taureaux dans les prés mouillés… avec le soleil couchant vers Aigues Mortes avec les salans les marais sont roses , une merveille….
Dans une région il faut tout présenter sans oublier le moins beau …
Gatienne
21 juillet 2021 @ 12:01
C’est très vrai ce que vous dites, Val: quand on appartient vraiment à une région, qu’on l’aime et qu’on y vit pas seulement le temps des vacances, on est lucide et on ne se voile jamais la face devant tout ce qui est moins plaisant, tout en reconnaissant que les avantages sont bien supérieurs aux inconvénients.
Pascal
21 juillet 2021 @ 12:55
Merci.
Pour les chevaux ça se voit dans toutes les régions ”usines à touristes ” hélas.
Pascal
21 juillet 2021 @ 12:57
Il faut aussi que vous aimiez beaucoup cette région pour en parler avec cette franchise.
Phil de Sarthe
21 juillet 2021 @ 06:30
Mes félicitations d’hier ayant inexplicablement été censurées, je vous les renouvelle aujourd’hui, Pistounette. Beau travail!
berton
21 juillet 2021 @ 06:41
Ne manquez pas de visiter les Salins du Midi à Aigues-Mortes.
Vitabel
21 juillet 2021 @ 06:41
Une fois de plus, un très beau et très complet reportage. Merci Pistounette.
Kasa
21 juillet 2021 @ 13:51
Merci beaucoup 😊
Marie Francoise
21 juillet 2021 @ 06:49
Pistounette votre récit est passionnant !
Un grand merci pour ce périple touristique !
miloumilou m
21 juillet 2021 @ 07:42
Merveilleux début de journée grâce à votre reportage Pistounette!
Merci!
Ciboulette
21 juillet 2021 @ 15:52
Merci , Pistounette , pour ce récit .Je suis très heureuse qu’il n’y ait pas de mise à mort ( sauf en Arles , pourquoi ? Quand interdira-t-on cette cruauté ? ) , les oiseaux sont protégés , pour les chevaux , il faut être vigilants . L ‘association » One Voice » peut être prévenue .
Baboula
22 juillet 2021 @ 11:31
J’ai assisté à une mise à mort dans les arènes de Saint Gilles .
https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/textes/l15b3802_proposition-loi
JACKES(jackes)
21 juillet 2021 @ 10:59
Merci Pistounette.
Catoneo
21 juillet 2021 @ 11:34
Je connais et… j’en découvre encore.
Merci Pistounette
Catherine
21 juillet 2021 @ 13:17
Pistounette , merci pour votre travail, très bien documenté 👍 .
Très rafraîchissant quand on est encore au travail 🙄
Personnellement ça m’a toujours étonnée de voir des vignes pousser ET prospérer sur du sable .🍷😮
G de G
21 juillet 2021 @ 14:14
Bravo pour ce reportage ! Je trouve que les cartes postales présentées sont de plus en plus documentées et variées ! Merci à tous les contributeurs à cette rubrique qui nous réserve encore bien des surprises cet été !
Danielle
21 juillet 2021 @ 18:41
Pistounette merci pour ce reportage et Val pour le complément.
Christine Opaline
21 juillet 2021 @ 18:48
ah la Camargue, comme je l’aime
beji
21 juillet 2021 @ 21:00
Les taureaux sont enterrés debout face à la mer.
Baboula
23 juillet 2021 @ 10:15
Ou ils sont débités et vendus en boucherie .
Trianon
21 juillet 2021 @ 23:08
Merci beaucoup Pistounette !