Dernière partie de la carte postale « au coeur de la petite Camargue » par Pistounette. « Bien sûr, on ne pourrait visiter ce coin de Camargue sans faire un détour à Aigues-Mortes, ville dont les fortifications constituent un ensemble militaire remarquablement conservé, à l’apogée de l’architecture gothique.
En 1248 et en 1270, la ville servit de port de départ pour les 7è et 8è Croisades de Saint-Louis.
La Tour de Constance, érigée par Saint-Louis au milieu du 13è siècle à l’emplacement de l’ancienne Tour Matafère, garde le souvenir des prisonnières huguenotes « hérétiques » emprisonnées après la révocation de l’Edit de Nantes en 1685.
Témoin de l’embarquement de Saint-Louis pour les Croisades, l’église, de style gothique, est dédiée à la vierge sous le nom de Notre Dame des Sablons, sans doute en référence aux marécages sablonneux dont était entourée la cité.
Les vitraux de Claude Viallat et Bernard Dhonneur sont réalisés en verre antique soufflé à la bouche.
Bien d’autres édifices riches d’Histoire sont à visiter : Chapelle baroque des Pénitents blancs (édifiée en 1668 pour une confrérie dissidente des Pénitents gris)
Chapelle des Pénitents gris, édifiée sur l’emplacement d’un ancien couvent de moines cordeliers offert par Saint-Louis aux habitants d’Aigues-Mortes en 1248, qui abrite un autel en marbre de Carrare datant de 1838…
Faites une pause à une terrasse de la Place Saint-Louis (dominée par la statue du Roi – 1848) en dégustant la spécialité locale, la fougasse d’Aigues-Mortes. Brioche moelleuse parfumée à la fleur d’oranger et saupoudrée de sucre, elle faisait partie des treize desserts provençaux de Noël.
En faisant un tour sur les remparts ou depuis la terrasse du donjon, vous aurez une magnifique vue sur la Camargue et les tables salantes aux couleurs changeantes.
Mais les petites villes de l’intérieur ont aussi beaucoup de charme… et une riche Histoire.
A la croisée des religions, les villes et villages de « Coeur de Petite Camargue » ont vu se côtoyer école juive de renommée mondiale, sanctuaire chrétien de pélerinage et temples protestants majestueux.
Le territoire est traversé par divers chemins sacrés ou non, comme le Chemin du Sel qui fut le premier chemin industriel pourvoyeur économique ou la Via Tolosana (ou chemin d’Arles) qui est l’un des quatre chemins de pélerinage menant à Saint-Jacques de Compostelle
Quelques idées de visites….
L’Eglise Saint-Saturnin d’Aimargues, construite sous le Second Empire, une des rares églises en France possédant encore l’inscription « République Française, Liberté, Egalite, Fraternité » sur sa façade.
Le transept et le choeur sont tous éclairés par des roses et vitraux datant de 1869 et exécutés par les ateliers du célèbre maître verrier parisien Edouard Didron.
La Tour Carbonnière de Saint-Laurent d’Aigouze.
Au coeur du Grand Site de France de la Camargue Gardoise, à 6 km du village, elle se dresse au-dessus des marais. Au 13è siècle, elle était un avant-poste de la Tour de Constance d’Aigues-Mortes. Elle a aussi servi de « péage » pour le paiement de « l’octroi ». Aujourd’hui, de sa terrasse, on a une vue unique sur les étangs et roselières.
L’Eglise Saint-Etienne du Cailar
Le prieuré Saint-Etienne date du 11è siècle. De l’église d’origine, seules ont subsisté la façade « en appareil alterné » et les bases des deux tours qui l’encadrent. La nef, l’abside et le clocher ont été reconstruits au 17è siècle. La façade occidentale, y compris le clocher, est inscrite aux Monuments historiques.
Le Château d’Espeyran à Saint-Gilles
Au Moyen-Âge, il fut la résidence d’été des abbés de Saint-Gilles et au 19è siècle devint un château résidentiel niché dans un parc de 13 ha.
Propriété de l’état depuis 1963, il a conservé son mobilier d’origine et les écuries abritent plusieurs exemplaires de voitures hippomobiles classées Monuments Historiques.
Et pour terminer cette « carte postale »… un petit tuyau…
Si vous voulez un souvenir inoubliable : l’Auberge Cavaliere du Pont des Bannes, aux Saintes-Maries-de-la-Mer… à quelques kilomètres
Chaque « chambre » est une cabane de gardian, avec une petite terrasse privée donnant directement sur l’étang. Un enchantement au petit déjeuner. «
Régine ⋅ Actualité 2021, Cartes postales, France 18 Comments
Val
22 juillet 2021 @ 05:42
A Saint Laurent presque au pied de la Tour Carbonniere il y a un restaurant très sympa avec une terrasse ombragée !!! Toute la Camargue était magnifique pendant le confinement , pas de Touristes bruyants je vais vous choquer mais un confinement éternel pour cette nature Paradisiaque me plairait …..
Et surtout n’oubliez de passer par Arles et vous perdre dans sa vieille ville !! Et lAutour la plaine de Crau etc etc
Charlotte de L G
22 juillet 2021 @ 06:10
Très belle évasion dans cette magnifique région au paysage sauvage et au riche passé historique.
Comme Val, j’émettrai un petit bémol concernant certains organisateurs de balades à cheval, je ne dis pas tous, qui exploitant à fond le filon touristique et disons folklorique font peu de cas du bien-être animal.
Vous savez la fougasse fait toujours partie des 13 desserts de Noël.
Traditionnellement avant la Messe de Minuit, on partage le « Gros Souper » qui paradoxalement se compose de plats maigres
Tout est symbolique : la table est couverte de 3 nappes blanches, avec 3 chandeliers blancs et 3 soucoupes de blé germé à la Sainte Barbe, 3 pour les 3 personnes de la Trinité. Le Gros Souper comporte 7 plats en souvenir des 7 douleurs de Marie : carde ou céleri, chou-fleur,épinard, morue, escargots,omelette, soupe à l’ail servi avec 13 petits pains en souvenir de la Cène, tout comme les 13 desserts servis au retour de la Messe avec du vin cuit.
Le doyen de l’assemblée verse un verre de ce vin sur la bûche d’olivier dans la cheminée en disant » Et si nous ne sommes pas plus, que nous ne soyons pas moins », c’est le feu nouveau.
Pour en revenir aux 13 desserts, la fougasse selon le coin de Provence a différents noms : gibassier, pompe à l’huile (poumpo à l’öli) .
C’est le Pistachier, personnage de la Crèche qui l’apporte au Divin Enfant.
Ce nom de pompe à l’huile est un peu un mystère : capacité à absorber l’huile pendant la confection ? évocation de saucer le vin cuit à la fin du repas ?
Car il est de tradition, de rompre la pompe à l’huile à la fin du repas, comme fit le Christ avec le pain et de la déguster en la trempant dans le vin cuit.
Pardonnez moi cette digression, mais cette carte postale si riche en illustrations et commentaires, parlant de la fougasse m’a ramenée quelques années en arrière pour un Noël provençal.
val
22 juillet 2021 @ 12:28
Charlotte de L G
Oui Charlotte heureusement pas tous sont des maltraitants avec leurs bêtes mais beaucoup !!
La Camargue est si belle !!
Pascal
22 juillet 2021 @ 15:51
Je connaissais vaguement ces traditions de Noël mais jamais on ne me les avait aussi bien détaillées .
berton
22 juillet 2021 @ 22:14
J’y vis et vous connaissez bien les traditions que je m »applique à suivre le mieux possible à Noël.
En tout cas en ce moment c’est plutôt très chaud (41°), les nuits sont dures !!!
Baboula
22 juillet 2021 @ 07:50
En voyant cette belle photo je retrouve la même impression que lorsque je me suis promenée sur les remparts ,une ville fortifiée en miniature . Les remparts ne sont pas impressionnants, pas de donjon téméraire .Seule la Tour de Constance,toute en rondeur protége la ville .
Ghislaine
22 juillet 2021 @ 08:01
Aigues-Morte est une ville très intéressante et cela a été le cadeau d’un voyage en Camargue quelconque .
Merci Pistounette
Anastasie
22 juillet 2021 @ 09:49
La prisonnière la plus « célébre » de la Tour de Constance s’appelait Marie Durand (1711-1776). Elle y a séjourné 38 ans et c’est à elle qu’est attribuée la gravure dans la pierre du mot « Résister » que l’on peut encore voir.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie_Durand
Pascal
22 juillet 2021 @ 10:44
Merci chère Pistounette .
Comme votre article d’hier a été publié sous la rubrique « gastronomie » je pensais que nous aurions droit à une recette de langues de flammants roses ou de daube de taureau .
Mais le petit tuyau de la fin compense largement.
berton
22 juillet 2021 @ 22:10
La daube de taureau s’appelle « la gardiane » c’est délicieux bien cuisiné sinon c’est dure !
Caroline
22 juillet 2021 @ 11:09
Chère Pistounette,
Vos articles sur Camargue sont très intéressants et bien documentés. Existe- t- il des anciennes écuries ? Combien de jours faut- il visiter à fond Camargue ?
Merci beaucoup ! 👍
Pistounette
23 juillet 2021 @ 06:42
Caroline,
Je ne connais pas d’anciennes écuries en Camargue… les chevaux des gardians vivant toute l’année en plein air. Il existe des centres équestres. Mais…
Le Pont des Bannes, dont je parle, organise des balades « sérieuses ». Mais il y en a d’autres… moins chers 😉
Si vous voulez visiter à fond la Camargue aux multiples paysages, une petite semaine n’est pas exagérée à mon avis (mini 3/4 jours)… le Parc Régional et ses étangs, les belles plages, les Saintes-Maries-de-la-Mer/Aigues-Mortes et les villages de l’intérieur dont j’ai parlé… sans oublier la très belle Arles en effet. 😍
Je vous y souhaite un très agréable séjour 😊
Jean Pierre
22 juillet 2021 @ 13:31
La “sauvagerie” camarguaise n’existe plus.
A Saint-Gilles voir quand même l’abbatiale et aujourd’hui il faut payer pour descendre dans la crypte.
Danielle
22 juillet 2021 @ 14:40
Merci Pistounette, quel beau récit comme d’habitude !
Guizmo
22 juillet 2021 @ 18:36
Merci pour votre reportage sur la Camargue très intéressants et bien documentés.
Pascal
23 juillet 2021 @ 09:07
Oui je l’ai beaucoup apprécié tant pour lui même que pour les commentaires .
DEB
23 juillet 2021 @ 16:49
Merci.
Claude patricia
24 juillet 2021 @ 19:45
Je ne sais pas si vous aurez évoqué Le grand batre ou avec deux t je ne sais plus…j ai adoré cette histoire de manadiers.
Avec celui qui un jour jouera les petits meurtres d Agatha Christie…