Voici la carte postale de Darwin en Australie par Pistounette. « Darwin est la ville la plus septentrionale d’Australie, baignée par la mer d’Arafura : cité d’environ 150 000 hab, c’est la capitale du « Territoire du Nord ». Le climat y est tropical, avec une saison humide et une saison sèche.
Dans l’extrême nord de l’Australie (le Top End), s’étend la région qui est le lieu de vie de l’une des plus anciennes cultures du monde : La Terre d’Arnhem. Les habitants, qui y vivent depuis plus de 50 000 ans, sont les membres de plus de 100 « clans » aborigènes parlant plus de 60 dialectes différents, chacun ayant sa propre orthographe et sa propre prononciation.
Dans les années 1800, les Anglais, qui avaient colonisé l’est du continent, commencèrent à regarder vers le nord. Entre 1820 et 1830, trois colonies militaires s’établirent dans l’extrême nord, mais furent rapidement abandonnées à cause de l’isolement, des cyclones et de la maladie qui fit des ravages.
De nombreux colons trouvèrent les conditions de vie et le climat trop difficiles, et recrutèrent des Chinois et autres immigrants Asiatiques pour les travaux de force. Ces derniers introduisirent l’opium, qui changea dramatiquement la vie des Aborigènes.
Une exploration plus poussée conduisit à une colonie permanente à Port Darwin en 1869, ouvrant la voie à l’élevage du bétail.
Du milieu des années 1860 à 1895 des centaines de milliers de moutons, bovins et chevaux furent amenés par voie terrestre jusqu’à d’immenses domaines d’élevage : les Aborigènes, habitants traditionnels, furent chassés de leurs terres et les éleveurs durent affronter maintes difficultés. En 1863, à des fins de développement, les gouverneurs d’Australie du Sud annexèrent le Territoire du Nord, qui ne recouvra son autonomie qu’en 1978.
Plus tard (au début des années 1870) furent découvertes de gigantesques mines d’or, uranium et autres minerais.
La cité est nommée Darwin en hommage au célèbre naturaliste en 1911.
La Seconde Guerre mondiale a apporté d’autres changements. La côte nord devint la première ligne de défense australienne contre les Japonais. Les communautés de la Terre d’Arnhem s’occupèrent de la surveillance côtière.
La relative égalité de traitement entre les Aborigènes et les Blancs dans l’armée (pendant la Seconde Guerre mondiale) a créé des interactions dans les décennies suivantes, qui ont provoqué de nouvelles attentes de la population Aborigène
Les habitants gardent très présente en mémoire la trace du bombardement japonais du 19 février 1942. Le souvenir est vivace en de nombreux endroits de la ville.
Le mémorial au destroyer américain USS Peary se trouve sur une place de Darwin. Ce bateau a été coulé le 19 février 1942 par les Japonais. Le bombardement fit 243 morts, dont 55 Australiens et 113 Américains. Les civils en constituaient environ un tiers.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Adelaïde River (à une centaine de kilomètres de Darwin) était le quartier général d’une grande base logistique et le siège d’un hôpital militaire.
Le cimetière de guerre (Commonwealth War Graves) a été créé spécialement pour l’inhumation des militaires décédés dans cette partie de l’Australie. Sa visite fait partie de tout circuit touristique.
En tant que capitale de l’état du Territoire du Nord, Darwin est le siège du Parlement, de la Cour Suprême.
Darwin est une ville très aérée, avec de nombreux espaces verts.
Ngura Walkumunu (Being in a good camp) – Pantjiti Mary McLean – 1995
Le Museum & Art Gallery of the Northern Territory (MAGNT) présente une cinquantaine d’œuvres acquises depuis 1992.
La collection d’art aborigène comprend des sculptures des îles Tiwi, des peintures sur écorce de la Terre d’Arnhem et des peintures pointillistes du désert.
Si vous venez à Darwin, ne manquez surtout pas de passer une soirée au Mindil Beach Sunset Market.
Vous y trouverez des restaurants de tous les continents du monde… mais aussi des stands d’art et d’artisanat qui débordent d’articles « faits main » : bijoux, vêtements, objets aborigènes…
Quand le soir tombe, les familles arrivent avec tables, chaises… et passent la soirée en pique-niquant, se baladant entre les boutiques, en écoutant des musiciens ambulants…
Photo du National Museum of Australia : le quartier de Wagamam
Le cyclone Tracy, qui a atteint Darwin quelques heures après Noël 1974, a détruit 80% de la ville et tué 71 personnes. Toutes les maisons traditionnelles en bois avec leurs magnifiques vérandas ont été balayées et remplacées par des constructions en brique, plus solides et résistant mieux aux intempéries.
Quelques heures à occuper ? Allez faire un tour au Parc national de Litchfield, à environ 100km de Darwin : autre fleuron du Territoire du Nord, bien que moins connu que Kakadu ou Nitmiluk, il couvre 1 500km2.
Son charme vient surtout de son merveilleux ensemble de cascades et de chutes d’une blancheur immaculée… Wangi Falls, Florence Falls (photo) : elles plongent dans de splendides bassins où l’on peut se baigner en toute sécurité… sans crocodiles.
Le parc est aussi célèbre pour ses « termitières magnétiques » aux allures de pierres tombales.
Seule la pointe de ces termitières est utilisée pour enterrer les termites mortes : au fond se trouvent le roi et la reine ; les ouvrières sont au milieu pour réguler la température.
Non loin se dressent des termitières géantes construites par des « termites cathédrales ».
Juliette d
30 juillet 2022 @ 03:14
Comme c’est intéressant! Merci pour ce beau « reportage » Pistounette.
Mimine
30 juillet 2022 @ 14:23
En parfait accord Juliette.
Philibert
30 juillet 2022 @ 06:21
Tout cela me rappelle des souvenirs d’un voyage que je fis à Darwin il y a pile dix ans !
A voir également à Darwin : un musée de l’aviation, qui possède un des très rares B-52 existant hors des Etats-Unis.
Petit détail : pour les aborigènes, nombreux dans le Territoire du Nord (même si on les rencontre guère), il n’y a pas deux saisons par an, ni quatre, mais six !
😀Pistounette
30 juillet 2022 @ 08:54
Vous avez raison, Philibert : il y a 6 saisons dans le Top End. Mais on vit surtout en fonction de la saison sèche (la dry) et la saison humide (la wet), qui rythment la vie sur place.Ce sont les deux termes que l’on utilise généralement : ce sera net dans une carte postale que j’ai faite sur Kakadu (si Régine la diffuse… elle en reçoit tellement !). D’ailleurs quelques endroits ne sont pas conseillés (voire interdits) aux visiteurs (à Kakadu ou Katherine Gorge) à certains endroits.
J’ai eu la chance de rencontrer des « vrais » aborigènes en Terre d’Arnhem… et c’était passionnant… en fait j’étais venue surtout pour cela… et Uluru !
Philibert
31 juillet 2022 @ 15:25
Je me suis laissé dire que le site d’Uluru (nom aborigène du site habituellement connu sous le nom d’Ayers Rock) était maintenant interdit d’accès. Qu’en est-il au juste ?
😀Pistounette
1 août 2022 @ 09:58
Non, Philibert, le site n’est pas interdit d’accès.
Ce qui est interdit, tant à Uluru qu’à Kata Tjuta (à 30km à l’ouest, aussi lieu sacré et propriété des Anangu), c’est l’escalade des deux monolithes. L’interdiction effective date du 25 octobre 2019.
Outre le fait que c’est un lieu sacré, il y a eu de nombreux accidents : chutes mortelles, crises cardiaques…
J’y suis allée en septembre 2016 et septembre 2019 et j’ai pu sans problème visiter. Mais en 2019 c’était la folie : on aurait dit la queue pour les soldes… la foule se précipitait pour pouvoir grimper une dernière fois avant l’interdiction un mois plus tard ! Je n’ai jamais grimpé : je respecte Uluru en tant que lieu sacré des Anangu.
J’ai une amie de Brisbane qui y va avec un petit « tour » en septembre 2022 et Uluru est bien au programme.
Mimine
3 août 2022 @ 16:38
Que c’est intéressant Pistounette! Voir des lieux sacrés naturels comme cela! Je me souviens de l’émotion ressentie lorsqu’après un trajet en bateau puis à pied on voit le gigantesque Rainbow Bridge, dans l’Ouest américain. Un site sacré autochtone, et la aussi on a interdit d’ y grimper!
Beque
30 juillet 2022 @ 07:45
Pistounette, toujours passionnant ce que vous nous racontez d’autant plus quand on ne connaît pas du tout le pays.
Charles Darwin naît le 12 février 1809 en Angleterre. Fils de médecin, il suit des études médicales à l’Université d’Edimbourg en 1825 mais il s’intéresse plus à l’histoire naturelle et participe à des recherches sur des organismes marins. Il embarque, en 1831, à bord du HMS « Beagle » en tant que naturaliste. Entre 1831 et 1836, l’équipage du « Beagle » réalise trois voyages d’exploration notamment en Amérique du Sud et dans l’océan Indien. Charles Darwin en profite pour réaliser un grand nombre d’observations géologiques et zoologiques et pour réunir une vaste collection de spécimens. Il s’intéresse notamment à plusieurs espèces de pinsons présentant à la fois des ressemblances et des différences, sur les îles Galapagos.
Le 9 septembre 1839, le HMS « Beagle » entre dans le port de Darwin lors de son étude de la région. Ce nom est donné par John Clemens Wickham, officier de marine, en l’honneur de Charles Darwin, qui avait navigué avec eux lors du précédent voyage du navire.
Darwin conçoit sa théorie de l’évolution par la descendance avec modification et la sélection naturelle. Il expose cette théorie, en 1859, dans son ouvrage « L’origine des espèces » qui fait grand bruit au sein de la communauté scientifique.
Esquiline
30 juillet 2022 @ 17:21
Ce n’est pas que dans la communauté scientifique que cet ouvrage, qui a révolutionné la conception du monde, a fait grand bruit.
Catholique à la Renaissance, il serait devenu le compagnon de cellule et de torture de Galilée.
Philibert
31 juillet 2022 @ 04:00
Il est à noter qu’une place de Darwin possède un buste du naturaliste le montrant jeune (moins de 40 ans), alors que les portraits qu’on connaît habituellement de lui le montre dans sa vieillesse, une fois qu’il est devenu un savant célèbre.
Esquiline
31 juillet 2022 @ 13:18
Et les caricatures le montrent habituellement en singe 😏
plume
30 juillet 2022 @ 08:25
Superbe documentaire. Merci Pistounette.
Ciboulette
30 juillet 2022 @ 13:09
Merci pour cet article bien illustré , sur une ville que je ne connaissais pas du tout !
Aldona
30 juillet 2022 @ 09:27
Toujours aussi passionnant, merci Pistounette
Jean Pierre
30 juillet 2022 @ 09:51
Il y a une dizaine d’années, j’avais vu un film avec Kidman et Jackmann sur le bombardement de Darwin.
Cela se voulait le « Tant qu’il y aura des hommes » australien, mais c’était une daube dont j’ai d’ailleurs oublié le nom.
plume
30 juillet 2022 @ 14:32
Merci Beque mais chacun d’entre nous peut aller sur Wikipedia pour connaître la biographie de Charles Darwin.
Beque
31 juillet 2022 @ 21:40
Plume, vous avez cent fois raison. Puisque vous fréquentez Wilkipedia savez-vous que les contributeurs (de plus en plus sérieux dans leurs recherches) sont tous bénévoles. J’espère que vous faites partie des 2% de lecteurs qui aident financièrement les responsables du site.
Guizmo
30 juillet 2022 @ 19:28
Merci beaucoup pistounette c’est vraiment intéressant.
rosa de Javel
31 juillet 2022 @ 10:11
Et certainement, il y a une photo d’Elizabeth II sur le mur de la Mairie de Darwin (The Town Hall)
Danielle
31 juillet 2022 @ 18:18
J’apprends vraiment beaucoup de choses avec vous Pistounette, je vous en remercie.
Le documentaire et les photos sont très intéressants.